Expositions Miro

Kunsthaus Zurich, Joan Miro, Mur, frise, paroi murale, jusqu’au 24 janvier 2016.

En cette saison hivernale où l’on se replie vers l’intérieur, le Kunsthaus de Zurich propose une exposition consacrée à Joan Miro, motivée par une paroi en céramique composée par l’artiste qui scande la petite cafétéria extérieure de l’institution. Composée en 1971-1972, cette paroi porte le titre « oiseaux qui s’envolent ». Miro a réalisé de nombreuses œuvres de ce type, l’une des parois les plus importantes se trouve à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence. Sous le titre Mur, frise, paroi murale, l’exposition du Kunsthaus propose d’explorer la fascination de Miro pour le mur et l’espace extérieur. Elle met en évidence une sensibilité, une attraction perceptible dès le début de sa carrière et qui va culminer dans de grandes compositions picturales, parfois des triptyques dont plusieurs exemples sont présentés ici. Dans lesquels le visiteur est en somme invité à pénétrer dans un environnement peint.

On aurait pu s’attendre à une approche plus documentaire recensant les réalisations monumentales dans l’œuvre de Miro, en fait seuls deux exemples contemporains réalisés pour l’Unesco à Paris sont mentionnés. Ou encore à une évocation du travail de la céramique, comme moyen d’expression impliquant diverses collaborations. Mais ce qui intéresse les concepteurs de l’exposition, c’est de mettre en évidence une aspiration esthétique chez l’artiste qui souhaite couvrir de grands espaces de son langage pictural. Le résultat est une belle présentation aérée qui invite à s’envoler un peu comme ces oiseaux vers les constellations de Miro.


 

Fondation de l’Hermitage, Miro Poésie et lumière jusqu’au 27 octobre 2013.

En 1994, le musée olympique à Lausanne avait présenté une quarantaine de sculptures de Joan Miro (1893 – 1983) dans le cadre des manifestations qui marquaient le centenaire de la naissance de l’artiste. Ces oeuvres provenaient de la Fondation Miro. La Fondation Pilar et Joan Miro à Majorque est aussi la source de l’exposition présentée en ce moment à la Fondation de l’Hermitage, elle comprend une dizaine de sculptures, 50 peintures de grand format et des esquisses et dessins appartenant à diverses périodes. L’essentiel des oeuvres date des 20 dernières années de l’artiste et offre un regard fort intéressant sur l’oeuvre tardif d’un créateur majeur. En effet Miro a établi assez vite les figurants de son théâtre intérieur, associant le cosmos, la lune, les étoiles à des figures humaines ou des oiseaux. Les oeuvres montrées ici révèlent que tout en continuant à jouer avec ces éléments, il était ouvert aux développements de la peinture européenne et américaine des années 1950 – 1960. On le voit explorer les grandes surfaces, le noir et blanc, la calligraphie, la tache enfin tous les éléments qui caratérisent l’art de cette période avec les figures sorties de son imagination. Patrick Schaefer, l’art en jeu, 4 juillet 2013.


 

La Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence présente 250 oeuvres de Miro sous le titre Miro en son jardin jusqu’au 8 novembre 2009. Le centre Pompidou consacre une exposition à Alexander Calder Les années parisiennes (1926 -1933) 18 mars – 20 juillet 2009 qui évoque la fascination de l’artiste pour le cirque, les sculptures en fil de fer, les animaux, les jouets, avant le passage à l’abstraction et aux mobiles.


 

Calder – Miro Fondation Beyeler jusqu’au 15 septembre 2004 « Les mobiles de Calder sont comme des abstractions de Miro vivantes » écrivait un critique américain en 1936. L’exposition de la Fondation Beyeler propose de partir à la découverte de cette affirmation et la met en scène. Ceci implique l’étude des relations amicales entre Alexander Calder (1898 – 1976 ) et Joan Miro (1893 – 1983) en Europe au début des années 1930, (leur rencontre date de 1928). Dès 1935, on les voit ensemble dans des expositions collectives. En 1937, ils sont associés dans le pavillon espagnol de l’exposition universelle de Paris, à côté de Guernica. Cette mise en parallèle implique aussi l’examen de la réception de l’oeuvre de Miro aux Etats-Unis qui se concrétise dans la commande de travaux monumentaux. L’exposition suit le développement chronologique des relations entre les deux hommes en mettant en évidence certains thèmes. Le premier est celui de l’intérêt porté au jeu, aux jouets et au cirque par l’un et l’autre. Ensuite on découvre les portraits en fil de fer, véritables performances réalisées par Calder. Le rapport à l’univers, au cosmos, les formes trouvées; les décors de Miro pour Jeux d’enfants. Une section importante est consacrée à la réflexion sur l’ombre et le cadre chez les deux artistes. Les constellations marquent les années de guerre de Miro. Les travaux de l’après-guerre sont réunis sous le thème de l’espace lyrique et les réalisations monumentales en particulier pour un hôtel de Cincinnati. (Le site de la Fondation Beyeler présente les différents « chapitres » de l’exposition avec des illustrations). L’accrochage est très dense 145 oeuvres sont présentées en tout. Cette profusion permet des rapprochements fascinants, mais elle souffre d’un inconvénient. Entièrement animée par le souci de montrer les affinités entre les deux démarches, cette proximité empêche parfois de considérer les oeuvres pour elles-mêmes et les toiles de Miro, pourtant des pièces majeures, fonctionnent parfois comme un décor de fond, puisqu’elles se trouvent derrière les Calder. Cet inconvénient est sans doute compensé par la compréhension nouvelle que l’on retire de l’un et l’autre artiste après les avoir découverts sous cet angle. L’exposition stimule la réflexion sur les affinités, les suggestions réciproques et l’alchimie qui sous-tend la création de l’oeuvre de chacun. C’est la même problématique qui est proposée dans l’exposition Arp – Schwitters au musée des beaux-arts et dans celle du musée Tinguely. Le catalogue étudie de façon approfondie la relation entre les deux artistes en publiant de nombreux documents notamment leur correspondance. Fondation Beyeler Calder – Miro 2 mai – 15 septembre 2004 Washington Phillips Collection 9 octobre 2004 – 23 janvier 2005. Patrick Schaefer, L’art en jeu, 1er mai 2004