Gustave Courbet

Gustave Courbet (1819 – 1877)

Deux exposition à Genève au musée Rath et à Riehen à la Fondation Beyeler nous permettent de revenir sur la carrière du peintre franc-comtois.

Après Paris, New York et Montpellier en 2007- 2008, la Fondation Beyeler et le musée d’art et d’histoire à Genève consacrent une exposition à Gustave Courbet 7 septembre – 18 janvier 2015. En 1998 – 1999, le musée des beaux-arts de Lausanne avait également consacré une expositon au peintre franc-comtois. A Genève, au musée Rath on découvre, Gustave Courbet. Les années suisses jusqu’au 4 janvier 2015.

Une exposition qui documente non seulement les oeuvres produites en Suisse, mais aussi celles que Courbet avaient amenées en Suisse et qu’il exposa à la Tour-de-Peilz. L’exposition s’appuie sur l’inventaire après décès de l’artiste que l’on peut feuilleter sur écran et qui porte notamment la signature du peintre François Bocion.

Ces deux expositions appartiennent à deux approches très différentes: l’une documente les années suisses du peintre et s’appuie sur des recherches débutées il y a une quarantaine d’années; l’autre offre un véritable album d’images d’une soixantaine de belles toiles de Gustave Courbet. Elle montre tous les aspects de son activité, autoportraits, nus et surtout paysages, à l’exception bien sûr des oeuvres monumentales, elle forme aussi un véritable tableau de chasse de la Fondation Beyeler qui a pu obtenir le prêt d’oeuvres représentatives.

J’ajoute à cette page mon compte-rendu de l’exposition de 2008 au Grand Palais.

L’exposition Gustave Courbet est présentée au musée Fabre de Montpellier jusqu’au 28 septembre 2008. Gustave Courbet (1819 – 1877) -Du 13 octobre 2007 au 28 janvier 2008, les galeries du Grand Palais à Paris ont présenté une vaste rétrospective Gustave Courbet. Le catalogue compte 219 numéros parmi lesquels se trouvent une soixantaine de photographies de contemporains de Courbet qui permettent de faire des parallèles entre la vision du peintre et celle des photographes. A relever également la présence de tirages noir-blanc monumentaux du photographe suisse Balthasar Burckhardt qui ont été intégrés à l’exposition pour évoquer l’influence de Courbet sur les générations d’artistes qui lui ont succédé. L’exposition sera présentée au Metropolitan Museum à New York du 27 février au 18 mai et au musée Fabre à Montpellier, qui grâce au legs Bruyas est l’un des gros prêteurs de cette exposition, du 14 juin au 28 septembre 2008. L’exposition du Grand Palais offre un véritable « best of » de la création de l’artiste, on verra comment l’exposition évoluera lors de sa dernière étape. Elle est divisée en huit sections qui associent une approche thématique et chronologique. De nombreuses (60) photographies d’époque qu’il s’agisse de portraits, de nus ou de paysages permettent d’établir des relations entre la vision des photographes et celle du peintre. L’exposition débute avec les autoportraits de l’artiste pour saisir cette personnalité affirmée et la façon dont il se met en scène en particulier dans le Désespéré de 1844 – 45 et dans le Portrait de l’artiste dit le Fou de peur de 1848. Puis l’on passe à ses premiers portraits qui prouvent comment il a su utiliser ses origines franc-comtoises pour affirmer son identité artistique. Le portrait de son père Régis de 1843 ou celui de sa plus jeune soeur Juliette, 1844 ressortent tout particulièrement et devant ce dernier on comprend le culte que Balthus portait à Courbet. La troisième salle est consacrée aux peintures manifestes Un enterrement à Ornans et l’Atelier de l’artiste, sept années de ma vie artistique. Cette toile en particulier est entourée des portraits autonomes des personnages que l’on retrouve dans l’atelier Baudelaire, Champfleury et Alfred Bruyas notamment. Les photographies de Balthasar Burckhardt introduisent un intervalle contemporain pour évoquer tous les artistes d’aujourd’hui qui ont une dette à l’égard de Courbet. L’exposition se poursuit avec la présentation du paysagiste, ce genre occupe une place centrale dans sa production et un ensemble important a été retenu. On trouve l’attachement du peintre au haut plateau franc-comtois, l’exploration des sources de la Loue et en face cinq variations sur le thème de La Vague qui datent de 1869. Avant la peinture de nu sont rassemblés sous le titre La tentation moderne certains des chefs-d’oeuvre de Courbet appartenant à diverses périodes, le Portrait de Joseph Proudhon 1853, Les Demoiselles de la Seine, La Belle irlandaise, 1866 par exemple. Puis l’on passe aux nus. L’Origine du monde, 1866 est mise en relation avec des photographies obscènes pour le stéréoscope réalisées au même moment. la Femme au perroquet, la Femme à la vague et le Sommeil en particulier permettent de découvrir les plus célèbres toiles de l’artiste accrochées l’une à côté de l’autre. Une grande salle est consacrée aux scènes de chasse rappelant que Courbet était un chasseur passionné. L’exposition s’achève en évoquant la période de la Commune, puis l’exil avec les natures mortes impressionnantes faites pendant son emprisonnement à Paris. Les truites et deux paysages du Léman évoquent les dernières années d’exil du réfugié venu s’installer en Suisse.