L'ART EN JEU

art-en-jeu.ch, webzine d'information artistique et culturelle francophone de Patrick Schaefer vous offre des critiques d'expositions (plus de 200 pages); un agenda d'expositions sélectif (200 liens); treize années de chronique (blog) artistique au jour le jour depuis 2001. Les boutons ci-dessous vous permettent de naviguer dans le site.
accueil agenda chronique listeartistesmentionnes listearticles photos contact

 
pour me contacter: infoat art-en-jeu.ch

liste par artistes

Trek au Népal de Jiri à Gokyo, puis de Gokyo à Lukla du 23 mars au 11 avril 2003.

Un compte-rendu sommaire afin de garder la mémoire des étapes avec quelques photos.

Jiri le 22 mars 2003

22 mars De Kathmandu à Jiri 9 h. de bus, il n'y a que 7 touristes dans ce bus, à l'arrivée les rabatteurs des nombreux lodges nous assaillent. C'est là que vont se former les équipes pour le trek!

23 3 Jiri - Shivulaia. La montée est rude dès le départ de Jiri. Assez rapidement on arrive sur une hauteur qui ouvre sur un large amphithéâtre que l’on suit à flanc de coteau. C’est une belle vallée cultivée. Ensuite on descend longtemps pour gagner Shivulaia qui se trouve au croisement de deux rivières. L’une est très large. On s'arrête pour le repas de midi. La route vient jusqu’ici, mais c’est une mauvaise piste, le trajet en bus prend 3 h. de sorte que les gens préfèrent aller à pied. Le bus klaxonne pendant des heures pour appeler les clients. La route est en construction jusqu’à Bhandar. Montée dure pour Sanbu Danda. Il s’est mis à pleuvoir très fort, pas question d’aller plus loin. On a dormi dans un lodge très simple qui appartient à une famille chetri pauvre (caste supérieure). Le fils aîné va passer ses examens de fin d’étude, il répète avec des copains. Il est très nerveux parce qu’ils n’ont pas d’argent. 7h. 15 - 15h. 15.

24 3 Sanbu Danda, la montée continue jusqu’au col de Deorali. On marche sur les fleurs de rhododendrons dans l’odeur des aiguilles de pins. Les chemins sont larges, amples, ils servent à tout le monde. Arrivé au col où il y a plusieurs lodges, la vue est magnifique sur la vallée suivante qui est un large amphithéâtre. La descente est vertigineuse jusqu’à Bhandar, on mange là et on décide de s’arrêter, c’est une étape courte. Il se met à pleuvoir très fort de nouveau. Le lodge est sympathique, tenu par une famille sherpa. Il y a un monastère tout neuf à côté. Ils ont une télévision, le seul canal qu’ils reçoivent est une chaîne sportive en chinois ! Bien que le tourisme soit mort, la vallée semble prospère, bien cultivée avec de grandes maisons.

26 mars Regard en arrière vers le col de Deurali 2700m et Bhandar 2200m depuis Dagchu en montant vers le col du Lamjura 3'500m.

25 3 Bhandar, Kenja, Sete, Dagchu. Depuis Bhandar on s’engage dans une longue descente jusqu’à Kenja où l’on traverse la rivière. Kenja est à 1'400 mètres, c’est le point le plus bas atteint au cours de ce trek. Le climat est très différent, la végétation devient méditerranéenne, il y a des vergers d'agrumes et des bananiers. Partout, devant chaque nouveau paysage découver au sommet d'un col, on se dit «Shangri La » Paradis et on se congratule.

Le village de Kenja est assez important, il y a des graffitis maoïstes partout et un siège local. Toute la population du village est rassemblée dans la cour d’un lodge, devinant qu’il y a un problème, nous passons rapidement sans prendre le risque de photographier (malgré l’envie qui nous démange) les maoïstes masqués qui s'adressent aux gens. Le tenancier d’un lodge nous explique que les maoïstes ont organisé une réunion pour discuter d’un incident qui s’est produit le jour précédent : une bagarre a dégénéré; il y aurait eu un mort et des blessés. C’est une sorte de procès semble-t-il. Le tenancier du lodge, qui est l’un des seuls habitants à ne pas assister à la séance ( il semble avoir été prévenu de notre arrivée), semble plutôt positif, il dit : ils font le travail de la police gratuitement, puisqu’il n’y a plus de police. Il est difficile d’obtenir des renseignements sur les maoïstes. Les gens sont discrets et comme on ne veut pas s’attirer des ennuis on n’insiste pas. Tout le monde nous dit que puisqu’il y a cessez-le-feu, il n’y a pas de problèmes pour nous et que cela ne nous concerne pas. Les gens sont contents de revoir des touristes, encore très peu nombreux. A Bhandar, les enfants nous offrent des fleurs. J’ai parlé avec des enseignants qui sont contre les maoïstes, puisqu’ils sont en fait les seuls représentants de l’Etat encore présents sur le terrain. La police et l’armée ayant été chassées. D’ailleurs il est frappant de constater que les écoles semblent fonctionner sans problèmes. C’est une période d’examens, on nous a montrés les feuilles d’examens. Les plus grands se rendent dans le chef-lieu de district pour passer leur examen de fin d’étude. J’ai vu ainsi passer des groupes de jeunes. Tout semble fonctionner normalement. Si les maoïstes ont chassé la police, ils ne semblent pas vraiment contrôler le terrain et la population a l’air d’assister en spectateur. Ils imposent pourtant leurs règles dans la région, par exemple un tenancier de lodge nous a expliqué qu’ils ont interdit la vente d’alcool et effectivement il n’y a plus d’alcool dans les lodges, contrairement à ce qui se passe après Lukla où les lodges sont très bien fournis. J'ignore si le fait qu’une maison soit couverte de graffitis et de symboles maoïstes signifie que ses habitants les soutiennent ou si au contraire il s’agit d’une aggression. Dans tous les villages jusqu’à Surkhe environ on voit ces symboles, il y en a même sur les stupas. Par contre ensuite je n’en verrai plus du tout, jamais.

La montée est très raide jusqu’à Sete. On voit Sete depuis Bhandar déjà et ensuite la montée continue on va jusqu’à Dagchu et on dort dans le dernier lodge du village. C’est une longue journée.

26 Dagchu- Junbesi. Montée dans la forêt de rhododendrons jusqu’au Lamjura Pass à 3'500 m.. Malheureusement le temps est mauvais, il y a de la neige. On passe le col dans les nuages. De nouveau une belle forêt de l’autre côté, les arbres sont immenses. On voit un premier lodge couvert de graffitis maoïstes, puis un second plus loin qui vient d’être refait à neuf, il y a des peintures de montagnes sur la façade. Les tenanciers sont très accueillants. Descente, puis marche à flanc de coteau, il y a une bifurcation pour Phaplu où se trouve un aéroport. Junbesi se trouve dans une vallée assez développée, c’est une agglomération importante. Il y a plusieurs grands monastères dans les environs.

Junbesi le 26 mars

27 mars la forêt avant Ringmo

28 mars en montant vers le col du Taksindu 3070 m.

27 Junbesi - Ringmo. Après Junbesi on monte doucement jusqu’à 3’000m. Il y a deux lodges lorsqu’on tourne autour de la montagne et ensuite c’est une descente à flanc de coteau. La journée est radieuse, agréable.

28 Ringmo - KariKhola. Depuis Ringmo, c’est la montée pour le dernier col à 3'000 m., le Taksindu. C’est aussi celui d’où la vue est la plus spectaculaire. Chaque matin on entend les avions qui volent vers Lukla autour de 8h. On découvre les hauts sommets. Un grand monastère est en cours d’agrandissement. Il abrite des moines et des nonnes. Nous assistons à une cérémonie. Ensuite c’est une nouvelle descente vertigineuse vers Nuntala dans la forêt où fleurissent les magnolias. On sent l’odeur pénétrante du bois-gentil. Après Nuntala on continue la descente pour traverser la Dudh Koshi. A Nuntala plusieurs maisons sont abandonnées, certaines ont peut-être été incendiées. C’est le seul endroit où l’on pourrait avoir vu des traces de combats, mais je n’en suis pas certain. Il y a des graffitis maoïstes partout. La Dudh Kosi est la rivière qui vient de Gokyo. Dorénavant on suit les méandres des vallées creusées par ses affluents. On chemine dans des vallées très encaissées. Jusqu’à Karikhola, puis Surkhe avec des montées dures et des descentes hallucinantes. Le chemin est rendu très glissant par la pluie. Ce sont les passages les moins intéressants de ce trek qui jusque là a été riche en vues spectaculaires sur des vallées différentes. Il y a beaucoup de lodges à Karikola ils ont tous l’air très chics et très neufs. Mais nous sommes les seuls touristes. Le village est très étendu.

29 KariKhola - Purya - Pakhepani. On descend jusqu’à la rivière et ensuite c’est tout de suite une rude montée. Puis ce sera tantôt à flanc de coteau et tantôt des descentes et des montées. Lunch à Purya sous une pluie battante dans un lodge tout neuf construit comme un motel. J’apprendrai ce soir que la Suisse a construit une école dans ce village très pauvre, qui a mauvaise réputation parce qu’il y a quelques années des touristes ont été attaqués et jetés dans le précipice, mais ce soir le tenancier du lodge nous racontera que l’un a survécu et qu’il revient parfois. Le chemin est escarpé dans la forêt extrêmement glissant, on ne va pas jusqu’à Surkhe. On s’arrête avant la dernière descente à Pakhepani, il y a un lodge simple, mais très sympathique. C’est un ancien alpiniste qui le tient, c'est souvent le cas, ils investissent leur salaire de guide pour édifier une maison qui sert de lodge.

30 Pakhepani - Surkhe - Nurning (Ghat) - Monjo 7h. 30 – 17h. 30. Forêts de pins et de sapins. On rejoint le chemin qui vient de Lukla et les touristes débarqués des avions ce matin. Ils nous paraissent très étranges tout frais, alors que nous portons dejà les marques et la boue de 8 jours de trek. On mange à Ghat chez la femme du logeur où nous avons dormi. C’est une journée très longue. La dernière montée pour Monjo est mortelle.

31 Monjo – Namche 7h. 30 11h. On passe le péage, puis l'on suit la rivière avant d’entamer la grande montée. C’est facile. Le bout le plus long m’a semblé le moment entre les premiers lodges de Namche et le centre même de la localité, il reste quasiment 1/2 heure. Ces neuf premières journées de marche sont passées très vite. Les montées sont harassantes et à chaque fois on découvre ensuite des vues plongeantes spectaculaires. Difficile d’enregistrer les souvenirs. Le temps a été mitigé, tous les jours un peu de pluie. J’ai marché lentement, mais je me sens en forme.

Monjo. Le confort tibétain des salles à manger des lodges sherpas.

Les hauts de Namche Bazar.

Dole, 3 avril

1er avril Namche. Je suis descendu dans un grand lodge qui occupe un vaste terrain. Les chambres sont disposées autour d’une cour intérieure, d’un côté il y a la cuisine et la salle à manger cossue, plus loin encore une terrasse qui surplombe la rue. Le rez du bâtiment est occupé par des magasins. Depuis ma chambre j’entends le bruit des passants, les conversations des marchands, des échos de musique. Je ressens l’altitude. Les points de consultation internet se sont généralisés, il y a plusieurs ordinateurs dans trois espaces au moins. C’est assez cher, mais rapide. Lors de ma balade d'acclimatation j’ai vu un troupeau de tars, de très grosses chèvres sauvages, et des chamois. La forêt qui se trouve au-dessous du magnifique chemin qui va de Namche à Kiangjura a brûlé. A Kiangjura je prends vers Kumjung. Je connais ce chemin pour l'avoir fait il y a trois ans et c'est un très beau tour.

2 Namche - Dole 7h. 30 15h. 45 Après le croisement de Kiangjura où les routes pour Tienboche et Gokyo se séparent, on suit une forte montée dans les rochers. Puis la pente est assez douce jusqu’à un col à 3’900m où je prends le repas de midi. Ensuite c’est une descente très raide dans la forêt jusqu’à Portse Tenga. On rejoint alors la rivière longée depuis Nuntala et que je vais suivre jusqu’à Gokyo. Je n’ai pas envie de rester à Portse où il n’y a que 2 ou 3 lodges. J’entame la montée pour Dole, on suit la gorge froide, étroite. Il y a de la neige sur les pentes mais pas sur le chemin. La forêt est formée en partie de très beaux bouleaux rouges barbus dont l’écorce fine comme des feuilles de papier se détache.

3 Dole - Machermo, 7h. 45 - 12 h. 30 . Avant et après Machermo le chemin est très difficile, gelé, puis boueux, et l’on glisse dans la boue sur la pente raide. Il faut rester très concentré. Aujourd’hui le temps est splendide. Mais à 14h. tout est de nouveau bouché par les nuages. La vue est magnifique d’abord en regardant en arrière vers le Tamserku et puis devant où l'on aperçoit pour la première fois le Cho Oyu qui ferme le chemin en somme et que l’on verra depuis Gokyo.

Regard vers le Tamserku avant Dole, 3 avril

Il y a beaucoup de lodges à Machermo l’un est tout neuf formé d’une série de pavillons sur un étage comme un motel. Il semble faire une rude concurrence aux autres. Celui où je descends est très grand aussi. La salle à manger et les chambres sont au 1er étage. La salle à manger est immense, la dimension d’une villa. Les bancs sont placés le long des fenêtres et il y a encore deux éclairages zénithaux. Les toits sont en tôle bleue, l’intérieur en panneaux de bois, en pierre et en béton. Le rez est destiné aux porteurs et aux gens qui campent. Il y a un confort et une hospitalité sherpa bien caractéristiques. On a dépassé la limite de 4’000m. qui est à peu près celle des arbres ici.

4 Machermo - Gokyo, 7h. 15 – 12h. 15. Le temps est très couvert, on hésite à partir, mais la logeuse nous assure qu’il n’y a absolument pas de problèmes. Après une heure de marche, on s’arrête dans un lodge; là aussi ils nous confirment que l'on peut continuer. Le chemin est mauvais, gelé. Finalement le ciel s’éclaircit et vers 10h. l'atmosphère change complètement. Il y a encore des mouvements de nuages dramatiques, mais peu à peu le ciel devient d’un bleu profond. On s’est rapproché de la rivière, la gorge n’est plus très profonde. Le chemin suit les éboulis du glacier. Le sommet de la dernière crête correspond au premier lac de Gokyo. Il y a beaucoup de neige, 60 cm peut-être, mais le chemin a été tracé par le passage des yaks et des marcheurs. Les lodges de Gokyo sont au bord du 3ème lac qui est complètement gelé.

5 Montée au Gokyo Ri 5'360m. Départ 5h. 45, le temps semble assez beau, il y a des nuages très fins, mais aussi pas mal de ciel bleu. Pourtant cela se détériore pendant la montée. Un moineau vient prendre un morceau de biscuit et s’amuse avec. Deux couples de très grosses perdrix font un raffût terrible. Il fait de plus en plus froid, les nuages s’épaisissent, il neige. On ralentit en se disant que ça ne peut durer, mais en arrivant au sommet il n’y a aucune vue. On voudrait rester, attendre le départ des nuages. Malheureusement, il fait trop froid. On commence la descente sur le terrain très glissant, vers 5000m à 10h. 45 je sens la chaleur du soleil à travers les nuages, ils finissent par s’écarter et je vois l’Everest énorme, massif. Le temps reste incertain, on s’arrête, finalement la journée devient splendide, mais je n’ai pas le courage de remonter. La descente est glissante, cette pente est vraiment vertigineuse.

6 Gokyo. Je recommence le lendemain 7h. 45 11h. 45, resté jusqu’à 12h. 30 et je renonce à aller au 5ème lac qui est un autre but de promenade assez éloigné où l’on a de belles vues sur l’Everest. Aujourd’hui le temps est splendide.

Le premier lac de Gokyo est dégelé, il y a même deux couples de canards. Le 4 avril.

Gokyo et le Cholatse 6335m. Le 5 avril

L'Everest depuis le sommet du Gokyo Peak 5360m. Le 6 avril

7 Gokyo - Machermo -Dole

8 Dole Namche

9 Namche. Journée de repos total passant du lodge à la bakery et vice-versa. J’observe les touristes, les marchandises dans les boutiques. Le bruit des tailleurs de pierres, les cloches allongées des yaks qui font un son très joli, une sono qui diffuse une chanson en anglais.

10 4 Pakhding

11 avril Lukla

12 4 vol Lukla Kathmandu env. 40’

Tour de l'Annapurna 2001

Everest 2000

Il existe un site très bien fait qui met à disposition des photos et des films digitalisés sur la région de l'Himalaya. Notamment le village Gurung de Thak et la région de l'Everest. Il donne aussi de nombreux liens.

http://www.digitalhimalaya.com/

En allant sur youtube on trouve de nombreuses vidéo de voyageurs en cherchant sous Népal et des noms de localité. En cherchant Nepali songs on trouve aussi des clips sympathiques!

http://www.kathmanduarts.org/

D'autres photos sur ce site:

Blogphotos

Inventaires: ciels

inventaires: terres

Fleurs

Photos Nepal 2000

Photos Nepal 2001 Tour de l'Annapurna

Trek au Nepal Jiri Gokyo 2003

Le glacier du Trient 12 juillet 2003, 31 août 2005

Vallée de Conches. Hiver - été 2007 - 2008 - 2012

Malte 07

France 07

Riga 07

Chine 08

Madere 2009

Sicile 2010

Prague 2011

Patrick Schaefer. L'art en jeu avril 2003

art-en-jeu.ch, webzine d'information artistique et culturelle francophone de Patrick Schaefer vous offre des critiques d'expositions (plus de 200 pages); un agenda d'expositions sélectif (200 liens); treize années de chronique (blog) artistique au jour le jour depuis 2001. Les boutons ci-dessous vous permettent de naviguer dans le site.
accueil agenda chronique listeartistesmentionnes listearticles photos contact

>