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liste par artistes

Palais de Tokyo, Paris

Philippe Parreno (1964) Anywhere, Anywhere Out of the World jusqu’au 12 janvier 2014. Dans cette exposition qui occupe les trois étages du Palais de Tokyo, Philippe Parreno apparaît comme un véritable artiste commissaire et même aménageur des espaces du bâtiment. Il a reconçu l’entrée avec une marquise, la réception et la caisse. Ensuite, il joue sur l’apparition et la disparition de l’image sur des écrans translucides. Des pianos mécaniques jouent tout seul, Petrouchka de Stravinsky; le visiteur pénètre ainsi dans un véritable son et lumière endiablé et suit le parcours proposé, avec pas mal de magie. Artiste qui a collaboré avec d'autres créateurs comme Pierre Huyghe et Douglas Gordon, il introduit ces travaux à plusieurs mains dans l'exposition. Avec Dominique Gonzalez-Foerster (1965), La bibliothèque clandestine qui ouvre sur une collection de dessins de Merce Cunningham. Enfin le dernier étage est entièrement consacré au film sur Zidane réalisé avec Douglas Gordon, projeté sur 17 écrans suivant les 17 caméras qui ont suivi le footballeur pendant toute la durée d'un match. Il rappelle aussi la figure d'Ann Lee achetée avec Pierre Huyghe et invite cette fois Tino Seghal à lui donner une nouvelle vie, incarnée par une très jeune actrice. En plus des collaborations Philippe Parreno se tourne aussi vers les hommages Merce Cunningham et Marilyn Monroe. Une exposition qui s'apparente à un véritable feu d'artifice comme le suggère cette salle, Danny La Rue, 2013 où sont rassemblées toutes les marquises réalisées par Parreno pour s'allumer selon les rythmes de Petrouchka.

En cherchant un peu sur Google je tombe sur un entretien intéressant dans Purple: http://purple.fr/magazine/f-w-2007-issue-8/article/310

Patrick Schaefer, L'art enjeu 18 décembre 2013

Un ensemble très important de travaux de Douglas Gordon est présenté par la galerie Eva Presenhuber à Zurich jusqu'au 1er février 2014. "Pretty much every film and video from about 1992 until now", 101 moniteurs dressent l'inventaire de la production vidéo de l'artiste. On découvre une nouvelle installation monumentale (362 photographies et miroirs) "Everything is Nothing without its Reflection- A Photographic Pantomime". Cette dernière est présentée au Musée Folkwang à Essen jusqu'au 2 mars 2014.

24hours Psycho est visible Museum für Gegenwartskunst de Bâle jusqu'au 9 février 2014.

Le film Zidane est projeté au Palais de Tokyo à Paris dans le cadre de l'exposition Philippe Parreno 23 octobre 2013 - 12 janvier 2014.

Des travaux photographiques et 24heures Psycho sont présentés dans le cadre des Rencontres d'Arles 2011 jusqu'au 18 septembre

Mai 2011:

L'une des dernières vidéo de Douglas Gordon montre une paupière en gros plan sur un chant de Rufus Wainwright qui reprend un des poèmes des Nuits d'été de Berlioz. Le spectre de la rose: "Soulève ta paupière close Qu'effleure un songe virginal".

Douglas Gordon assume les visuels, une douzaine de clips centrés sur l'oeil enduit de kohl du chanteur, pour le dernier disque et la tournée de Rufus Wainwright. "All Days Are Nights: Songs For Lulu". La chanson de l'exposition ne figure pas dans l'album.

La Collection Lambert en Avignon présente Douglas Gordon jusqu'au 2 novembre 2008: Où se trouvent les clefs?

Douglas Gordon a investi tous les espaces de la Fondation Lambert à Avignon y compris les façades extérieures sur lesquelles il a inscrit des inscriptions à la manière de graffitis au chablon. Par ailleurs il a produit une installation vidéo pour la grande chapelle du Palais des Papes. Celle-ci a été tournée dans ce monument avec des animaux, notamment des ânes et des charmeurs de serpents et de scorpions indiens.

A la Fondation Lambert il crée une atmosphère très gothique avec des installations et des images de crânes. Les salles sont dans la pénombre avec des variations colorées. Il joue avec l'autoportrait, le reflet du spectateur dans des miroirs et une décomposition du corps dans ses différentes parties. Au dernier étage, il a rassemblé la projection de la plupart de ses travaux vidéos. Par ailleurs chaque salle propose une installation différente avec des écrans ou des photographies. Comme celle où l'on voit un éléphant sur de très grands écrans ou celle où l'on découvre des photographies d'acteurs dont les yeux ont été arrachés. On trouve aussi l'évocation de Hitchcock avec 24 Hour Psycho et de phénomènes surnaturels.

Patrick Schaefer 25 juillet 2008

Le 21 mai 2006

Le temps d'un match de 90' Philippe Parreno et Douglas Gordon ont braqué 17 caméras sur Zidane pendant toute la durée d'un match le 23 avril 2005, la sortie du film est annoncée pour le 24 mai 2006! Le film sera projeté le 15 juin au stade Saint-Jacques à Bâle dans le cadre de Art 37. Le site officiel avec des bandes annonces. (Ce film sera projeté au musée olympique à Lausanne le 6 octobre à 18h et 20h dans le cadre de cinéfestival).

Rappelons que Sam Taylor Wood a fait il y a quelques années un portrait de vidéo de David Beckham pour la National Portrait Gallery à Londres.

En cette période de coupe du monde, le saviez-vous? quelques institutions consacrent des expositions au foot, elles se prémunissent contre une éventuelle désaffection du public. J'emboîte le pas! et je réunis quelques références reçues sur cette page.

Pour commencer bien sûr il y a le film de Douglas Gordon et Philippe Parreno sur Zidane. Le temps d'un match de 90' Philippe Parreno et Douglas Gordon ont braqué 17 caméras sur Zidane le 23 avril 2005 lors d'un match à Madrid, la sortie du film est annoncée pour le 24 mai 2006! Le film sera projeté le 15 juin au stade Saint-Jacques à Bâle dans le cadre de Art 37. Le site officiel avec des bandes annonces. Au lieu de suivre le ballon, les caméras suivent Zidane, comme il est expulsé peu avant la fin, le film s'arrête! La rigueur du portrait qui se concentre sur le visage du sportif est contrebalancée par quelques moments où l'on voit le reportage télévisé, l'image est alors floue et l'on constate la très grande différence d'approche des deux types de reportages. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre le film soutenu par une excellente bande sonore n'est pas du tout ennuyeux.

Rappelons que Sam Taylor Wood a fait il y a quelques années un portrait en vidéo de David Beckham pour répondre à une commande de la National Portrait Gallery à Londres. De plus je lis dans le catalogue de l'exposition Godard à Beaubourg, 2006 p. 293 que le cinéaste allemand Hellmuth Costard a réalisé un projet similaire en 1970 dans "Fussball wie noch nie" en suivant le footballeur George Best pendant 90' sur le terrain!.

Le musée d'ethnologie de Hambourg consacre une gigantesque exposition au football et à son histoire avec 2000 objets provenant de 70 pays jusqu'au 26 novembre 2006 "Fascination Football (c)"

http://www.voelkerkundemuseum-hamburg.de/

A Linz en Autriche le centre d'art contemporain consacre une exposition au foot dans l'art d'aujourd'hui avec entre autre Massimo Furlan:

You'll Never Walk Alone. Football and Fan Culture

9 June - 9 July 2006 O.K Centre for Contemporary Art

4020 Linz, Austria

Enfin voici l'adresse du site de la Fifa qui a édité 15 affiches commandées à des artistes contemporains comme Rosemarie Trockel, Michael Craig-Martin ou encore Andreas Gurski.

et qui présente toutes les manifestations culturelles officielles www.dfb-kulturstiftung.com

Douglas Gordon What have I done, Hayward Gallery Londres jusqu'au 5 janvier 2003

Né en 1966 à Glasgow, Douglas Gordon a étudié dans cette ville, puis à Londres. Il présente sa première exposition personnelle à Londres en 1995, obtient le Turner Prize l'année suivante. C’est la première fois que ce dernier est attribué à un artiste vidéo. Depuis 6-7 ans, Gordon fait une carrière internationale fulgurante. Moins sulfureux, moins marqué « British » que certains de ses collègues, il a exposé dans de très nombreux pays devenant une figure incontournable de la scène contemporaine. Ici pourtant il se place clairement dans la tradition des gothic novels. Paradoxalement il est sans doute l’un des artistes qui rejette le plus vigoureusement la notion de style personnel. Il travaille sur l’appropriation d’images qu’il détourne, met en scène dans un contexte différent. Dans cette optique les expositions deviennent l’élément essentiel de l’expression de l’artiste.

En lui offrant la totalité des espaces de la Hayward Gallery, les responsables de cette institution lui ont proposé un défi considérable auquel il a su répondre. Le titre de l’exposition « What have I done » qu’ai-je fait? est à prendre au sens littéral. L'artiste dresse le bilan de son activité à l’âge de 36 ans.

En arrivant on remarque que les portes vitrées de la Hayward Gallery ont pris une teinte rougeoyante et diabolique. La première installation est une pièce réalisée pour l’exposition Spellbound qui célébrait le centenaire du cinéma dans ce lieu. C’est une projection sur grand écran placé au milieu d’une salle, de Psycho de Hitchcock, la projection est ralentie et dure 24h., 24 Hour Psycho. Ce qui modifie considérablement notre perception du film. Comme le dit Douglas Gordon dans une interview tout le monde peut louer la cassette et faire cela chez lui. Dans les salles suivantes on découvre sur de petits écrans les pièces intitulées A Divided Self I & II qui montre des fragments du corps, bras et pieds, qui infligent ou subissent une action. On les retrouve parsemés dans l'exposition. Un grand miroir sur lequel court une inscription qui interpelle le spectateur « I 've changed You 've changed » est placé au fond de la salle. Dans deux autres espaces on découvre les projections de diapositives montrant l’artiste qui s’embrasse dans un miroir Self Portrait (Kissing with Scopolamine). Puis vient la projection superposée sur grand écran placé dans l’espace de deux films The Song of Bernadette de Henri King, 1943 et L’exorciste de William Friedkin, 1973 (Between Darkness and Light (after William Blake), 1997). Alors que les autres pièces sont silencieuses, la bande-son de ces films est entendue depuis que l’on entre dans les salles, elle donne une atmosphère sonore à tout l’étage. Les sons et les images, la tension dramatique se superposent comme dans notre mémoire. Enfin la dernière salle est consacrée à la présentation de 11 photographies montrant une main dont un doigt est recouvert d’un pansement noir, Three inches (Black), 1997. Le mur vertical qui relie les étages du bâtiment est couvert d’inscriptions énumérant les peurs que l’on peut avoir From God to Nothing, 1996. A l’étage l’exposition se poursuit par une installation nouvelle Black Star. On pénètre dans un espace totalement noir où luisent seulement des néons bleu verticaux. On entend une histoire de possession. L’effet est étrange, totalement désorienté, le spectateur se perd très vite et pourrait paniquer. Le seul moyen d’en sortir est d’appeler à l’aide ou de marcher en touchant la paroi jusqu’à ce que l’on trouve la sortie. Une autre salle présente sur un grand nombre de téléviseurs la plupart des films réalisés par Douglas Gordon ou sur lesquels il a travaillé. Cette installation est complétée par Something between my mouth and your ear, une pièce sonore qui réunit les principales chansons du hit parade de 1966 que Douglas Gordon a peut-être entendu avant sa naissance. En redescendant l’exposition s’achève sur une autre pièce créée pour l’exposition Fog qui présente en noir et blanc sur grand écran placé au milieu de la salle un personnage et son double, les deux tentent de se superposer sans jamais y parvenir.

L’exposition est marquée par la possession, la perte de soi, la recherche d’identité, l'existence d'un contexte culturel, constitué de musique écoutée à la radio, de bandes sonores entendues à la tv et au cinéma. Les dates de l’exposition vont de halloween à la nuit des rois. Fantômes, déstabilisation, environnement sonore et visuel imposés, non choisis, perméabilité, forment le contexte de cette présentation déroutante et inquiétante. En refusant toute expression personnelle, en renvoyant le spectateur à une expérience et un contexte individuels, Douglas Gordon parvient à créer un spectacle-expérience saisissant. Il reconstitue des fragments de son univers qui rejoignent celui de tout un chacun par une gigantesque opération de collages sonores et visuels dans l’espace et dans le temps. L'idée de l'embryon qui reçoit des sons est emblématique. L'ensemble de l'exposition offre une immersion totale dans la nuit, la peur, des fragments d'images, de sons et de lumières. Tout en étant omniprésent, par des autoportraits ou des fragments de son corps, l'artiste nie son identité, l'affirmation d'une personnalité. L’opération se poursuit dans le livre-catalogue qui accompagne l’exposition, il se veut autobiographique, mais il est formé d'emprunts notamment des illustrations de croquis de différents films sélectionnés par un autre auteur.

Le vendredi 13 décembre la Hayward ouvrira sans interruption toute la nuit pour permettre de suivre la projection de Psycho pendant 24 heures!

Patrick Schaefer, L'art en jeu, 12 décembre 2002

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