Johann Heinrich Füssli

Musée des beaux-arts de Bâle

Füssli, Drama und Theater 20 octobre – 10 février 2019

 


Gothic Nightmares Fuseli, Blake and the Romantic Imagination à la Tate Britain jusqu’au 1er mai 2006

Après un portrait de Füssli et une description rédigée par Lavater, l’exposition débute avec le tableau de Füssli Le Cauchemar daté de 1782 pour en montrer la fortune critique, tout en évoquant également l’évolution de l’oeuvre de l’artiste. Le propos certes très dense est terriblement confus et pêche par des anachronismes justifiés par des proximités iconographiques. Une partie des oeuvres de la belle rétrospective Johann Heinrich Füssli présentée au Kunsthaus de Zurich sont bien mises en valeur tout en élargissant le propos pour le rendre plus attractif. Succès et influence de l’oeuvre sont expliqués par les troubles et les guerres qui suivent la Révolution française, mais finalement la question essentielle n’est pas traitée: pourquoi ce tableau en 1782?

L’exposition est divisée en 8 chapitres aux titres plutôt sensationnels. 1. La Cauchemar. Fuseli et l’art de l’horreur. 2 Un classicisme pervers. 3. Les superhéros. Le serment du Grütli en l’occurence. 4. L’atmosphère gothique. 5. Sorcières et apparitions. 6 Fées et femmes fatales. Présente sutout les toiles de Fuseli consacrées à Shakespeare notamment au Songe d’une nuit d’été. 7. Révolution, révélation et Apocalypse. 8. Le Cauchemar et la culture moderne. Le contexte révélé par l’exposition est évidemment intéressant notamment le chapitre consacré aux sorcières. Une projection de phantasmagories qui avaient beaucoup de succès en Europe dès 1790 et à Londres dès 1801 est reconstituée. De nombreuses caricatures surtout de James Gillray et des oeuvres de William Blake profondément marqué par Füssli sont présentées. La comparaison entre la rétrospective de Zurich et la présentation de Londres est intéressante parce qu’elle révèle deux conceptions profondément antagonistes de l’exposition!

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 5 avril 2006


Johann Heinrich Füssli, The Wild Swiss, Kunsthaus Zurich jusqu’au 8 janvier 2006

Le Kunsthaus de Zurich présente jusqu’au 8 janvier une rétrospective complète de l’oeuvre de Johann Heinrich Füssli (1741 – 1825). Bien que l’artiste ne soit jamais retourné dans sa ville natale, une fois établi et reconnu à Londres, l’institution zurichoise abrite la plus grande collection d’oeuvres de Füssli, en particulier des dessins remarquables, elle propose ainsi 60 peintures et 120 dessins et lithographies.

Issu d’une famille d’artistes, Füssli fut pourtant destiné à la théologie, ce n’est que tardivement qu’il décida de se tourner définitivement vers la peinture. L’exposition retrace les principales étapes biographiques de sa carrière: La Suisse, l’Allemagne, l’Italie et Londres. Elle met en évidence les grands engagements artistiques pour évoquer les oeuvres littéraires de Shakespeare, Milton, Homère et aussi le Niebelungen Lied. Füssli fut professeur, puis directeur de la Royal Academy. Il développa un univers peuplé de fées et de sorcières qui exerça une influence considérable sur l’art de son temps et tout le XIXe siècle.

Après s’être consacré à l’histoire suisse avec Le Serment des trois Suisses et Le Saut de Tell, Füssli s’est tourné vers la littérature. Ce qui fit sa gloire et exerça une influence durable sur l’art et la littérature britannique, c’est la peinture d’un Cauchemar en 1782. William Blake qui grava plusieurs oeuvres fut son ami. Füssli fut aussi l’un des premiers à utiliser la lithographie. L’exposition rend largement justice aux qualités de dessinateur de l’artiste en présentant un très grand nombre de feuilles magnifiques.

Il est intéressant de noter que cette exposition ne sera que partiellement reprise par la Tate Britain à Londres qui a choisi de mettre l’accent sur l’aspect gothique de l’artiste en présentant également d’autres contemporains sous le titre: Gothic Nightmares: Füssli, Blake and the Romantic Imagination du 15 Février au 1er Mai 2006

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 20 octobre 2005