Ici vous trouvez coups de coeur et notules! pour s’informer et suivre l’actualité artistique.
Paris 12 – 16 octobre 2025
Musée d’art moderne de la ville de Paris: George Condo jusqu’au 8 février 2026. Le musée d’art moderne de Paris présente une vaste rétrospective de l’artiste George Condo ( né en 1957). Conçue avec lui, elle repose sur un discours critique personnel, très développé et lui permet d’analyser les différentes phases, séquences de son évolution. Il s’explique d’ailleurs dans un film et rappelle que son travail repose tout d’abord sur le rejet de l’histoire de l’art traditionnelle qui supposait une évolution progressive de l’art. C’est ainsi qu’il a « customisé » des œuvres de toutes les périodes depuis la Renaissance dans ses travaux. Ce que l’exposition montre c’est qu’il s’est aussi engagé dans l’apprentissage de savoir-faire propres à l’art ancien. Un point qui le rapproche de Dali avec qui on pourrait trouver de nombreux parallèles. Les espaces du musée d’art moderne lui offrent l’occasion de démontrer magistralement son art de peintre, sculpteur, dessinateur et musicien bassiste.
Musée Picasso Philip Guston , l’ironie de l’histoire jusqu’au 1er mars 2026
Camarade d’école de Pollock, plus tard à New York, voisin d’atelier de Willem de Kooning et lorsqu’il quitte la ville pour la campagne, il se lie d’amitié avec son cadet l’écrivain Philip Roth, voici quelques moments de la carrière de Philip Guston. L’exposition du musée Picasso se concentre sur la veine de caricaturiste du peintre qui s’exprima dans une longue suite virulente consacrée à Richard Nixon, cette série est mise en parallèle avec des caricatures de Picasso notamment de Franco. Des peintures de toutes les périodes de l’activité de Philip Guston (1913 – 1980) sont choisies avec soin, travaux influencés par les muralistes mexicains, puis recherches abstraites partant de Mondrian, mais il s’agit de montrer que le tournant figuratif de l’artiste correspond aussi à des engagements plus marqués. Les toiles retenues sont très frappantes, placée parfois en parallèle avec des œuvres de Picasso. Ce dernier avec Fernand Léger et Giorgio de Chirico était l’un des maîtres revendiqués par l’artiste.
On ne peut s’empêcher d’établir un rapprochement entre les expositions consacrées à David au Louvre et à Luc Delahaye au musée du Jeu de Paume, deux artistes qui dressent des témoignages des événements historiques de leur époque.
Musée du Louvre Jacques Louis David jusqu’au 26 janvier 2026
Le Louvre propose une rétrospective complète du parcours de celui qui fut le principal artiste de la fin du 18e siècle, cousin de François Boucher, reconnu sous Louis XVI, il devint l’un des hommes les plus puissants de France entre 1792 et 1794, échappa de peu à la guillotine et se reconvertit en admirateur et principal communicateur visuel de Napoléon, ses filles sont devenues baronnes. Il termina sa vie à en exil à Bruxelles. Un parcours historique et artistique d’une grande densité. En plus de l’exceptionnel qualité de sa peinture, il fut un inventeur de compositions comme le serment ou le portrait politique qui furent imitées pendant des décennies.
Musée du Jeu de Paume : Luc Delahaye, le bruit du monde jusqu’au 4 janvier.
Le photographe Luc Delahaye dresse un inventaire très dur de l’état du monde Il évoque des conflits des trente dernières années, depuis l’ex Yougoslavie, le Ruanda, l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, les réfugiés en Grèce, Haiti et bien sût pour terminer l’Ukraine, la Syrie et la Palestine. Il présente de grands formats travaillés par l’accumulation de documents ou par des panoramas, alternant le document brut et la mise en scène pour parvenir à un impact maximal qui va au-delà de la photo de reportage.
Bâle, Aarau, Soleure 25 septembre 2025
Bâle Kunstmuseum Fantômes, Geister jusqu’au 8 mars 2026.
Les salles d’exposition du nouveau bâtiment présentent une proposition autour du thème du fantôme du XIXe siècle à aujourd’hui, en passant par le spiritisme et l’art brut, une présentation intéressante, mais plutôt modeste.
Aarau Kunsthaus : Klodin Erb, le rideau tombe, un chien aboie jusqu’au 4 janvier. Le Kunsthaus d’Aarau propose une importante rétrospective de l’artiste zurichoise Klodin Erb (1963), dont les œuvres seront également visibles au musée du Locle du 11 octobre au 1er mars 2026. Klodin Erb figure aussi dans l’exposition du musée de Pully, Comme-back art figuratif féminin en Suisse jusqu’au 14 décembre. La rétrospective d’Aarau met en évidence les multiples facettes expressives de l’artiste, allant des installations en tissu, reproduisant une multitude de plantes en pot, aux vidéos et à la peinture déclinée avec une énergie joyeuse et virulente ou encore aux dessins.
Soleure musée des beaux-arts: Francisco Sierra (1977) jusqu’au 1er janvier
Du citron au dauphin; si Klodin Erb a fait du citron son Leitmotiv, un élément récurrent au cours de sa carrière, Francisco Sierra évoque les dauphins dans ses dernières toiles. Le réalisme plein de fantaisie de l’artiste fascine depuis bien des années. Il reproduit en peinture avec une précision exacerbée l’écœurement du Kitch. Ainsi ces chevaux de porcelaine que l’on trouve dans des magasins de souvenirs apparaissent dans un groupe de grandes toiles. Ce réalisme est contrebalancé par des contrepoints surréalistes avec des collages, des associations surprenantes qui évoquent Max Ernst.
Berne 12 septembre 2025
Musée des beaux-arts: Kirchner x Kirchner jusqu’au 11 janvier 2026. Autrement dit Kirchner par Kirchner. En effet en 1933, la Kunsthalle de Berne a invité E. L. Kirchner (1880 – 1938) qui vivait depuis 1917 à Davos à présenter ses œuvres comme il l’entendait. L’artiste se lança complètement dans cette opportunité et affirma clairement que pour lui la réalisation d’une exposition était une œuvre en soi. Le musée de Berne propose de reconstruire cette exposition avec une bonne partie des œuvres présentées alors et une reproduction des plans et des notices de Kirchner pour le catalogue de l’époque. Le résultat est assez étonnant, car une partie des toiles de est assez éloignée du Kirchner expressionniste que l’on connait, les peintures ressortent avec une étonnante fraîcheur, tout en laissant percevoir l’esprit du temps. On pense à Picasso qui avait exposé à Zurich en 1932, mais pas seulement et la visite de l’exposition de Lucerne qui propose la reconstitution d’une exposition de 1935 est un bon complément.
Lucerne 30 août 2025
Musée des beaux-arts: Kandinsky, Picasso, Miro et Al. Zurück in Luzern jusqu’au 2 novembre
Sous ce titre le musée des beaux-arts de Lucerne a entrepris la reconstitution d’une exposition intitulée Thèse, antithèse, synthèse, organisée en 1935 sous la direction de Hans Erni et du concervateur du musée d’alors. L’exposition voulait faire le point sur la création des avant-gardes de l’époque, à l’exception des femmes, explicitement écartées.
Une superbe présentation qui permet des découvrir des œuvres de Picasso, Léger, Miro et Kandinsky, mais aussi Jean Hélion et Erni qui travaillait dans la même veine à cette date, ou encore Jean Arp, Juan Gris, Braque, Gonzalez, Ozenfant, notamment.
Avignon 10 juillet 2025
Avec Othoniel Cosmos ou les Fantômes de l’amour jusqu’au 4 janvier 2026, nous partons sur les traces des poèmes de Pétrarque, Jean-Michel Othoniel propose une balade poétique dans dix sites patrimoniaux d’Avignon dont les bains Pommer qui viennent d’ouvrir et offrent une évocation de l’hygiène personnelle au début du XXe siècle. Il déploie son langage artistique fait de boules et de briques en verre qui surgissent comme une étonnante mosaïque en bleu, rouge, argent ou or. A l’exception du Palais des Papes, du Pont d’Avignon et de la collection Lambert, l’entrée dans tous les musées est gratuite.
La collaboration avec de nombreux artisans d’art a permis de réaliser ce très grand nombre d’œuvres. Les interventions sont parfois discrètes comme au Petit Palais, où il s’est inspiré des auréoles des saints peints par Boticelli ou plus massives comme au Palais des papes qu’il occupe entièrement. Le parcours souligne la diversité des musées locaux qui ont un caractère de cabinet d’amateur comme le musée Requien consacré aux sciences naturelles. Une belle initiation pour ceux qui ne connaissent pas encore Avignon et un regard neuf pour ceux qui l’ont déjà visitée. La référence à la botanique souvent abordée par l’artiste, la célébration de la lumière avec ces jeux de briques en verre opaque ou ces assemblages de boules argentées, dorées qui forment une succession de corolles qui s’affirment avec douceur. On trouve chez cet artiste un minimalisme poétique qui évoque Donald Judd. Un langage simple fait de briques et de boules, parfois des cercles. La couleur qui surgit de blocs opaques permet une grande souplesse d’adaptation au site concerné.
Le culte de la nature et de l’amour évoqués par les images des yeux, du miroir, de l’éclair, des perles, des nœuds sont au cœur du Canzionere de Pétrarque. Ils inspirent le cheminement proposé par Jean-Michel Otthoniel à travers l’ancienne capitales des papes.
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