Visions du réel

Nyon Visions du réel 5 – 13 avril 2019

Pour la cinquantième édition de Visions du réel, il y avait un invité de marque avec Werner Herzog, je n’ai pas vu ses interventions.

Il me semble observer une tendance à utiliser des archives personnelles: albums de photos, films super8, lettres dans les films que j’ai vus pour évoquer une personne proche et en même temps révéler les croyances, les caractéristiques d’une région, d’un pays. Le film de Thomas Heise Heimat is a Space in time  est à ce titre emblématique liant étroitement l’histoire personnelle et générale sur toute la durée du XXe siècle.

No nos representan travail d’une espagnole, Irene Munoz Martin, qui a étudié à la Head à Genève. Elle part des manifestations qui se sont déroulées à Madrid en 2011. Elle étudiait dans une académie où l’on faisait beaucoup de copies. Elle filme des salles du Prado. Elle part sur Goya. Il y a plusieurs dérives étonnantes, mais l’ensemble du propos est intéressant. Elle évoque le transport des œuvres du Prado à travers l’Espagne puis à Genève. L’utilisation des Désastres de la guerre de Goya par les Républicains et Franco. Elle essaie aussi de faire poser un acteur dans la même position que le roi actuel. Elle termine en tentant de réaliser un tableau vivant évoquant la confrontation entre les manifestants et des policiers. Cela dégénère en discussions sans fin, mais elle dit après la projection que finalement c’est assez représentatif de ce qui se passait.

Madame de Stéphane Riethauser. Très belle réussite utilisant des films anciens, reconstitution d’une vie de famille à Genève depuis les années 1970 autour de la grand-mère d’origine italienne du réalisateur qui raconte par ailleurs la prise de conscience de sa propre identité sexuelle.

Norie de Yuki Kawamura, très beau cheminement du cinéaste sur les traces de sa mère qui est décédée lorsqu’il avait 2-3 ans. 33 ans après il éprouve le besoin de suivre les traces de celle-ci d’après un album de photos, en compagnie de son père qui se lâche dans une brasserie d’Osaka. Il renvoie au bouddhisme et s’interroge sur l’existence des fantômes

Ensuite Those Who Remain d’Ester Sparatore, un film sur 500 disparus en Tunisie après les événements de 2011, on ignore s’ils sont arrivés en Italie ou s’ils se sont noyés, le film raconte la lutte d’une femme pour obtenir des informations.

Un film de 3 h.45 Heimat is a Space in time de Thomas Heise. Réalisation absolument magistrale autour de l’histoire de la famille du cinéaste entre Vienne et Berlin depuis la guerre de 14-18 jusqu’à aujourd’hui. Avec des lettres d’un côté et de l’autre des images en noir et blanc tournées dans les stations de métro de Berlin ou dans des forêts où tournent des éoliennes, des gares de triage. C’est très prenant. A la fin, évocation de Heiner Muller, on voit des photos de lui et une discussion autour de Brecht.

Aether de Rüken Tekes, un film qui évoque la vallée du Tigre, les paysages, les habitants et une disparition imminente en raison de la construction d’un barrage.

The Wind Michal Bielowsky. Un film qui évoque la force du vent dans le parc national des Tatras du côté polonais. Il fait ressortir quelques personnages attachants


13 04 2018 Nyon

Closer to god, film d’Annette Berger, Grete Jentzen montage, Lars Barthel caméra, histoire croisée d’un derviche et d’un musicien Ustad Naseeruddin Saami ,héritier d’une longue dynastie au Pakistan. Près de 2 ans de montage le projet a débuté en 2002 et c’est la première projection publique.

Francis Reusser, La séparation des traces, né en 1942 vit à Bex. Etonnante autobiographie qui débute par un selfie, qui est aussi une lettre à son fils à qui il met le pied à l’étrier, car il fait du cinéma. Rétrospective de ses films et de ses magazines tv mis en relation avec sa vie privée. Il anticipe le travail qu’un historien, archiviste ferait après sa mort sur son activité.


20 o4 2016, Nyon

Trois films, un russe, lutte pour obtenir le retour de la responsabilité dans un asile pour débiles.

Need for Meat de Marijn Frank, un film hollandais, réflexion sur le végétarisme, le refus de manger de la viande, drôle et bien vu.

Et un suisse, Pierre-François Sauter Calabria, deux croque-morts ramènent un macchabée dans son village en Calabre.


Nyon Visions du réel 25 avril – 3 mai 2014

Vu 3 films le 1er mai: The Empire of Shame 92’ de L. Hong, Corée. Ce film présente les revendications de victimes de leucémies contractées en travaillant dans les usines Samsung. On suit un petit groupe de protestataires, malades ou proches de personnes décédées.
The Gleaners Y Zuyi 94’ premier film d’un homme de 28 ans. Une série de plans fixes en Chine autour de la famille rurale dont il est issu. Un rythme lent des images du quotidien très belles.
Industrial Revolution de F. Lobo et T. Hespana 70’. Le documentaire suit le cours d’une rivière entre Porto et Guimaraes où il y a beaucoup d’usines abandonnées, surtout des filatures, alors que quelques unes sont en activité. Des usines électriques au cours de l’eau scandent la rivière tous les 500 mètres. On découvre quelques personnes qui habitent ou parcourent ces rives
Vu 3 films le 27 avril
Bugarach, S. Sunyer, V. Durall, S. Cameron 90’
Récit d’un buzz en 2012 dans le petit village de Bugarach. Magnifique portrait d’une communauté soudainement confrontée aux médias internationaux.
Iranien. M. Tamadon 105’ Dispute religieuse passionnante.
Les Tourmentés Pierre Yves Vandeweerd 77’ création mondiale. Présentation d’un cheminement dans le Mont Lozère.


Nyon Visions du réel 2013.

Cette année vu 9 films sur 154  (110 en concours) sauf erreur, mais la liste des réalisateurs comprend 152 noms.
Simon Baumann en quête de son identité dans le village de Suberg ou il a grandi. Zum Beispiel Suberg. Il montre la dépersonnalisation inéluctable, mais aussi l’incroyable prospérité d’un tel village qui est le siège de la fabrique d’engrais Hauert. Un  village agricole où il y avait 17 paysans, est devenu une cité de villas cossues où personne ne se connaît.
Film francais de Jean Gabriel Périot, Le jour a vaincu la nuit, 2013 28’ , huit portraits, huit rêves, huit évasions, dans lequel des prisonniers filmés en plan fixe racontent un rêve. http://www.jgperiot.net
Film serbe de Mladen Kovacevik Anplagd 2013 51’ sur des musiciens notamment ceux qui savent jouer avec des feuilles.
Ethiopie. Tant qu’il pleut en Amérique. F. Baillif.
Iran. Ranandeh va Roobah. A. Lahooti 78’
Géorgie. Prémonition M. Frering 28’ sur les pente raide d’un village géorgien.
Arménie. Au-delà de l’Ararat 57’ T. Ozdemir une jeu femme part à la découverte de l’histoire de l’Arménie en Anatolie dont elle est originaire.
Nwa-Mankamana L. Favre 28’Afrique du Sud, découverte du parcours d’une infirmière de la Chaux-de-Fonds en afrique du Sud.
Genève. Thomas Ammann 46’ Hello Stranger dérive d’un couple étudiant à la Head !


Nyon Visions du réel 20 avril – 27 avril 2012

Vu 4 films

Michel Favre, si près, si loin, film consacré à Carmen Perrin qui part sur les traces de son père sur le Lac Titicaca en Bolivie.

Film suisse sur un chauffeur de camion accompagné par sa nièce. Il a d’étonnants goûts littéraires.

Film brésilien autour d’un cinéaste suédois venu vivre dans la Mato Grosso.

Clarisse Hahn Guérilla, film sur la guerre au Kurdistan.


Nyon Visions du réel 7 – 13 avril 2011

Vu un seul film espagnol de Mercedes Alvarez Mercado de futuros, 2011, 110’réflexion sur la crise actuelle par une série de prises de vues dans des salons de l’immobilier, salons de l’étudiant, bourse en contrepoint vidage d’un appartement et vues du marché aux puces de Barcelone avec un personnage très âgé et innénarable ! Elle a travaillé avec Jose luis Guerin très présent dans cette édition.


Nyon Visions du réel 17 04 10
Steam of Life, J. Berghall, M. Hotakainen 84’ Découverte de destins multiples dans des récits de vie faits au sauna. Un peu ennuyeux, mais pas mal.
Wiegenlieder, Tamara Trampe, Johann Feindt 2009 98’  Découverte de personnages berlinois à travers des berceuses et des souvenirs d’enfance. Evocation d’une foule de destins parallèles.
Guru – Bhagwan, his Secretary & his Bodyguard, Sabine Gisiger, Beat Häner 2010 95’ Histoire du Guru de Poona à travers deux témoignages et de nombreux documents.


du 23 au 29 avril 2009
18 au 24 avril 2008


Visions du réel Nyon 20 au 26 avril 2007
J’ai passé deux journées au festival Visions du réel. Pour garder le souvenir des films découverts, j’indique les sites qui présentent un trailer de ceux-ci.
22 avril 2007
Les Protestants de Clarisse Hahn 85′. Née en 1973. Clarisse Hahn s’intéresse à des groupes sociaux structurés. Ici elle construit un portrait de la société protestante française dont elle fait partie par sa mère, ce qui l’amène à insérer la problématique de l’autoportrait. C’est une réussite assez étonnante. http://www.creativtv.net/artistes/hahn.html
The Big Sell out de F. Optiz 95′ Ce film établit un bilan international des effets de la privatisation avec des témoignages sur l’effet de ces actions dans le domaine de l’électricité en Afrique du Sud à Soweto; l’eau en Bolivie qui a entraîné d’énormes émeutes; la médecine aux Philippines, un témoignage pathétique, car la privatisation à des effets désastreux par la fuite du personnel d’une part et par l’absence de soins pour les pauvres et enfin le problème des chemins de fer au Royaume-Uni. Quatre témoignages très forts et bien construits dans une vision militante.
A Lesson of Bielorussian 53′ de M. Dembrinski, cinéaste polonais. Le récit d’une révolution avortée en Biélorussie construit autour du témoignage d’un jeune né en 1988 dont le père est en prison parce qu’il enseigne le biélorusse.
Le 25 avril
Retour à Gorée de Pierre-Yves Borgeaud. Le projet du film est de suivre Youssouf N’Dour un chanteur sénégalais qui va à la Nouvelle Orléans pour trouver des similitudes avec la musique pratiquée dan son pays. Une suite de rencontres aux Etats-Unis et en Europe aboutit à un concert proposé à Gorée point de départ pour les esclaves.
http://www.retouragoree.com/
Claire Simon était invitée à présenter ses méthodes de travail dans un atelier. Je n’ai vu que le film Coûte que coûte de 1994 qui montre la galère vécue dans une petite entreprise de plats préparés à Nice. Un sujet parfaitement trivial qui devient pourtant presque un film à suspense, à travers le côté attachant de tous les intervenants dans leurs rôles respectifs.
Sonic Mirror de Mika Kaurismäki, 81′ c’est le frère d’Aki qui a réalisé L’homme sans passé que j’ai vu et bien aimé. Il suit le batteur américain Billy Cobham installé en Suisse, au Brésil à Bahia et dans un home pour autistes en Suisse en interrogeant le pouvoir de la musique. Un travail très impressionnant.
http://www.mikakaurismaki.com
http://www.sonicmirror.com/
Manufactured Landscapes, Jennifer Baichwal, 75′ Portrait du photographe de paysages industriels Edward Burtynsky qui travaille surtout en Chine. Il y a aussi un épisode au Bangladesh. http://www.edwardburtynsky.com/
Un film qui présente en somme le contexte des travaux photographiques en introduisant la durée et un espace élargi par rapport aux photos. Ce film est projeté dans les salles en France à partir du 28 novembre 2007.
Edward Burtinsky fait l’objet d’une exposition au centre culturel canadien à Paris du 31 mai au 25 août 2007.
Patrick Schaefer, L’art en jeu 27 avril 2007