La sculpture suisse / Bernard Luginbühl

Aarau 16 juillet 2021

Aarau Kunsthaus La sculpture suisse depuis 1945 jusqu’au 26 septembre

Le Kunsthaus d’Aarau s’est lancé dans la tâche colossale de rendre compte de l’évolution de la sculpture en Suisse depuis 1945 jusqu’à aujourd’hui. Le projet occupe non seulement les salles du rez, mais une partie du sous-sol et du premier étage ainsi que la terrasse et le parc adjacent permettant de découvrir plus de 150 artistes et 250 œuvres.

Je me suis amusé à regarder combien des artistes présentés dans l’exposition ont fait l’objet d’un article sur mon site, ils sont un peu plus de 20, par ailleurs beaucoup sont mentionnés dans les compte-rendu d’expositions de sculptures en plein-air comme Bex arts et Môtiers.

Bien que l’exposition soit plutôt trop riche, je constate deux absences! Jean-Frédéric Schnyder et Sandrine Pelletier.

J’ai saisi l’occasion pour transférer les articles sur Bernard Luginbühl dans la nouvelle version du site et d’y ajouter cette petite introduction.

28 juillet 2021

Cette page contient des articles sur Bernard Luginbühl 

Bernhard Luginbühl né en février 1929 est décédé le 19 février 2011. On lui doit plus de 1’500 sculptures en fer et en bois, souvent monumentales et de nombreuses gravures, sans oublier ses journaux intimes, en partie publiés, les catalogues de ses expositions qui sont souvent des créations personnelles. Par ailleurs il a multiplié les actions aboutissant à la destruction de ses sculptures dans de grands feux de joie. Son travail se caractérise par l’horreur du vide et la fascination pour la tension entre l’accumulation et la destruction d’où nait la création.

Une exposition Bernhard Luginbühl est visible à l’espace Jean Tinguely – Niki de Saint Phalle à Fribourg jusqu’au 27 mars 2011.

Luginbühl total

Musée Tinguely Bâle – musée des beaux-arts Berne

Le musée Tinguely est cerné par les structures de fer souvent anthropomorphes de Bernhard Luginbühl. Elles entourent les baies vitrées et semblent prêtes à entrer. Une construction en bois peint, serait-ce un Zorn?, bloque l’entrée du musée. Après avoir pénétré dans le hall, le visiteur découvre tout de suite une véritable rétrospective de 60 oeuvres de petits formats placées dans des niches en bois. Tout l’espace du rez est occupé par de nombreuses structures souvent gigantesques qui ont marqué le développement de l’oeuvre de Luginbühl et ses relations avec Jean Tinguely. Utopia une grande structure de Tinguely est restée dans cette salle et permet d’établir la relation entre les deux démarches. L’artiste a choisi des oeuvres qui ont des mouvements pour souligner également cette relation.

Luginbühl avait été l’opposant le plus décidé à la construction du musée Tinguely. Il y a deux ans et demi, il avait participé au vernissage de l’exposition Daniel Spoerri et depuis des négociations ont abouti permettant cette manifestation. L’exposition marque aussi la publication d’un catalogue raisonné des sculptures réalisées jusqu’en 2002. 1316 pièces ont été recensées. Lors de la conférence de presse l’auteur du catalogue soulignait qu’une grande partie des pièces exposées ne figurent pas dans cet ouvrage, car elles ont été réalisées pour cette exposition.

L’exposition de Berne se concentre sur des oeuvres de plus petits formats réalisées dans la première partie de la carrière de l’artiste.

Musée Tinguely Bâle

Luginbühl total jusqu’au14 mars 04

Musée des Beaux-Arts Berne

Luginbühl total jusqu’au 25 janvier 04

Adresse de la Fondation Luginbühl à Burgdorf et Mötschwil.

En 2010, le parc de Mötschwil peut-être visité le deuxième dimanche d’avril à octobre.

La Fondation Bernhard Luginbühl à Mötschwil dans l’Emmental, où l’artiste habite depuis 1965, a été créée le 1er janvier 1998. Elle a été ouverte au public pour la première fois les 17 et 18 octobre 1998. Elle peut être visitée un dimanche par mois. L’artiste a donné 59 sculptures retraçant les étapes de son activité à la Fondation. Il a également fait don de son œuvre gravé au Cabinet des estampes de l’Ecole polytechnique de Zurich. La Fondation couvre un jardin qui entoure sa maison et son atelier[1]. Les œuvres sont disposées non pas au hasard, mais dans une association particulière avec la végétation; des arbres, pour la plupart plantés par l’artiste au cours des 35 dernières années. Un petit espace d’accueil permet de présenter des travaux sur papier à l’abri. Un autre espace partiellement couvert, proche de l’atelier, est réservé aux réceptions. La quantité d’œuvres présentées sur une surface relativement limitée, par rapport aux vastes étendues des champs alentour, donnent le sentiment de pénétrer dans un labyrinthe. Les œuvres, souvent gigantesques, sont associées les unes aux autres et semblent foisonner. Loin de l’esthétisation spectaculaire et gratuite que l’on observe souvent dans la présentation de sculptures en plein air, on éprouve ici un sentiment d’intensité, de densité créative, une invitation à la découverte, progressive et jamais épuisée, dans une sorte de jungle, un lieu véritablement habité par les sculptures.

Le labyrinthe comme alternative au musée.


[1] BernhardLuginbühlstiftung, Mötschwil, Burgdorf, 1999. Cette brochure reproduit les 59 œuvres données à la Fondation et divers articles de journaux qui rappellent tous que Luginbühl a créé cette Fondation pour régler sa succession et éviter les problèmes qui se sont posés après la mort de Tinguely.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 19 septembre 2003