Charles Gleyre

Charles Gleyre (1806 -1874) le romantique repenti musée d’Orsay jusqu’au 11 septembre 2016

Connu des Suisses romands, mais très peu ailleurs, Charles Gleyre (1806 – 1874) bénéficie d’une première rétrospective à Paris au musée d’Orsay.

Récemment, j’ai lu le roman de Maupassant Fort comme la mort, de 1889. On pourrait établir un parallèle entre ce récit qui raconte la fin de vie d’un artiste qui connut la gloire, mais se voit dépassé et le point de vue proposé ici sur la carrière de Gleyre. Il suffisait d’un seul succès au Salon pour que la réputation d’un artiste fut lancée. Gleyre connut ce succès en 1843 avec Le Soir, (les illusions perdues), mais après quelques commandes prestigieuses, la concurrence et les particularités d’une personnalité difficile, entraînent assez rapidement sa mise à l’écart. L’exposition met bien en évidence Gleyre, face à ses contemporains. Dans un premier temps, l’école lyonnaise, puis Ingres, les orientalistes, les recherches originales de l’artiste, son activité d’enseignant et l’exposition s’achève avec un nu de Renoir qui aurait peut-être trouvé chez son maître l’intérêt qu’il manifesta pour ce thème. Tout en entrant précisément dans la biographie du peintre, l’exposition dresse une vision complète de son activité et la met en perspective dans le contexte très dense et concurrentielle de la vie artistique parisienne. En 9 chapitres dont les titres sont: Du rapin parisien au brigand romain. 2. Survivre à l’Orient. 3. Retour en France: le temps des hésitations. 4. Le Soir : l’aube du succès. 5. L’ambition de l’histoire. 6. Archéologies du paysage. 7. Le Thyrse et la quenouille: le pouvoir au féminin. 8. Vers l’idylle: la chair en lumière. 9. Dans l’atelier: du dessin avant toute chose.


Charles Gleyre. Le génie de l’invention Du 7 octobre 2006 au 7 janvier 2007, le musée cantonal des beaux-arts de Lausanne consacre une vaste rétrospective à Charles -Gleyre (1806 – 1874) marquant ainsi le bicentenaire de la naissance de l’artiste.

L’exposition rend justice au peintre, mais aussi au dessinateur exceptionnel que fut Gleyre, toujours habité par le souci de trouver des inventions iconographiques. 280 oeuvres sont réunies, elles proviennent des collections du musée qui possède près de la moitié de l’oeuvre répertorié, mais aussi de nombreux prêts extérieurs. Organisée chronologiquement et par thèmes, la présentation donne une place centrale au voyage en Orient qui marque le début de la carrière de Gleyre. Aquarelles et dessins sont réunis dans la salle 2. Certaines sont montrées pour la première fois, car elles viennent de Boston où elles ne furent jamais exposées. Les héritiers de John Lowell qui engagea Gleyre pour l’accompagner lors son voyage autour de la Méditerranée ont conservé 150 feuilles. Gleyre réalisa des copies autographes qui font partie des collections du musée. Plus loin, on découvre comment Gleyre utilisa ses esquisses dans des tableaux orientalistes. La salle suivante présente quatre toiles majeures, entourées de dessins préparatoires: La danse des Bacchantes,1849, Hercule et Omphale, 1862, Pentée poursuivi par les Ménades, 1865 et Minerve et les trois Grâces, 1866. Après les peintures religieuses, l’on découvre les deux oeuvres vaudoises Les Romains passant sous le joug et Le Major Davel, malheureusement détruit. Une salle est consacrée à Gleyre portraitiste, une autre aux peintures de nus féminins, puis viennent encore les oeuvres importantes de la fin de la vie de Gleyre avec Le Paradis terrestre qu’il ne put achever. L’Antiquité: grecque, romaine, égyptienne, mais aussi l’histoire locale et la Bible sont les sources d’inspiration auxquelles Gleyre se confronte. Les dessins tantôt précis, tantôt visionnaires et libres viennent enrichir et ouvrir le carcan des attentes qui pesaient sur les artistes reçus au Salon. Un panorama complet qui met en évidence l’expérimentation et la recherche dans les dessins et qui dix ans après la publication du catalogue raisonné par William Hauptman s’efforce de rendre accessible l’oeuvre de cet artiste à un large public.

L’exposition se concentre uniquement sur Gleyre en mettant en évidence les différentes facettes d’une personnalité difficile à cerner, sans mentionner le contexte de l’artiste (Ingres, Chassériau, Courbet par exemple), ni ses élèves qui furent près de 500. Le catalogue propose des essais de 22 auteurs différents qui éclairent chacun une toile. Musée cantonal des beaux-arts Charles Gleyre (1806 – 1874) le génie de l’invention 7 octobre – 7 janvier 2007