Matthias Schmied : « Critical Mass of Silence », musée d’art de Pully jusqu’au 15 mars 2015.
Après Sophie Bouvier Ausländer qui avait occupé tout l’espace du musée avec des papiers ciselés, découpés, accrochés, suspendus. Le musée de Pully présente un autre artiste qui travaille le papier en découpage, en guirlandes ou en dentelles, on retrouve un accrochage très fragile qui recourt à d’innombrables épingles, mais dans un esprit très différent.
Matthias Schmied est né en 1976 à Berne, il vit à Paris. Dans cette présentation, intitulée « Critical Mass of Silence », il associe l’écriture et l’image des magazines ou des bandes dessinées pour les transformer en collages-découpages. Il renvoie à la culture populaire aux pin ups, comics et autres superman, spiderman. La démarche de Matthias Schmied est iconoclaste, destructrice et joue avec une série d’interdits, puisqu’il découpe les pages imprimées et ne laisse parfois subsister que quelques lignes de papier avec des traces de couleur. Elle est aussi constructive, virtuose, patiente, décorative et artisanale, car la réalisation de ces travaux suppose une maîtrise étonnante des instruments de découpe. On ressent une forme de jubilation dans cette confrontation entre destruction et construction extrêmement fragile. Qui dit découpe, dit aussi chablons, pochoirs; l’artiste présente quelques grandes plaques murales découpées. Il a réalisé une inscription à l’aérosol sur un long mur avec l’une de ces plaques. On rejoint alors les pratiques du graffiti, du street art; il crée un pont entre ces pratiques et l’art muséal.
L’une de réalisations caractéristiques de l’artiste est la guirlande de lettres de mots colorés qui ont un côté festif. Les divers découpages d’inscriptions évoquent autant les cartes de vœux un peu kitsch que les réalisations d’artistes contemporains très connus qui pratiquent les inscriptions au néon comme Bruce Nauman ou Jenny Holzer par exemple.