Le LUFF 2011 se déroule du 19 au 23 octobre au casino de Montbenon et sur d'autres sites. Il y a aussi un préprogramme du 15 au 18 octobre.
Du 15 au 19 octobre 2008 Lausanne va vivre au rythme du LUFF, le Lausanne Underground Film and Music Festival proposera projections et concerts dans 5 lieux différents. En plus des films en concours plusieurs hommages sont programmés, notamment une évocation de la Beat Generation avec le premier film de Casavetes, deux films de Robert Frank, un de Jonas Mekas.
L'édition 2007 du LUFF se déroule du 10 au 14 octobre 2007 au casino de Montbenon, au zinéma et à l'arsenic.
L'édition 2004 du LUFF (Lausanne Underground Film & music Festival) se déroule du 13 au 17 octobre 2004 dans 4 lieux au casino de Montbenon, à l'aula du Belvédère, au Zinéma et au cinéma Bourg. Pour compléter l'entretien de 2003 qui présente bien le concept de la manifestation associant rétrospectives, compétition et soirées musicales, j'ai demandé à Julien Bodivit de nous présenter l'édition 2004.
Le festival propose en compétition deux programmes de films expérimentaux qui permettent de voir 25 films. Le jury est composé d'un musicien William Bennett et de deux vidéastes Elodie Pong et Jérôme Leuba.
Geneviève Loup responsable du programme des courts métrages expérimentaux a bien voulu nous présenter cette section.
1. Pourriez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer votre intérêt pour cette forme d'expression cinématographique?
Jenseigne depuis 4 ans à lEcole Cantonale dArt du Valais des cours sur lart vidéo. On ne peut parler de vidéo sans la rattacher à lhistoire du cinéma expérimental. Si lhistoire de la vidéo commence dans les années 60 avec les expérimentations des artistes Fluxus sur des téléviseurs, il y a avant cela lintérêt de certains artistes des années 20 pour le cinéma. Des artistes comme Marcel Duchamp et Fernand Léger et bien dautres encore réalisent parmi les premières expériences alternatives cinématographiques. Cet intérêt pour le cinéma est lié à la recherche de moyens d'expression modernes. De plus, le cinéma correspond aux préoccupations de cette période pour le mouvement et la question du temps. Le cinéma est abordé de manière expérimentale, ne sintéressant plus aux modes linéaires de narration conventionnels, mais à des images abstraites ou figuratives qui se succèdent dans un rapport analogique. Il sagit de se poser en marge, et dadopter une position alternative innovante.
2. Dans l'art contemporain la vidéo occupe une place de plus en plus importante. Quelles sont les différences et les points de rapprochements entre la vidéo et le court-métrage.
Depuis les années 90, la vidéo nest plus limitée à être diffusée sur un moniteur, elle peut désormais être projetée sur un écran, à la manière dun film. Cette possibilité technique engendre de nouvelles références qui ne sont plus seulement celles de la télévision, mais aussi du cinéma. Les artistes qui travaillent avec la narration tels que Douglas Gordon, Matthew Barney ou Eija-Liisa Ahtila cherchent à déconstruire les modes de narration traditionnels (Gordon en projetant Psychose en 24 heures et en coupant le son, etc.). Par le fait de présenter des personnages hors de toute convention, ne pas intégrer de dialogues, ou par la déconstruction des liens logiques entre les différentes scènes, le travail de ces artistes prennent une certaine distance par rapport au cinéma, bien que David Lynch devienne une référence importante pour certains. Si certains films comme ceux de Matthew Barney par exemple ont été projetés dans des festivals comme celui de Locarno, ils ne sont pas pour autant distribués dans les salles de cinéma.
Si notre époque est marquée par l'interdisciplinarité et la rupture des genres et des milieux, je pense qu'il ne faut néanmoins par perdre de vue l'histoire véhiculée par chaque discipline et la position de l'artiste ou du cinéaste par rapport à ces différentes références. En plus de ces références et pratiques différentes, c'est le public à qui l'on s'adresse qui va également déterminer la création. L'artiste vidéo présente ses vidéos dans des institutions telles que le musée ou la galerie où le dispositif de mise en scène de la vidéo implique un autre mode de visionnement: le spectateur est libre de se déplacer dans l'espace et de choisir le temps de visionnement de l'oeuvre, ce que n'impliquent pas les sièges des cinémas...
3. Pourriez-vous nous présenter brièvement votre sélection 2005 en soulignant quelques points phares?
La sélection des films expérimentaux sest basée sur des critères de qualité (au sens de l'intérêt que chaque bande peut susciter) et de l'originalité de chaque travail. Il y a malheureusement une certaine tendance à reprendre des images dactualité ou cinématographiques sans avoir vraiment réfléchi à ce qu'elles impliquent et ce qu'on en fait. La sélection a ainsi privilégié des artistes ou cinéastes qui développent une réelle démarche comme par exemple J. Tobias Anderson qui reprend des films connus de manière intéressante, au moyen de films danimation, jouant soit avec la vitesse ou la mise en scène, en enlevant les personnages. La sélection donne à voir des genres relativement différents qui sont représentatifs de pratiques contemporaines aussi bien en art vidéo qu'en cinéma expérimental, certains étant plus ludiques.
Bien entendu, il y a dans le programme une exceptionnelle rétrospective de Kenneth Anger, films expérimentaux qui sont rarement montrés et qui ne doivent être manqués sous aucun prétexte
Présentation générale du LUFF et entretien avec Julien Bodivit à propos de l'édition 2004:
http://www.art-en-jeu.ch/interviews/luff03.html
Patrick Schaefer, L'art en jeu, 4 octobre 2004
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