Sandrine Pelletier

Sandrine Pelletier, Restes, 2017, céramique, salle baroque du château de Gruyères

Le château de Gruyères et ses expositions artistiques. Sandrine Pelletier: Foreign Accent jusqu’au 22 octobre 2017.

Gruyères est connu comme village historique, touristique, entièrement dédié aux restaurants et au commerce. Mais ce bourg possède aussi un musée et un café Giger, un musée tibétain et bien sûr le château qui a été soigneusement restauré.

Depuis quelques années des artistes contemporains sont invités à dévoiler leurs créations les plus récentes au château. Deux salles du rez-de-chaussée sont dédiées aux expositions temporaires, la terrasse offre un site idéal pour la mise en espace de sculptures. Enfin les créateurs peuvent aussi présenter en contrepoint leurs travaux dans les salles historiques.

Sandrine Pelletier (née en 1976) empoigne les techniques les plus diverses avec ardeur. Lavis, carton, bois brûlé ou peint, céramique et verre lui suggèrent des recherches sur les paroxysmes auxquels il est possible d’exacerber les matières, les limites entre expression et disparition, un peu comme un lavis qui joue avec la suggestion de la représentation d’un espace ou son effacement. On la sent suspendue face au vertige de la création: produire, achever une image, un objet ou l’anéantir?

Elle a d’abord frappé le public en utilisant le tissu et la broderie de façon inédite. Elle semble attirée par un univers fantastique, étrange, narratif. Ce n’est pas sans raison qu’on la rencontrait dans l’exposition Le retour des ténèbres. L’imaginaire gothique depuis Frankenstein au Musée Rath, début 2017 et qu’on la retrouvera dans le cadre de BDFIL en septembre 2017 à Lausanne. Utilisant diverses techniques, elle révèle aussi une grande réceptivité aux suggestions des processus en cours, au hasard. Ainsi avec le verre, elle ne cherche pas à former, mais plutôt à retenir, à fixer la matière en fusion, en mouvement, tout en suggérant qu’elle pourrait disparaître. Au château de Gruyères, elle affirme ses positions en prenant ses distances face aux espaces historiques meublés. En plus des deux salles d’exposition, elle intervient dans huit salons et sur l’esplanade.

L’activité de l’artiste est effervescente et lui donne l’opportunité de faire voisiner les matériaux qu’elle explore avec des sites très différents.

En ce moment on peut se laisser impressionner par l’intervention monumentale 9.5 sur l’échelle de Luther à l’église Saint-François à Lausanne faites de deux grands vitraux et d’échelles brûlées disposées dans tout l’espace de l’édifice.

Elle occupe une salle de l’exposition Miroir Miroir au Mudac jusqu’au 1er octobre, elle participe à la Triennale du Valais et on pourra apprécier ses travaux au Centre Pasquart à Bienne du 21 septembre au 19 novembre 2017.

http://www.sandrinepelletier.com