L'ART EN JEU

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Cette page contient des articles consacrés à des artistes suisses: John Armleder, , Martin Disler, Helmut Federle, Urs Fischer, Olivier Mosset.

Not Vital Tanter

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Lucerne

Musée des beaux-arts. Helmut Federle American Songline jusqu'au 3 février 2013.

Né en 1944, Helmut Federle est considéré comme l'une des figures importantes de la peinture suisse et européenne du dernier quart du XXe siècle. (Rappelons par exemple que ses toiles avaient été insérées dans l'exposition Hodler du musée d'Orsay en 2007- 2008). Il est surtout connu pour de grandes compositions horizontales, parfois verticales qui associent des couleurs proches des pigments naturels. Dans l'exposition qui occupe dix salles du musée des beaux-arts de Lucerne, il a choisi de présenter avant tout de petits formats qui confrontent différents moments de son activité créatrice sur une trentaine d'années. Bien que ses compositions soient abstraites, il souligne qu'elles sont en relation avec la réalité. D'autre part il fait ressortir deux courants dans son travail: l'un plutôt construit, structuré et l'autre plutôt spirituel, tourné vers la lumière, l'irradiation. A l'exception de la première grande salle, chaque pièce possède un titre et l'on passe ainsi des damiers à la jeune fille et la mort par exemple. L'abstraction peut être inspirée par les initiales de son nom H. F., ou par une fleur comme l'edelweiss qui est traduite par des triangles dans une série de compositions.

Patrick Schaefer, L'art en jeu 26 décembre 2012

Kunsthaus Aarau

Martin Disler, De l'amour et d'autres démons. Oeuvres 1979 - 1996 jusqu'au 15 avril 2007

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John M. Armleder Amor vacui, Horror vacui

John M. Armleder (1948) occupe tous les étages du Mamco avec une rétrospective de son travail qui se visite de haut en bas. Les dialogues avec d'autres artistes apparaissent aussi dans quelques espaces (Robert Filliou par exemple) et l'accrochage habituel de certaines salles est maintenu. L'exposition très dense met en évidence les Furniture Paintings qui sont la marque caractéristique de l'artiste. Cette utilisation détournée de pièces de mobiliers existants, par exemple une mosaïque formée de tables dressées contre un mur, des fauteuils, etc. incarne particulièrement bien la déconstruction du modernisme qui caractérise cette démarche. Elle apparaît particulièrement féroce dans une présentation acérée où les citations s'enchaînent sur un rythme endiablé. Au-delà de cette déconstruction on constate une exploration et une sensibilité à tous les matériaux, le tissu, l'éponge, le papier, les supports aussi: livres, affiches par exemple qui nourrissent le foisonnement de cette production. La présentation culmine au premier étage avec un écho du temps pendant lequel l'exposition se déroule Everything 2006 : entre le marché de chrysanthèmes de novembre et le marché de sapins artificiels de décembre avec des jeux de lumières et deux lampes clignotantes Tea pots de 2001, alors qu'on entend une musique sirupeuse.

MAMCO Genève jusqu'au 21 janvier 2007

Patrick Schaefer, L'art en jeu 12 novembre 2006

Thomas Huber expose au Mamco à Genève du 22 février au 6 mai 2012.

Cet article a été transféré sur la nouvelle version du site.

Urs Fischer sera exposé au Palazzo Grassi à Venise du 15 avril au 15 juillet 2012.

Urs Fischer (1973) représentera la Suisse à la Biennale de Venise 2007. Il occupera l'église San Stae avec Ugo Rondinone (1964).

Urs Fischer Kir royal, Kunsthaus Zurich jusqu’au 26 septembre 2004

Urs Fischer (1973) a suivi une formation de photographe avant de séjourner à Amsterdam et à Londres. Il vit entre Los Angeles, Berlin et Zurich. Il a exposé au Centre Pompidou de mars à mai 2004 et son travail a été présenté à l’ICA à Londres de janvier à février 2000 « Without a fist - like a bird ». Il investit toute la grande salle d’exposition du Kunsthaus, le Bührle-Saal. Le lieu est traité de façon unitaire avec des parois découpées qui rythment le site. Tout le travail est structuré par ces trois parois de bois dont les parties découpées occupent l’espace de façon variée, alors que les vides créent des effets de profondeur. Par ailleurs dans les quatre espaces ainsi créés sont présentées une grande peinture qui introduit la couleur. On remarque aussi une présentation de petites gouaches derrière un panneau dans un coin. L’espace central est animé par une pluie de 1000 gouttes bleues, ces poires qui tombent du plafond confèrent une connotation surréaliste à l'ensemble. Enfin on retrouve dans chaque salle des sculptures en cire de femmes grandeur nature qui brûlent comme des bougies. Leur destruction progressive modifie considérablement l’aspect de l’exposition, si l’on regarde des photos du début de la manifestation. (On trouve sur le net des photographies de la réalisation de ses sculptures en cire : http://www.kunstguss.ch/_html/02_kunst/02_01_fischer.html)

Les quatre espaces pourraient suggérer un décor d'opéra que le visiteur traverserait. En plus des femmes-bougies un autre thème est décliné au long du parcours, c’est celui de la chaise avec des allusions évidentes à Bruce Nauman, Haim Steinbach, ou Claes Oldenburg et aussi à Van Gogh. On assiste ainsi au développemment d’une rhétorique grandiose, dans l’occupation de l’espace, imposante et qui en jette en multipliant les références. L’exposition est assez impressionnante, dans tous les cas spectaculaire. Pourtant il me semble qu’il y a un côté incroyablement prétentieux dans cette démarche, peut-être brillante, mais très immodeste. On saisit bien la joie iconoclaste à multiplier les références dans des constructions gigantesques, en même temps si l’on comprend le plaisir de l’artiste et de son équipe on peut s’interroger sur le rôle de l’institution qui renonce à toute mise en perspective, à tout dialogue au profit de l’expansion d’un seul discours. Ce qui favorise tout de même une certaine inanité, un côté vain et absurde de la démarche, bien sûr il l’est tout autant chez d’autres artistes qui bénéficient d’une grande promotion internationale comme Matthew Barney et son Cremaster. L’idée est peut-être, par une incroyable promotion, de donner également ce type de chance à celui-ci ?

Patrick Schaefer, L'art en jeu, 17 août 2004

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