Thomas Huber

Aarau, Kunsthaus 6 août 2018

L’étage inférieur du musée est occupé par une présentation intégrale des multiples réalisés par Thomas Huber de 1980 à 2018 jusqu’au 11 novembre 2018. Ce qui revient à proposer une quasi rétrospective de tout son travail. En effet toutes ses peintures qui forment différents cycles sont accompagnées par un travail éditorial complet, catalogues, mais aussi portefeuilles d’éditions réalisés en sérigraphie, lithographie, parfois inkjet ou eau-forte.

Thomas Huber expose au Mamco à Genève du 22 février au 6 mai 2012.

Le Mamco consacre la plus grande partie de ses salles à une rétrospective de l’artiste suisse Thomas Huber. C’est aussi une évocation de nombreuses expositions, catalogues – livres, au cours desquelles il a développé des thèmes très divers liés à la société et à sa vie quotidienne. Il fait preuve d’une inlassable créativité, multiplie, dessins, aquarelles, peintures et installations, ainsi que les discours qui accompagnent et détaillent chaque intervention.

Si l’on commence la visite au dernier étage, on découvre pour commencer des toiles consacrées à la présence de l’artiste à Genève, une banque, une galerie et le bâtiment du Mamco. Vous êtes ici. Puis divers thèmes sont évoqués: le déluge, l’école, la poste, le mariage, l’atelier. Un étage plus bas c’est l’installation Huberville et la série intitulée Sonnez les matines, Le Rêve de Jacob. Il mélange les problèmes autobiographiques et les questions esthétiques, par exemple, la relation entre la figure et le fond.

D’autres thèmes sont encore abordés: l’exposition, l’atelier, la banque, la bibliothèque, le cabinet d’amateur. Ou encore Sauve qui peut, l’un des thèmes les plus récents déclinés par l’artiste.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 28 février 2012

Aarau Kunsthaus, Thomas Huber Das Kabinett der Bilder jusqu’au 7 novembre 2004

Né en 1955 à Zurich, Thomas Huber a étudié les beaux-arts à Bâle, Londres et Düsseldorf. Il vit en Allemagne. Il travaille par thèmes développant des séries d’aquarelles, peintures, installations et discours autour d’un sujet. Il a traité notamment de la bibliothèque, du mariage, de la banque, de l’école et de l’exposition. Il a participé à la Biennale de Lyon en 2000. En Suisse récemment ses travaux ont été exposés au musée des beaux-arts de Lausanne (1996), au Helmhaus à Zurich (2000), au Mamco à Genève. A l’occasion de l’agrandissement du Kunsthaus d’Aarau il a réalisé plusieurs peintures pour la bibliothèque de ce bâtiment. Maintenant l’institution l’a invité pour une exposition monographique.

C’est une grande peinture Le cabinet de tableaux où l’on trouve représentées les oeuvres de l’exposition que le visiteur découvre en premier. Les toiles sont rassemblées par thèmes de différentes périodes et chaque salle porte un titre: Les encyclopédies, l’atelier, la savonnerie, l’eau « Si la peinture était comme de l’eau », les lieux, le discours, le son et la fumée, l’artiste ses marques et ses animaux, la croix du mariage. Enfin deux salles latérales exposent la gestation du tableau sur le plan technique avec une présentation de la construction perspective de certaines oeuvres et sur le plan psychologique sous le titre Saturnales l’artiste évoque ses variations d’humeur en illustrant ces deux verbes: « lachen » « rire », « weinen » « pleurer » qui ressurgissent souvent dans les toiles.

Chez Thomas Huber la peinture n’est pas prise pour elle-même uniquement, elle est placée dans un contexte. L’imaginaire de l’artiste s’impose en fonction d’une succession de situations. Il s’approprie tous les domaines d’expression notamment le texte, le commentaire, les écrits théoriques qui font partie de sa production. Malgré tout, Huber, constate que l’image échappe à l’interprétation, il la compare à du savon. Il interroge la nature du message ou du fait artistique. Conscient des interprétations multiples et des malentendus qui peuvent survenir, il s’efforce de contrôler toutes les étapes de la présentation et de la réception en les incluant dans la mise en scène de ses expositions. En intégrant la problématique sociologique du récepteur et du producteur, Huber affirme aussi la légitimité de l’expression picturale. Texte et image se complètent, il utilise des métaphores ou des jeux de mots ou construit des récits qui partent d’expériences quotidiennes, autobiographiques, familiales pour aboutir à une problématique générale. L’inscription dans l’espace est essentielle; qu’il s’agisse de la construction de la perspective dans le tableau ou au contraire de la sortie du tableau par la réalisation d’une installation. Il affirme un imaginaire poétique qui prend en considération l’espace et le temps s’interroge sur la spécificité des modes d’expression artistiques tout en les associant entre eux.

Thomas Huber présente son travail sur un site internet très complet en français et en anglais. http://www.huberville.de/prestart_low_frz.htm

Aarau Kunsthaus jusqu’au 7 novembre 2004. L’exposition est présentée à Rotterdam au musée Bojmans Van Beuningen, puis à Krefeld au Kaiser Wilhelm Museum du 20 02 au 08 05 2005.

Thomas Huber expose également à la Maison de la culture d’Amiens, le projet évolutif Sonnez les matines jusqu’au 31 octobre 2004.

Thomas Huber. La langueur des losanges jusqu’au 4 janvier 2009 au Carré d’art à Nîmes.

Patrick Schaefer, L’art en jeu, 5 septembre 2004