Anselm Reyle

Anselm Reyle est exposé au Magasin à Grenoble du 17 février au 5 mai 2013

Zurich Kunsthalle

Anselm Reyle « Ars Nova ». jusqu’au 26 mars 2006

La Kunsthalle de Zurich consacre l’essentiel de ses salles aux peintures et aux sculptures de l’artiste allemand Anselm Reyle (né en 1970)

Reyle a participé à l’exposition au Carré d’art à Nîmes qui présentait une quinzaine de peintres allemands contemporains en été 2005 et l’on découvrait l’une de ses sculptures au Migrosmuseum dans l’exposition de sculptures proposée à l’été 2004: It’s All an Illusion, a Sculpture Project. Dans la présentation monographique actuelle, l’artiste propose une déclinaison virtuose de références dans une sorte de quintessence du postmodernisme. Il explique qu’il est motivé par la fascination éprouvée pour une peinture, une sculpture, une forme ou une couleur. Il travaille alors à grande échelle poursuivant le thème et l’objectif choisis, sans prétendre que sa démarche ait un sens. Le parcours proposé ici permet de suivre les diverses facettes de ses attirances. La première pièce est un hommage à Fernand Léger dont il a fait reproduire un tableau en grande dimension en recourant aux conseils d’un peintre d’enseignes. On pénètre ensuite dans une salle entièrement peinte en jaune éclairée de néons blancs au plafond. Il concrétise le désir de certains peintres qui voulaient faire entrer le spectateur dans leur peinture, en particulier Barnet Newman ou Mark Rothko. L’hommage suivant est adressé à Hodler, une immense toile horizontale aux larges bandes colorées évoque en effet les visions du Léman peintes par ce dernier à la fin de sa vie. Dans la même salle, une sculpture aux vides et aux pleins élégants en laque rouge est en fait la reproduction agrandie d’une sculpture africaine ramenée d’un voyage par la mère de l’artiste!

Plus loin trois toiles verticales évoquent des vitraux ou des mosaïques, elles sont inspirées par l’artiste Otto Freundlich. L’exposition s’achève sur une cascade de néons colorés. En parcourant cette présentation on perçoit bien le mot clef prononcé par l’artiste de fascination, on le sent fasciné par la peinture, ses spécificités, les effets qu’elle peut induire et qu’il tente de retrouver. On pense aussi au travail de Tobias Rehberger, mais Reyle est davantage tourné vers la peinture en tant que telle et moins vers l’industrie ou le design.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 22 janvier 2006