Archives de catégorie : Installations

Meret Oppenheim / surréalisme suisse

Cette page propose des articles consacrés à Meret Oppenheim, Germaine Richier et le surréalisme en Suisse.

Les musées des beaux-arts de Berne et de Soleure présentent simultanément  l’oeuvre de Meret Oppenheim 22 octobre 2021 – 13 février 2022.

Musée des beaux-arts de Berne: Meret Oppenheim .Mon exposition.

En 1984, une année avant sa dispartion Meret Oppenheim présentait une rétrospective de son travail à la Kunsthalle de Berne. La rétrospective du musée de Berne qui voyagera aux Etats-Unis se place entièrement sous l’exemple de cette présentation. Le hall central affiche d’immenses agrandissements photographiques de l’exposition. L’objectif est de rendre justice à l’ensemble de l’activité créatrice de Meret Oppenheim et de ne pas se limiter aux œuvres des années 1930 qui lui ont acquis une place dans l’histoire du Surréalisme. Personnalité rayonnante et énergique, elle a toujours joué un rôle sur la scène artistiques des lieux où elle a séjourné à Bâle, Berne, au Tessin ou à Paris. Par aileurs le regard sur l’ensemble de son œuvre fait ressortir des thèmes récurrents, la nature, la femme, les nuages qui animent son inspiration.


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Carmen Perrin

Musée d’art de Pully Carmen Perrin : Encore et encore jusqu’au 24 novembre 2013

 Carmen Perrin est née en 1953 en Bolivie. Son père d’origine suisse est venu s’installer dans ce pays en 1960. Elle a donc été élevée en Suisse .où elle a poursuivi des études artistiques. Installée à Genève, elle est toujours en déplacement à l’occasion d’une bourse, d’une résidence. D’autre part elle a conservé des liens avec le pays où elle est née et revient constamment à ses origines.

Si près si loin, le film de Michel Favre sorti en 2012 76’, montre Carmen Perrin tentant de retrouver des traces, des échos de l’activité de son père auprès des indiens de la région du lac Titicaca. Cette recherche identitaire est très perceptible dans le travail de l’artiste et ce film ouvre à la compréhension de son travail.

 Dans l’exposition de Pully, on rencontre des jeux de couleurs qui font penser à un marché des Andes.  On peut aussi citer une phrase présentée dans l’une des installations : «  Au bord de moi-même je m’arrête, je me penche ». Par ailleurs les travaux proposés résultent d’une carte blanche à l’artiste qui veut montrer les avantages et les inconvénients d’un bâtiment ancien, lorsqu’il s’agit d’exposer de l’art contemporain. Sur les deux étages du musée, elle a mis en relation des réalisations anciennes et de nombreuses pièces récentes qui donnent une bonne idée de l’ampleur et de la variété de sa démarche. Elle s’intéresse à la paroi, au paravent, à la façade comme lieu de passage qui laisse passer et retient la lumière.  Par ailleurs, elle explore les potentialités de divers matériaux, en particulier le caoutchouc, mais aussi des accumulations de magazines qu’elle travaille. Par bien des aspects son travail appartient à l’op art dont elle recherche les vibrations, mais il y a aussi une part expressive et une véritable implication physique notamment dans ses dessins monumentaux intitués « Tracés ».

Car la relation entre le dessin et la sculpture, la réalisation architectonique est centrale dans la démarche de Carmen Perrin. C’est là qu’elle peut développer l’intérêt qu’elle porte à divers matériaux. Le caoutchouc, des élastiques en couleur, des ressorts, des hameçons deviennent le point de départ de compositions qui couvrent parfois des surfaces très larges.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 12 septembre 2013

Subodh Gupta

Monnaie de Paris: Subodh Gupta, Adda, Rendez-vous jusqu’au 26 août 2018

Le bamyan qui occupe la cour de la Monnaie de Paris est très révélateur de la démarche de Subodh Gupta. On assiste chez cet artiste à un étonnant développement foisonnant à partir de l’exploitation d’objets quotidiens employés en ready made. Ces réalisations plastiques toujours plus monumentales  évoquent la culture indienne. Face au succès et à l’ampleur des expositions qu’il réalise, il a pris le chemin de la monumentalité . Par rapport à l’exposition recensée plus bas, il y a cinq ans, on constate que cette monumentalité entraîne une diminution de la diversité, mais il reste fidèle à sa démarche de médiatisation d’aspects de la culture indienne à travers ce chemin matériel.


Subodh Gupta. Spirit Eaters. Musée des beaux-arts de Thoune jusqu’au 28 avril 2013

es assemblages de Subodh Gupta (né en 1964) sont familiers des visiteurs  d’expositions intenationales. Continuer la lecture

Thomas Huber

Aarau, Kunsthaus 6 août 2018

L’étage inférieur du musée est occupé par une présentation intégrale des multiples réalisés par Thomas Huber de 1980 à 2018 jusqu’au 11 novembre 2018. Ce qui revient à proposer une quasi rétrospective de tout son travail. En effet toutes ses peintures qui forment différents cycles sont accompagnées par un travail éditorial complet, catalogues, mais aussi portefeuilles d’éditions réalisés en sérigraphie, lithographie, parfois inkjet ou eau-forte. Continuer la lecture

Marc Bauer / Sarah Masuger

Paris 10 mars 2013

Le centre culturel suisse présente Le Collectionneur de Marc Bauer jusqu’au 14 avril 2013

Marc Bauer est né en 1975, il a étudié à Genève et à Amsterdam. Ses dessins muraux, souvent présentés en cycles ont déjà rencontré un écho considérable après des expositions à Attitudes, au Mamco à Genève, au musée de Saint- Gall et tout récemment au Kunsthaus Baselland, puis à Pully.

Un grand dessin mural qui évoque un rideau de scène art déco, à travers l’ouverture duquel on découvre quelques danseuses en tutu (à moins que Marc Bauer n’ait repris un Degas?). Un autre dessin mural montre un personnage assis qui contemple la Seine avec la maquette d’un projet d’une nouvelle vision de Paris totalement reconstruite ( le plan Voisin?). Par ailleurs des peintures sur plexiglas évoquent un nouveau dessin animé intitulé L’architecte. Mais avant ce dernier, la suite de dessins Le Collectionneur évoque la période sombre de la guerre des spoliations, on reconnait des salons meublés, des tableaux, un Balthus, un Max Ernst, un Cézanne et puis soudain des papillons épinglés. La nouveauté surprenante dans cette exposition consacrée au dessin gris, estompé, c’est l’introduction de la couleur, brillante, éclatante, mais éphémère par des bouquets de fleurs splendides, placés dans des vases sur lesquels on reconnait les dessins de Marc Bauer. Les dessins créent une atmosphère sombre, nous plongent dans une époque, un récit et la couleur nous met dans l’actualité, le présent de l’exposition, ce qui donne une note brillante bienvenue. Ici par contre par contraste avec l’exposition de Pully, aucun texte pour appuyer les dessins.

Patrick Schaefer 13 mars 2013

Pully 21 septembre 2012

Marc Bauer  et Sara Masuger proposent jusqu’au 2 décembre, sous le titre, Le ravissement mais l’aube, déjà, un poème sculpté, dessiné et écrit dans les salles et sur les murs du musée de Pully. Une très belle composition qui associe plusieurs formes d’expression graphique, plastique et poétique.

Sara Masuger est née en 1978, elle a étudié à Berne et à Amsterdam, ses sculptures sont imprégnées par le corps humain en fragments, le corps qui expérimente, surgit, souffre, se délite en somme. Elle propose des oeuvres d’une grande ampleur qui tissent le volume des salles en proliférant dans l’espace. (Exemple de son travail sur le site de Kunstbetrieb).

Les dessins estompés de Marc Bauer jouent avec la perspective, ils proposent des objets, des situations, évoquent aussi des oeuvres d’art ; ici par exemple L’île des mortsde Böcklin. Natures mortes, vanités ou paysages envahissent les murs et suggèrent d’autres espaces, secondés par de courts textes. Cet envahissement répond à la prolifération des sculptures de Sara Masuger.

Le site de l’artiste.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 22 septembre 2012

Gerda Steiner / Jörg Lenzlinger, Musée Tinguely, Bâle

Gerda Steiner / Jörg Lenzlinger

Musée Tinguely, Bâle: Gerda Steiner / Jörg Lenzlinger, Too early to Panic jusqu’au 23 septembre 2018.

Les deux artistes ont choisi de réagir face à l’identité de la ville qui les reçoit et en plus au mécène du musée qui les abrite. Ils évoquent la chimie, la médecine, la santé, les plantes sous les formes les plus diverses. Si leurs installations relèvent toujours d’un laboratoire où l’on voit croître des objets et des plantes improbables, ici le laboratoire est animé par des personnages en blouse blanche! Continuer la lecture

Expositions Alberto Giacometti

Bâle, Riehen 29 avril 2018

Fondation Beyeler, Bacon – Giacometti jusqu’au 2 septembre. De nombreux points réunissent ces artistes, à commencer par leur engagement dans la figuration à une époque où l’abstraction dominait totalement la scène artistique. Ils se sont rencontrés et s’estimaient, presque contemporains, Giacometti est né en 1901, Bacon en 1909, Bacon était bien conscient de la dette qu’il devait à Alberto. Il est passionnant de les voir réunis, dans une association que la valeur colossale atteintes par leurs oeuvres rend presque impossible.

Zurich 29 octobre 2016

Kunsthaus: Alberto Giacometti. Au-delà des bronzes, les chefs-d’oeuvre en plâtre et autres matériaux jusqu’au 15 janvier.

Le Kunsthaus a hérité du dernier frère de l’artiste une grande partie des plâtres  (75) qui ont précédé les tirages en bronze des sculptures. On plonge ainsi dans le cheminement créatif d’Alberto. On ne peut s’empêcher d’avoir un petit serrement de coeur en pensant aux difficultés d’Alberto pour arriver à une oeuvre finie, en voyant ainsi mis côte à côte et sur le même plan, les oeuvres en cours de réalisation et le travail achevé. D’autant plus que la sensibilité esthétique du moment tend à faire préférer les plâtres au bronze!, mais évidemment c’est passionnant, d’autant que des travaux en terre, en bois, en plastiline sont également présentés.

Lausanne 3 février 2014

Giacometti, Marini, Richier , La figure tourmentée jusqu’au 27 avril 2014

Le musée des beaux-arts de Lausanne réunit trois sculpteurs qui sont presque exactement contemporains et ont passé les années de la Seconde guerre mondiale en Suisse. Alberto Giacometti (1901 – 1966), Marino Marini (1901 – 1980) et Germaine Richier(1902 – 1959). Continuer la lecture

Ulla von Brandenburg

Musée Jenisch Vevey 17 mars 2018 : Ulla von Brandenburg. A Color Notation jusqu’au 21 mai 2018

Depuis 2006, j’ai rencontré à plusieurs reprises les travaux d’Ulla von Brandenburg (née à Karlsruhe en 1974) : à la Kunsthalle de Zurich en 2006, on découvrait deux films et de grandes aquarelles. En 2011, elle frappait les visiteurs de la Biennale de Lyon en installant cinq grands rideaux de couleurs différentes que le spectateur devait traverser avant d’accéder au « théâtre » de l’exposition.

Elle a réalisé une grande peinture multicolore pour la réouverture du palais de Tokyo à Paris en 2012. On a également pu visionner certains de ses films au Mamco à Genève en 2014.

A la Sécesson à Vienne en septembre 2013, l’espace principal était occupé par une grande installation théâtrale d’Ulla von Brandenburg. Elle projetait un film en noir et blanc, intitulé Die Strasse qui montre un personnage traversant une rue imaginaire et rencontrant des gens de tout âge qui se livrent à des activités qu’il ne comprend pas. La bande son est chantée. L’artiste explique qu’elle s’inspire des traditions du carnaval dans la forêt noire. Pour voir ce film on traverse l’arrière d’une scène fermée par un grand rideau rouge, on gravit, puis l’on descend des gradins en bois très raides. Le film et les gradins font penser au théâtre antique.

Ulla von Brandenburg est une artiste qui s’exprime par tous les moyens d’expression le théâtre, le cinéma, l’installation en renouvelant la relation entre eux. Installée à Paris, elle affirme ses origines allemandes de la Forêt noire en montrant un vif intérêt pour les traditions populaires. Le chant, le récit parlé forment un élément essentiel dans ses réalisations filmées, monumentales.

On peut en ce moment la découvrir au musée Jenisch à Vevey. Elle a construit un récit et une vaste scénographie colorée en hommage à la mécène, à laquelle le musée doit son nom. Les murs des salles sont vides, ils sont couverts de grands tissus de six couleurs différentes sur lesquels on devine les traces de tableaux qui auraient été enlevés. Les œuvres sont au sol, de grandes aquarelles posées sur des estrades, on retrouve Fanny Jenisch et divers personnages qui ont marqué sa vie ou d’autres sans aucun rapport. Dans le corridor un film évoque la propriété des Jenisch à Hambourg, alors qu’à l’étage un autre film présente des tissus somptueux, élément récurrent dans les expositions de l’artiste.

 

Schaulager, Bruce Nauman 15 03 2018

Bruce Nauman

Bruce Nauman fait l’objet d’une rétrospective à la tâte Modern à londrès dès le 7 octobre 2020

Bâle 17 mars 2018

Schaulager Bruce Nauman, rétrospective, Disappearing Acts jusqu’au 26 août.

Le Schaulager présente une vaste rétrospective de l’oeuvre de Bruce Nauman (1941) qui met l’accent sur la sculpture et le dessin, tout en soulignant l’ouverture de l’artiste aux techniques nouvelles: l’installation vidéo, sonore, pour finir avec la 3D qui marque toute sa carrière. Elle montre aussi comment ses travaux sont centrés sur son propre corps, la performance et la destructuration de celui-ci. L’exposition s’achève d’ailleurs sur une grande installation récente, reprenant le sujet du Contraposto. Véritable rétrospective, elle fait ressortir les constantes, les préoccupations récurrentes dans une oeuvre que l’on découvre généralement à travers une ou deux installations.

6 installations de Bruce Nauman sont présentées à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris jusqu’au 21 juin 2015.

Elles occupent les deux étages d’exposition et le jardin. Cette présentation fait ressortir la précocité de l’ association entre vidéo, performance, sculpture et son, chez Bruce Nauman. Tous ces éléments sont devenus incontournables dans les pratiques artistiques actuelles.

Pencil Lift/Mr. Rogers, 2013, présente une action qui se déroule dans l’atelier de l’artiste. La vie quotidienne, le chat qui passe et une petite performance consistant à soulever 3 crayons formant une seule ligne sont présentés sur deux grands écrans dans l’espace entièrement vitré de la Fondation Cartier. De l’autre côté on entend une performance sonore; la répétition de la phrase pour les enfants. Alors qu’à l’extérieur c’est une performance musicale qui est produite. Au sous-sol 3 pièces monumentales sont associées. Carrousel, 1988, des animaux écorchés tournent sur un axe. Les appels lancinants de l’installation Anthro/Socio, 1991 occupent tout l’espace. Dans le deuxième espace on découvre une ancienne performance vidéo, 1970/2009 qui montre deux danseuses tournant comme les aiguilles d’une montre. Continuer la lecture

Valérie Favre

Le musée d’art et d’histoire de Neuchâtel donne carte blanche à Valérie Favre (1959) pour une très longue période jusqu’au 12 août 2018.

Une exposition qui occupe la plus grande partie des salles des beaux-arts, seules deux salles sont encore consacrées à la collection. Les toiles présentées ici  renvoient à la peinture, alors que dans l’exposition de 2009 mentionnée plus bas, elle évoquait plutôt le cinéma. La première salle propose un hommage à Pontormo. Dans la deuxième salle, le spectateur, surélevé par un échafaudage Continuer la lecture