L'ART EN JEU

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Oxymoron de Mark Wallinger, l'artiste a réussi à faire flotter ce drapeau impossible qui associe les couleurs irlandaises et britanniques dans le ciel de Londres pendant son exposition à la Hayward Gallery.

Mark Wallinger a créé une oeuvre intitulée Labyrinth pour les 270 stations du métro londonien, à l'occasion du 150ème anniversaire de ce moyen de transport. Annonce du 7 février 2013. http://art.tfl.gov.uk/projects/detail/10679/

Mark Wallinger expose Site au Baltic, Gateshead, Newcastle du 22 juin au 14 octobre 2012

Hayward Gallery Mark Wallinger's The Russian Linesman 18 février - 4 mai 2009

Au premier étage de la Hayward Gallery on découvre une petite exposition conçue par Mark Wallinger The Russian Linesman avec comme sous-titre dans le catalogue Awake in the Nightmare of History jusqu’au 4 mai. On distingue deux lignes de force dans la sélection des pièces: des oeuvres liées à l’histoire, aux événements politiques et d’autres à l’anatomie et à la science sans oublier une place importante accordée aux sculptures minimalistes de Fred Sandback.

Le titre de l'exposition fait allusion à un incident lors de la coupe du monde football de 1966. L'exposition débute avec une lithographie de Joseph Beuys intitulée Cosmos et Damien, 1975 qui représente les Twin Towers au moment de leur inauguration. L'artiste veut inviter le spectateur à une réflexion sur la relation entre la réalité et la fiction. On découvre des oeuvres de Penone, Thomas Demand, Fred Sandback (1943 -2003) un sculpteur minimaliste américain qui travaille sur des lignes tendues loin du mur dans lesquels on peut découvrir des formes géométriques. Annie Siegel présente un film sur Berlin qui confronte des séquences d’archives à des vues actuelles: Berlin Remake, 2005. On découvre une collection d’appareils stéréoscopiques, des masques mortuaires, d'anciennes photos d’Egypte, des dessins anatomiques, les photos de Muybridge, des dessins de guerre de Ronald Searle, et les travaux de Wallinger à Nicosie.

Patrick Schaefer, l'art en jeu 19 mars 2009

Mark Wallinger édifiera un cheval géant haut de 50 mètres pour la gare internationale de Ebbsfleet dans le North Kent. Il sera édifié en 2012 pour autant qu'il n'y ait pas de refus du conseil local.

Mark Wallinger fera une conférence le 17 septembre 2008 à 18h 30 au musée des beaux-arts de Bâle.

Le Kunsthaus d'Aarau propose une exposition Mark Wallinger du 31 août au 16 novembre 2008.

Après le Kunstverein de Braunschweig, le Kunsthaus d'Aarau propose une vaste présentation de tous les aspects des travaux de Mark Wallinger de 1988 à 2007 ( avec même en couverture du catalogue un projet de sculpture équestre qui verra peut-être le jour!). L'exposition débute par un étrange élément de mobilier urbain, abri pour les policiers utilisés jusque dans les années 1960 sous le titre Time and Relative Dimensions in Space, 2001. Elle se poursuit au centre par The Importance of being Earnest in Esperanto de 1996: la projection de la pièce d'Oscar Wilde en esperanto devant un parterre de chaises vides appartenant à tous les styles. Dans la première salle à droite Angel, 1997, Wallinger en aveugle sur un escalier roulant. Sur la gauche l'étrange unicorne Ghost, réalisé pour la Whitchapel en 2001. La cour extérieure est occupée par Ecce Homo, sculpture placée pendant quelques mois sur une colonne de Trafalgar Square. L’Ecce homo, homme imberbe, les mains ligotées dans le dos, de 180 cm, proposé par Mark Wallinger renvoie à notre culture chrétienne. Il apparaît aussi comme un personnage qui serait sorti d’une toile de la National Gallery, mais surtout il met en cause la monumentalité des autres monuments et au lieu de célébrer des généraux, la violence et la guerre, il rend hommage aux victimes sans emphase, en leur laissant leur dimension d’homme. Par contre il n’y a aucun travail de sculpteur au sens traditionnel derrière cette réalisation dans la mesure où il s’agit d’un simple moulage. L'une des salles latérales à gauche en entrant présente la reconstitution des protestations contre la guerre d'Irak réunies par Brian Haw, détruites par la police et intitulé par Wallinger dans le version de musée qui lui a valu le Turner Prize 2007, State Britain. Dans le fond on trouve Landscape with fall of Icarus, 2007, cinq moniteurs sans son et The Human figure in Space, 2007, ainsi que le grand ruban en aluminium de Forever and Ever, 2002. A signaler encore deux installations vidéos importantes Threshold to the Kingdom, 2000 et Sleeper, 2004. Plusieurs pièces de dimensions plus réduites sont en outre réparties dans les salles.

Au sous-sol la grande installation vidéo sonore The Underworld de 2004 propose une cacophonie orchestrale qui suggère que l'on est arrivé en enfer.

En général Mark Wallinger incarne l'être humain lui-même, il se montre en autoportrait, que ce soit en aveugle circulant sur un escalier roulant dans Angel ou déguisé en ours dans la Neue Nationalgalerie de Berlin, conçue par Mies van de Rohe. S'il privilégie la vidéo ou les objets, il présente aussi une installation picturale autour du moi: I. le I en majuscule noire sur fond blanc dans différents types graphiques intitulé Self Portrait. L'ensemble de l'exposition offre une vision extraordinaire de l'état de l'homme d'aujourd'hui; partagé entre enfer et paradis, peuplé de fantômes, circulant dans le désarroi, alors que seule l'obstination de ceux qui paraissent fous semble avoir un impact sur le cours des choses. Mark Wallinger met en espace une vision shakespearienne du monde contemporain dans tout ce qu'il a d'absurde et d'incompréhensible.

Patrick Schaefer, L'art en jeu 12 septembre 2008

State Britain de Mark Wallinger est présenté au Mac Val, Musée d'art contemporain du val de Marne du 29 février au 22 juin 2008

4 12 07 Mark Wallinger a obtenu le Turner Prize 2007.

Mark Wallinger est l'un des artistes sélectionnés pour le Turner Prize 2007 qui sera présenté à Liverpool du 19 octobre 2007 au 13 janvier 2008. Il a été choisi pour l'installation qu'il présente dans le hall central de la Tate Britain. Il a reproduit sous le titre State Britain 2007 exactement tous les slogans contre la guerre d'Irak accumulés par l'opposant Brian Haw depuis juin 2001 et qui ont été enlevés par la police en mai 2005. A cette date le parlement a introduit une loi interdisant toute manifestation dans un périmètre d'un mile autour du parlement. Sélectionné pour Skulptur Projekte Münster 07, Mark Wallinger a matérialisé cette loi par un fil tendu tout autour du centre ville sous le titre Zone. Les autres artistes retenus pour le Turner Prize sont: Zarina Bhimji, Nathan Coley et Mike Nelson.

Thoune Kunstmuseum

Choosing my Religion jusqu'au 19 novembre 2006

Le musée des Beaux-Arts de Thoune s'interroge sur la présence de la religion dans l'art contemporain avec les travaux de 12 artistes sous le titre Choosing my Religion. Trois oeuvres de Mark Wallinger sont présentées dans cette exposition, raison pour laquelle je place ce compte-rendu sur cette page.

Sislej Xhafa et Adel Abdessemed (ce dernier fait l'objet d'une exposition au Plateau à Paris jusqu'au 19 novembre 2006 "Practice Zero Tolerance" ont accroché au plafond des pendentifs avec des emblèmes de diverses religions croix, mains de Fatima, étoiles. Dans une salle centrale sont réunies 6 photographies de Mark Wallinger, Passport Control de 1988 un travail, qui fait l'affiche de l'exposition, qui résume bien la problématique du délit de faciès, l'artiste a retouché son autoportrait en ajoutant des marques caractéristiques de diverses identités arabes, juives, sikhes ou africaines, une oeuvre qui prend près de 20 ans après sa conception une actualité toujours plus forte! La problématique de l'exposition est intéressante, mais ce ne sont certainement pas les travaux les plus provocants sur cette question qui ont été réunis. A noter encore un nu féminin voilé d'Olaf Metzel, une sculpture intitulée Turkish Delight . James Hopkins avec Salvation lies within a trouvé un résumé ingénieux de la problématique violence et religion: il a taillé dans une très grosse Bible ouverte à la page d'une reproduction de la Sainte-Cène un pistolet: gag ou résumé visuel percutant? d'une confrontation séculaire. Plusieurs travaux filmés sont présentés, ainsi qu'une grande peinture murale de Shirana Shahbazi inspirée par les affiches peintes dans les rues iraniennes. L'exposition s'achève sur un clip du groupe R.E.M., car leur chanson Loosing my Religion a inspiré le titre de l'exposition.

Patrick Schaefer, L'art en jeu, 27 septembre 2006

Mark Wallinger, No Man's Land, Whitechapel jusqu'au 13 Janvier 2002

Mark Wallinger (1959) n'est pas un nouveau venu sur la scène artistique anglaise. En 1995, il a exposé à la Serpentine Gallery et il faisait partie des candidats au Turner Prize la même année (c'est Damien Hirst qui gagna). En 1999 il a exposé à Francfort et à Bâle. Il est encore sélectionné pour participer à un concours de sculpture pour Trafalgar Square et présente Ecce Homo. Il a exposé à la Tate Liverpool en 2000. Cette année il a représenté le Royaume-Uni à Venise. Bien que ses oeuvres figurent dans la collection Saatchi, il jouissait jusque récemment d'une moins grande visibilité que certains de ses collègues. Dans un premier temps il a exploré des éléments très forts et caractéritstiques du quotidien anglais, en particulier les courses de chevaux et le football. Depuis un séjour à Rome en 1998, il s'est intéressé à la présence de la mort dans l'art et la littérature. Prometheus l'installation que l'on découvre en entrant dans la Whitechapel et qui a été réalisée pour Portikus à Francfort en 1999 est le premier aboutissement majeur de cette réflexion qui le conduit à examiner les systèmes de croyance. Mark Wallinger utilise la vidéo et l'installation pour exprimer ses conceptions, il recourt parfois à la peinture et à la sculpture, mais ne considère pas ses techniques comme des objectifs, des buts en soi, de son activité artistique. L'exposition est pour lui un aspect essentiel et il n'hésite pas à exprimer ses opinions à ce propos cf. "Fool Britannia. Not New, Not Clever, Not Funny", 1998, republié dans un recueil d'articles coédités par l'artiste intitulé: Art fo All? Their Policies and our Culture, London, Peer, 2000, p. 11 et pp. 132-135.

L'exposition propose un parcours au spectateur qui va de l’Enfer ou du Purgatoire avec Prometheus au Paradis avec Threshold to the Kingdom. L’approche de Wallinger est critique et discursive, elle s’adresse davantage à la réflexion qu’aux sensations. Plutôt que la fascination d’une plongée abyssale, elle suggère l’inconfort, l’acidité des questions difficiles. Pour voir Prometheus, la première installation, le visiteur doit enlever ses chaussures et entrer dans un grand cube dont la porte se ferme automatiquement. Il voit deux photographies de poings qui portent les tatouages Love et Hate, des chaises électriques anciennes et une vidéo avec l’artiste en train de chanter sur une chaise électrique. Un élément métallique produit des sons. Plusieurs vidéos, On an Operating Table (1998), When Parallel Lines Meet at Infinity (1998) (voyage aux côtés du chauffeur de la Central Line) sont montrées dans les autres salles ainsi que des photographies, des travaux sur les mots et les lettres. Le parcours s’achève avec Threshold to the Kingdom: une caméra filme les arrivées des passagers à City Airport, le rythme ralenti de l'image et la musique d'Allegri confèrent une grande intensité dramatique à ces images banales. Après s’être intéressé au sport et aux questions d’appartenance, d’identité, Wallinger a décidé de rassembler ici des éléments qui traitent des systèmes de croyance autour de la vie et de la mort. Si ses installations sont impressionnantes, il ne cherche pas à subjuguer le spectateur, il veut plutôt l’interpeller par une expression artistique. Pourtant il s'adresse aussi directement au spectateur, soit en créant l’inconfort avec ses autoportraits sur chaise électrique, sa manière de chanter ou psalmodier des textes et des psaumes, soit en suscitant l’émotion avec la musique d’Allegri.

Le site de la Whitechapel donne une description et la liste des oeuvres exposées.

Patrick Schaefer, L'art en jeu, 27 novembre 2001

Patrick Schaefer, L'art en jeu, 2002

 
pour me contacter: infoat art-en-jeu.ch

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