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L’impressionnisme et la mode au musée d’Orsay jusqu'au 20 janvier 2013.
Le metteur en scène canadien Robert Carsen (1954) signe la scénographie très soignée et séduisante de deux expositions à Paris : Bohèmes au Grand Palais jusqu'au 14 janvier et l’impressionnisme et la mode au musée d’Orsay jusqu'au 20 janvier. Comme il est aussi l’auteur de la mise en scène de JJR, découverte à Genève ces derniers jours et qu’il avait réalisé Richard III de Giorgio Battistelli lors de la dernière saison, on lui porte un intérêt soutenu.
Avec l'impressionnisme et la mode on peut dire que la peinture saute à pieds joints hors de son cadre pour entrer dans son contexte. On ne parle plus de touche, de lumière et de perspective, mais de crinolines, gravures de mode et défilés!
Si les historiens d’art ont volontiers traité les questions formelles ou l’identité des modèles, ils se sont rarement attardés sur la description des vêtements portés par ces derniers. Ces étoffes chatoyantes et bouffantes sont cette fois au coeur de l’exposition, les robes authentiques sont présentées face aux peintures. Une large place est faite aux revues de mode et à la photographie, on apprend que Mallarmé avait créé la sienne et que Cézanne copiait de très près la position de certaines figures dans ces pages de revues. A côté des peintres les plus connus, Manet, Monet, Renoir, Degas, on trouve aussi James Tissot, Alfred Stevens, Berthe Morisot. Une salle évoque un défilé de mode et l’exposition se termine avec les grandes toiles éblouissantes des principaux artistes placées sur des piédestals ronds, à côté de robes qui tournent.
On ne peut s’empêcher de penser que ce point de vue original relativise beaucoup la spécificité des impressionnistes et l’on est un peu étonné de ne pas découvrir d’autres artistes européens, britanniques, allemands, autrichiens ou encore italiens, bien que James Tissot qui occupe une large place offre un lien.
Patrick Schaefer L'art en jeu 1er octobre 2012
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Fondation Beyeler: Venise. De Canaletto à Turner et Monet jusqu'au 25 janvier 2009, prolongée jusqu'au 15 février.
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C'est pour marquer le centième anniversaire du séjour de Monet à Venise d'octobre à décembre 1908 que la Fondation Beyeler a décidé d'organiser une grande exposition consacrée à Venise vue par les peintres. Elle se concentre sur la période 1880 - 1910, mais consacre des salles aux prédécesseurs avec Canaletto, Guardi et Turner très largement représenté par une salle de toiles et une salle d'aquarelles. Un ensemble important d'oeuvres de Monet forme ainsi le coeur de l'exposition. L'exposition se poursuit avec une salle consacrée à Signac, une autre à Odilon Redon puis l'on découvre les gravures et les dessins de Whistler et l'exposition s'achève avec un autre américain John Singer Sargent. Par ailleurs des photographies d'époque sont présentées et au sous-sol on découvre deux photographes contemporains: Vera Lutter et David Claerbout, ce dernier propose de fascinantes visions nocturnes de Venise.
Patrick Schaefer, L'art en jeu 27 septembre 2008
Fondation Beyeler Bâle: "Claude Monet ... jusqu'à l'impressionnisme numérique" jusqu'au 04 08 02
Cette exposition propose de considérer l'influence de l'oeuvre tardif de Claude Monet sur la peinture à partir des années 1950. Présentée auparavant à Munich l'exposition s'intitulait Claude Monet et les modernes. Un volet consacré à l'image numérique et une installation d'Olafur Eliasson sont venus compléter l'étape bâloise.
Il s'agit d'une présentation importante de 46 toiles de Monet : il faut dire que les Nymphéas sont chez eux dans ce bâtiment qui abrite en permanence un triptyque important de cette série auquel renvoie par ailleurs le bassin situé à lentrée du musée. Plus loin l'influence de la découverte de l'oeuvre tardif sur la peinture américaine et française dès les années 1950-1960 est documentée par des toiles importantes de Pollock, Newman, Rothko, Sam Francis, Joan Mitchell par exemple, mais aussi Dubuffet, Yves Klein, Cy Twombly ou encore Anselm Kiefer. La démonstration en réunissant les travaux de grande qualité de 30 artistes est un peu énumérative. Certes ces uvres ont toutes pour point commun labandon de la ligne dhorizon, linvestissement complet de la surface de la toile par la peinture, mais ce rapprochement de travaux qui sont par ailleurs très différents et dont lémergence sexplique par des approches tout à fait distinctes, voire fondamentalement opposées est finalement assez étrange. Enfin en partant de toiles de Robert Ryman lexposition sachève sur une interrogation sur l'avenir de la peinture à l'ère du numérique, elle prend en considération la vidéo et des recherches sur ordinateur.
En fait lexposition propose les uvres dun certain nombre dartistes qui comme le fit Monet placent le spectateur dans une situation dimmersion : immersion visuelle dans la couleur, le mouvement de la lumière. Ce qui pose un problème, car certains des artistes sélectionnés peuvent sembler à une première lecture formelle proposer une telle immersion, alors même quils introduisent une autre dimension dans leur démarche comme la mise en évidence du processus de création chez Dubuffet par exemple ou dune autre manière chez Yves Klein. Par la suite intervient encore un élément important de distanciation qui est lironie. Les peintres qui relèvent plus ou moins de létiquette néo-géo qui pratiquent cette ironie nont pas été retenus, par contre il est certain quun Nam June Paik travaille de manière critique sur la notion dimmersion du spectateur telle quelle peut être proposée par la peinture, la photographie, le cinéma ou la télévision. Les rapprochements essentiellement formels proposés par cette exposition ne font pas ressortir ces distinctions et ne laissent aucune place à la distanciation.
Lidée est de montrer lactualité de luvre de Monet pour le reconsidérer à lère de limage numérique comme on la reconsidéré à lère de la peinture abstraite et des Color Fields. Après la lumière, lornement la Fondation Beyeler propose une nouvelle mise en perspective originale.
Monet avait offert à la France ses Grandes Décorations, les Nymphéas de lOrangerie. Elles furent inaugurées en 1927, une année après la mort de lartiste. Les toiles non utilisées pour cette décoration demeurèrent roulées dans son atelier. Michel Monet les fit découvrir après la Seconde Guerre mondiale à quelques amateurs et une exposition fut organisée à la Kunsthalle de Bâle en 1949. Les premières toiles napparurent sur le marché quen 1952 et cest en 1955 que certains musées commencèrent à sy intéresser (cf. Reinhold Hohl, Monet und die moderne Malerei, pp. 13-19 du catalogue de lexposition, Claude Monet bis zum digitalen impressionismus, Fondation Beyeler, 2002). Bien que lOrangerie ait toujours pu être visitée, la décoration de Monet tomba peu à peu dans loubli, elle fut restaurée peu après la guerre.
Patrick Schaefer, L'art en jeu, 7 avril 2002
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