Calder et Fischli & Weiss

 Fondation Beyeler, Riehen. Alexander Calder & Fischli /Weiss jusqu’au 4 septembre 2016

La sculpture n’est pas toujours monumentale ! Elle peut être faite de bouts de fils de fer et d’air. C’est la voie qu’explora Alexander Calder (1898 – 1976). En 2004, la Fondation Beyeler avait présenté Calder et Miro en explorant les lien amicaux et historiques établis entre les deux artistes. Cette fois, la fondation a choisi d’associer une vaste présentation d’œuvres de Calder avec un duo d’artistes helvétiques, au nom d’une certaine affinité dans les préoccupations de ces plasticiens avec leur illustre prédécesseur. Celle-ci s’exprime surtout dans le film qui rendit le duo célèbre « le cours des choses », 1986 – 1987, mais il s’avère assez difficile de mettre en relation les deux démarches.


Tate Modern Fischli & Weiss Flowers & Questions. A Retrospective jusqu’au 14 janvier 2007

Apparues au début des années 1980, les petites sculptures en terre intitulées Plötzlich diese Übersicht (Soudain cette vue d’ensemble) de Peter Fischli (1952) & David Weiss (1947- 2012) ont fait sensation, la série se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Figuratives, posées sur des socles, elles proposent des fragments du réel, des scènes historiques ou quotidiennes. Cette interrogation sur la reproduction, recréation du réel habite toutes leurs réalisations quelle que soit la technique utilisée.

On découvre les photographies de grands formats réunissant plusieurs thèmes présentés dans différentes expositions sous la forme de tirages, de diapositives et de livres, les aéroports, les fleurs et les champignons, les villes du monde. Le film, Le cours des choses, 1986-1987, est sans doute la réalisation filmée la plus connue et la plus montrée produite par des artistes contemporains, présentée notamment en 1992 dans le pavillon suisse de l’exposition de Séville, ici le film est projeté simultanément avec un autre film qui montre la réalisation des expériences, les essais qui précèdent les prises de vue.

On retrouve les sculptures en caoutchouc reproduisant des objets quotidiens. Enfin les derniers travaux en noir dans lesquels on distingue à peine le sujet Fotografias, 2004- 2005. Chaque installation de Fischli & Weiss rappelle une exposition, une sensation, une surprise, ici l’étonnement vient de les retrouver articulées dans une dizaine de salles. On peut se demander pourquoi ils ont respecté à ce point le jeu de la rétrospective sans proposer de nouvelles installations, c’est une vue d’ensemble, un peu accélérée.

Leurs travaux se caractérisent par leur humour, la réflexion sur le réel et sa reproduction, le jeu aussi, l’absurdité de cette reproduction soigneuse. L’exposition s’achève en point d’exclamation sur une salle dans laquelle le personnel de montage semble avoir oublié son matériel, une installation qui rappelle le vélo et le matériel de peinture abandonné sous un escalier du musée d’art contemporain de Francfort, une série de faux ready mades!.

La Tate Modern propose du 1er au 3 décembre trois programmes de vidéos d’artistes suisses à l’occasion de cette exposition. Fischli & Weiss: Flowers & Questions. A Retrospective jusqu’au 14 janvier 2007 puis au musée d’art moderne de la ville de Paris du 22 février au 13 mai 2007, au Kunsthaus de Zurich du 6 juin au 9 septembre 2007 et au Deichtorhallen de Hambourg du 16 novembre au 3 février 2008.