Edvard Munch

Munch: Vienne 2003, Stockholm, 2005, Riehen- Bâle 2007, Zurich 2013.

Zurich 24 novembre 2013

Le Kunsthaus marque le 150ème anniversaire d’ Edvard Munch, en présentant 150 gravures jusqu’au 12 janvier. L’institution zurichoise abrite le plus grand nombre de toiles de l’artiste hors de Norvège. Elle lui a consacré plusieurs expositions mémorables et celle-ci est tout à fait à la hauteur. En préambule, sont accrochées la quinzaine de toiles de Munch qui se trouvent à Zurich. Ensuite les estampes sont rassemblées par thèmes et proposent de nombreux états différents. Munch s’est exprimé par la lithographie, le bois et les diverses techniques de la gravure sur cuivre. Il a souvent rehaussé, modifié, les tirages à la main, on estime qu’il a produit 30’000 tirages. C’est une forme d’expression qui lui a permis de porter à un paroxysme d’intensité, les diverses scènes qu’il a inventées. La découverte de cet ensemble d’épreuves exceptionnelles est tout à fait fascinant. La recherche de synthèse, la mise en valeur des formes par la couleur permet de voir les tirages de près et de loin. Quelques thèmes retenus: Madonna, femme fatale, le baiser, autoportraits, femmes sur la plage et bien sûr le cri.

Patrick Schaefer. L’art en jeu 25 novembre 2013

Le musée Munch et la galerie nationale d’Oslo célèbrent le 150ème anniversaire de la naissance de l’artiste par une rétrospective du 2 juin au 13 octobre 2013.

Le centre Pompidou consacre une exposition à Edvard Munch, L’oeil moderne 1900 – 1944 du 21 septembre 2011 au 9 janvier 2012. Elle est reprise à la Schirn Kunsthalle de Francfort du 9 février au 13 mai 2012.

La Pinacothèque de Paris exposera Edvard Munch du 19 février au 18 juillet 2010.

Le Museum Leopold à Vienne propose Edvard Munch und das unheimliche jusqu’au 18 janvier 2010.

L’Art Institute de Chicago consacre une importante exposition à Edvard Munch: Becoming Edvard Munch, Influence, Anxiety and Myth jusqu’au 26 avril 2009.

Fondation Beyeler, Riehen

Edvard Munch, Signes de l’art moderne jusqu’au 22 juillet 2007

La Fondation Beyeler propose Edouard Munch (1863 – 1944) Signes de l’art moderne jusqu’au 22 juillet 2007. 243 oeuvres, y-compris une vingtaine de photographies, sont répertoriées dans le catalogue de cette rétrospective. Organisée chronologiquement, elle explore les passages entre les différentes techniques auxquelles Munch a recouru (illustrant ce parti-pris, la couverture du catalogue reproduit une lithographie colorée à la main). On découvre des toiles, mais aussi des estampes, lithographies et gravures sur bois que l’artiste a inlassablement reprises (on estime à 30’000 le nombre de tirages de ses gravures) et des photographies. Il s’agit de la plus grande exposition proposée hors de Norvège depuis la mort de Munch en 1944; par son ampleur elle veut montrer la modernité des expérimentations créatrices de l’artiste au-delà de la période symboliste à laquelle on l’associe habituellement.

Une manière de rendre justice à la très grande carrière que Munch a connue. Il développa une activité débordante, fut présent dans d’innombrables expositions. Il est d’ailleurs très bien représenté dans plusieurs institutions suisses notamment le Kunsthaus de Zurich qui lui consacra une rétrospective en 1987. Loin de se baser uniquement sur les collections du musée Munch, l’expositions présente des travaux provenant de plus de 50 collections publiques ou privées à travers le monde. 

La première salle souligne les relations de l’artiste avec le naturalisme, l’impressionnisme, mais aussi très vite la manière symboliste et expressive avec laquelle il évoque un vécu personnel dans la Jeune fille malade par exemple. Les espaces consacrés à la gravure alternent avec ceux dédiés aux peintures puisque l’artiste reprend les mêmes thèmes, les mêmes attitudes dans différentes techniques dont il explore les potentialités avec une intensité incroyable. On voit comment il parvient à synthétiser les figures qui se détachent devant un intérieur ou un paysage. La Fondation Beyeler avait abordé le thème du cri dans l’exposition Expressiv en 2003. La toile de Munch endommagée, suite au vol dont elle a été victime est absente. Une seule gravure évoque ce thème, par contre toutes les autres oeuvres majeures de l’artiste sont présentes: l‘Enfant malade, la MélancoliePuberté, Vampire ou encore Madonna. Une toile comme La voix, nuit d’été, 1893, met en évidence une figure face à un paysage rythmé et synthétique. Munch peint d’ailleurs avec prédilection la nuit.

Par son ampleur l’exposition peut dérouter, elle est certainement moins didactique que les deux expositions évoquées ci-dessous que j’ai pu voir en 2005 et 2003. Celle de l’Albertina préparée par le même commissaire, Dieter Buchart, que celle de la Fondation Beyeler mettait en évidence les cycles iconographiques développés par Munch. Celle consacrée aux autoportraits soulignait les drames personnels et psychiques vécus par l’artiste et leur écho dans son oeuvre. La rétrospective de Riehen veut mettre en évidence la modernité des expériences techniques et l’intensité expressive développées par l’un des principaux créateurs de la première moitié du XXe siècle.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, le 18 mars 2007

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Autoportraits d’Edouard Munch

Moderna Museet Stockholm Autoportraits d’Edouard Munch jusqu’au 15 mai 2005 ( Oslo 11 juin – 28 août, Royal Academy Londres 17 septembre – 11 décembre 2005)

Il s’agit d’une exposition passionnante qui explore le thème de l’autoportrait tout au long des étapes de l’existence de l’artiste à travers les peintures, les dessins et les gravures. Elle est divisée en sections qui correspondent à des moments de sa vie. 1. Les autoportraits des années 1880, la peau du visage comme miroir de l’expérience personnelle. 2. Les années 1890 à la recherche d’une esthétique nouvelle. 3. Le tournant du siècle. L’artiste comme outsider. 4. Les années de crise 1902-1908. 5. Le retour en Norvège 1909 – 1921 . 6. L’ermite d’Ekerly 1922 – 1944. L’exposition permet de suivre l’objectif central de la démarche artistique de Munch, inspiré par le symbolisme, qui est de trouver un langage qui lui permette d’exprimer ses états intérieurs et leur évolution. Il y a des moments très forts comme l’Autoportrait en enfer de 1903 ou l’extraordinaire série sur le thème de la mort de Marat de 1906-1907 qui correspond à un paroxysme de crise dans ses relations amoureuses. S’inspirant de Marat assassiné par Charlotte Cordey, il met en scène sa propre mort causée par la femme qu’il aime. Par la suite il se montre luttant encore contre la mort lorsqu’il est atteint de la grippe espagnole et enfin on le suit dans sa retraite, examinant les traces de l’âge qui vient encore assombrir le regard qu’il porte sur lui-même sur son corps et son visage.

Albertina, Vienne

Edvard Munch, Thema und Variation jusqu’au 22 juin 2003

Edvard Munch (1863 – 1944) fait l’objet d’une importante exposition dans les nouveaux espaces de l’Albertina à Vienne. (Les transformations et les ajouts de nouveaux espaces à ce prestigieux bâtiment fermé au public depuis 10 ans ont coûté 100 millions d’euros). Cette dernière suit quelques thèmes récurrents dans l’oeuvre de l’artiste, tels qu’il les a traités dans différentes tehniques: peinture, gravure, lithographie et dessin. En fait c’est Munch lui-même qui a suggéré cette approche en rassemblant ses oeuvres sous le titre « la frise de la vie » « amour, peur et mort ». L’exploration de ces thèmes provoque des enchaînements, des évolutions: du baiser on passe au vampire. A l’amour, l’attraction, succèdent la jalousie et la séparation ou encore la mélancolie et la mort. C’est ainsi que surgissent les oeuvres les plus célèbres de l’artiste Le Cri et Madonna. Cette option de présentation, proche du cheminement créatif de l’artiste, permet de saisir avec finesse l’enchaînement des thèmes qui se succèdent avec une logique interne intense. Si des travaux de toutes les périodes apparaissent dans l’exposition qui propose environ 200 oeuvres, l’accent est mis avant tout sur les années 1890 et le début du XXe siècle.

Le musée Munch à Oslo possède une grande partie de l’oeuvre de l’artiste.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 21 avril 2003