Com& Com. La réalité dépasse la fiction jusqu’au 14 mars 2010.
Le CentrePasquArt à Bienne nous propose une rétrospective de Com & Com, autrement dit Johannes M. Hedinger (1969) et Marcus Gossolt (1971), deux joyeux compères de la scène artistique suisse qui se sont fait connaître par quelques entreprises mémorables depuis 1997. Ils profitent de ce regard rétrospectif pour annoncer d’ailleurs leur revirement complet : retour au dessin et à la peinture, à l’admiration pour la nature sur le thème Postirony. L’exposition est scandée par deux ready mades monumentaux qui caractérisent cette évolution : une Ferrari de course au rez-de-chaussée et un pommier avec toutes ses racines au dernier étage dans la salle Poma (si! si!). Entre les deux, un manifeste placardé aux murs explique leur nouvelle conception de l'expression artistique sous le titre Postirony. Après la réalisation de travaux séparés qui sont présentées dans une salle, ils ont réalisé un grand coup en proposant au Kunsthaus de Zurich C files, 2000. L'annonce d'un film en superproduction sur Guillaume Tell et les extraterrestres. Le film n'a jamais existé, par contre le making of, le trailer de 3-4 minutes sont tout à fait impressionnants.
Incontestablement doués pour la narration et le détournement, ils ont joué aux coureurs automobiles dans Side by Side en 2002 avec une vraie Ferrari, d'authentiques combinaisons, des images et une bande son qui ont connu un très grand succès commercial.
En 2003, ils réalisent une mascotte pour la ville de Romanshorn sous le titre Mocmoc 2003. Ils inventent une origine mythologique et fantastique à cette localité du bord du lac de Constance. Une réalisation qui connait de nombreuses péripéties et échos impliquant notamment une démarche participative avec des dessins d'enfants.
Une autre entreprise participative est évoquée par Gugusdada 2004.
Le manifeste Postirony est affiché dans une salle qui réunit des dessins et des sculptures. Ces dernières sont inspirées par la représentation très synthétique de vaches dans l'art populaire appenzellois. Plus loin on découvre le road movie The big one, 2005 et les peintures inspirées par un travail sur ordinateur à partir des gammes chromatiques du film.
Le site des artistes qui présente leurs travaux: http://com-com.ch/
Après l'exposition les artistes ont publié sous le titre La réalité dépasse la fiction un gros ouvrage de 625 pages qui est à la fois un dictionnaire de l'art contemporain par Com & Com et une anthologie d'articles consacrés à leurs travaux avec des reproductions.
Patrick Schaefer, L'art en jeu,17 janvier 2010
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Hervé Graumann
Hervé Graumann (né en 1963) expose jusqu'au 20 mai 2007 à Bienne au Centre PasquArt. Une importante monographie lui est consacrée à cette occasion.
Depuis Raoul Pictor, Hervé Graumann a évolué avec les possibilités de la création d'images numériques. Dans le domaine de la création visuelle en 3 D il propose ici des paysages Triple Berglandschaft Playlist I. et des natures mortes Dual Movie Misc 2007 qui forment une oeuvre totale dans laquelle le spectateur est immergé. Leur décomposition et leur recomposition suggèrent un fascinant spectacle total qui joue avec l'enfilade des salles. Graumann investit aussi l'espace réel par des installations, intitulées Patterns, dans lesquelles il applique à des compositions formées d'objets tirés du quotidien et de peu de valeur le copier-coller suggérant une répétition à l'infini qui crée un effet optique comme des images de kaléidoscope. Une synthèse assez hallucinante entre les évolutions techniques les plus récentes de l'art virtuel et la référence aux pratiques de l'Op Art et du nouveau réalisme; l'accumulation d'objets évoque en effet immédiatement Arman ou le Pop Art.
Patrick Schaefer L'art en jeu 4 avril 2007
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Hervé Graumann est le lauréat du prix Gustave Buchet. A ce titre il bénéficie d'une exposition à l'espace Arlaud à Lausanne du 10 juin au 20 août 2006.
Hervé Graumann est présenté au Mamco à Genève jusqu'au 20 avril 2003. Sur son site il offre à chacun une peinture réalisée par son peintre virtuel, Raoul Pictor.
http://www.ave.ch/raoul/studiomovie.html
Le site de Hervé Graumann est très complet et donne un aperçu de tous ses travaux.
www.graumann.net
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Alexander Hahn: Oeuvres 1976 - 2006 Musée des beaux-arts de Soleure 20 janvier - 9 avril 2007.
Cette rétrospective met bien évidence la démarche d'Alexander Hahn (né en 1954) qui tout en utilisant des techniques nouvelles, les interroge, les confronte avec la rapidité de leur devenir obsolètes! Il passe de recherches sur la vidéo à une réflexion sur la science dans son aspect expérimental et sur le fantastique, le spiritisme par exemple ou les idées fausses sur la science. Il s'intéresse aussi aux machines surannées, dépassées. Une approche calme, non spectaculaire autour des thèmes scientifiques ou pseudoscientifiques avec une évidente fascination pour le spiritisme, les pasages entre le réel et le surréel. Je verrai quelques rapprochements avec la démarche de Susan Hiller notamment. La première salle nous plonge dans la nuit alors que sur deux écrans on découvre le scintillement de la mer, cette pièce évoque le texte de Christoph Bernouilli sur le scintillement de la mer paru en 1803. Plus loin l'image projetée vibre violemment sur une machine, Séance, 1997, dans la alle suivante on retrouve la lumière pour des pièces qui utilisent des machines surannées. Dans la dernière salle on retrouve de grands écrans de projection avec un regard sur le réel, les nuages, les ombres, des guêpes par exemple.
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Fin 2002 le musée Jenisch à Vevey a présenté Alexander Hahn : Mémoires astrales d'un homme volant. Le site du musée évoque l'exposition en détail et vous pouvez également visiter celui de l'artiste. Ce dernier avait investi tout le premier étage et la mezzanine avec des installations vidéo, alors que des tirages étaient présentés dans l'une des salles du rez. L'univers d'Alexander Hahn est assez déconcertant, il semble vouloir lier des inconciliables. Ses images ont un caractère pictural, les écrans et les images souvent immobiles fonctionnent comme des tableaux; de l'autre côté il est imprégné par une poésie visuelle qui vient de Chris Marker et de Tarkovsky. Il évolue constamment vers la science-fiction et un univers qui évoque le jeu vidéo et ses paysages fantastiques. Alexander Hahn aborde ici le paysage et la nature morte; seule une série d'anamorphoses propose des figures humaines.
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Somwhere else is the same place jusqu'au 12 février 2006, Musée des beaux-arts Soleure
Le couple artistique bâlois Monica Studer (1960) et Christoph van den Berg (1962) a créé en 2000 l'hôtel virtuel Vue des Alpes, il développe cette idée depuis. Elle se matérialise aussi par exemple dans la création avec d'autres artistes d'un panorama pour l'exposition d'Aichi au Japon en 2005. Un fragment de cette réalisation est présentée dans leur exposition au musée des beaux-arts de Soleure. On y trouve encore un petit panorama Forêt 2001, des travaux interactifs sur écrans qui illustrent différentes étapes de la découverte de la montagne qui sont aussi des thèmes récurrents dans l'histoire de la peinture alpestre: la chute d'eau, le brouillard. Par ailleurs l'exposition propose de nombreux tirages lasers de différents moments de l'expérience de l'hôtel vue des Alpes, chambres, paysage environnant, vues.
Patrick Schaefer l'art en jeu mars 2003