Valérie Favre

Le musée d’art et d’histoire de Neuchâtel donne carte blanche à Valérie Favre (1959) pour une très longue période jusqu’au 12 août 2018.

Une exposition qui occupe la plus grande partie des salles des beaux-arts, seules deux salles sont encore consacrées à la collection. Les toiles présentées ici  renvoient à la peinture, alors que dans l’exposition de 2009 mentionnée plus bas, elle évoquait plutôt le cinéma. La première salle propose un hommage à Pontormo. Dans la deuxième salle, le spectateur, surélevé par un échafaudage se trouve tout près de grandes toiles horizontales qui sont toutes imprégnées du monde carnavalesque de James Ensor. La dernière salle est consacrée au thème de l’autoportrait et renvoie à de nombreuses références de l’histoire de la peinture. Fascinée par les très grands, comme par les petits formats, Valérie Favre aime susciter un malaise chez le spectateur. A la tête d’un univers imaginaire inquiétant, déstabilisant et très personnel, elle se laisse aussi imprégner par d’innombrables références qui resurgissent dans son monde.

Valérie Favre Visions

Après Carré d’art à Nîmes, le musée des beaux-arts de Lucerne présente la rétrospective de Valérie Favre (née en 1959 à Evilard). Elle vit et enseigne à Berlin. L’ensemble retenu révèle divers aspects d’un travail pictural impressionnant qui s’inspire en particulier de l’imaginaire du cinéma, mais aussi du théâtre et du quotidien. Plusieurs toiles se signalent par une attirance marquée pour le fantastique à la David Lynch. Les oeuvres de Valérie Favre sont chargées d’angoisse, qu’il s’agisse de grands paysages vides ou de ces petites toiles qui inventorient diverses manières de se suicider (48 répertoriées à ce jour). Angoisse et sarcasme sont très proches lorsque surgit le personnage fétiche de l’artiste, la lapine qui se livre à diverses activités: danseuse, gymnaste, à moins qu’elle n’évoque la figure emblématique de Columbia Pictures. L’exposition débute  par un hommage à Sarah Kane (1971 – 1999) dont les pièces de théâtre atteignent des paroxysmes de violence et de tension et se déploie dans 8 salles pour s’achever sur des toiles qui renvoient à Rembrandt et Füssli.

Lucerne Musée des beaux-arts jusqu’au 7 février 2010.

Le site de l’artiste permet de voir une partie des toiles exposées.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 20 décembre 2009