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Cette page propose des articles sur Suzanne Hiller, Jenny Holzer
Jenny Holzer Fondation Beyeler jusqu'au 24 janvier 2010
La Fondation Beyeler propose les installations lumineuses utilisant la technologie du led de Jenny Holzer (1950) jusqu'au 24 janvier 2010. Cette artiste américaine travaille sur les mots et développe des technologies de projections monumentales pour les appliquer dans l’espace public de façon éphémère. Plusieurs événements sont prévus à Bâle pendant l’exposition.
On rencontre souvent dans des expositions collectives, des musées une installation de Jenny Holzer, il est intéressant d'en découvrir un grand nombre ici complétées par des peintures. L'exposition permet d'aller au-delà de la première impression de mots colorés en mouvement rapide dont le sens nous échappe. On découvre que la plupart des textes utilisés par Holzer sont des procès-verbaux déclassifiés du gouvernement américain concernant la guerre d'Iraq. Les peintures reproduisent quant à elles des plans de bombardement de Bagdad. Elle utilise aussi des empreintes digitales et des documents caviardés comme point de départ de ses travaux picturaux. L'exposition s'ouvre par une sélection d'oeuvres de la collection Beyeler effectuées par Jenny Holzer. Elle a choisi les travaux les plus radicaux: des Picasso des années 1930, un Bacon, un Malevitch, une entrée en matière qui la place dans la continuité d'une forme d'art engagé.
Les installations utilisent l'espace avec virtuosité, le plan horizontal dans l'installation spectaculaire placée au sol et intitulée Chicago, 2007. A relever que bien que les textes soient difficilement lisibles, ils défilent ici en allemand. Le plan vertical dans Thorax, 2008 et surtout dans Monument, 2008, une gigantesque colonne en mouvement.
Il y a une fascination esthétique dans ces lumières en mouvement, mais l'on ressent aussi la violence de ces textes qui passent sans que l'on puisse prendre le temps de les lire, comme si l'on était assourdi par une musique envahissante.
Patrick Schaefer, l'art en jeu, 5 novembre 2009
Susan Hiller fait l'objet d'une rétrospective à la Tate Britain du 1er février au 15 mai 2011.
Susan Hiller, Recall, travaux 1969 - 2004
Susan Hiller (1940), d’origine américaine, vit en Angleterre depuis 1973. Après avoir exploré les possibilités du happening, des actions collectives, elle s’est heurtée à ce qu’elle considérait comme une impasse. Ses Hand Grenades, 1969-1972 qui présentent les cendres de peintures qu’elle a réalisées, peuvent être interprétées comme une attaque très violente contre la peinture. Bien qu’elle n’expose pas de peintures, elle poursuit un travail dans ce domaine, qu’elle détruit de façon quasiment rituelle à intervalles réguliers.
Elle a choisi de prendre l’ensemble du patrimoine visuel à notre disposition comme point de départ de son travail. Elle procède à un inventaire qui relève à la fois de l’ethnographie et de l’histoire de l’art, du film, de l'image en général. Elle a débuté cette recherche en recensant l’image de la vague telle que l’on peut la trouver sur les cartes postales vendues dans les stations touristiques. Cette série intitulée Dedicated to the Unknown Artists, 1972-1976 est sans doute l’une de ses réalisations les plus connues. On la trouve dans l'exposition de la Kunsthalle de Bâle. Elle est complétée par un travail sur la carte postale d'un intérieur australien. La première salle de l'exposition est consacrée à une installation qui prend des extraits de 5 films dans lesquels des filles ont des pouvoirs surnaturels PSI Girls, 1999. Le travail le plus récent intitulé The J-Street Project 2002 - 2005 est une inventaire de 303 rues ou chemins dans lesquels le mot juif apparaît en Allemagne, traces, mémoires d'une présence disparue. Ce sont des photos de chemins en campagne ou dans les villes. Cette exposition met par ailleurs l'accent sur les installations sonores avec une grande salle consacrée à Clinic 2004 où l'on entend les récits d'individus qui ont eu une expérience de la mort très proche. Le premier étage propose Witness 2000 avec les témoignages de personnes qui ont assisté à des phénomènes extraordinaires. Les travaux de Susan Hiller sont consacrés à la mémoire, à la psychologie, au récit et à l'image elle est une personnalité à la fois artiste, ethnographe, critique qui utilise l'exposition et les ressources visuelles pour communiquer et prendre position.
Kunsthalle Bâle Susan Hiller jusqu'au 27 mars 2005.