Andro Wekua

Kunsthalle Zurich: Andro Wekua, All is Fair in Dreams and War 9 juin – 5 août 2018

Des sculptures et surtout des peintures caractérisent l’exposition d’Andro Wekua (né en 1977) à la Kunsthalle de Zurich. A l’étage un film et des sculptures forment une vaste installation. L’ensemble réunit des travaux réalisés de 2009 à aujourd’hui. Les peintures sont mises en scène avec un mannequin installé dans un fauteuil qui les regarde. On apprend dans la feuille d’information qu’il s’agit en fait de sérigraphies rehaussées qui s’inscrivent dans un processus de production complexe. Le visiteur est accueilli par un loup gigantesque qui poursuit ou accompagne un mannequin argenté asexué. A l’étage, on retrouve un mannequin doré debout et deux maquettes de bâtiments traditionnels placées sur des socles, alors que la musique qui accompagne le film visible derrière un grand rideau noir, envahit tout l’espace.


Andro Wekua: Never sleep with a strawberry in your mouth

Kunsthalle Wien jusqu’au 5 juin 2011

Le titre de l’exposition est aussi celui du dernier film d’Andro Wekua, (artiste géorgien qui vit à Zurich et à Berlin) un court-métrage de 15’ qui mélange les éléments de synthèses animés et des acteurs réels masqués. Le scénario est clairement partagé en quatre parties comme l’exposition et nous emmène dans un univers fantastique qui m’a fait penser à la Belle et la Bête de Jean Cocteau. Dans la première partie du film, on découvre un personnage masqué qui parcourt un appartement ou plutôt une villa, il joue d’un piano et fait apparaître d’autres figures qui l’entourent. Dans la troisième partie surgit un robot monstrueux qui se livre à divers mouvements, exercices inquiétants. Enfin dans les yeux du monstre apparait un paysage maritime avec des dauphins dressés qui tournent sur eux-mêmes dans le coucher du soleil. Les images évoquent l’art fantastique. Dans la première salle de l’exposition, on découvre un film de 2003 en noir et blanc formé de fragments de films floutés, qui évoquent les origines de l’artiste, son monde familial, son pays, il nous introduit dans un univers nostalgique, des figures en céramique masquées forment des éléments plastiques. La seconde salle est occupée par une femme qui enfourche une moto de façon provoquante. Ensuite on découvre le film mentionné plus haut et enfin dans la dernière pièce un grand plateau de théâtre est dressé sur lequel une seule figure est couchée sur le ventre alors qu’au mur sont accrochées des peintures et des gouaches qui révèlent divers aspects de l’imaginaire fantastique d’Andro Wekua à la croisée du surréalisme, de l’expressionnisme et du monde de la bande dessinée.

Patrick Schaefer, L’art en jeu 19 avril 2011