L'ART EN JEU

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Lausanne 30 novembre 2008

Après une campagne intense autour d'un référendum lancé contre le crédit d'étude, ce dernier a abouti et les Vaudois ont refusé par 52,5 % des voix la construction d'un nouveau musée avec un taux de participation important de 51%! Le taux de non est également de 52% à Lausanne. Considérant le résultat absolument catastrophique de la stratégie suivie depuis des années on n'ose imaginer que les autorités poursuivent avec la même proposition de "choix" unique et de coup de force. Ce serait désastreux pour le patrimoine et l'identité même du musée.

Lausanne 4 12 2007.

En demandant un crédit d'étude pour le nouveau musée des beaux-arts à Bellerive, l'Etat de Vaud publie un dossier très complet sur l'historique du projet, 61 pages qui sont consultables en document pdf. sur internet à l'adresse suivante:

(Malheureusement plus disponible)

On y apprend que le coût actuel du nouveau musée des beaux-arts est estimé à près de 68 millions (p. 47). On y rappelle également que 49 millions d'investissement ont été dépensés dans le Palais de Rumine de 1986 à 2007 (p.11) et que le coût pour la réaffectation des salles laissées libres par le musée des beaux-arts et les divers mouvements entraînés par ce départ est estimé à 16 millions (p.14).

Le rapport donne également des chiffres précis sur la fréquentation du Palais de Rumine de 2001 à 2006 (annexe 4). On y constate que le nombre de visiteurs payants au musée des beaux-arts est tombé très bas avec un pic négatif de 4'935 entrées payantes en 2005 et un maximum de 14'483 en 2004 (expo. Eugène Burnand).

Patrick Schaefer 4 12 07

Lausanne 12 03 2005

Le Musée des beaux-arts de Lausanne présente les projets du concours d'architecture pour un nouveau musée des beaux-arts. Les utopies lacustres des neuf travaux retenus pour le deuxième tour s'offrent au regard fasciné du spectateur! Deux salles sont également consacrées à la présentation des magnifiques plans et élévations du Palais de Rumine et du Musée Arlaud tirés des archives de la ville de Lausanne.

Sur les 9 bureaux retenus on trouve un Espagnol, un Français, un Franco-suisse et 6 Suisses, 3 sont Lausannois et 3 Zurichois. (La participation suisse au premier tour représente 70% des projets reçus). C'est l'un des projets zurichois qui a gagné le concours. On imagine que le choix a été difficile et qu'il est très problématique à ce stade d'évaluer la praticabilité et l'efficacité d'un plan. Ceci dit Ying Yang de Berrel, Wülser, Kräutler est sans doute le plus sympathique, il n'est pas trop solennel, ni emphatique et la structure polygonale de la construction renvoie par un clin d'oeil bienvenu à celle de la rotonde du restaurant de la piscine de Bellerive. Cette structure polygonale a été préférée aux structures perpendiculaires très allongées choisies par plusieurs participants qui venaient vers le lac comme une jetée ou un bateau à quai. En regardant ces plans splendides affichés aux parois de la grande salle du Palais de Rumine et les maquettes qui les accompagnent on ne peut s'empêcher de penser que ce musée sera bien seul, face au lac immense et s'il veut éviter de n'avoir pour seuls visiteurs que les cygnes, les mouettes et les cormorans, il devra ramer très fort!

La liste des communiqués de presse officiels depuis 2001 se trouve à cette adresse:

(Malheureusement plus disponible)

(Ils ont été en grande partie repris dans le catalogue de l'exposition)

Le feuilleton du musée des beaux-arts de Lausanne

Dans le Temps du 3 mai 2001, Sylvia Ricci Lempen fait le point sur l’avenir du musée des beaux-arts de Lausanne. Bien que le poste de directeur ait été mis au concours avant que la moindre perspective ait été esquissée sur l’avenir de l’institution, il semble que maintenant les deux choses soient indissolublement liées.

Personnellement je suis favorable à la construction d’un bâtiment nouveau. On peut s’interroger sur les qualités du site de Bellerive actuellement proposé, cf. l’article de Sylvain Malfroy. Ce que je ne peux pas comprendre, c’est que l’on renonce aux salles de Rumine. Il me paraît évident que l’on mine ainsi d’avance le terrain du futur musée qui ne pourra jamais remplir de façon satisfaisante les trois missions que l’on attend de lui : a. mettre en évidence une collection de peintures et de dessins du 18e siècle au 20e siècle essentiellement composées d’artistes liés au canton de Vaud, de Sablet, Ducros, Gleyre, Bocion, Vallotton, Buchet, Auberjonois et Soutter, pour citer les principaux; b. présenter des expositions temporaires attractives et c. accorder une place privilégiée à des collections d’art moderne et contemporain d’artistes connus qui seraient données ou léguées au musée. Il va de soi que l’une ou l’autre mission ne sera pas remplie si l’on déménage tout dans un bâtiment neuf. Il serait beaucoup plus cohérent de jouer sur deux espaces de dimensions raisonnables. L’un, qui a une légitimité historique, au Palais de Rumine dont les salles ont été conçues et pensées en fonction de la collection d'alors et l’autre qui ouvre des perspectives nouvelles. Si l’on veut construire, éviter de créer un mammouth, ou un Titanic, qui sera un gouffre, tout en donnant la place souhaitable aux lieux d’accueil, cafétéria, librairie, bibliothèque, auditoire, rampe d’accès intérieur pour les camions etc. prévoir des espaces pour la présentation de vidéos, de multi-médias. Disposer d'une salle d’exposition temporaire souple et adaptable, de salles d’expositions pour les collections, le bon sens dit qu’il faut conserver l’affectation actuelle des salles de Rumine. Bien entendu, il ne faut pas créer deux institutions différentes, les deux lieux doivent dépendre de la même institution et il faut de la souplesse, conserver la possibilité de présenter les œuvres historiques vaudoises dans le nouveau lieu, faire des expositions temporaires dans les deux sites. Si l’on revenait sur la stupide décision de quitter Rumine, l’on trouverait peut-être aussi plus de soutien, car les gens sentent bien, considérant les limites de budget, qu’il ne sera pas possible de rendre justice aux collections du musée dans un nouveau lieu. Le Palais de Rumine n'est pas le seul édifice rébarbatif et qui ne correspond pas vraiment aux qualités d'accueil que l'on attend d'un musée aujourd'hui. Pourtant il faut constater qu'en Suisse il n'existe aucun cas "d'abandon" par les beaux-arts d'édifices construits au début du XXe siècle (contrairement à ce qui s'est passé lors du passage d'édifices construits au milieu du XIXe siècle pour de nouveaux bâtiments édifiés entre 1900 et 1930). Les restaurations, les mises en valeur récentes à Bâle, Berne, Coire, Genève, Winterthour tendent toutes à renforcer le caractère du bâtiment existant tout en offrant des aménagements et des lieux nouveaux, complémentaires.

Complément du 10 juillet 2001.

Suite à un communiqué de presse de l'Etat de Vaud, daté du 9 juillet, les quotidiens 24heures et Le Temps du 10 juillet annoncent la nomination d'Yves Aupetitallot comme directeur, chargé de mission à 50% au musée de beaux-arts de lausanne, à partir du 15 août. En raison de incertitudes des projets lausannois, M. Aupetitallot conserve ses fonctions de directeur du Magasin de Grenoble.

Patrick Schaefer, mai et juillet 2001.

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