Archives de catégorie : photographie

Edgar Degas

Paris 3 avril 2023

Musée d’Orsay: Manet – Degas jusqu’au 23 juillet

Après le Metropolitan à New York, le musée d’Orsay présente une superbe exposition sur les relations parfois tumultueuses entre Manet et Degas, son cadet de 2 ans, mais qui vécut près de 30 ans de plus, lui vouant une grands admiration au point qu’il possédait 80 oeuvres de Manet..

Pastels du musée d’Orsay 14 mars – 2 juillet, La réunion de pastels contemporains des deux artistes que l’on retrouve d’ailleurs complète parfaitement cette exposition.

L’exposition présente plus de 250 oeuvres explorant l’évolution de la thématique du nu chez Degas. Il y a aussi quelques comparaisons avec des contemporains de l’artiste. La dernière section est consacrée à son influence et montre des oeuvres de Bonnard, Picasso et Matisse.

Musée d’Orsay:   Degas et le nu jusqu’au 1er juillet 2012

Une première section est consacrée aux études académiques, une deuxième à l’ambition d’une peinture d’histoire. Puis l’on explore la spécificité des recherches de Degas à travers le corps exposé dans les maisons closes, le corps ausculté et le corps transformé. Dessins, monotypes, pastels, peintures et bien sûr les sculptures permettent de faire le tour d’une problématique centrale dans l’oeuvre de cet artiste.

L’impressionnisme et la mode au musée d’Orsay jusqu’au 20 janvier 2013.

Le metteur en scène canadien Robert Carsen (1954) signe la scénographie très soignée et séduisante de deux expositions à Paris : Bohèmes au Grand Palais jusqu’au 14 janvier et l’impressionnisme et la mode au musée d’Orsay jusqu’au 20 janvier. Comme il est aussi l’auteur de la mise en scène de JJR, découverte à Genève ces derniers jours et qu’il avait réalisé Richard III de Giorgio Battistelli lors de la dernière saison, on lui porte un intérêt soutenu.

Avec l’impressionnisme et la mode on peut dire que la peinture saute à pieds joints hors de son cadre pour entrer dans son contexte. On ne parle plus de touche, de lumière et de perspective, mais de crinolines, gravures de mode et défilés!

Si les historiens d’art ont volontiers traité les questions formelles ou l’identité des modèles, ils se sont rarement attardés sur la description des vêtements portés par ces derniers. Ces étoffes chatoyantes et bouffantes sont cette fois au coeur de l’exposition, les robes authentiques sont présentées face aux peintures. Une large place est faite aux revues de mode et à la photographie, on apprend que Mallarmé avait créé la sienne et que Cézanne copiait de très près la position de certaines figures dans ces pages de revues. A côté des peintres les plus connus, Manet, Monet, Renoir, Degas, on trouve aussi James Tissot, Alfred Stevens, Berthe Morisot. Une salle évoque un défilé de mode et l’exposition se termine avec les grandes toiles éblouissantes des principaux artistes placées sur des piédestals ronds, à côté de robes qui tournent.

On ne peut s’empêcher de penser que ce point de vue original relativise beaucoup la spécificité des impressionnistes et l’on est un peu étonné de ne pas découvrir d’autres artistes européens, britanniques, allemands, autrichiens ou encore italiens, bien que James Tissot qui occupe une large place offre un lien.

Patrick Schaefer L’art en jeu 1er octobre 2012

Picasso devant Degas Le musée Picasso de Barcelone est situé dans le quartier gothique près de la cathédrale. Au fil des années il s’est agrandi. En plus d’une collection consacrée à l’artiste dont il porte le nom, il propose des expositions temporaires. En ce moment, on découvre Picasso devant Degas jusqu’au 16 janvier 2011.

Une confrontation un peu inattendue et périlleuse pour l’artiste espagnol. Il s’en sort assez bien et l’exposition qui mène ainsi Degas dans le XXème siècle est très belle.

Renoir entre bohème et bourgeoisie jusqu’au 12 août 2012, musée des beaux-arts de Bâle

L’exposition que le musée des beaux-arts de Bâle consacre à Pierre-Auguste Renoir (1841 – 1919) se concentre sur les premières années de l’activité de l’artiste de 1860 à 1876  – 1878. De dimension limitée, une cinquantaine de toiles, elle brosse un beau et passionnant portrait de l’artiste, de ses relations sociales, de son évolution stylistique et de sa spécificité. Ce sont les portraits qui scandent l’exposition et qui montrent d’un côté ses commanditaires, de l’autre ses amis peintres, mais surtout ses compagnes ou de manière générale la femme, qui occupe une place prépondérante dans les oeuvres retenues. L’approche de l’exposition est intimiste et pas du tout solennelle. Bien que la période évoquée corresponde aux années qui voient la naissance du mouvement impressionniste. On saisit les influences de Gleyre, Courbet, Manet, de l’école de Barbizon. Les portraits d’amis peintres, Bazille, Sisley et Monet. On découvre aussi les bords de Seine, les canotiers, mais par de petites toiles. On perçoit l’extrême sensualité du travail pictural de Renoir, qu’il s’agisse de portraits ou de paysages. Dans la dernière salle, d’autres évolutions dans la représentation de la femme qui vont marquer la carrière de l’artiste sont sensibles avec une Baigneuse, vers 1876 et un portrait de femme intitulé La Pensée 1876 – 1877. D’envergure modeste, l’exposition prouve que l’on peut parfaitement introduire un artiste aussi réputé et coûteux en assurances, en choisissant judicieusement quelques pièces représentatives et de grande qualité.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 2 mai 2012

Silvie Defraoui

Silvie Defraoui. Le tremblement des certitudes

Musée cantonal des beaux-arts Lausanne jusqu’au 21 mai

Silvie Defraoui Archives du futur


Musée des beaux-arts, Soleure, Silvie Defraoui, Archives du futur jusqu’au 3 août 2014. 

En sept salles, l’exposition nous montre des pratiques qui vont de l’utilisation de la lettre à celle de la photographie, document trouvé, réutilisé ou produit, pour terminer avec des images projetées fixes ou mouvantes dans l’obscurité au mur et sur le sol. L’exposition souligne différentes simultanéités: les catastrophes qui rythment le quotidien et la beauté du monde. La perception des spécificités du lieu dans lequel l’artiste intervient et le déplacement vers d’autres espaces, d’autres sites. Vingt années après le décès de son époux (Chérif Defraoui 1932 – 1994), Silvie Defraoui (1935) poursuit son activité. L’oeuvre la plus impressionnante dans cette exposition est proposée dans une série de photographies de presse agrandies, intitulée Faits et Gestes, 2014, qui évoquent des catastrophes liées à l’eau. Inondations, tsunamis sur lesquelles sont ajoutées des photos d’iris bleus magnifiques, soulignant le contraste entre la beauté du monde et les malheurs qui l’habitent. En fait, une fois que l’on a explicité cet élément, on réalise qu’il est constitutif de toutes les oeuvres. Elles sont aussi bien natures mortes, memento mori et prises de position. Silvie Defraoui associe contemplation et engagement, écoute, observation et affirmation. Elle poursuit le concept défini avec son mari comme expression artistique sous le titre Archives du futur, en le renouvelant selon les lieux et les événements. La cadre défini préalablement implique la prise en compte d’un lieu spécifique et un travail sur des images, leur perception, leur usage, présence ou disparition. Cette approche ordonnée, structurée et cohérente n’exclut nullement l’exaltation de la beauté, avec parfois des ruptures, des cassures brutales.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 28 juin 2014

Max Bill

Max Bill

Berne 24 octobre 2021

Centre Paul Klee: Max Bill Global jusqu’au 9 janvier 2022

On pourrait s’étonner de voir le centre Paul Klee consacrer une exposition à Max Bill. C’est oublier qu’il a étudié au Bauhaus sous la direction de ce dernier et produit de premiers travaux très marqués par son maître. L’exposition insiste sur les tissus de relations construits par Max Bill au cours de son existence et présente les oeuvres de nombreux artistes qui furent proches de lui. Il faut comprendre le titre comme Max Bill, artiste globalisé, (Allemagne, Brésil, Argentine en particulier) et engagé.

Le haus konstruktiv à Zurich fête son quart de siècle et présente deux expositions pour marquer l’événement: Mai Thu Perret et Die Fantastischen Vier jusqu’au 23 octobre 2011.

Par ailleurs l’institution publie pour la première fois un catalogue de sa collection qui recense actuellement plus de 700 oeuvres, estampes, multiples, peintures et sculptures.

L’exposition die Fantastischen Vier rend hommage aux quatre figures majeures de l’art concret zurichois: Max Bill (1908 – 1994) , Camille Graeser (1892 – 1980), Verena Löwensberger (1912 – 1986) et Richard Paul Lohse (1902 – 1988). Les toiles sélectionnées appartiennent à des périodes différentes et proviennent des fondations ou des fonds d’ateliers laissés par les artistes respectifs. Elles offrent une vue plutôt impressionnante de la qualité du travail de chaque artiste. Dans l’esprit des expositions réalisées au cours des dernières années ces oeuvres sont mises en relation avec des travaux d’artistes contemporains qui appartiennent à des univers très différents, mais avec lesquels on peut trouver certaines résonances pour mettre en évidence l’actualité incontestable de la peinture des artistes concrets.

Six artistes contemporains offrent un regard sur différentes approches de l’art actuel. Il s’agit de travaux à base photographique de Daniele Buetti et Shirana Shabazi, d’installations de Jonathan Monk, Saâdane Afif et Killian Rüthemann et de papiers de Bruno Jakob. Deux artistes abstraits d’une génération plus ancienne, Fritz Glarner et Hans Hinterreiter sont également évoqués. Le propos est assez complexe, avec ces sauts chronologiques constants, mais le résultat est intéressant.

Patrick Schaefer L’art en jeu 26 août 2011.

A signaler que la société Wohnbedarf fête son 80ème anniversaire et réédite les meubles de Max Bill en 2011.

Max Bill 100 Haus kontruktiv Zurich jusqu’au 22 mars 2009

A son tour le Haus konstrukiv dédié à l’art concret célèbre le centenaire de la naissance de Max Bill par une importante exposition jusqu’au 22 mars. Il est fascinant de constater que cet artiste peut susciter des expositions aussi différentes que celle proposée à Winterthour au début de l’année et celle du Haus konstruktiv. Cette dernière offre divers regards et points de vue sur l’oeuvre du créateur zurichois. Au rez-de-chaussée sont réunies six grandes toiles, alors que dans une très grande salle utilisée pour la première fois sont présentées onze sculptures mises en scène par l’artiste allemand Olaf Nicolai (cette salle ne sera visible que jusqu’au 1er février). Un étage plus haut, on découvre des travaux du début de la carrière de Max Bill réalisés de 1924 à 1931 qui précèdent sa première oeuvre concrète qu’il a lui-même datée de 1931.

Plus haut on a reconstitué la première rétrospective de Bill présentée à Sao Paolo en 1951; il la considérait comme son exposition la plus importante. Celle-ci fut montée selon les directives écrites et dessinées de Max Bill, car trop occupé par son travail à Ulm il ne pouvait faire le voyage. C’est une réalisation remarquable. Une autre salle propose précisément ces instructions qui ont été conservées. La conception d’expositions fut l’une des activités de Max Bill et c’est une excellente manière de l’évoquer. A signaler également qu’un parcours didactique basé sur des panneaux d’information est proposé dans la ville.

Patrick Schaefer L’art en jeu 6 décembre 2008

Une présentation de Cold War Modern, Londres 22 10 08 au Victoria & Albert Museum dans laquelle Bill occupe une place importante, une exposition qui permet de saisir le contexte politique de son activité.

Le site du haus konstruktiv

Kunstmuseum Winterthour et Kunstgewerbemuseum

Max Bill centième anniversaire 20 janvier – 12 mai 2008

Pour marquer le centième anniversaire de Max Bill (1908 – 1994), Winterthour ville natale de cet artiste propose deux expositions, l’une au musée des arts décoratifs et l’autre au musée des beaux-arts. Il n’en faut pas moins pour rendre compte du foisonnement créatif et de l’énergie exceptionnelle de cette personnalité. A noter d’ailleurs qu’il s’est toujours considéré comme architecte avant tout. Bien que l’architecture ne forme qu’une part limitée de ses activités. Les deux expositions reposent en grande partie sur le fond d’atelier mis à disposition par le fils de l’artiste.

L’exposition du musée des arts décoratifs documente sur une surface de 240m2 la diversité des activités de Max Bill. Graphiste, concepteur de livres, d’affiches, dessinateur d’objets quotidiens pour la cuisine, pendules, tables, chaises. Il a aussi été concepteur d’expositions et architecte. L’école des arts décoratifs d’Ulm réalisée entre 1950 et 1955 et une section de l’exposition nationale de 1964 à Lausanne sont les deux réalisations principales dans ces domaines. On sait que le théâtre deVidy est le témoignage qui demeure de cette activité à Lausanne.

Au musée des beaux-arts la présentation se concentre sur les sculptures et les peintures de l’artiste. Elle montre à la fois la constance dans ses recherches et la diversité déconcertante de ses peintures. On comprend ainsi à quel point il ne s’agit pas d’une oeuvre tournée sur le moi, sur l’expression de l’individu, mais de recherches et d’expériences toujours renouvelées avec une énergie impressionnante. La première salle présente surtout des sculptures, car elles sont révélatrices des recherches plastiques de Bill et d’une ambition d’expression publique. La fascination pour le ruban sans fin débute en 1935 et sera poursuivie jusque dans les années 1990. Le retrait dans l’atelier semble correspondre aux années de guerre et aussi au rejet que son approche suscite. Toute la démarche est basée sur des variations, des jeux avec l’espace, la géométrie et l’exploratoion méthodique de variables multiples. Une salle est consacrée aux carrés posés sur leur pointe. Les premiers reprennent Mondrian, puis l’on voit comment, au cours des décennies, différentes propositions sont développées.

Le catalogue rend compte des deux expositions les contributions de 14 auteurs permettent de cerner la diversité de la personnalité de Max Bill. Par ailleurs un recueil de textes théoriques (articles, conférences) est également publié.

Une autre exposition est proposée en Allemagne à Herford au MARTa

Max Bill: ohne Anfang ohne Ende 2 février – 30 mars 2008

A signaler également deux liens: 

la Fondation Max Bill

et le Haus Max Bill.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 20 janvier 2008

Christian Boltanski

Christian Boltanski ( 1944 – 2021) représente la France à la Biennale de Venise 2011 sous le titre Chance.
Monumenta 2010 a invité Christian Boltanski au Grand Palais à Paris du 13 janvier au 21 février 2010.
Des travaux de l’artiste sont également présentés au Musée d’art contemporain du val de Marne Macval.fr jusqu’au 23 mars 2010.

Vaduz Kunstmuseum Lichtenstein Christian Boltanski, la vie possible jusqu’au 6 septembre 2009
Le musée des beaux-arts de Vaduz consacre une importante rétrospective à Christian Boltanski (1944 – 2021). Elle présente un peu plus de 20 installations réparties dans 4 grandes salles, depuis les années 1980 jusqu’à des travaux récents réalisés pour l’exposition. L’oeuvre de Christian Boltanski tourne autour de la mémoire et surtout de l’invocation des morts en utilisant la photographie, le film, la lumière, la sculpture, le son. Il réunit ses installations sous le titre La vie possible, reprenant le titre d’un livre d’entretiens avec Catherine Grenier.
L’exposition débute avec différentes pièces de la série des Monuments qui associe la lumière d’ampoules à des photographies, puis viennent le Théâtre d’ombres et les Réserves. Les Suisses morts, 1990 au centre d’une pièce dont les murs sont entièrement couverts par les photos d’Humain, 1994. Plus loin on découvre les marcheurs de Prendre la parole, 2005, ensuite les Monuments noirs, 2009 confrontés aux plaques de zinc accrochées aux murs de Mes morts, 2002. L’exposition s’achève dans une grande salle qui associe les miroirs de l’oeuvre Les images noires, 1996, les écrans intitulés Les portants, l’ampoule Le coeur, 2005 et Entre temps, 2003.
Une exposition comme celle-ci est certainement un événement important, pourtant elle laisse un sentiment mitigé. Bien que la plupart des oeuvres soient postérieures à 1993, elle paraît très semblable, par l’impression laissée au spectateur, à l’exposition proposée au musée des beaux-arts de Lausanne en 1993. D’autre part Christian Boltanski a certainement exercé une influence sur des artistes plus jeunes, je pense par exemple à Douglas Gordon, mais ce dernier en s’inscrivant dans la tradition « gothique » anglaise introduit un humour dans ses installations qui leur donne une dimension très différente. Il y a quelque chose de paradoxal chez Boltanski, car il semble être un artiste matérialiste, non religieux tout en se consacrant à l’invocation des morts, au passage de la vie, de manière très sérieuse, c’est peut-être là sa qualité, sa marque spécifique.

Patrick Schaefer, L’art en jeu 29 juillet 2009

Stefan Banz 1961 – 2021

Apprenant avec surprise le décès de Stefan Banz, je transfers sur la nouvelle version du site un entretien de 2002 et un compte-rendu d’une exposition au centre Pasqu’art à Bienne. ils correspondent à une première partie de sa vie , avant qu’il ne vienne s’installer à Cully avec une vision plus apaisée, mais toujours passionnée du monde.

L’association Kunsthalle Marcel Duchamp organise un symposium à Cully du 7 au 9 mai 2010 à la salle Davel à Cully. « Marcel Duchamp et la cascade du Forestay »

Centre PasquArt Bienne Laugh I nearly died jusqu’au 19 mars 2006

Au centre PasquArt à Bienne Stefan Banz propose quatre installations, réalisées ou adaptées pour cette exposition. Dans Laugh I nearly died l’on voit une remorque transportant les oeuvres de l’artiste partagée en deux, le mur du fond est recouvert d’un texte en lettres rouges. Avant d’entrer le visiteur a découvert une pièce plus ancienneEros, 1998, 1999, une rose rouge recouverte d’une éprouvette ou plutôt d’un présevatif géant.

A l’étage au-dessous un groupe de peintures évoque la musique des années 1960, alors que Les sirènes de l’abîme montre une voiture renversée derrière des parois de verre, l’on entend une chanson enregistrée par l’artiste et la scène est observée par 3 poupées suspendues au mur. L’ensemble dégage une impresion de malaise, de catastrophe survenue ou de rupture et la suite des installations apparaît comme autant d’indices offerts à la perspicacité du visiteur qui a pourtant peu d’espoir de trouver la solution de l’énigme. On sait que Stefan Banz aime les romans policiers et les romans à clefs puisqu’il en écrit, tout en jouant avec la capacité d’impact visuel d’une installation il suggère la narration.

http://www.banz.tv

Stefan Banz expose ses peintures conceptuelles 1996-2003 au Museum im Bellpark à Kriens du 17 mai au 6 juin 2003.

Stefan Banz expose Tokyo Bites à la galerie Donzévansaanen à Lausanne du 12 mars au 24 avril 2004.

Stefan Banz expose au Würtembergischer Kunstverein Stuttgart du 5 juin au 4 juillet 2004

Stefan Banz a été désigné comme commissaire du pavillon suisse aux Giardini pour la Biennale de Venise 2005. Alors que c’est Pipilotti Rist qui occupera l’église San Stae. On a ainsi semble-t-il voulu donner la parole à deux courants plutôt antagonistes de l’art contemporain suisse!

Stefan Banz (1961) est un artiste lucernois qui s’exprime par la photographie et la vidéo. Il aime aussi réaliser des installations, des livres, écrire, interviewer. Il expose à l’espace La Plage à Neuchâtel, rue des Sablons 46, une installation intitulée The Island jusqu’au 22 septembre 2002.

J’ai voulu lui poser quelques questions sur son travail à cette occasion.

1. Dans cet espace d’exposition situé au sous-sol d’un bâtiment, vous proposez une île : du sable, les objets abandonnés par une dame invisible, lunettes de soleil, un maillot de bain, des chaussures. Tous ces objets sont agrandis, il y a aussi une immense poubelle. Voulez-vous compléter cette description et nous donner quelques explications sur le cheminement qui vous conduit à cette installation ? Quelle est sa relation avec une photographie ?

– Gauthier Huber m’a invité à organiser une exposition à l’Espace La Plage. En tant qu’artiste qui a des expériences dans le domaine de l’organisation d’expositions, j’ai voulu traiter plusieurs questions simultanément : Qu’est-ce qu’un curateur? Qu’est-ce qu’un artiste ? Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? Dans le domaine de l’art la relation entre l’artiste, le curateur et l’œuvre s’est fondamentalement modifiée depuis Harald Szeemann. Les hiérarchies se sont déplacées et il n’est plus possible de répondre de manière évidente à la question de savoir qui est l’auteur de ce qui a été réalisé.

Dans le passé j’ai toujours essayé d’éclairer ces différents points de vue sur la perception de l’œuvre d’art et de son auteur. En 1992 par exemple j’ai réalisé l’exposition « Der Anbau des Museums » pour laquelle j’ai, en tant que curateur, invité un philosophe (Jacques Derrida), un curateur (Harald Szeemann), un théoricien de l’art (Théo Kneubühler), et un jardinier (Wada Jossen) à réaliser une installation avec moi dans laquelle les invités devaient s’inclure comme eux-mêmes. L’artiste au sens classique du terme manquait et pourtant une œuvre d’art a été créée. Face à ce précédent cela m’intéressait de voir ce qui se passe si je me glisse dans la peau d’un curateur et si je présente de simples objets comme thème de l’exposition et que j’agis ainsi aussi bien comme un artiste que comme un curateur. A la fin on trouve une installation, une œuvre d’art. Les objets ont été agrandis quatre fois. Il y a ainsi un glissement de la réalité dans lequel le spectateur, visiteur se met involontairement dans un rapport qui le perturbe. C’est l’effet Gulliver qui suggère brusquement un autre rapport à la réalité. Nous trouvons ici dans mon exposition une situation complètement artificielle – dans une cave on trouve un espace d’exposition qui s’intitule La Plage où l’on découvre une île, où l’on trouve des objets tout simples qui ont subi un glissement par rapport à la réalité et suggèrent simultanément plusieurs histoires. Manifestement il s’agit des affaires de bain et des vêtements d’une femme abandonnés à proximité d’une poubelle. La femme de dimension gigantesque (on doit le supposer) a disparu…

2. Sur le carton d’invitation de l’exposition vous vous annoncez comme le curateur de l’exposition, quelle et la distinction entre installation artistique et artiste curateur selon vous ? 

– Si l’on regarde le problème de près il n’y a plus de véritable différence. On peut alors évidemment se demander pourquoi cette distinction existe encore malgré tout. Elle n’a de sens que par l’origine des idées, mais finalement peu importe qui fait une installation, aussi longtemps qu’il s’agit de l’installation et des questions qui lui sont liées.

3.The Island, le titre de l’installation est inspiré par le nom et l’adresse du lieu d’exposition n’y a-t-il pas aussi une allusion à l’arteplage tout proche? 

– Effectivement aussi bien sur le plan de la métaphore que concrètement. Métaphoriquement par les termes Plage et Island et concrètement parce que la poubelle agrandie est une réplique de la poubelle officielle de l’Expo. Ce qui est intéressant c’est qu’une fois agrandie cette poubelle n’est plus du tout clairement perçue comme telle.

4. Une manifestation comme Expo 02 et ses divers pavillons ne vous interpelle-t-elle pas au sujet des registres d’expression et des nuances qui font passer d’un domaine artistique à un domaine de communication appliquée ?

– Incontestablement ces questions se posent. Et il se peut bien que je sois inconsciemment influencé par le concept de l’Expo. J’ai eu à plusieurs reprises affaire avec l’Expo, bien que, à la fin, je ne sois concrètement impliqué dans aucun projet. Par exemple, il y a trois ans j’ai été pour une brève période directeur artistique de l’arteplage d’Yverdon.

5. Nous avons mentionné L’Expo.02 et peut-être pourrions-nous revenir sur la deuxième question. Je constate que je ne suis pas d’accord avec vous. Il me semble qu’il existe des registres, des niveaux d’expression différents et votre installation ici à Neuchâtel en est à mon avis un bon exemple, si on la compare à ce qu’on voit à l’Expo.02. Vous partez du quotidien et vous le modifiez, par l’agrandissement, par la modification du point de vue notamment : en faisant cela vous traitez des questions qui relèvent spécifiquement du domaine artistique. Il me semble que le registre d’expression artistique est quelque chose de différent des traces d’expression artistique que l’on croit parfois remarquer dans l’Expo.

Il me semble que « l’installation » Aua extrema à Neuchâtel offre un triste exemple de cette problématique. Là on a vraiment l’impression au premier abord de découvrir une installation artistique. En la parcourant on croit reconnaître quelques traces d’œuvres d’artistes connus. Peut-être y-a-t-il un peu de Mario Merz, un peu de Kounellis, un peu de Land art : Richard Long, Hamisch Fulton ? mais le résultat me semble pitoyable, parce que l’on n’est précisément jamais vraiment au niveau du registre artistique et alors force est de constater que cette « installation » n’a aucun sens. C’est une étape supplémentaire dans le train fantôme de l’Expo.

– Nous n’avons pas parlé de la qualité des expositions de l’Expo. J’ai seulement voulu dire que des questions similaires se posent (dans une installation) et c’est incontestablement le cas. Par ailleurs il ne fait aucun doute que certaines expositions de l’Expo sont influencées par des artistes. Mais aujourd’hui les artistes eux-mêmes sont aussi influencés par des choses commerciales ou triviales. Aujourd’hui les influences ne sont pas à sens unique, il y a une perméabilité générale. L’exposition au sujet de l’eau à Neuchâtel pourrait très bien être une adaptation directe des expositions dans lesquelles j’ai utilisé l’eau. Je pense en particulier à l’une de mes expositions qui s’appelait Dive.

Vers la version allemande

Espace La Plage:

espace La Plage

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 23 août 2002

Claudio Moser

Claudio Moser: Chien errant jusqu’au 22 août 2021

Le Centre de la photographie de Genève présente les albums de photos de Claudio Moser. Non pas des livres, mais des albums dans lesquels il fixe les travaux qu’il juge les plus intéressants chaque année. Ainsi sont présentés 37 albums qui contiennent chacun 50 tirages. Par ailleurs il présente les albums vides à venir. On découvre également une vidéo sur trois écrans de la jonction de l’Arve et du Rhône.

Le musée des beaux-arts de Soleure présente une rétrospective des travaux de Claudio Moser, Vers l’Est, oeuvres 1995 – 2020 du 2 mars au 24 mai 2021.

L’exposition occupe toutes les salles du rez du musée. Elle est conçue comme un ensemble par l’artiste qui mélange différentes périodes avec des photographies, des vidéo, un film ainsi que quelques interventions spatiales sous la forme de peintures et de sculptures en papier mâché.

Le musée des beaux-arts de Thoune présente Claudio Moser Your shirt on my chair jusqu’au 5 juillet 2009

Le Helmhaus de Zurich présente une exposition de photographie contemporaine intitulée Welt-Bilder 2 du 30 novembre 2007 au 27 janvier 2008. Dans ce cadre Claudio Moser propose la totalité de son oeuvre photographique réalisé de 1977 à 2007 présenté dans 30 albums.

Claudio Moser expose de nouveaux travaux (photos et vidéos) à la galerie Skopia à Genève jusqu’au 29 avril 2006 en complément aux entretiens antérieurs je lui ai posé quelques questions sur ces nouveaux travaux:

1. Une nouvelle exposition à la galerie Skopia à Genève propose de découvrir jusqu’au 29 avril 2006 trois aspects différents de ton travail: des photos en grand formats, des petits formats et des vidéos. Peux-tu nous parler de la relation entre ces trois types d’oeuvres?

– Il n’y a pas de relations entre ces trois types d’oeuvres. Chaque série est pour soi. Dans les grand formats c’est l’image qui compte tout ce qui se passe dans le cadre. Dans les petits formats c’est le temps, la série, le titre, « nothing to do nowhere to go« , de 2000 à 2039 chaque année un tirage pour ce titre, 40 images, la moitié de ma vie probablement. Dans les vidéos c’est le concept, marcher dans le rythme de ma respiration, j’inspire, un pas, j’expire un autre pas (walking meditation selon Thich Nhât Hanh) pendant une heure, la durée de la cassette mini DV.  

2. Il me semble que le thème de l’exposition est toujours celui du promeneur?

– Oui, ce qui m’intéresse c’est ce qui se passe dehors, la lumière, les choses, les situations. Pour trouver je dois me promener, c’est la vitesse juste pour découvrir et comprendre. L’intellect et les émotions sont pleinement actifs.

3. Les tirages photographiques sont très travaillés qu’en est-il des films?

– Dans les tirages tout est là toute suite, le cadrage est travaillé, facile à comprendre, assez vite on peut entrer dans l’espace de l’image. Dans les videos le cadrage n’est pas travaillé, je ne regarde pas à travers le viseur, je suis concentré sur les pas. Si on regarde longtemps les vidéos on entre par le rythme dans l’espace de l’image. L’effet travaillé arrive beaucoup plus tard que dans les tirages photographiques.

4. As-tu d’autres projets d’expositions?

– Non.

L’art en jeu 9 avril 2006

L‘art en jeu. Questions à Claudio Moser

Claudio Moser (1959) est un photographe dont les travaux ont été présentés dans de nombreuses expositions en Suisse et à l’étranger, récemment à la Kunsthalle de Bâle et au Musée de Schaffhouse. En 1995-1996 il a fait un séjour à New York et il vient de passer six mois à Londres. Je lui ai posé quelques questions sur son travail auxquelles il a bien voulu répondre en Français bien qu’il soit de langue allemande.

L’artiste, et plus particulièrement le photographe, est-il un passant, un promeneur?

Oui.

Quels sont tes projets ?

Etre un promeneur. Chaque jour, faire des découvertes.

Tu viens de séjourner à Londres, veux-tu décrire quelque chose qui t’a frappé?

L’architecture est assez neutre, il n’y a pas partout des signes qui te dises, que tu es à Londres. L’iconographie de la ville n’est pas très caractéristique, sauf les taxis, les vieilles cabines de téléphone, la Tate Modern. Pour moi c’était agréable, parce que je pouvais photographier même au centre ville. A Rome, à Paris, à New York c’était presque impossible. J’ai dû aller à la périphérie des villes. Pour moi il est important, que le spectateur de mes photos ne puisse pas les localiser géographiquement. Je ne veux pas provoquer des souvenirs touristiques, je cherche quelque chose de plus abstrait, de plus vide.

Un peu de technique. Tu as découvert l’héliogravure, assez récemment je crois, ou du moins tu l’emploies de plus en plus. Est-ce une réaction à certains développements techniques comme la photo numérique?

Non. J’ai utilisé trois fois l’héliogravure, en 1995, en 1999 et en 2000. Trois fois la technique photographique ne suffisait pas, parce que l’information est à la surface. Chaque fois j’ai cherché le mélange entre information et support. Je voulais, que l’image pénètre dans le papier, cela a quelque chose à voir avec le sentiment que j’avais quand j’ai pris la photo.

Quelle place donnes-tu au noir-blanc, respectivement à la couleur?

Quand ce sont les structures et la lumière qui me frappent, je prends les photo en n.-b.

Quand ce sont les couleurs, les structures et la lumière qui me frappent, je prends les photos en couleur.

Et quand j’ai envie d’une certaine tristesse ou quand je vois la tristesse, je prends plutôt le n.-b.

Et quand j’ai envie de la peinture ou quand je vois la peinture, je prends plutôt la couleur.

Voudrais-tu prendre position par rapport aux verbes qui suivent, que l’on utilise souvent lorsque l’on décrit le travail d’un photographe : documenter, non. archiver, non. raconter, non. exprimer, peut-être, un peu, je ne sais pas.

Tu photographies des paysages qui peuvent être ouverts ou fermés: un mur, une grille, les feuilles d’un arbre. Comment se développe le passage de la perception à la réalisation. 

C’est l’objet ou la lumière ou la lumière sur l’objet qui me frappe, je fais le cadrage sans la caméra, et quand j’ai trouvé la place juste je prends la photo, mais cela doit aller vite, et après le click je continue tout de suite à me promener, je veux rester dans le mouvement, une certaine forme de méditation.

Est-ce l’expression délibérée d’un état d’esprit?

Je ne comprends pas très bien, peut-être c’est mon français qui ne comprend pas, je comprends chaque mot, mais je ne comprends pas la question.

J’essaie quand même. Dans un certain état d’esprit je vois des choses qui correspondent avec mon état d’esprit, alors c’est oui?

—-

Suite de l’entretien en mars 2002 à l’occasion d’une exposition qui sera présentée au Fotomuseum de Winterthour du 6 avril au 2 juin 2002.

Dans la première partie de cet entretien nous avons parlé de ton séjour à Londres et des aspects essentiels de ta démarche, des éléments qui motivent tes choix techniques et les motifs abordés. Nous reprenons notre conversation écrite à l’occasion d’une exposition que tu présenteras sous peu au Fotomuseum de Winterthour. 

1. Peux-tu nous décrire les oeuvres ou les aspects principaux de ton travail que tu as choisi de présenter?

A Winterthour je vais présenter les espaces urbains, les forêts et les paysages. 25 grands formats (151 x 229cm). Pour moi c’est comme la bande d’un film qui se déroule dans les quatre salles du Fotomuseum. Le spectateur peut se promener d’un thème à l’autre. Il peut construire son propre film.

2. Quelle place prennent les expositions dans ton travail? Est-ce que tu réalises des oeuvres pour une exposition précise?

Pour moi un travail est terminé, quand il est exposé, quand il n’est plus dans mon atelier: ça donne une distance qui est importante pour moi. C’est l’espace de l’exposition qui me donne un sentiment, qui détermine mon choix. Je construis une composition pour le lieu. Pour Winterthour j’ai fait 12 nouveaux travaux et 13 travaux sont déjà existants (1999-2001).


Le musée de la photographie de Winterthour présente l’ exposition Walk On de Claudio Moser du 6 avril au 2 juin 2002.

Vous trouverez un cv et des exemples du travail de Claudio Moser sur les sites suivants:

http://www.palazzo.ch/Kunsthalle/archiv/99_1/kuenstler/moser.html

Patrick Schaefer, L’art en jeu, le 25 septembre 2001 et le 12 mars 2002.

Arts et cinéma

Arts et cinéma 4 septembre – 3 janvier

Fondation de l’Hermitage

L’exposition réalisée avec Dominique Païni et la cinémathèque française propose une passionnante histoire du cinéma « non narratif » plastique de l’époque impressionniste à la nouvelle vague. Elle montre la richesse des relations et des métissages entre peinture, dessin et cinéma. Sur un canevas général formé de courts extraits de très nombreux films viennent se greffer des oeuvres d’art souvent sélectionnées dans les collections suisses. Le parcours est vaste et varié rencontrant tous les principaux mouvements artistiques, l’impressionnisme, le cubisme, l’expressionnisme, le surréalisme, le constructivisme russe et enfin la nouvelle vague et plus particulièrement Jean-Luc Godard.

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Klimt – Vienne 1900

Cette page parle des expositions Klimt -Hoffmann; Vienne 1900; La magie des images; Ornement et abstraction.

Lausanne le 12 juin 2020

Le musée des beaux-arts de Lausanne propose quatre expositions dans ses nouveaux locaux. A fleur de peau, Vienne 1900 de Klimt à Schiele et Kokoschka  jusqu’au 23 août. En cinq sections, l’exposition entre dans la manière dont le corps a été traité par les artistes de la Sécession viennoise avec des affiches, des dessins et des peintures, curieusement la totalité de la grande salle du haut est consacrée au mobilier produit par les Wiener Werkstätte.


Vienne galerie du Belvedere

Gustav Klimt – Josef Hoffmann, pionniers de la modernité jusqu’au 4 mars 2012.

La galerie du Belvédère met en contexte les tableaux de Klimt en étudiant les relations entre le peintre et l’architecte dans plusieurs villas et sites d’expositions: la Sécession bien sûr avec la frise Beethoven et l’exposition qui accompagna cette réalisation, le Palais Stocklet à Bruxelles et différentes villas viennoises, une tentative difficile, mais passionnante. Les circonstances des commandes sont étudiées et les relations étroites entre le peintre et le sculpteur, mises en évidence. Des maquettes et des reconstitutions permettent de voir certains tableaux dans leur contexte original, leur encadrement conçu par Hoffmann, ce qui les met bien en valeur.


Fondation Beyeler Vienne 1900 Klimt, Schiele et leur temps 26 septembre – 16 janvier 2011 prolongée jusqu’au 6 février

Alors qu’une part importante de la collection Beyeler occupe les cimaises du musée Leopold à Vienne jusqu’au 17 janvier, la Fondation présente un panorama de l’art à Vienne vers 1900 avec près de 300 oeuvres et objets d’art. Continuer la lecture

Markus Raetz 

Markus Raetz 1941 – 2020

Berne 8 septembre 2023

Markus Raetz oui non jusqu’au 14 janvier 2024.

Première exposition des sculptures de l’artiste après son décès la présentation du musée de Berne occupe les salles de l’ancien bâtiment, au rez-de-chaussée sont réunies les oeuvres qui demandent au spectateur de bouger pour découvrir des images, des anamorphoses. Au premier étage ce sont plutôt les oeuvres en mouvement avec une audacieuse tentative de reconstituer l’atmosphère de l’atelier de l’artiste où un fil de fer suspendu devient figure, l’évocation de l’éphémère, des nuages qui passent, de la lumière qui évolue, la poésie au quotidien. Le catalogue de l’exposition présente ces photos d’atelier. Par ailleurs cette exposition coïncide avec la publication du catalogue raisonné des sculptures.

Markus Raetz, le reflet des mots jusqu’au 10 juillet 2022

La Fondation Michalski à Montricher, au pied du Jura, près de Morges, présente les travaux sur les mots et les anamorphoses auxquels l’artiste a réfléchi tout au long de sa carrière. Sous la forme de dessins, d’estampes et, surtout à la fin de sa carrière, de sculptures. On découvre ainsi la permanence de réflexions sur plusieurs décennies avant la concrétisation d’un projet dans l’espace.

Markus Raetz gravures et sculptures

A l’occasion d’une nouvelle édition mise à jour du catalogue des estampes de Markus Raetz (1941 – 2020), le musée des beaux-arts de Berne, puis le musée Jenisch à Vevey annoncent une exposition des gravures et sculptures de Markus Raetz en 2014.

Au musée de Berne cet ensemble de gravures de l’artiste, complété par des sculptures et quelques carnets de croquis occupe tout le sous-sol jusqu’au 18 mai 2014.

Le catalogue raisonné recense plus de 350 estampes, une sélection impressionnante couvrant les différentes périodes créatrices de l’artiste est proposée. On découvre comment chez Raetz, la recherche artistique, ici en l’occurence le travail avec les moyens de reproduction, est au service d’une réflexion plus large sur la représentation, le mouvement, le regard et l’oeil. Markus Raetz incarne à mes yeux toute la différence qui existe entre un créateur obsessionnel qui fait un peu toujours la même chose et un créateur qui se pose toujours les mêmes questions, mais les traite de manière complètement différente. Il aborde les questions fondamentales de la représentation de la figure, du paysage, de la lumière et du mouvement, du point de vue, à travers des techniques diverses et avec humour.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 31 janvier 2014

Bâle, musée des beaux-arts, Markus Raetz. dessins 20 octobre 2012 – 17 février 2013.

Sculpteur, graveur et dessinateur, passionné par les illusions de la perspective et la représentation du mouvement. Markus Raetz note constamment ses idées dans des carnets, on recense plus de 30’000 dessins à ce jour. C’est cette intensité du travail créateur que l’exposition tente de montrer en se concentrant sur des aspects moins vus dans les expositions antérieures consacrées à l’artiste. Une large place est en effet consacrée au paysage dans son travail et au ruban de Moebius. L’exposition met en relation des travaux anciens et actuels. La première salle est consacrée à une sculpture d’après Man Ray de 2004 – 2005 qui implique une mise en rotation de deux cylindres confrontés. Plus loin on retrouve des études pour MIMI avec un modèle en allumettes et des scènes de couples entre 1976 et 1989. On voit comment l’artiste se positionne par rapport à des mouvements antérieurs de l’histoire de l’art non seulement Duchamp et le surréalisme, mais aussi le divisionnisme ou l’art nouveau et le japonisme. On trouve Monika et les autoportraits de l’artiste avant de découvrir les carnets d’esquisses dans des vitrines. Un dessin animé de 1971 formé de 1’525 dessins est encore présenté. Le travail avec les polaroids et les anamorphoses est évoqué dans les salles du rez-de-chaussée. La fragilité et l’éphémère avec les dessins dans le sable et les compositions formées de feuilles d’eucalyptus. Une salle est en grande partie consacrée à l’évocation d’un projet éditorial de 1980 Impressions d’Afrique de Raymond Roussel et l’exposition s’achève avec les travaux sur les lettres et la double lecture comme YES – NO.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 17 décembre 2012

La Bibliothèque nationale de France consacre une exposition à l’oeuvre gravé de Markus Raetz: Markus Raetz estampes / sculptures 8 novembre 2011 – 12 février 2012.

Le Mamco propose une nouvelle série de monographies associées à l’accrochage habituel de certaines salles Cosima von Bonin, Nina Childress, Mai-Thu Perret (Prix Manor) et Markus Raetz jusqu’au 18 septembre 2011. Le dernier étage est entièrement consacré aux sculptures de Markus Raetz avec une présentation qui associe des oeuvres depuis 1990 à des développements récents. On retrouve les anamorphoses de têtes, d’objets, les jeux avec les mots oui et non, Alice, par exemple. La mise en mouvement par de petits moteurs de figures découpées. La dernière salle est consacrée à des mobiles qui évoquent la figure humaine ou des formes géométriques. (prolongée jusqu’au 2 octobre 2011)

Markus Raetz figure dans l’exposition des galeries nationales du Grand Palais: Une image peut en cacher une autre: Archimboldo, Magritte, Dali, Raetz entre autres (commissaire Jean Hubert Martin) 8 avril – 6 juillet 2009. La dernière salle de l’exposition est entièrement consacrée à ses sculptures qui jouent sur l’anamorphose.

Présentation de l’anamorphose oui – non à Genève: http://www.fondationbarbour.ch/culture_projetsencours_Raetz_video.php

Un film de 75 ‘ d’Iwan Schumacher consacré à Markus Raetz sort en septembre 2007

Carré d’art à Nîmes propose 196 oeuvres de Markus Raetz jusqu’au 7 mai 2006

Aarau, Kunsthaus

Markus Raetz Nothing is lighter than light jusqu’au 28 août 2005.

Cette exposition reprend l’exposition du centre européen de la photographie présentée à Paris en 2002, avec quelques compléments et une nouvelle sculpture. Elle met en évidence l’importance des procédés photographiques, qu’il s’agisse d’héliogravures ou de polaroïds, dans l’oeuvre d’un artiste qui n’est pas photographe.

Markus Raetz « Nothing is lighter than light » Maison européenne de la photographie du 13 décembre 2002 au 9 mars 2003

Pour Markus Raetz les expositions sont une grande installation qui lui permet de mettre en évidence divers aspects de son travail en confrontant des périodes et des techniques différentes. Il est ainsi passionnant de découvrir d’une exposition à l’autre quel regard, quel aspect de son oeuvre il propose de souligner. En investissant un lieu dédié à la photographie, il fait découvrir l’alchimie de son travail, car pour lui la photographie tout en lui offrant l’occasion de poser les problèmes fondamentaux de la représentation est aussi un instrument de travail essentiel avec lequel fixer l’éphémère et développer des idées, en s’appuyant sur les étapes antérieures enregistrées par un polaroïd. C’est du moins ce qui apparaît dans cette exposition.

Elle s’étend sur trois étages. Les deux salles principales sont au deuxième étage. Dans un ordre partiellement chronologique l’artiste présente, par le dessin, la photographie, la sculpture certains thèmes récurrents. On découvre ainsi le rapport au portrait avec l’évocation de figures célèbres, des icônes, comme Elvis ou Marilyn qui aboutit finalement à un travail sur l’écrivain Robert Walser. Le portrait, mais aussi l’évocation du corps de la femme sont montrés ici sous différentes formes. La photographie, et au sens plus large, l’image comme reflet et comme construction, reproduction, projection sont au coeur des recherches de Markus Raetz.

Une œuvre emblématique que l’on retrouve dans ses expositions est Zeemannsblik, 1987, il s’agit d’une plaque de zinc ondulée pour marquer une ligne d’horizon, non peinte, qui selon la lumière, la distance renvoie des effets de paysages très différents; placée à l’extrémité d’un long corridor elle fonctionne très bien ici. Différentes variations sur ce thème sont encore présentées qui permettent d’associer paysages, horizon et profil. Le premier étage est consacré aux relations entre l’image mobile, immobile, après la Roue de Hecht, des photos de visages sur une roue qui tourne, on découvre un dessin animé Eben, 1971 formé de 1525 dessins. Une autre œuvre-clef Drehungen, 1982, 16 photographies noir et blanc qui suggèrent le mouvement d’une tête, est présentée dans un espace spécialement construit pour ce travail. Elle est précédée par une série de figures modelées en terre et fixées par un polaroïd intitulée Rampeurs, 1981. Il faut encore signaler plusieurs travaux sur de petits écrans, notamment Daumkino. Enfin au sous-sol Kopflose Mühle, 2002 une réalisation nouvelle, consacrée au vide, au plein, au profil, avec des silhouettes de visages taillées dans des plaques de métal en mouvement est présentée.

En exposant à la maison européenne de la photographie, Markus Raetz était amené à mettre en évidence le rôle de cette technique dans son travail. On voit ainsi qu’il utilise les polaroïds comme documents qui permettent de fixer un moment d’une recherche. Ils permettent aussi d’élaborer les séquences de son travail. Par ailleurs l’exposition-installation permet une réflexion très dense sur la représentation, la perception du spectateur, les méthodes de construction de l’image, enregistrement, réfléchissement, projection. Il faut encore ajouter la relation au temps, éphémère, passager, fixé, immobile, en mouvement.

Markus Raetz est présenté à Paris à la Maison européenne de la photographie jusqu’au 9 mars 2003.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 26 février 2003

Centre Pasquart Markus Raetz jusqu’au 2 septembre 2001

Rétrospective et mises en perspective de Markus Raetz

Pour commencer quelques mots-clefs qui permettent de caractériser les œuvres et l’option de travail de Markus Raetz: Observer/ construire/ écouter/ léger/ éphémère/ dessin/ trait/ ligne/ spirale/ perception/ interprétation/ sens/ signification/ idée/ réalisation/ humour/ jeu/ mouvement/ anamorphose/ espace.

Depuis la fin des années 1960 Markus Raetz est une figure importante de l’art suisse. Il a effectué des séjours à l’étranger et son travail a été montré à Amsterdam, New York, Londres et Valence notamment. Il associe la mise en valeur du dessin comme instrument de recherche et de perception avec des travaux qui relèvent de l’art conceptuel et cinétique.

Les nouveaux espaces du CentrePasquArt à Bienne ont des caractéristiques bien distinctes. Au premier étage, une enfilade de salles aboutit à une pièce rectangulaire, étroite et très allongée. C’est dans cette salle que Markus Raetz a placé ses travaux les plus récents dédiés au mouvement réel.

Deux plaques électriques chauffantes fonctionnent. Au-dessus, bien plus haut, on découvre divers éléments métalliques disposés en spirale dans lesquels on peut percevoir un visage. Ils sont mis en mouvement par la chaleur. Le long d’un mur, à quelques centimètres de distance, un nombre considérable de figures, formées de plumes, de fils de fer, d’éléments en plastique, dansent ou se meuvent plus ou moins vite. L’artiste, créant une foule de personnages intrigants, a rassemblé dans cette frise un résumé de ses préoccupations sur la ligne dans l’espace et le mouvement, car ce dernier qu’il soit réel ou virtuel le passionne.

Markus Raetz met en perspective, en rétrospective des travaux récents ou très anciens dans cette exposition du CentrePasquArt. Dessins, aquarelles, jeux de mots sont présentés aux cimaises et dans des vitrines. Ils retracent le cheminement d’une réflexion plastique qui poursuit depuis 40 ans les mêmes questions en renouvelant leur formulation.

Au second étage, une grande salle presque carrée l’a conduit à rassembler les diverses sculptures éditées en bronze qu’il a développées en créant des anamorphoses. Mickey Mouse, la pipe de Magritte, le lièvre et le chapeau de Beuys, en particulier.

L’œuvre de Raetz est discrète, poétique, éphémère parfois; elle varie selon l’instant. Les mots désignent, expriment, affirment, chez Raetz comme chez Magritteou chez Edward Ruscha, ils prennent possession de l’espace réel, créé par l’artiste.

Pour fixer l’instable, le passager, l’éphémère des photographies de Jennifer Gough-Cooper accompagnent l’exposition (The domain of M. R. as seen by Jennifer Gough-Cooper, a photographic essay).

On retrouve ces photographies dans un coffret qui accompagne l’exposition et comprend en plus la reproduction de 80 dessins, les photographies de 26 sculptures et un texte de Andreas Meier, « Ah-Oh, les mots métamorphosés et les travaux linguistiques ».

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 27 juin 2001.

Philippe Fretz

Genève 19 novembre 2019

Les Halles de l’île à Genève accueillent Divine Chromatie de Philippe Fretz jusqu’au 7 décembre 2019. Un vaste projet pictural accompagné d’un ouvrage éponyme autour de la Divine comédie de Dante. Le projet entamé il y a 5 ans aboutit à une peinture de 3,60  m. de haut sur 11 mètres de large composée de 33 panneaux qui nous mènent de l’Enfer au Purgatoire et au Paradis. Le livre reproduit les toiles et il est accompagné d’un dépliant qui détaille les étapes de cette pérégrination qui associe les références à la peinture florentine du 15e siècle et des bâtiments de la Genève actuelle.

 Le site de l’artiste qui présente ses travaux: http://philippefretz.ch/


Philippe Fretz a développé le projet éditorial In Medias Res depuis 2013. Continuer la lecture