Maria Lassnig

Bâle 14 juin 2018

Musée des beaux-arts Maria Lassnig, Dialogues 12 mai – 26 août 2018

Le musée des beaux-arts de Bâle propose une rétrospective des travaux sur papier de Maria Lassnig.

Maria Lassnig a placé son propre corps et son visage au centre de ses recherches artistiques. L’exposition permet de suivre cette recherche d’une force incroyable au cours des voyages de l’artiste autrichienne qui l’ont menée à Paris, aux Etats-Unis avant de revenir à Vienne où elle a enseigné. Un volet de l’exposition est consacré aux films réalisés par Maria Lassnig.


Maria Lassnig reçoit le Lion d’or à Venise en 2013. Elle est décédée en 2014.

A l’occasion de ses 90 ans Maria Lassnig fait l’objet de deux expositions qui seront présentées à Vienne MUMOK 13 février – 17 mai 2009 et à Cologne au Museum Ludwig 14 mars – 14 juin 2009.


Maria Lassnig, verschiedene Arten zu sein (différentes manières d’être)

Kunsthaus Zurich jusqu’au 29 février 2004

Maria Lassnig développe un travail de peinture passionnant. On pense à l’école de Londres: Francis Bacon, Frank Auerbach, Paula Rego peut-être et à Kokoschka bien sûr puisqu’elle est autrichienne. Bien qu’elle soit très connue des milieux spécialisés, la notoriété de Maria Lassnig est encore limitée auprès du grand public, malgré plusieurs expositions itinérantes présentant soit ses travaux sur papier, soit ses peintures. Née en 1919, elle vit à Vienne où elle a enseigné la peinture. L’exposition du Kunsthaus occupe l’espace du rez-de-chaussée de cette institution, souvent réservé aux jeunes artistes. Elle est organisée parce que l’artiste a obtenu le prix Roswitha Haftmann en 2002.

Cet accrochage accompagné d’un catalogue se concentre sur un seul thème l’autoportrait, tel qu’il a été traité par l’artiste au cours de 10 dernières années. Ainsi la retrouve-t-on 27 fois dans des situations, des positions très diverses. La technique picturale de Maria Lassnig est expressionniste, mais ses peintures reposent sur un dessin très solide, elle est d’ailleurs une aquarelliste et dessinatrice hors pair. Par ailleurs cette expressivité n’est pas tragique, il s’agit d’un langage pictural qui est plein d’humour, de distance et se met au service de l’exploration systématique d’un thème, d’une idée. Elle se maltraite, se déguise on la voit avec une poële sur la tête, déguisée en E.T. Dans une grande partie des toiles exposées elle se présente en relation avec un animal : lièvre, crapaud, âne, canard, singe, furet, cochon d’inde. Un enfant aussi lorsqu’elle retrouve soudain le thème de la Maternité ou alors celui du Bon Berger elle se montre un âne sur les épaules, au lieu de l’agneau traditionnel. On perçoit une verve déchaînée dans ses peintures. Une absence de complaisance qui est totalement au service de la peinture comme acte, comme matière, comme rapports de couleurs qui s’avèrent particulièrement acides chez elle, en accord avec son goût de l’ironie. Cette présentation limitée révèle la maîtrise totale des moyens picturaux et des possibilités techniques de ce mode d’expression.

Pour la curiosité, mais je n’ai pas essayé de la charger, je signale qu’il existe une thèse (« Dissertation ») en ligne en allemand de 2002, sur les autoportraits de Maria Lassnig.

Patrick Schaefer, 15 décembre 2003