www.art-en-jeu.ch

art-en-jeu.ch, webzine d'information artistique et culturelle francophone de Patrick Schaefer vous offre des critiques d'expositions (plus de 200 pages); un agenda d'expositions sélectif (200 liens); treize années de chronique (blog) artistique au jour le jour depuis 2001. Les boutons ci-dessous vous permettent de naviguer dans le site.
accueil agenda chronique listeartistesmentionnes listearticles photos contact

 
pour me contacter: infoat art-en-jeu.ch

liste par artistes

Entretien par e-mail avec Annina Zimmermann de Kunstbetrieb à Bâle.

En visitant les expositions d’art contemporain, on constate depuis longtemps que les artistes multiplient les interventions dans l’espace en utilisant les matériaux les plus divers dans leurs interventions.

Si l’image de l’artiste solitaire face à une feuille de papier ou une toile domine l’imaginaire du public, en réalité les créateurs se sont toujours appuyés sur des ateliers, des praticiens qui les ont aidés à réaliser les travaux issus de leur imagination. Il suffit notamment d’évoquer les ateliers d’impression qu’il s’agisse de taille-douce ou de lithographie ou les ateliers de sculptures qui permettent les fontes en métal.

Aujourd’hui les techniques ont évolué et il existe des ateliers qui assurent ces productions. En 2003, un ouvrage important révélait, sous le titre Making Art Work, l’activité du Mike Smith Studio qui se trouve derrière les plus grosses productions des artistes anglais.

En Suisse il existe plusieurs ateliers spécialisés. Il faut toutefois noter que les artistes s’adressent aussi à des ateliers industriels pour faire réaliser leurs productions.

 Version française de l'entretien, la version allemande est au bas de la page:

J’ai souhaité poser quelques questions Annina Zimmermann qui est cofondatrice de Kunstbetrieb à Munchenstein. Leur site web donne une idée précise de leur activité et des artistes avec lesquels ils ont collaboré à ce jour.

- Comment est née l’idée de cet atelier ?

 - Nous avons débuté à trois, Michèle Elsener, Martin Hansen et moi-même il y a à peine trois ans. Michèle après le cours préparatoire a d'abord travaillé dans la réalisation d'accesoires pour le théâtre et ensuite comme l'une des premières collaboratrices de Felix Lehner au développement de la fonderie d'art de Saint-Gall. Martin est également fondeur d'art et a travaillé à Saint-Gall auparavant. Après son apprentissage comme fondeur d'art et de cloches chez Rüetschi à Aarau, il a travaillé dans différentes fonderies d'art en Suisse alémanique. Tous deux ont toujours été proches du travail des artistes. Et lorsqu'ils voulaient faire quelque chose qui aille au-delà de la fonte en bronze classique, ils ont expérimenté - par exemple pour faire un meuble de salle de bain Micasa en caoutchouc noir pour Fischli/Weiss. Nous étions liés d'amitié depuis longtemps. J'étais curatrice d'expositions et critique d'art, j'ai travaillé pour diverses institutions et organisé des productions pour Art Unlimited (comme assistante curateur) et à côté développé mes propres projets. Et lorsque les deux ont voulu s'installer comme indépendants, j'ai tout de suite voulu me joindre à eux. J'étais attirée par la confiance dans le travail avec les artistes souvent pendant des années et l'idée de s'engager pour eux. On met tout en jeu pour réaliser une idée et ensuite on voit et on vit ce qu'elle donne.

Pouvez-vous décrire les principales techniques employées, les matériaux utilisés ?

Nous faisons ce qui est demandé, ce qui est possible et ce qui est financièrement réalisable. Le plus souvent nous coulons des modèles en bronze ou en aluminium. Suivant l'édition et l'effet désiré, on se décide pour une fonte à la cire dans un moule en céramique ou en terre ou pour une fonte en sable de quartz. Il nous arrive aussi assez souvent de produire des sculptures en plâtre acrylique, dans d'autres matériaux artificiels ou en cire.

Nous sommes souvent impliqués dans la production des modèles - nous construisons les objets d'après une esquisse ou nous fournissons le matériel: une balle en caoutchouc, un bikini, une vieille moto, une jambe de petite fille.... Nous travaillons aussi souvent avec des entreprises partenaires, par exemple pour scanner, retravailler digitalement, des lasers, les jets d'eau, fraiser, laquer, etc. Ces derniers temps, le hasard a voulu qu'on nous demande plusieurs fois du béton - des travaux très divers d'ailleurs une série de dés, une table fonctionnelle, mais aussi un tirage en béton d'après un modèle sculpté ou bien justement cette balle en caoutchouc. Il peut nous arriver de travailler la tôle, le bois, nous avons déjà fait un moteur pour garder en mouvement une chaise balançoire. Nous grandissons avec nos commandes.

D’où viennent les praticiens engagés chez vous, mis à la disposition des artistes, quels sont leurs antécédents ?

Mis à disposition?: on dirait presque de l'esclavage! Plus précisément: chez nous les artistes sont des clients, des commanditaires, ils commandent quelque chose et ne sont impliqués qu'au niveau de l'esquisse, du projet, des discussions préalables et parfois aussi dans la phase finale. On peut commander quelque chose chez nous, mais il est rare que les artistes empruntent des collaborateurs ou qu'ils s'impliquent personnellement dans le travail dans nos ateliers.

Il est essentiel que l'équipe soit interdisciplinaire. Michèle et Martin sont des fondeurs d'art et notre plus jeune collaborateur Raphaël Schmid a aussi fait un apprentissage de technicien de fonte. Nous avons repris l'infrastructure pour la fonte en métal: four, etc. de Peter Gerber le propriétaire d'une petite fonderie à Lausen. Peter a dirigé des fonderies industrielles en Suisse et à l'étranger et s'est installé alors qu'il avait plus de 50 ans comme fondeur d'art. Par conséquent il n'a pas peur des gros formats et connait les gens qu'il faut si nous devons une fois fondre une très grosse pièce. Nous sommes en quelque sorte ses successeurs; il travaille aussi longtemps qu'il en a envie dans notre équipe. A l'origine Sonja Michel est relieuse, ensuite elle a travaillé comme assistante d'artistes, de galeries et dans des projets culturels et gastronomiques. Pour nous la formation de Sven Mumenthaler comme constructeur de modèles et menuisier et architecte d'intérieur chez Jürg Bader est très importante. Chez nous il y a des collaborateurs libres selon la quantité de travail et les connaissances demandées. Il y a aussi des artistes et des designers de produits qui viennent enrichir leur expérience technique et matérielle comme stagiaires.

Pouvez-vous dresser un rapide portrait des autres ateliers engagés dans la même activité ?

Le Mike Smith Studio à Londres se trouve derrière beaucoup des grosses productions des Young British Artists, ils sont intéressants parce qu'ils réfléchissent à leur action par des publications. L'atelier Werkstatt-Kollerschlag en Autriche associe comme nous réalisations et conseils. En Suisse il y a la société Kunstumsetzung à Zurich qui est peut-être plus branchée sur la production d'expositions et la logistique. Ensuite il y a bien sûr toutes les fonderies d'art - beaucoup sont à l'étranger, en Suisse les plus importantes sont à Saint-Gall, Aarau, Mendriso. On peut aussi mentionner ce que fait notre voisin Matteo Gonet qui travaille le verre de façon expérimentale: souffler, presser, couler le verre. Comme nous d'après la réalisation d'esquisses préalables, mais souvent il est directement associé au développement des projets des designers et des artistes.

L'artiste Michael Petry spécialisé dans le verre a sorti un livre chez Thames & Hudson qui inventorie des exemples contemporains de production par des ateliers Michael Petry, The Art of not Making, The New Artist / Artisan Relationship, 2011.

Version allemande:

Eine e-mail Interview mit Annina Zimmermann von Kunstbetrieb in Basel Munchenstein.

Wie seid Ihr zur Idee dieser Werkstatt gekommen?

Wir haben zu dritt angefangen, Michèle Elsener, Martin Hansen und ich, vor knapp drei Jahren. Michèle hat nach dem Vorkurs zuerst in der Requisite gearbeitet und dann als eine der ersten Mitarbeiterinnen von Felix Lehner die Kunstgiesserei St. Gallen mit aufgebaut. Auch Martin ist Kunstgiesser und hat zuletzt in St. Gallen gearbeitet. Nach seiner Lehre als Kunst- und Glockengiesser bei Rüetschi in Aarau hatte er in verschiedenen Kunstgiessereien der deutschen Schweiz gearbeitet. Beide waren immer sehr nahe an der Arbeit von Künstlern dran. Und wenn die etwas machen wollten jenseits des klassischen Bronzegusses, dann haben sie halt experimentiert - und wenn's ein Micasa-Badmöbel aus schwarzem Gummi sein musste (für Fischli/Weiss). Wir waren schon länger befreundet - ich war Kuratorin und Kritikerin, habe für verschiedene Institutionen gearbeitet, für die Art Unlimited Produktionen organisiert und daneben eigene Projekte. Und wie die beiden sich selbständig machen wollten, war ich sofort dabei. Mich hat diese Treue der Zusammenarbeit mit Künstler/innen oft über Jahre, überhaupt die Parteinahme für die Künstler/innen angezogen; dass man alles in Bewegung setzt, eine Idee voranzutreiben und diese dann auch zu sehen und zu erleben. 

 

Könnten Sie die wichtigsten Techniken und Materialen, die bei euch benutzt werden beschreiben?

Grundsätzlich machen wir einfach, was es braucht, was pragmatisch möglich ist und bezahlbar. Am häufigsten giessen wir Modelle ab - oft in Bronze oder Aluminium. Je nach Eignung der Vorlage und gewünschtem Effekt entscheidet man sich da für ein Wachsausschmelzverfahren in Keramik oder Schamotte oder für einen Guss in Quarzsand. Nicht selten entstehen aber auch Skulpturen in Acrylgips oder anderen Kunststoffen oder in Wachs. 

Wir sind oft auch schon bei der Herstellung der Modelle involviert - bauen Objekte nach Skizzen oder besorgen die Vorlage: einen Gummiball, einen Bikini, einen alten Töff, ein Mädchenbein... Häufig arbeiten wir mit Partnerfirmen, zum Beispiel zum Scannen, digital Nachbearbeiten, Lasern, Wasserstrahlen, Fräsen, Lackieren etc. In der letzten Zeit wollte es der Zufall, dass mehrfach Beton gewünscht war - sehr unterschiedliche Arbeiten übrigens, eine eher minimalistische Serie von Würfeln, ein funktionaler Tisch, aber auch ein Betonguss nach bildhauerisch modellierter Vorlage oder eben der genannte Gummiball. Anderes wird aus Blech gebogen oder Holz geschreinert und auch einen Motor haben wir schon gemacht, um einen Schaukelstuhl in Bewegung zu halten. Wir wachsen an unseren Aufträgen.

 

Woher kommen die Mitarbeiter, die bei euch zur Verfügung der Künstler gestellt sind?

Das klingt ja fast nach Sklaverei! Genauer: Die Künstler/innen sind bei uns Auftraggeber, Kunden, die etwas bestellen und meist eher nur in vorbereitenden Skizzen, Modellen, Gesprächen involviert sind und danach manchmal wieder im Endspurt. Man kann also bei uns etwas bestellen und nur in eher selteneren Fällen Mitarbeiter ausleihen oder in der Werkstatt selber mitarbeiten.

Es ist wichtig für unsere Arbeit, dass das Team sehr interdisziplinär ist. Michèle und Martin sind Kunstgiesser und auch unser jüngster Mitarbeiter Raphaël Schmid hat eine Lehre gemacht als Gusstechnologe. Die Infrastruktur für die Metallgüsse - Schmelzofen usw. - konnten wir von Peter Gerber übernehmen, dem Inhaber einer kleinen Kunstgiesserei in Lausen. Peter hatte viele Jahre im In- und Ausland Industriegiessereien geleitet und sich erst mit Mitte 50 als Kunstgiesser etabliert - entsprechend fürchtet er sich nicht vor grossen Formaten und kennt die richtigen Leute, wenn wir mal etwas sehr Grosses giessen wollen. Wir sind sozusagen seine Nachfolgeregelung; er arbeitet jetzt so lange er Lust hat als Mitarbeiter in unserem Team. Sonja Michel ist ursprünglich Buchbinderin, hat dann aber als Assistentin von Künstlern und Galeristen und in Kultur- und Gastroprojekten gearbeitet. Sehr wichtig ist für uns der Hintergrund als Modellbauer von Sven Mumenthaler und die Ausbildung als Schreiner und Innenarchitekt von Jürg Bader. Und dann gibt's freie Mitarbeiter je nach Arbeitsanfall und gefragtem Know-how - und Künstler/innen und Produktedesigner, die sich bei uns als Praktikant/innen die an den Fachhochschulen etwas vernachlässigte technisch-materielle Erfahrung holen.

 

Könnten Sie schnell die wichtigsten Werkstätten, die in einer vergleichbaren Aktivität engagiert sind, erwähnen?

Das Mike Smith Studio in London ist für viele der grossen Produktionen im Umfeld der Young British Artists verantwortlich und auch deshalb interessant, weil sie in Publikationen über diese Art der Arbeit nachdenken. Und die Werkstatt-Kollerschlag verbindet wie wir Umsetzungen mit Beratung. In der Schweiz gibt's die Kunstumsetzung GmbH in Zürich, die vielleicht mehr auf Ausstellungsgestaltungen und -logistik spezialisiert ist. Dann sind da natürlich die Kunstgiessereien - viele im Ausland, in der Schweiz sind die grösseren in St. Gallen, Aarau, Mendrisio. Vergleichbar ist aber auch, was unser Nachbar macht: Matteo Gonet arbeitet experimentell in Glas: Glas blasen, Glas pressen, Glas giessen; wie wir zur Umsetzung bestehender Entwürfe, aber oft ist er mit den Designern und Künstler/innen auch schon an der Entwicklung der Ideen beteiligt.

Kunstbetrieb

Sculptures en plein air en 2008, ( Bex, Assens) 2009 ( Waldenburgertal).

Mon blog de l'exposition de Motiers en 2007.

L'exposition de sculptures à Münster en Allemagne en 2007

L'artiste Michael Petry spécialisé dans le verre a sorti un livre chez Thames & Hudson qui inventorie des exemples contemporains de production par des ateliers Michael Petry, The Art of not Making, The New Artist / Artisan Relationship, 2011.

Patrick Schaefer, L'art en jeu août 2009

art-en-jeu.ch, webzine d'information artistique et culturelle francophone de Patrick Schaefer vous offre des critiques d'expositions (plus de 200 pages); un agenda d'expositions sélectif (200 liens); treize années de chronique (blog) artistique au jour le jour depuis 2001. Les boutons ci-dessous vous permettent de naviguer dans le site.
accueil agenda chronique listeartistesmentionnes listearticles photos contact

>