Diaghilev et les ballets russes, 1909 - 1929, Victoria & Albert Museum jusqu'au 9 janvier 2011

La Fondation Beyeler à Riehen Bâle montre les spécificités de la carrière américaine de Fernand Léger dans Fernand Léger Paris- New York jusqu'au 7 septembre 2008.

Musée d’art et d’histoire, Genève.

La création du monde, Fernand Léger et l’art africain des collections Barbier-Mueller. Jusqu’au 4 mars 2001. 

En 1923, le compositeur Darius Milhaud, l’écrivain Blaise Cendrars, le peintre Fernand Léger et le chorégraphe Jean Börlin ont été associés, à l’instigation de Rolf de Maré, pour produire un ballet évoquant la Création du monde. Il ne s’agit nullement d’une création du monde, telle que l’Occident la connaît par la Bible, mais d’une création « africaine ». L’argument proposé par Blaise Cendrars est inspiré par des contes africains. Le peintre a étudié des sculptures africaines et adopte des couleurs très vives, alors que le compositeur trouve lui son inspiration dans le jazz. Diaghilev avait pris l’habitude de commander à des artistes de renom les décors et les costumes pour ces ballets. Les ballets suédois dirigés par Rolf de Maré adoptent la même approche.

Les organisateurs de l’exposition ont choisi d’évoquer la présence de l’art africain en Europe en puisant dans les collections Barbier-Müller en préambule à la présentation du ballet lui-même. Le Musée du ballet de Stockholm possède les maquettes des décors et des costumes du ballet qui sont présentées ici parallèlement à des aquarelles de Léger pour ces costumes. On découvre également de très belles toiles de cet artiste peintes au début des années 1920. D’autres toiles de qualité signée Matisse, Picasso, Braque, Ernst, une sculpture d’Alberto Giacometti sont associées à de somptueuses sculptures africaines et océaniennes. Des rapprochements entre ces univers totalement différents sont ainsi suggérés. Cette exposition centrée sur un spectacle permet d’en saisir toute l’originalité et la richesse artistique. Elle ne prend toutefois aucun recul par rapport à la recherche d’exotisme liée au développement colonial qui caractérise cette période et met au contraire l’accent sur le rôle de certains artistes et collectionneurs européens dans la valorisation des objets venus d’Afrique. Ils contribueront à leur donner un statut d’œuvre d’art. On regrettera également que le contexte plus large de ces ballets associant divers créateurs de premier plan instauré par Diaghilev ne soit pas du tout présenté.

Patrick Schaefer, décembre 2000, L’art en jeu.