Mireille Gros

Bâle 16 juin 2017

Musée des beaux-arts, Depuis l’ouverture de son nouvel édifice, l’offre des expositions du musée est extrêmement riche; On retrouve dans les deux alcôves réservées aux arts graphiques Mireille Gros , Archives intimes, dessins et cahiers de croquis 11 avril – 9 juillet 2017.


Mireille Gros. émergence
Le cabinet cantonal des estampes au musée Jenisch à Vevey présente jusqu’au 7 avril 2002 les travaux sur papier, dessins et gravures de Mireille Gros (1954).

Les travaux de Mireille Gros on fait l’objet d’une importante présentation au musée des beau-arts de Berne l’été dernier. En plus du dessin, on découvrait que l’artiste pratiquait d’autres techniques comme la peinture, la photographie et la vidéo. Le cabinet cantonal des estampes de Vevey se concentre sur les dessins et les gravures. La plupart des oeuvres évoquent les pages d’un herbier, d’un dictionnaire de sciences naturelles. « Coquillages », « nautilus », « coquelicots », voici quelques titres donnés à ses travaux. Pourtant il ne s’agit pas de représenter au sens strict, le cycle vital des plantes de l’éclosion à la maturité est évoqué. L’objectif de l’artiste est plutôt de recréer l’élan, la vigueur, l’assurance des formes qui éclosent dans la nature. Le processus créatif est imbriqué dans les suggestions du dialogue entre les différents intervenants concernés: le papier, la couleur et l’imagination de l’artiste. Parfois le regard devient plus inquisiteur et l’on pense à des coupes pour microscopes, pourtant Mireille Gros ne poursuit pas le même type d’inventaire que Cornelia Hess Honegger qui documente les modifications subies par divers insectes depuis l’explosion de Tchernobyl.

Elle tient de tout petits journaux qui réunissent toutes ses idées, toutes les suggestions reçues. La rencontre avec la gravure perçue ici comme processus créatif et non comme moyen de reproduction s’est avérée particulièrement féconde. Elle associe le dessin tracé à la pointe sèche avec les morsures directes qui produisent à l’impression de délicats lavis.
Le dessin suisse fait l’objet d’une grande attention depuis de nombreuses années. Parmi les artistes femmes les plus connues actuellement on peut citer Miriam Cahn et Silvia Bächli, le travail de Mireille Gros peut être rapproché de ces dernières. D’autre part on ne peut manquer d’évoquer les recherches de Paul Klee face à son mode d’expression. Pourtant Mireille Gros se limite à un vocabulaire de formes évoquant la nature, avant tout la botanique et l’on s’étonne étant donné la place laissée à la suggestion dans sa démarche de l’absence de toute référence à la figure humaine. C’est aussi ce qui la distingue de l’approche de Louise Bourgeois avec laquelle par ailleurs certains travaux ont des similitudes frappantes.
Musée Jenisch, Vevey jusqu’au 7 avril 2002.
Patrick Schaefer, L’art en jeu, 14 janvier 2002