L'ART EN JEU

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Cette page contient des articles sur Adrian Paci et Mircea Cantor

Paris Beaubourg

Mircea Cantor jusqu'au 7 janvier 2007. Prix Marcel Duchamp. Mircea Cantor est né en 1977 en Roumanie. Son travail frappe par le mystère, la poésie, le sens plastique qui ressort de ses films,  qui fixent des formes de ballets ou de happenings théâtraux. Les oeuvres de Mircea Cantor ont été présentées au Camden Art Center à Londres et au Kunsthaus de Zurich en 2009. Le film Tracking Happinness montrant des femmes vêtues de blanc dansant avec un balais a laissé une grande impression. C'est un autre happening, Sic Transit Gloria Mundi, 2012, qui est proposé dans cette exposition. Réalisé dans un monastère il montre un groupe de personnes assises en cercle sur les mains desquelles on place une mèche qui va brûler. Il fait ressortir la tension de l'action, un temps suspendu, une attente et la plasticité des corps qui ressortent comme autant de sculptures vivantes. Le vent, le souffle, l'insaisissable et ce qui surgit soudain pour donner une sensation de beau sont les moments, les thèmes que fixent Mircea Cantor. Citons encore ces sculptures formées d'épingles à nourrices dorées qui créent un espace, un événement dans l'air sans fermer ou boucher quoi que ce soit.

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Le film The Column d'Adrian Paci sera présenté lors des journées photographiques de Bienne du 6 au 29 septembre; on peut le découvrir au Mamco à Genève jusqu'au 12 janvier 2014.

Patrick Schaefer, l'art en jeu 30 novembre 2012

Le Jeu de Paume à Paris présente une rétrospective d' Adrian Paci du 26 février au 12 mai 2013.

Centrée sur les films de l'artiste avec une nouvelle commande, l'exposition propose également des photographies et des peintures inspirées par les films de Pasolini. Les travaux retenus vont de 1997 à 2013.

Passé du statut de réfugié à celui d'artiste reconnu, on sent qu'Adrian Paci (né en Albanie en 1969, il vit en Italie depuis longtemps) recherche de nouveaux champs d'expression. Il a su évoquer les difficultés des réfugiés avec des images saisissantes comme Centro di Permanenza temporanea qui montre une foule sur les escaliers d'un avion qui conduit dans le vide. Pour cette exposition, il a réalisé un nouveau film vidéo qui évoque l'extraction et la réalisation d'une colonne romaine en marbre, que l'on découvre couchée le long de la façade du Jeu de Paume. On assiste à l'extraction du marbre en Chine, à son transport sur un chalutier, le marbre est sculpté en mer pour économiser du temps. En déclinant diverses formes d'expression, il parvient à mettre en scène tous les aspects de la production artistique. La tension entre la répétition et la création, le travail des praticiens et le statut du créateur. Il se met étrangement en scène dans la La Rencontre 2011. Sur le parvis de l'église San Bartolomeo de Scicli en Sicile, un magnifique décor, vraiment théâtral, la foule défile pour lui serrer la main, une vidéo qui dure 22 minutes dans un étonnant happening qui évoque un rituel funéraire plus qu'une rencontre réelle. Une pièce de 2002 Pleureuse évoque précisément ce rituel et le son des pleurs marque les premières salles, curieusement à la fin du film le mort, l'artiste, se relève. Il évoque aussi le mariage dans plusieurs oeuvres.

Kunsthaus Zurich Adrian Paci Motion Pictures jusqu'au 22 août 2010

Le musée am Ostwall à Dortmund a consacré en 2007 une importante exposition à Adrian Paci intitulée Still Moving. Le Kunsthaus de Zurich lui a commandé un film et présente trois autres vidéos à voir jusqu'au 22 août 2010. Avec Anri Sala, Adrian Paci est l'artiste albanais qui a acquis la plus grande visibilité ces dernières années. Il traduit dans ses réalisations une triple sensibilité esthétique, historique et identitaire qui font de ses travaux des pièces impressionnantes. Il est sensible aux problèmes de la migration et vit en Italie où il s'est réfugié en 1997 avec sa famille.

Electric blue est un récit de 15' dans lequel un homme raconte sa passion pour la vidéo. Il s'est acheté une caméra et filme des mariages, des enterrements, la guerre avant d'en venir à l'idée de faire de l'argent en copiant des films pornographiques. Il évoque vie familiale, la situation économique dans un pays en ruines à travers ce film très frappant. Une autre vidéo présente un mariage The Last Gestures, 2009, sur quatre écrans. Les gestes d'affection sont ralentis, déformés et créent un mystère, une tension. Avec Britma, Le cri, projeté sur un seul écran la base narrative disparaît presque complètement au profit d'une mise en évidence des textures d'un paysage, de figures, de jeux d'ombres et de lumière. Paci cherche ainsi à établir des ponts entre la vidéo et la peinture. Cette activité de peintre est présentée par une grande roue en bois qui sert à enrouler des câbles; elle est couverte d'images inspirées par les Canterbury Tales de Pasolini reconstituant le découpage du film.

Patrick Schaefer, L'art en jeu, 13 juin 2010

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