Marché en suivant la via Francigena d’Aoste à Piacenza du 4 au 18 mai 2018.
Premier jour: j’ai pris le bus de Martigny jusqu’à Aoste, peu de voyageurs, un couple de skieurs. Cela fait près de 40 ans que je ne suis plus revenu à Aoste. Sensation de haute montagne avant d’arriver au tunnel. La végétation est plus en retard du côté italien, il reste de la neige. Le centre d’Aoste est formé d’une seule rue très longue qui fait plus d’un kilomètre. Ça me fait penser à Ajaccio, mais aussi à Kosice en Slovaquie. On sent déjà la conception urbanistique des Romains que je vais retrouver tout au long du parcours.
Je n’ai pas vu les fresques otoniennes à la cathédrale et à Saint-Ours. Elles se visitent seulement le samedi de 15h à 17h. Le cloître de Saint Ours est formidable avec ses chapiteaux historiés du début du 12ème siècle. Beaucoup de classes en visite, mais peu de touristes. Au départ d’Aoste il y a des trains chaque heure jusqu’à Ivrea, ils s’arrêtent partout.
J’ai trouvé une chambre dans un hôtel situé sur le pont romain juste au départ de la via Francigena.
Jour 2: Aoste – Nus 4h de marche l’application du téléphone me dit 13 km.; passé par le château de Quart.
Trouvé un hôtel, mangé et ensuite en route pour Fenis, ce qui fait environ 5 km. aller-retour.
Je me dis que la vallée d’Aoste est magnifique, le chemin aussi, ce sont des bisses restaurés où de petites routes. Lorsque la vallée se rétrécit, on entend l’autoroute, mais les vues sont splendides. J’ai bien fait de m’arrêter à Nus. Dans l’application Francigena une seule étape est prévue jusqu’à Châtillon, c’est beaucoup trop long. Rencontré des sud africains partis de Lausanne et un jeune qui veut trouver des hébergements à 5€!!
En fait, ce samedi soir Nus est assez animée, il y a des banquets dans plusieurs bistrots.
Jour 3 Nus – Saint Vincent 22 km. avec les aller retour au centre thermal qui domine la localité.
Fantastique balade à flanc de coteau, étape longue heureusement que je me suis arrêté à Nus. Saint Vincent est très touristique, la situation est extraordinaire avec les montagnes hautes autour, ça fait penser à La région de Loèche et au Valais en général.
Jour 4 Saint Vincent – Verrès. Pas très long, mais assez dur avec des montées et des descentes un peu raides dans les rochers. Chênes et châtaigniers, bruit de l’autoroute.
Verrès est un sympathique village. Je suis allé à Issogne avec mon sac parce que 2 hôtels étaient fermés à Verrès, rien trouvé à Issogne, tout est plein. Revenu à Verrès, finalement le premier hôtel est ouvert, mais ils ont un restaurant de l’autre côté de la rue et j’ai vu sur booking.com qu’ils étaient ouverts.
Visité Issogne, puis le château de Verrès qui se mérite ! C’est une sacrée montée, il me semble qu’il ressemble au château de Lausanne.
En fait Verrès surveille la route du col du Théodule qui mène en Valais.
Jour 5: Verrès – Pont Saint – Martin. On passe par l’intéressant village d’Andrade très beau, l’église romane est fermée. Ensuite la vallée se rétrécit, on passe à droite de l’autoroute et on marche presque une heure le long de celle-ci jusqu’à Hône. La vallée est totalement fermée avec le fort de Bard en point de mire. Le village a plusieurs belles maisons et des restaurants et même un grand hôtel Stendhal. Ensuite, on rejoint la route romaine et c’est tout droit, Balmas et Pont Saint – Martin qui sont appondues. Il y a des trottoirs mais c’est très bruyant. Dans l’ensemble le parcours est intéressant, mais pas très agréable à cause de la proximité des routes. Il existe un parcours alternatif 103A, mais il est beaucoup plus long et ce n’est pas Francigena. Env 14km. plus 2-3 dans le village.
Déjà 88 km. de marche depuis vendredi 113 avec le 9.
Jour 6: Pont-Saint-Martin – Ivrea 22 km., beau parcours, parfois scabreux dans des rochers, les chemins sont glissants et boueux le dernier bout qui monte vers les lacs d’Ivrea semble sans fin. Par contre l’arrivée donne sans doute le meilleur point de vue sur la ville avec les tours romanes de la cathédrale et le château, les murs de la ville. En fait le château est en ruine et il n’y a rien de roman dans la cathédrale. La ville est divisée par la Dora Baltée que je suis depuis Aoste. L’atmosphère est tout-à-fait différente on est en Italie et plus en montagne valdo-valaisanne !
Longue étape, un peu trop; demain, pareil, je verrai. Difficile de trouver où dormir .
L’odeur des roses dans les villages, succède au muguet et aux iris des jours précédents dans la forêt ce sont les accacias qui embaument partout.
Jour 7: Ivrea – Viverone 1/2h pour sortir d’Ivrea, ensuite de beaux chemins, peupliers, vignes à flanc de coteau, les villages se suivent de près, Piverone, Viverone, le compteur indique 13 km, mais alors j’ai marché très lentement l’app 20?
En descendant au bord du lac de Viverone qui est assez éloigné de l’ancien village, je réalise que c’est un autre monde: des rangées de villas, puis une immense surface de parkings payants, deux hôtels assez grands et de nombreux établissements le long du lac. En fait, je fais un trip incroyable en suivant cette voie romaine. On réalise aussi que depuis Aosta, il y a des localités qui s’enchaînent presque en continu, le long de la voie romaine, mais elles sont toujours éloignées des zones inondables à flanc de coteau.
Jour 8 Viverone – Santhia en fait 10 km. mais d’après l’app 16.
Cavaglia grande localité avec une belle église de 1780 et un château.
Arrivé vers 13h à Santhia, pris le train pour Vercelli 10’, au lieu des 27 km. à pied de demain!
Ça fait bizarre, je sors du trip, m’énerve pour prendre un billet à l’automate. Ensuite les hôtels sont à l’autre bout de la ville, qui est chouette, pluie d’orage pendant 30 minutes, trempé!
Jour 9: 8ème jour de marche Vercelli – Robello arrivé vers 13.30 pris le train pour Pavia 14.14 5€.50 pour 52km.
C’était un beau parcours sur les digues des rizières, mais c’est pareil ensuite, pas très envie de faire 4 journées ainsi, pas de restaurants. quelques bars, pas d’hôtel et je n’ai pas vu l’ostello.
Les grenouilles qui coassent, les grands oiseaux qui s’envolent, le bruit de l’eau qui coule fort.
Avant c’était les coucous, près de Viverone.
Encore 170 km. jusqu’à aujourd’hui sans compter la balade à Pavie.
Dimanche pause à Pavie !! Pavie est très animée un samedi soir.
Jour 10: repos, balade à travers Pavie avec ses églises romanes et sa place centrale très longue et toujours pleine. La brique rouge est la règle. Suis allé visiter la chartreuse de Pavie après avoir réalisé qu’elle est à 7’ de train seulement. Il y a une bonne dizaine de minutes à marcher autour des murs qui ferment le domaine, réalisation assez lourde qui s’est étalée sur 350 ans.
Jour 11: marché 4h jusqu’à Belgioisio, ensuite pris le train jusqu’à Piacenza très belle ville. Ce sera le dernier jour de marche car ils indiquent dans l’app. que pour Fidenza, il y a surtout de l’asphalte, aujourd’hui déjà, bien qu’il s’agisse de petites routes, il y avait beaucoup de circulation.
Véhémence gothique du palais de Piacenza aux arches de marbre surmontée d’une structure en brique rouge, le tout contraste avec les façades plus tardives de la place qui déclinent des ocres qui vont du jaune au rouge, contrastant avec l’entourage gris des fenêtres. Gutturnio le mélange de vin local.
Jour 12: j’ai bien fait de décider d’arrêter de marcher, car il bruine.
Suis allé à l’église Santana Maria in Campagna décorée par il Pordenone, il y a une exposition qui permet de monter dans la coupole, mais elle n’était pas encore ouverte. Au dôme qui est décoré par Guercino, l’on peut aussi monter dans la coupole.
Je termine par une visite à Parme: La cathédrale, le baptistère, l’église San Giovanni. l’art roman d’Antelami et la naissance du baroque de Correggio.
Pour conclure encore deux journées à Milan.
Jour 15 : Retour. J’ai envie de refaire le chemin parcouru à pied, en train, je consulte les horaires: en partant vers 11h de Milan je serai à 18h à Martigny. Il faut changer à Chivasso et à Ivrea. Environ 3h de plus que par Domodossola.
Content de refaire un tour à travers Aoste en attendant le départ du bus qui est à 16h.
Suite de la Via Francigena de Fidenza à Sienne du 23 mai au 6 juin 2019 exactement 2 semaines et plus de 300 km.
Avant le départ, un repas gastronomique à côté du dôme de Parme: de la baudroie préparée comme une saltimbocca avec de la purée de chou rouge !
23 mai pris le train de Parme à Fidenza, longue sortie de la ville, puis montée dans les premières collines.
Odeur de genets, de roses, de sureaux. Vu une grande fabrique de fromage parmesan avant Fornovo, mais pas de vaches, jamais. C’est ne longue journée avec des allers-retours, car on ne peut suivre le fleuve.
Arrivé tard à San Andrea Bagni. Une petite station thermale.
24 mai: rejoint Fornovo, après une première journée très longue la deuxième est plus tranquille. La marche n’est pas formidable souvent le long de grandes routes. Fornovo est une grande localité avec une église romane et un bel autel influencé par Antelami. Passage dans les collines, puis de nouveau route très réquentée. Je voulais aller jusqu’ à Sivizano, mais je me suis arrêté un peu avant, en voyant un agritourisme très beau avec vue sur le vallon entouré de roses blanches. J’attends depuis 2h pour la chambre, mais c’est tranquille, installé sur une chaise longue.
25 mai: Sivizzano Une belle montée dans une zone peu habitée, traversé quelques villages avant d’arriver sur une crête et de descendre sur Cassio mangé vers 13.30 à Cassio. Le chemin devient difficile et la route terrible avec des motards, arrivé à Berceto, une petite ville assez sympathique 25 km parti à 7.30 arrivé 18 h.. Le temps est menaçant. Étrange maison bibliothèque où l’on peut dormir
26 mai: Berceto – Pontremoli 28 km tout fait sur la route à cause du mauvais temps. Dimanche matin par contre, surprise, brouillard, on ne voit rien, et bruine. J’arrive rapidement au passo della Cisa. L’ostello est fermé. Au col il y a plusieurs bistrots ouverts. Ensuite je décide de rester sur la route, je n’ose pas suivre le sentier par ce temps.
Pontremoli est un grand centre urbain ancien, c’est la première ville de Toscane, presque tout est à vendre, impression de froide sévèrité baroque après le roman des jours précédents. La ville est construite sur une île entre deux bras du fleuve. Les maisons contiguës sont reliées par des passages. Les restaurants sont au fondu passage avec une ouverture sur la rivière.
27 mai: pluie et froid, j’ai pris le train jusqu’à Aulla une petite ville horrible, la gare est loin du centre. J’ai suivi le sentier jusqu’à Sarzana. Le parcours est très beau, on traverse 3 jolis villages. Montée dans la forêt d’abord à 300 m., puis à 500m. La descente est assez dure avec parfois la vue sur la mer. On est tout près de La Spezia, on découvre un arrière-pays très industrialisé. Marché le long d’un canal à la fin, presque une heure. Sarzana est très animée et touristique à l’opposé de Pontremoli.
28 mai: Sarzana – Massa 15 km à pied et ensuite je prends le train. Il pleut, temps moche, Massa est une grande ville, la gare est loin du centre historique qui semble mort. La ville a été bombardée à la fin de la guerre, il y a beaucoup de bâtiments modernes étranges dont une grande église.
29 mai: De Massa à Pietrasanta environ 15 km assez bien. Devant le dôme de Pietrasanta, assisté à l’installation de l’exposition estivale du sculpteur uruguayen Pablo Atchugarry, un bel ensemble d’oeuvres en marbre mouvementé. C’est une jolie localité très animée on est à 6-7 km de la mer.
En tout déjà 160 km.
30 mai: de Pietrasanta à Lucca 30 km 10h. une longue étape assez belle et accidentée. Marche longue, une descente dangereuse beaucoup sur la route.
Surpris par la dimension de la ville de Lucca entourée de remparts très importants, nombreuses églises, la place de l’amphithéâtre avec d’innombrables bistrots. Il y a beaucoup de touristes.
Je suis étonné aucune douleur, sauf la plante des pied.
31 mai: visite de Lucca très touristique, San Frediano grande basilique, cathédrale San Martin, église saint Michel, exposition Fortunato Depero futurisme et publicité il était de Rovereto.
1er juin de Lucca à Ponte Caprano presque 30 km dormi à l’ostello qui occupe un pont.
2 juin de Ponte Caprano à San Miniato parti 7.30 arrivé vers midi 15 km.
3 juin de San Miniato à Gambassi Terme 24 km très beau presque que des chemins de campagne, pas de bétail, avant odeurs de jasmin
Petite localité à 350m qu’il a fallu gravir. Je me suis tordu la cheville droite.
Pas envie que ça s’arrête plus que 3 jours !!
107 depuis le 30 en tout jusqu’à Sienne ça fera 320.
4 juin de Gambassi terme à San Gimignano, très touristique, mais le duomo est magnifique, une véritable Sixtine du 14e siècle avec deux cycles consacré à l’Ancien et au Nouveau Testament par des artistes de l’école siennoise.
5 juin: de San Gimignano a Monteriggioni petite localité pittoresque, entourée de ses remparts.
Plus que 20 km jusqu’à Sienne, 11 par la route.
6 juin: de Monteriggioni à Sienne pas mal. Arrivée assez longue surpris par les routes qui entourent la colline escarpée où se trouve le centre de la ville
7 juin: rejoint Florence en bus 1h. 10 8€.
8 juin retour par Frecciarrossa cher mais pas mal 45’ pour Bologna 1.40 pour Milan 10’ de retard
Je me réjouis de continuer l’année prochaine de Sienne à Rome encore 11 étapes environ 260 km.