Rencontres d’Arles 2019. 50 ans d’affiches
Arles 2019 50 ans, 50 expos du 1er juillet au 22 septembre
Un passage rapide, trop rapide, le samedi 21 septembre pour découvrir la totalité du déploiement d’expositions proposé à Arle, à l’occasion de ce cinquantième anniversaire.
Une quantité de lieux ont été investis. On constate un partage entre des expositions historiques et d’autres tournées vers la production actuelle, regroupée autour de thèmes. La visite commence par le cloître Sant- Trophime, le palais de l’Archevêché, l’église Sainte-Anne, l’église des Trinitaires qui retrace l’histoire du festival, l’espace van Gogh avec une superbe présentation des travaux de Helen Levitt. A quelques pas de l’église Sant-Trophime, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz présente un grand nombre d’expositions.
Ensuite je me rends aux ateliers de la mécanique pour voir l’évolution des diverses constructions. Dans le bâtiment des Forges est présentée une vaste exposition sur le relations entre la photo et la nature aujourd’hui: Sur terre. Image, technologies & monde naturel. Au retour vers la gare je constate qu’un véritable parcours qui suit les remparts a été développé dans des bâtiments plus ou moins abandonnés: la Croisière qui abrite un grand nombre de présentations auxquelles je renonce, pressé par le temps et un peu saturé et la Maison des peintres où l’on découvre Home sweet Home, 1970 – 2018, la maison britannique, une histoire politique. Une belle exposition thématique.
Rencontres d’Arles 7 juillet – 21 septembre 2014
Les rencontres photographiques d’Arles se déploient dans 18 sites jusqu’au 21 septembre. Elles proposent des expositions monographiques, mais aussi plusieurs collections privées dont les oeuvres sont sélectionnées autour du thème de la typologie.
On relèvera les photos de groupes et de foules de la collection W. H. Hunt à l’Archevéché et la très remarquable collection Walther à l’Espace van Gogh. Pour les monographiques, on mentionnera les portraits de David Bailey à l’élise Saint-Anne, les collages de Vic Muniz à l’église des Trinitaires ou encore Chema Madoz au Magasin électrique sur le parc des ateliers ou encore un hommage à Lucien Clergue pour ses 80 ans (décédé novembre 2014). Sur ce site, on retrouve aussi les expositions habituelles, présentant plusieurs sélections de jury. On remarque aussi que le chantier de la tour de 52 mètres conçue par Frank Gehry a débuté.
Rencontres d’Arles 1er juillet – 22 septembre 2013
(Certaines expos ferment le 25 août). L’édition 2013 des Rencontres d’Arles prend une ampleur incroyable avec un grand nombre de présentations considérables de photographes qui chacune forme une exposition complète. Le thème général est l’actualité du noir et blanc. Il est impossible de tout voir en un jour. La plus belle est certainement celle du photographe chilien Sergio Larrain à l’église Sainte-Anne. Photographe de l’agence Magnum, il fit une carrière de reporter dans les années 1950 – 1960, avant de se retirer pour se consacrer au yoga et à la peinture. On peut dire que dans l’ensemble les figures présentées sont des noms connus avec de véritables rétrospectives, ce qui va au détriment d’une certaine découverte. Bien que l’on ne connaisse pas tout évidemment. En ville citons Alfredo Jaar, une exposition qui correspond à peu près à celle vue à Lausanne en 2007, me semble-t-il et Hiroshi Sugimoto avec un ensemble de très belles pièces. Aux ateliers, Il y a la grande exposition Wolfgang Tillmans, montrée à la Kunsthalle de Zurich l’année passée, mais aussi un photographe noir américain Gordon Parks ou encore les paysages industriels de John Davies et les étranges compositions du Finlandais Arno Rafael Minkkinen. L’univers intrigant d’objets de Jean-Michel Fauquet, pour rester dans le fantastique la projection de prises de vues de la planète Mars. Et puis j’ai été touché de découvrir un aspect inattendu de Dina Vierny, modèle de Maillol avec les photos de Pierre Jamet consacrées au mouvement des auberges de jeunesses où l’on découvre soudain dans tous ces clichés un petit Maillol vivant!
Patrick Schaefer, l’art en jeu 26 juillet 2013
Rencontres d’Arles 3 juillet au 19 septembre 2010
Attention certaines expositions s’achèvent avant le 19 septembre.
Plusieurs fils conducteurs sont proposés cette année sous la forme de promenades aux Rencontres d’Arles à travers les 24 lieux recensé dans le dépliant de présentation: promenade argentique à ne pas confondre avec la promenade argentine, promenade rock, promenade avec les amis de la Fondation Luma, promenade des passages de témoins et hors promenades!
Commençons par la grande exposition I Am A Cliché, échos de l’esthétique Punk qui domine, elle s’inscrit dans la promenade rock et mérite à elle seule une visite avec en particulier la série des portraits de Patti Smith par Mapplethorpe. Cette dernière propose aussi à l’église des Trinitaires des portraits de Mick Jagger. La Fondation Luma présente quinze artistes – photographes contemporains sélectionnés par des directeurs d’institutions artistiques et des artistes. Elle offre également un prix important qui est allé au duo helvétique Fischli & Weiss.
A signaler également le numéro 19 Shoot! la photo existentielle, une exposition décapante qui évoque une pratique oubliée des champs de foire où l’on pouvait se faire tirer le portrait. J’ai aussi apprécié les photos d’Iran de Paolo Woods basée sur des témoignages lancés sur le net.
Si vous allez à Arles ne manquez pas de visiter le musée Réattu qui présente un nouvel accrochage de ses collections et une exposition du photographe Pierre Jahan.
Rencontres d’Arles 2009 7 juillet – 13 septembre 2009
40 ans de renontres 40 ans de ruptures le site des rencontres annonce 60 expositions avec Nan Goldin comme invitée spéciale, elle présente sa collection de photographies et ses invités aux ateliers mécaniques.
Rencontres d’Arles 2008 Christian Lacroix et ses invités.
Les rencontres d’Arles ont invité le couturier Christian Lacroix comme commissaire cette année jusqu’au 14 septembre (Attention certains lieux ferment plus tôt). Ce dernier a saisi l’occasion pour dresser un inventaire de ses sources d’inspiration et de ses relations amicales avec des photographes, il établit aussi une sorte d’encyclopédie photographique de la mode. L’ensemble est assez impressionnant par un étrange mélange d’énergie, de savoir encyclopédique et de narcissisme, mais doit avant tout intéresser les personnes passionnées par la mode. L’étape la plus réussie est peut-être l’exposition au musée Réattu dans laquelle les créations du couturier sont mises en relation avec les collections du musée.
Rencontres d’Arles 2006
Expositions du 4 juillet au 27 août ou au 17 septembre: Raymond Depardon et ses invités.
Comme c’est devenu la tradition les expositions des Rencontres d’Arles sont paratagées entre divers lieux historiques dans le périmètre de la ville et les anciens ateliers SNCF (si vous disposez de peu de temps allez-y en premier). Ceux-ci offrent des espaces immenses qui permettent des présentations conséquentes. Cette année, le photographe et cinéaste Raymond Depardon nous fait découvrir le vaste champ de ses relations, amitiés et admirations, un regard historique et prospectif sur la photographie du plus grand intérêt. Aux ateliers SNCF il y a quatre espaces, les deux premiers présentent des concours organisés par les Rencontres d’Arles: dans le premier 400 livres de photographies parus au cours de l’année écoulée et des dossiers présentés pendant les Rencontres. Puis viennent des propositions faites par cinq jurés qui offrent un regard très varié sur la photographie contemporaine. Les troisièmes et quatrièmes espaces sont consacrés aux compagnons de route et aux choix de Raymond Depardon (1942) sur le thème des photographes du politique et de la société. Un ensemble très intéressant en raison de la diversité des registres et des générations présentés. Daniel Angeli, photographe des politiciens français et de la presse people. Gilles Caron disparu au Cambodge en 1970 dont on voit des photos de guerre confrontées à celles de De Don Mc Cullin; de ce dernier encore des photos d’Afrique, de David Burnett celles consacrées au coup d’état au Chili en 1973. Au contemporain, Olivier Jobard raconte le parcours d’un émigrant africain, alors que Gilles Leimdorfer suit la Nationale 7. A relever qu’une partie des noms mentionnés dans le programme ne sont pas exposés, mais sont intégrés dans des projections de diapositives. En ville j’ai surtout retenu la rétrospective de David Goldblatt sur l’Afrique du Sud à l’église Saint Anne et la présentation de la photographie américaine dans le collections françaises à l’espace van Gogh, un choix de Depardon accompagné de ses commentaires sous la forme d’un hommage dans lequel il explique ce que ces photographes lui ont apporté.
Le site des Rencontres présente tous les photographes exposés.
Il faut encore signaler que la Fondation Van Gogh propose sous le thème Minotaures et taureaux jusqu’au 2 octobre des estampes de Goya, Doré, des travaux de Picasso et une collection iconographique sur le thème de la corrida.
L’art en jeu Patrick Schaefer 1er août 2006
Rencontres d’Arles 2005
Les Rencontres d’Arles 2005 ont lieu du 5 juillet au 18 septembre 2005 (attention dates variables selon les expositions).
L’ensemble des expositions présentées à Arles cette année peut être divisé en deux sections. D’une part celles que l’on découvre dans les quatre espaces des anciens ateliers SNCF qui proposent des regards et des approches distinctes sur divers aspects d’une actualité brûlante et qui présentent les nominés pour l’attribution de cinq prix. Par ailleurs une exposition thématique intitulée Un monde sous tension propose divers regards sur la situation internationale actuelle. Geert van Kesteren avec Why Mister, Why?, bien que journaliste « incorporé » en Irak ramène un réquisitoire terrible, la chronique d’un désastre. Avec Off Broadway quatre journalistes confrontent leurs images de guerre, alors que Christien Meindertsma avec Checked Baggage dresse l’inventaire des 3’264 objets pris aux 600’000 passagers de l’aéroport d’Amsterdam en 7 jours. Alors que Jacqueline Hassink sous le titre The Queen Bees of the Arab World, montre les salons privés et les salles de réunion publiques de femmes d’affaires arabes. Parmi les prix distribués, l’un salue un livre paru entre le 1er juin 2004 et le 31 mai, les 300 participants sont exposés, à noter que le prix est revenu à des Suisses Jules Spinatsch pour Temporary Discomfort (qui montre les mesures de sécurité prises lors de rencontres internationales comme le Forum de Davos) édité par Lars Müller.
D’autre part celles qui sont présentées dans les nombreux sites de la ville et qui ont un caractère plus monographique. Citons quelques exemples comme le récit en noir et blanc de Sarah Moon autour de contes, notamment La petite fille aux allumettes d’Andersen . Le cloître Saint- Trophime est un lieu très approprié pour recevoir le faux reportage de Joan Fontcuberta sur les prétendus miracles réalisés par des moines en Carélie, Miracles & Co.. On trouve encore les interrogations de Barry Frydlender sur le photojournalisme avec de grandes photos numériques construites à la Jeff Wall qui mettent en cause la photo comme image d’un seul instant. Il faut signaler à l’espace Van Gogh la collection de W. M. Hunt sur le thème paradoxal de l’absence du regard, No eyes, qui couvre toute l’histoire de la photographie. Un effort a été fait pour établir un lien avec la ville avec d’un côté des portraits de personnalités arlésiennes (église des trinitaires David Balicki) et de l’autre des photos de taureaux de Camargue (Le Capitole). Un ensemble d’expositions qui couvrent un champ très large sans chercher à se confiner dans une seule optique ou type d’expression.
Rencontres d’Arles 2003 jusqu’au 12 octobre
Il reste encore une dizaine d’expositions organisées à l’occasion des rencontres d’Arles qui peuvent être visitées jusqu’au 12 octobre. (La présentation de la collection Claude Berry et celle des Fracs sont fermées, mais il y a encore beaucoup de travaux à découvrir).
Photographie chinoise
La grande innovation de cette année à Arles est l’occupation de dépôts de la SNCF. Abandonnés et en très mauvais état ils permettent à la manifestation d’occuper d’immenses surfaces. Celles-ci sont essentiellement consacrées à la présentations des travaux de photographes chinois. Ne connaissant pas la photographie chinoise je ne puis dire si les expositions offrent un panorama complet de cette production en Chine. Je constate par contre qu’elles ont manifestement cette ambition en montrant des démarches très différentes aussi bien d’un point de vue actuel que par un regard rétrospectif. Cette approche interpelle et impressionne le spectateur, car on découvre des approches historiques, ethnographiques, sociales, mais aussi critiques, irrévérencieuses et provocatrices. Les immenses espaces disponibles permettent d’apprécier de façon ample le travail des photographes concernés.
Sur le plan historique on découvre les photos de Hu Bo et Xu Xiaobing qui ont photographié Mao dans sa vie quotidienne et son intimité depuis 1938. Dans une approche critique toute différente Gao Bo évoque la peine de mort et la présence de cette réalité dans sa mémoire, son imaginaire et la réalité actuelle des condamnés. Sur le plan ethnographique les portraits somptueux et spectaculaires de Lu Xianyi présentent la minorité des Miaos Noirs. Quant à Song Chao, il photographie ses collègues mineurs en évoquant leur situation personnelle et la nature des rapports de force qui les lie entre eux. Les autres démarches s’inscrivent davantage dans des approches artistiques et sont d’un niveau certain, mais d’un intérêt variable. On peut signaler Shao Yinong et Mu Chen obsédés par la généalogie, la reconstruction des familles d’une part et d’autre part part jettent un regard ironique sur les monuments de la Chine communiste. On découvre aussi le témoignage photographique des performances de Ma Liuming.
Naoya Hatakeyama
Restons en Asie en signalant la double présentation des travaux fascinants du Japonais Naoya Hatakeyama qui propose ses travaux sur les cimenteries et les carrières au Japon. Ils débouchent sur une réflexion sur la ville de Tokyo et ses égoûts notamment. D’autre part il a reçu un mandat pour faire un travail sur la région d’Arles, il a porté son choix sur les nuages industriels de Fos-sur-Mer.
Au musée Réattu on signalera les autoportraits photographiques du peintre Roman Opalka et une présentation des travaux de Jean-Pierre Sudre, essentiellement des photographies de natures mortes. Les happenings de Jean-Daniel Berclaz, le musée du point de vue, sont présentés à l’Abbaye de Montmajour et aux ateliers SNCF. On peut encore signaler les portraits de groupes de Tina Barney et l’exposition de Suzanne Lafont.
La Fondation van Gogh pour sa part présente 9 dessins de l’artiste en relation avec son séjour dans cette ville, complétés par des documents et des photographies qui évoquent la présence de van Gogh en Arles.
L’Anonyme. XXXIIe rencontres de la photographie, Arles jusqu’au 19 août 2001
Dans cette vaste ville prise dans des remparts où les traces de la présence romaine affleurent partout, les expositions proposées à l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles sont présentées dans une dizaine de lieux différents. Cette année l’accent est mis sur des approches monographiques avec des expositions beaucoup plus modestes qu’en 1999 et en 2000. Le regard est tantôt rétrospectif, tantôt tourné vers le présent.
Ainsi l’espace Van Gogh consacre une vaste rétrospective à Garry Winogrand qui a photographié le « Théâtre de la rue » dans les années 1960. A ce mythe de la photographie de rue « spontanée », répond, à la salle Henri Comte, le travail d’un jeune photographe David Rosenfeld sous le titre «Les Faux-Passants », il montre de jeunes femmes qui sont clairement des modèles, adoptant diverses attitudes dans la rue. Au cloître Saint-Trophime, Luc Delahaye propose des portraits volés dans le métro parisien entre 1995-1997, volés, puisqu’il est interdit de photographier les gens à leur insu dans le métro à Paris. Sous le titre «Enquête d’identité », on remarque les portraits de Camille Vivien qui photographie de jeunes emloyés revêtus de l’uniforme imposé par leur entreprise. Patrick Tosani, au Capitole, suggère des masques, des sculptures à partir d’habits accumulés, superposés. Formes et espaces imaginés sont aussi au centre du travail de James Casebere qui crée des espaces architecturaux avant de les photographier. On retrouve l’architecture réelle avec Stéphane Couturier qui photographie des immeubles anonymes à Moscou ou à Séoul sous le titre «Monuments ». A la maison de la Roquette, une exposition collective liée à l’inauguration de la Collection Lambert à Avignon propose des interventions notamment de Joey Kötting, Gary Rough, Vibeke Tandberg et Jonathan Monk (on retrouve certains de ces artistes dans l’exposition « collections d’artistes » à Avignon). Une seule exposition collective importante est proposée : Remake Berlin à la chapelle Saint-Anne. Elle vient de Suisse, puisqu’elle a été présentée au musée de la photographie à Winterthour. Les vues d’architectures spectaculaires de Frank Thiel et la recherche de Stephen Wilks sur l’enchaînement, la confrontation et l’enchevêtrement des plans dans l’espace urbain sont particulièrement intéressantes. Sans prétention excessive, les expositions d’Arles illustrent intelligemment diverses approches autour du thème proposé.