Expositions Paul Klee

Cette page réunit des articles sur les expositions consacrées à Paul Klee.

Bâle, Riehen, Fondation Beyeler: Paul Klee, la dimension abstraite 1er octobre – 21 janvier 2018

La galerie Beyeler a vu passer environ 500 oeuvres de Paul Klee et la collection en possède une vingtaine. C’est évidemment un point de départ idéal pour monter une exposition qui présente beaucoup d’oeuvres rarement vues provenant de collections privées, mais aussi de collections publiques. A la fois, rétrospective et thématique, l’exposition retrace les relations de Paul Klee avec l’abstraction. En 2003, la Fondation avait présenté une exposition consacrée à l’oeuvre tardif de Klee ( cf. la compte-rendu au bas de cette page.).

Centre Pompidou. Paul Klee, l’ironie à l’oeuvre jusqu’au 1er août 2016

À force de visiter des expositions Paul Klee au centre qui lui est dédié à Berne, on oublie qu’il est un blockbuster. La rétrospective de Paris placée sous le signe de l’ironie fait un tabac. Il y a de longues files d’attente à l’extérieur du bâtiment et à l’intérieur. Lors de mon passage lundi 16 mai, le compteur des entrées indiquait 408 entrées à 11h.35 (ouverture 11h.) et  787 à 12 h 45. À travers le thème de l’ironie elle se concentre sur les grandes lignes de l’évolution de l’œuvre. Elle présente des travaux de collections privées et de musées et pas seulement du centre Paul Klee, qui contribue cependant largement. En sept sections l’exposition  met en évidence la distanciation, l’ironie qui caractérisent sa production dès le début. 1. Les débuts satiriques; 2. Klee et le cubisme. 3. Théâtre mécanique; 4. Klee et les constructivismes; Regards en arrière; 6. Klee et Picasso; 7. Années de crise. Elle ne traite pas du tout d’autres aspects comme son activité et ses publications d’enseignant. Mais le point de vue choisi est très pertinent et offre effectivement un bon fil conducteur tout au long de sa carrière.

Centre Paul Klee, Berne: Klee & Kandinsky jusqu’au 27 septembre 2015

En 2015, le centre Paul Klee fête son dixième anniversaire. On mesure sur cette page, où j’ai réuni les critiques des expositions parcourues pendant cette période, la diversité des points de vue qui a été développée pour aborder l’oeuvre de Klee. Et pourtant, je n’ai visité que! 13 expositions parmi celles organisées au cours de cette décennie.

Disposant d’un fond exceptionnel, le centre Paul Klee a réussi à s’imposer comme partenaire des principales institutions mondiales. C’est ainsi qu’il peut maintenant proposer une exposition Klee & Kandinsky avec le Lenbachhaus de Munich (institution qui avait monté une exposition Kandinsky avec le centre Pompidou en 2009, dont vous trouvez un compte-rendu plus bas). L’exposition s’appuie essentiellement sur les fonds de cette institution et sur ceux du centre Paul Klee, mais elle est encore enrichie de nombreux prêts d’autres musées prestigieux et de collections privées. Divisée en huit sections chronologiques ou thématiques, elle met en évidence les relations entre les deux peintres et leur évolution.


 

Berne 23 février 2013 Du japonisme au zen. Paul Klee et l’Extrême – Orient jusqu’au 12 mai 2013

La formule qui consiste à présenter « Klee et… » semble vouloir se poursuivre indéfiniment. Comme en témoignent les textes réunis sur cette page, elle a déjà permis d’aborder l’artiste sous les angles les plus variés. En sortant de ces exposition, on est un peu partagé (et épuisé!): d’un côté il est intéressant de découvrir une facette, un aspect inattendu de l’artiste. De l’autre on se demande si cela justifie vraiment une exposition complète, peut-être suffirait-il de quelques articles bien documentés dans une revue d’histoire de l’art? Il me semble qu’il y a une certaine frénésie dans cette succession d’expositions et l’on apprécierait un peu plus de stabilité dans la découverte de Paul Klee. Le centre Paul Klee dispose non seulement d’un ensemble d’oeuvres exceptionnelles, mais aussi d’archives énormes. Ceci lui permet d’aborder de manière fondée, les aspects les plus divers de la création de l’artiste. Je me demande pourtant si cette richesse d’informations ne finit pas par se refermer comme un piège au détriment d’une véritable mise en valeur de l’oeuvre de Klee. Evidemment, il y a des exemples passionnants et peu connus de l’influence des estampes japonaises sur Klee dans cette exposition. En plus elle est complétée par un volet intéressant sur l’influence et le succès de Klee au Japon, aussi bien dans les arts plastiques, la musique ou la bande dessinée. C’est intéressant, mais n’est-ce pas aussi un peu lourd et ennuyeux! Quant à la relation Klee et Jawlenski une amitié artistique 2 février – 26 mai 2013, on découvre les échanges d’oeuvres entre les deux artistes, ainsi que ceux faits avec la compagne de Jawlenski Marianne von Werefkin. Ici aussi c’est très intéressant, mais cela ne donne ni une exposition Klee, ni une exposition Jawlenski et finalement on n’y comprend pas grand chose avec un accrochage thématique horizontal extravagant.

L’art en jeu 23 février 2013

Berne 8 septembre 2012 Le centre Paul Klee propose en quelque sorte une prolongation des deux expositions précédentes consacrées aux Sorcières, fantômes et démons dans l’oeuvre de Paul Klee et celle qui explorait le fantastique dans l’art européen du XVIIIe siècle au XXe siècle. Sous le titre L’Europe des esprits . En proposant un rapprochement entre Paul Klee et Sigmar Polke sous le titre Höhere Wesen, Sigmar Polke und Paul Klee jusqu’au 7 octobre 2012 à la recherche du spirituel et du fantastique dans l’oeuvre des deux artistes. Un thème souvent traité de façon ironique. Au sous-sol c’est l’activité de Klee comme enseignant qui est abordée à l’occasion de la mise en ligne des notes de cours de Klee: Meister Klee! Lehrer am Bauhaus jusqu’au 6 janvier 2013. 3’900 pages de notes de Klee pour ses cours sont conservées au centre Paul Klee. Elles sont dorénavant accessibles sur internet avec la transcription des textes.


 

Centre Paul Klee, Berne. l’Europe des esprits. La magie de l’insaisissable du romantisme au modernisme. Jusqu’au 15 juillet 2012.

Le centre Paul Klee reprend une exposition préparée sous une forme un peu différente par les musées de Strasbourg où elle fut proposée en 2011 jusqu’au 12 février 2012.

Aucune trace de Klee dans cette exposition, par contre elle peut être mise en relation avec la sélection d’oeuvres de cet artiste proposée dans les salles de l’étage principal et sélectionnées autour du thème: Sorcières, fantômes et démons chez Paul Klee jusqu’au 20 mai 2012. Des oeuvres, peintures, gravures, dessins, photos, sculptures, créées par des artistes issus de toutes les régions d’Europe du XVIIIe siècle au début du XXe siècle sont réunies autour de huit chapitres. Le premier évoque le romantisme avec notamment Johann Heinrich Füssli et une suite d’estampes de Goya. Le deuxième est consacré à divers aspects du symbolisme en particulier dans les pays baltes. On passe ensuite au spiritisme, à la théosophie, aux Rose-Croix, aux utopies architecturales. Enfin les deux dernières sections évoquent la naissance de l’abstraction et le surréalisme. Un riche panorama des relations entre recherches spirituelles et art, en mettant en évidence l’aspect fantastique et visionnaire. Cette exposition rejoint certaines préoccupations de l’exposition Traces du sacré montrée à Beaubourg en 2008, évoquée plus bas sur cette page.

L’art en jeu, 2 avril 2012


 

Centre Paul Klee: Klee et Cobra – un jeu d’enfant 25 mai – 4 septembre 2011

Les dessins d’enfants ont été une source d’inspiration bien connue de Klee. Les artistes du Groupe COBRA se sont eux aussi largement inspirés de dessins d’enfants. D’autre part Klee a été une de leur source d’inspiration ouvertement revendiquée. Une conjonction de données parfaites pour susciter une exposition. En s’associant à des institutions danoises et hollandaises, le centre Paul Klee s’est lancé dans cette aventure passionnante et foisonnante, car l’oeuvre des artistes du groupe Cobra souvent mal connus est extraordinairement prolifique. Après avoir rappelé les deux premiers points évoqués ci-dessus, l’exposition est organisée autour du thème de l’enfance, tel qu’il est traité par les artistes COBRA et par Klee: évocation des formes d’exubérance de l’enfance, l’agressivité, les masques et les animaux. L’essentiel de l’exposition occupe la salle du sous-sol, mais des toiles plus importantes ont été exposées dans la salle du rez en relation avec le parcours sélectif des oeuvres de Klee.

Paul Klee – Franz Marc. Dialogue en images. Le Centre Paul Klee explore les relations entre Paul Klee et Franz Marc (1880 – 1916) jusqu’au 1er mai 2011. Si l’on connait l’amitié Klee – Macke qui s’est traduite artistiquement par un voyage commun décisif en Tunisie. Les relations entre Marc et Klee sont moins connues, ils étaient très proches et pourtant tout à fait différents, ce que montre l’exposition en plongeant dans la documentation de leurs relations épistolaires, souvent des cartes postales illustrées. Marc apparait comme un promoteur, éditeur, plein de projets et d’initiatives. Il s’engage (en vain) pour trouver un éditeur pour les illustrations de Candide de Voltaire par Klee. Il invite ses amis artistes à réaliser des travaux pour une édition de la Bible illustrée. Mystique, panthéiste Marc attend quelque chose de la guerre qui va l’emporter alors que Klee est beaucoup plus critique, analytique et reste en retrait.


Centre Paul Klee, Berne: Klee rencontre Picasso jusqu’au 26 septembre 2010

Après Matisse-Picasso (2003), Bacon-Picasso (2005), Picasso et les maîtres (2009), le centre Paul Klee à Berne présente une magnifique exposition Klee – Picasso à voir jusqu’au 26 septembre 2010. De nos jours le rapprochement entre les deux artistes ne va pas de soi, pourtant certains marchands et collectionneurs comme les Rosengart et Heinz Berggruen ont senti ces affinités. En fait jusqu’à la mort de Klee, il était assez fréquent de considérer ces artistes presque exactement contemporains, (Klee est né en 1879 et Picasso en 1881) comme deux piliers de l’art du XX e siècle, d’importance égale et de nature très différente. L’exposition montre brillamment ces affinités et le dialogue entre les deux personnalités. Organisée de manière chronologique et thématique, elle suit l’évolution de chaque artiste et met en évidence les points de rencontres par les oeuvres et par une importante documentation. Dans l’introduction du catalogue, traduit en français, Christine Hopfengart, qui a réalisé l’exposition, écrit: « …on ne peut se contenter de définir l’attitude de Klee vis-à-vis de Picasso en termes d' »imitation » ou d' »influence ». Il s’agit bien davantage d’un champ de tension autant psychologique qu’artistique, d’une discussion imaginaire faite d’appropriation et de contradiction, d’admiration secrète et d’ironie critique. » Après une réflexion et une discussion très détaillée du cubisme en 1912 et en 1913, Klee va rencontrer l’oeuvre de Picasso à travers des marchands, des collectionneurs. Le dialogue prendra une nouvelle intensité avec la rétrospective du Kunsthaus de Zurich en 1932 (exposition qui sera d’ailleurs partiellement reconstituée cet automne à Zurich) qui aura notamment comme conséquence de pousser Klee à aborder de plus grands formats et à donner une place importante à la figure humaine. Klee rendra visite à Picasso à Paris en 1933 et ce dernier lui rendra la politesse en 1937 à Berne. Le récit de ce dialogue fascinant couvre la première moitié du XXe siècle et se poursuit même après la mort précoce de Klee.

L’art en jeu 13 juin 2010


 

Centre Beaubourg, Paris: Kandinsky jusqu’au 10 août 2009

Après le Lenbachhaus à Munich et avant le Guggenheim à New York, le centre Pompidou présente une vaste rétrospective Vassily Kandinsky (1866 – 1944). L’exposition est organisée chronologiquement et recherche les liens entre la vie de l’artiste et son oeuvre. Les panneaux d’information comportent un rappel de l’enseignement du peintre qui avait établi un lien entre les formes géométriques et les couleurs: cercle bleu, triangle jaune et carré rouge. On réalise aussi que l’artiste a commencé sa carrière artistique tardivement en découvrant l’album d’hommages offert par ses collègues du Bauhaus à l’occasion de ses soixante ans. Après avoir visité l’exposition Rodchenko & Popova à Londres on comprend à quel point Kandinsky se distingue de ses collègues russes par le refus de toute instrumentalisation de l’expression artistique, de tout utilitarisme et par là il est proche de Paul Klee avec qui il partagea d’ailleurs une maison au Bauhaus. Cinq périodes sont mises en évidence: la formation et les premiers voyages en Europe de 1896 à 1907. Cette première section met en évidence La vie mélangée de 1907, une toile peinte à Paris, mais qui montre une vue animée et colorée de la Russie et qui s’inscrit dans la russophilie qui règne alors à Paris. Munich et Murnau de 1908 à 1914, la période la plus féconde et la plus inventive, l’époque de l’Almanach du cavalier bleu. Moscou Stockholm Moscou 1915 – 1921, la guerre oblige Kandinsky à rentrer en Russie, privé d’atelier il se concentre sur des travaux sur papier et cesse de peindre pendant près de deux ans. Le Bauhaus Weimar, Dessau, Berlin 1922 – 1933. Dès 1921 il quitte définitivement la Russie et s’engage dans l’aventure du Bauhaus. Enfin Paris- Neuilly de 1934 à 1944. A nouveau chassé par l’évolution politique il gagne Paris où il terminera sa vie.


 

Centre Paul Klee, Berne: A la recherche de l’Orient de Bellini à Klee jusqu’au 24 mai 2009

Le voyage, l’exotisme, Paul Klee y a goûté une première fois lors d’un périple en Tunisie en 1914 avec August Macke et Louis Moilliet, un bref séjour de 12 jours qui l’a marqué et auquel il a donné une place prépondérante. Puis il s’est consacré à ses travaux, son enseignement. Il est allé en Egypte à la fin des années 1920, deux semaines lors des vacances de fin d’année. Les oeuvres inspirées par la Tunisie sont parmi les plus populaires de Paul Klee et l’ont toujours été. Le voyage est devenu rêve, ailleurs, évocation. Quant à « l’inspiration » égyptienne, sphinx, hiéroglyphes, elle frappe les observateurs depuis longtemps. A côté de la présentation des oeuvres de Klee inspirées par ces lieux, l’exposition prend ces moments exceptionnels dans la carrière de l’artiste comme prétexte pour suivre plusieurs pistes d’explorations complexes. D’une part présenter les artistes attirés par l’orientalisme avant Paul Klee, afin d’illustrer le regard porté sur l’Orient. D’autre part proposer une sélection d’une trentaine de pièces exceptionnelles d’art islamique sans chercher des influences directes, mais pour montrer des affinités qui frappent. L’exposition débute par cette sélection d’oeuvres islamiques d’époques et de provenances diverses. Puis vient le chapitre consacré à l’orientalisme qui présente les relations entre Venise et L’Orient et les travaux d’artistes qui ont abordé ce thème depuis le 16e siècle. Ensuite sont confrontées les aquarelles des trois artistes Klee, Macke et Moilliet et l’exposition se poursuit avec des oeuvres de Klee dans lesquelles on trouve des éléments « égyptiens ». Une deuxième exposition va s’attacher aux relations liant Orient et Occident dans l’art d’aujourd’hui sous le titre Rêve et Réalité, art contemporain du Proche-Orient 28 février – 16 août ( le numéro de février 2009 de la revue Du est consacré à cette exposition). Dès le 30 mai l’exposition de Bellini à Klee sera modifiée, renouvelée sous le titre Paul Klee. Tapis du souvenir et mettra l’accent sur l’ornement dans l’art du XXe siècle.

L’art en jeu 8 février 2009


 

Mouvement dans l’atelier, Berne 12 novembre 2008 Le centre Paul Klee parvient toujours à renouveler le regard sur l’oeuvre de l’artiste auquel il est consacré. Actuellement et jusqu’au 18 janvier 2009 sous le titre Mouvement dans l’atelier, il documente deux aspects dans le travail de Klee: d’une part les différents lieux dans lesquels il a vécu et créé et d’autre part la manière dont il travaillait, la cuisine interne de ses travaux ce qui est tout à fait passionnant. L’exposition évoque les lieux dans lesquels Klee a travaillé depuis l’appartement de ses parents, ses trois ateliers successifs à Munich, puis Weimar, Dessau, Düsseldorf, finalement le retour à Berne. Des photographies documentent ces ateliers. Les œuvres produites sont parfois replacées dans le contexte de l’atelier. Par ailleurs différents aspects du mode de travail de Klee sont évoqués : le découpage, le collage, diverses méthodes de report, les recherches sur les couleurs, l’emploi de matériaux inédits, des relations avec ses écrits théoriques sont également établies. On découvre à la fois l’intimité et la cuisine interne de la création des œuvres de l’artiste dans une approche très intéressante. Au sous-sol, on découvre la collection de 27 travaux de Klee réunie par un collectionneur japonais jusqu’au 8 février 2009. Ici aussi le résultat est remarquable, car ces oeuvres sont mises en relation avec des travaux proches par les thèmes ou les dates appartenant au Centre, ce qui permet d’offrir une présentation inédite, mais très complète de l’oeuvre de l’artiste.


L’Albertina à Vienne propose une exposition Klee Paul Klee Formenspiele jusqu’au 10 août 2008.


Centre Paul Klee: Le paradis perdu. Le regard de l’ange jusqu’au 26 octobre 2008

Opposant le jardin, au rez et l’enfer ou le paradis perdu, au sous-sol, le centre Paul Klee propose une deuxième exposition qui met en relation les dessins de Klee dans lesquels on sent l’écho de la guerre à des oeuvres contemporaines ou du XXe siècle qui réagissent à divers conflits.

Cela va des deux guerres mondiales aux conflits récents, notamment dans les Balkans. L’espace est entièrement obscurci. Des dessins, des photographies, des vidéos sont présentées. L’accrochage est très dense, les oeuvres sont superposées et se touchent. Un effet d’accumulation est ainsi créé, ce qui donne une atmosphère, mais ne favorise guère la perception individuelle des oeuvres.

Jenseits von Eden. Eine Gartenschau in Paul Klees Zaubergarten 17 mai – 31 août 2008

Du 31 mai au 4 juin le centre sera ouvert sans interruption à l’occasion de l’exposition Lost Paradise – Der Blick des Engels qui sera présentée au sous-sol jusqu’au 26 octobre.

Paul Klee au jardin des merveilles. Après la musique et le théâtre, le Centre Paul Klee à Berne consacre une exposition à la nature dans l’oeuvre de Paul Klee. Un thème fondamental pour l’artiste dont les divers aspects sont présentés ici. A noter que cette exposition sera également visible en Scandinavie au musée de Bergen notamment qui possède un fond Klee important.

Le nom de l’artiste, trèfle en allemand, le place sous la houlette de l’observation naturaliste, il signait parfois avec un trèfle d’ailleurs. Très tôt il a peint de petits paysages avec la crainte explicite de se perdre dans la nature. On constate une tension entre une vision romantique et une approche analytique. Les oeuvres ont été regroupées autour de différents thèmes sans chronologie. On trouve ainsi la fleur bleue, référence à Novalis, les arbres, l’artiste utilisant la métaphore de l’arbre pour se comparer à un tronc et plus tard celle des fruits pour évoquer l’accomplissement de ses recherches. L’analyse des formes des plantes, leur croissance, leur évolution l’inspirent souvent. Le mouvement, la germination, le potentiel dans la plante l’intéressent davantage qu’une observation statique. Des relations sont établies avec de Haller, Goethe, Blossfeldt dont les photos fascinaient Klee, Kandinsky lui a offert un livre de ce photographe. On passe à des aspects plus fantastiques avec les plantes nocturnes et l’oeuvre intitulée Das botanische Theater ou encore une interprétation surréaliste avant la lettre du foisonnement végétal sans oublier le jardin imaginaire. Au centre de l’espace du premier étage ont pris place des oeuvre entièrement abstraites qui sont une forme d’aboutissement des recherches et des réflexions de Klee: Harmonie de la flore nordique, 1927 ou Le jardin en fleurs, 1930.

Les artistes Gerda Steiner & Jörg Lenzlinger (Le site des artistes informe sur leurs très nombreuses réalisations ont été invités à envahir l’espace de circulation du centre Paul Klee avec leurs structures végétales et artificielles. Ils pénètrent également dans l’espace d’exposition par plusieurs interventions. Pour donner un autre regard sur la vision de la nature aujourd’hui une installation vidéo de Kutlug Ataman (1961) consacrée à une femme obsédée par la culture des amaryllis est projetée.

L’art en jeu 16 mai 2008


 

Au centre Paul Klee jusqu’au 6 janvier 2008 on peut découvrir Paul Klee – Überall Theater

Présentée dans la halle centrale à l’étage l’exposition offre plusieurs facettes que le visiteur perçoit simultanément en raison de l’organisation de l’espace: des dessins et des peintures venant de nombreuses collections suisses et étrangères et qui illustrent les relations de Klee avec le théâtre, une documentation chronologique sur les spectacles vus par Klee au cours de sa vie et des travaux d’élèves réalisés au Bauhaus. Les 30 marionnettes réalisées par Klee forment le point d’orgue de l’exposition. Malheureusement, elles ne sont certainement pas mises en évidence de façon idéale d’autant plus qu’à travers les vitrines de plexiglas qui entourent chaque pièce, on voit l’écran suspendu au fond de la salle. Par un saut chronologique qui n’est peut-être pas évident au premier abord, on découvre sur cet écran des productions d’artistes contemporains, un dernier aspect de l’exposition qui est encore complété par deux écrans de télévision sur lesquels sont projetées d’autres vidéos d’artistes qui s’intéressent au mime et à l’expression théâtrale. Les oeuvres, environ 200, sont regroupées par thèmes: les comédiens; les stars et célébrités; les marionnettes et figures artistiques; danseurs et artistes en mouvement; le cirque; le théâtre au Bauhaus; pièces et fantaisies théâtrales. Une approche thématique qui traverse les années depuis les débuts de l’artiste jusqu’à la fin de sa vie. L’exposition complète heureusement et recoupe parfois celle de l’année passée qui était consacrée à Klee et la musique. Une présentation chronologique des oeuvres de l’artiste réunies autour de la toile Ad Parnassum est visible jusqu’au 18 mai 2008 au sous-sol de l’institution.

L’art en jeu, 26 septembre 2007


 

Berne Centre Paul Klee: Paul Klee. Mélodie et rythme jusqu’au 12 novembre 2006 La musique occupait une place centrale dans la vie de Paul Klee. Il était fils de musiciens, avait épousé une pianiste et jouait du violon; il pratiquait régulièrement cet instrument en faisant de la musique de chambre. Tout en évoquant cet aspect de la personnalité de l’artiste l’exposition mélodie et rythme propose un regard sur toute la production de Klee en établissant des relations avec les structures musicales. Sept sections forment autant de points de vue qui montrent l’imbrication étroite entre l’oeuvre graphique et picturale de Klee et la musique. L’ordonnance rythmique des compositions au carré, l’évocation des structures d’une partition dans l’organisation de l’espace des oeuvres, les structures picturales polyphoniques autant de références directes à la musique que l’on trouve dans des oeuvres dont le sujet n’est pas musical, il peut s’agir d’un paysage ou d’une composition abstraite. Par ailleurs de nombreuses oeuvres sont imprégnées par les références à des opéras ou la représentation souvent caricaturale de musiciens. La démonstration très dense (150, toiles, dessins et aquarelles) est particulièrement convaincante. Elle offre aussi sans doute une excellente occasion d’entrer dans l’oeuvre de l’artiste à ceux qui ne le connaîtraient pas encore bien.

L’art en jeu, 27 septembre 2006


 

Le centre Paul Klee à Berne a ouvert ses portes le 20 juin 2005

Le centre Paul Klee à Berne a ouvert ses portes le 20 juin 2005. Il s’agit d’un centre multi culturel qui se consacre à la présentation des oeuvres et de la vie de Paul Klee, mais aussi à des expositions temporaires et à des activités pédagogiques, musicales et théâtrales notamment. Dans l’arche centrale deux espaces sont prévus, le premier est consacré à une sélection des oeuvres de Paul Klee choisies parmi le 4’000 oeuvres que le centre abrite dorénavant, alors qu’à l’étage inférieur un espace destiné aux expositions temporaires est consacré à Paul Klee également pour l’instant. Sous le titre Nulla dies sine linea, Pas un jour sans un trait jusqu’au 6 mars 06, la première exposition temporaire met en évidence l’intensité du travail de Klee au jour le jour ici au cours des années 1938 – 1940. La deuxième exposition temporaire du 1er avril au 18 juin 2006 proposera Max Beckmann. Mais l’activité du centre est aussi tournée vers la musique et le théâtre: un auditorium de 300 places peut accueillir le public. Les deux semaines d’ouverture prévoient un programme dense que l’on peut consulter sur leur site internet. Un musée pour les enfants Creaviva se trouve également sur le site.

L’architecte Renzo Piano a conçu trois collines ou tunnels disposés du nord au sud le long d’une large voie de communication, la Museumsstrasse, aux baies entièrement vitrées qui relie les trois bâtiments, abrite un centre multimédia, la librairie et la cafétéria. L’édifice nord comprend un auditorium de 300 places, le musée des enfants et les locaux de service. La partie centrale est consacrée à la présentation des collections et des expositions, alors que la première structure située au sud abrite l’administration, les archives et des salles de séminaire. Le bâtiment est essentiellement constitué de poutres métalliques soudées qui en font une architecture-sculpture extraordinaire qui suggère trois vagues. Il faut aussi souligner que l’on se trouve en fait dans un musée sans murs, avec d’immenses halles qui sont scandées par des parois amovibles suspendues. Le coût de construction communiqué s’élève à 110 millions de francs (le chiffre final dépasse 120 millions) et il a été assumé par des financements privés. Le bâtiment est situé directement au bord de l’autoroute dans un quartier d’habitation récemment construit. Paradoxalement pourtant lorsque l’on regarde à travers les baies vitrées on découvre une campagne idyllique sans percevoir l’autoroute. Un parc protégé de l’autoroute par les bâtiments complète l’ensemble. 18 rues des environs sont nommées d’après les titres de tableaux de Paul Klee, le centre lui-même est situé sur la rue Monument im Fruchtland, un tableau qui devient emblématique de l’institution. Dans la présentation des oeuvres un part importante est faite au multimédia et l’on peut partout consulter des bornes qui permettent d’approfondir les informations.

L’art en jeu, le 19 juin 2005


 

Riehen, Fondation Beyeler: Paul Klee, l’accomplissement de l’œuvre tardif

L’exposition Paul Klee, l’accomplissement de l’œuvre tardif à la Fondation Beyeler propose jusqu’au 9 novembre 2003 120 œuvres accrochées dans 4 salles. Elles forment un ensemble très dense d’une grande intensité émotive. Alors que dans le catalogue les travaux sont reproduits dans l’ordre chronologique de 1930 à 1940, l’accrochage les présente en associant les pièces qui ont le plus d’affinités. Ainsi après l’exposition consacrée aux travaux de l’année 1933 au musée de Berne (que l’on peut encore voir à Francfort (dès le 18 septembre) et à Hambourg, alors que l’exposition de la Fondation Beyeler sera également présentée à Hanovre du 23 novembre au 15 février 2004) on découvre à nouveau avec cette manifestation un Klee très différent de celui que l’on voit habituellement.

Une sensibilité à fleur de peau lui permet d’exprimer avec le langage qu’il a créé ses angoisses, ses réactions et ses prémonitions face à la situation générale du monde qui l’entoure et face à sa situation personnelle, à savoir le développement d’une maladie incurable qui va l’emporter. Paul Klee (1879 – 1940) Après avoir enseigné pendant treize ans aux Bauhaus de Weimar, puis de Dessau et enfin à l’académie de Düsseldorf, Klee se retrouve seul à Berne dès la fin de 1933, licencié, suite à l’arrivée des nationaux- socialistes au pouvoir. Une relation ironique, parfois caricaturale au monde et aux faits quotidiens  caractérise le travail artistique de Klee. Pourtant en principe, on le perçoit avant tout préoccupé par des questions de construction, de jeu avec les forme et leur équilibre ou déséquilibre dans l’espace de la feuille ou de la toile. Les deux expositions de cette année soulignent son implication face aux événements du moment qui le touchent très directement dans son existence, qu’il s’agisse de l’évolution politique ou de l’apparition de la maladie. L’exposition de Riehen débute avec une toile de 1939 Blumen im Stein qui évoque les figures caractéristiques de Klee, mais qui fait aussi penser à une pierre tombale. La mort, la torture, l’emprisonnement et la catastrophe sont omniprésents. Une pièce comme Le labyrinthe brisé apparaît comme une suite de signes puissants et prend une signification tragique comme La Clef brisée de 1938 (jeu de mot sur son nom?). Ou encore Après l’inondation de 1936 et La ville touchée de la même année. Le monde des métamorphoses, les transformations homme-animal, les fantômes et les sorcières ouvrent vers un imaginaire plus large où surgissent encore les esprits et les anges qui évoquent le passage vers un autre monde. Le prisonnier, La mort et le feu sont les pièces emblématiques de cette présentation.

L’exposition est montée conjointement par la fondation Beyeler à Riehen où l’on peut la voir jusqu’au 9 novembre et le musée Sprengel de Hanovre où elle est présentée du 23 novembre au 15 février 2004.

L’art en jeu, 27 août 2003