Archives de catégorie : expositions

Expositions Picasso

Cette page regroupe des commentaires sur plusieurs expositions consacrées à Picasso depuis 2001. Il existe également sur l’art en jeu une page consacrée à Matisse où vous trouverez un compte-rendu de l’exposition Matisse-Picasso (2003) et une autre dédiée à Bacon où vous trouverez une présentation de Bacon-Picasso (2005).


Bâle, Riehen 2 février 2019

Fondation Beyeler: Picasso, période bleue et rose 3 février – 26 mai et Picasso Panorama jusqu’au 5 mai.

Exposition de tous les superlatifs, la présentation des périodes bleues et roses de Picasso à la Fondation Beyeler reprend celle proposée au musée d’Orsay avec quelques modifications dans le choix des toiles et surtout en renonçant au très vaste ensemble de documents et de dessins présenté à Paris. Le visiteur pourra découvrir cette présentation dans des conditions sans doute bien meilleures qu’à Paris où l’on ne voyait que très mal les oeuvres en raison de l’affluence (plus de 600’000 visiteurs) et d’une présentation trop touffue. 4 milliards de valeur d’assurance, 7 millions de budget pour l’exposition, ce sont les chiffres annoncés par la Fondation Beyeler qui pour l’occasion se transforme en musée Picasso puisque les autres salles sont également consacrées à la présentation d’oeuvres plus tardives de l’artiste.


Paris 10 novembre 2015. Grand Palais: Picassomania jusqu’au 29 février 2016.

Ou comment accrocher des noms célèbres de l’art contemporain dans une exposition du Grand Palais! en principe strictement réservée aux blockbusters. La réalisation est plutôt convaincante, le problème, c’est que les visiteurs ne retiendront finalement que le nom de Picasso, plutôt que ceux de David Hockney, Jasper Johns, Martin Kippenberger, Georg Baselitz ou encore de George Condo avec qui l’exposition se termine de façon grandiose dans le chapitre Bad painting. Continuer la lecture

Expositions Paul Klee

Cette page réunit des articles sur les expositions consacrées à Paul Klee.

Bâle, Riehen, Fondation Beyeler: Paul Klee, la dimension abstraite 1er octobre – 21 janvier 2018

La galerie Beyeler a vu passer environ 500 oeuvres de Paul Klee et la collection en possède une vingtaine. C’est évidemment un point de départ idéal pour monter une exposition qui présente beaucoup d’oeuvres rarement vues provenant de collections privées, mais aussi de collections publiques. A la fois, rétrospective et thématique, l’exposition retrace les relations de Paul Klee avec l’abstraction. En 2003, la Fondation avait présenté une exposition consacrée à l’oeuvre tardif de Klee ( cf. la compte-rendu au bas de cette page.).

Centre Pompidou. Paul Klee, l’ironie à l’oeuvre jusqu’au 1er août 2016

À force de visiter des expositions Paul Klee au centre qui lui est dédié à Berne, on oublie qu’il est un blockbuster. La rétrospective de Paris placée sous le signe de l’ironie fait un tabac. Il y a de longues files d’attente à l’extérieur du bâtiment et à l’intérieur. Lors de mon passage lundi 16 mai, le compteur des entrées indiquait 408 entrées à 11h.35 (ouverture 11h.) et  787 à 12 h 45. À travers le thème de l’ironie elle se concentre sur les grandes lignes de l’évolution de l’œuvre. Elle présente des travaux de collections privées et de musées et pas seulement du centre Paul Klee, qui contribue cependant largement. En sept sections l’exposition  met en évidence la distanciation, l’ironie qui caractérisent sa production dès le début. 1. Les débuts satiriques; 2. Klee et le cubisme. 3. Théâtre mécanique; 4. Klee et les constructivismes; Regards en arrière; 6. Klee et Picasso; 7. Années de crise. Elle ne traite pas du tout d’autres aspects comme son activité et ses publications d’enseignant. Mais le point de vue choisi est très pertinent et offre effectivement un bon fil conducteur tout au long de sa carrière. Continuer la lecture

Expositions Matisse

Je rassemble sur cette page les compte-rendus d’expositions consacrées à Matisse et aux Fauves vues depuis 2003.

Lausanne  21 juin 2018

Fondation de l’Hermitage, Henri Manguin, la volupté de la couleur jusqu’au 28 octobre 2018

La Fondation de l’Hermitage présente en collaboration avec le musée des impressionnistes à Giverny l’oeuvre peint et dessiné d’Henri Manguin. Un artiste né en 1874 décédé en 1949, qui eut de nombreux liens avec des collectionneurs suisses et la famille Vallotton. Il fut un peintre heureux qui connut rapidement le succès. Manguin bénéficia tôt du soutien d’Ambroise Vollard qui fit de lui un peintre reconnu et aisé. Tourné vers sa famille, son épouse qui fut son modèle et ses trois enfants, il développa des recherches chromatiques originales. L’exposition se concentre sur les travaux réalisées de 1900 à 1913. Cette dernière année apparait comme une apothéose. La guerre en 1914 complique sérieusement le développement de sa carrière, il décide de s’établir en Suisse où il a noué de nombreux contacts. Il s’établit à Lausanne, puis sur les bords du lac de Neuchâtel.


Martigny 24 juillet 2015, Fondation Pierre Gianadda : Matisse en son temps jusqu’au 22 novembre 2015.

L’annonce d’une exposition Matisse suscite toujours l’intérêt. Celle qui est proposée par la Fondation Gianadda repose essentiellement sur les fonds du centre Pompidou, complétée par quelques prêts de collections privées. On retrouve des toiles célèbres et d’autres qui le sont moins, l’idée de l’exposition, assez complexe, réalisée par une conservatrice du Musée national d’art moderne, est de montrer Matisse et les travaux de quelques contemporain et même héritiers sur toute la durée de l’existence du maître. Continuer la lecture

Marius Borgeaud

La Fondation de l’Hermitage à Lausanne consacre une importante rétrospective à Marius Borgeaud jusqu’au 25 octobre 2015

Petit maître ou grand peintre ?

Marius Borgeaud (1861 – 1924). Né en Suisse, Marius Borgeaud hérita d’une grande fortune qu’il dilapida. Arrivé à la quarantaine, il se tourna vers la peinture pour gagner sa vie. Curieusement il semble y être parvenu rapidement. Après quelques hésitations autour du paysage post-impressionniste. Il se spécialisa dans les scènes d’intérieur, les mairies, les pharmacies ou même les galeries d’art, sans oublier bien sûr les natures mortes. Tout à fait français d’esprit et peu attaché à son pays d’origine, il garda pourtant des liens avec des compatriotes comme Edouard Morerod, Félix Vallotton et Paul Vallotton. Continuer la lecture

Markus Lüperz

Musée d’art moderne de la ville de Paris,

MarkusLüpertz, une rétrospective jusqu’au 19 juillet 2015.

Né en 1941, Markus Lüpertz devint une figure incontournable de la scène picturale allemande, appelée les nouveaux fauves, au début des années 1980. On le retrouve ici faisant le point sur toute sa carrière de peintre, sculpteur, décorateur de théâtre et d’opéra. Professeur à Düsseldorf, habillé avec la plus grande élégance, il joue avec les périodes de l’histoire de l’art, multipliant les référencces stylistiques et iconographiques

Dès le début de sa carrière il a placé son œuvre sous la marque du « dithyrambe, », l’ivresse de la peinture et en le voyant accompagner des amis dans son exposition parisienne ou dans le film qui lui est consacré, on sent que l’ivresse est toujours là.

Si le regard est rétrospectif, l’exposition débute avec des toiles récentes. Réunies sous le titre Arcadies, elles évoquent la peinture allemande du XIXe siècle.

La place de la peinture d’histoire chez les artistes allemands contemporains Anselm Kiefer, Sigmar Polke, Neo Rauch, Markus Lüpertz, Gerhard Richter, Georg Baselitz, on ne pense pas tout de suite à ce thème traditionnel en pensant à l’art contemporain, pourtant force est de constater qu’il est très présent chez les artistes mentionnés. Cela va de la mythologie à l’actualité, la notion d’histoire est étendue. Tous utilisent volontiers de grands formats pour s’exprimer, ils ont une approche multi-référentielle de l’Antiquité à la Renaissance, du maniérisme à Picasso!.

L’estampe en Suisse

Cette page est consacrée à l’estampe en Suisse.

Morges 8 septembre 2019

Pour sa cinquième édition tirage limité, qui suit un rythme triennal,  joue la confluence en occupant la magnifique maison du musée Forel à Morges pendant le week-end du Livre sur les quais. Ainsi les amateurs de livres et de beaux livres à tirage limité ne sont pas écartelés entre Lausanne et Morges.
Tirage limité oui et même tirage unique, car la tendance explorée par certains va de plus en plus vers l’exemplaire unique qui recourt au format du livre, mais plus rarement aux techniques d’impression qui permettent la multiplication.
Les écoles d’art sont aussi présentes avec de nombreux travaux. On découvre également des éditions plus légères, alternatives comme Ripopée.

La Bibliothèque cantonale et universitaire organise un concours auquel 26 artistes ont pris part. Le thème imposé était l’illustration d’un texte de Pierre Frankhauser (1975) évoquant une expérience scout: « la visée »

2018 Musée des beaux-arts, Le Locle: Art imprimé, Triennale 2018 jusqu’au 14 octobre (fermé lundi et mardi).

La Triennale du Locle s’ouvre résolument au monde en présentant trois ateliers, éditeurs internationaux: Borch édition à Copenhague et Berlin; Crown Point Press à San Francisco et STPI, Creative Workshop & Gallery à Singapour. La Suisse est présente avec une invitation à la HEAD de Genève et la présentation d’une sélection d’oeuvres éditées par la Société suisse de gravure qui fête son centenaire.

 2015

Le Locle, Musée des beaux-arts: Art imprimé. Triennale 2015 et Didier Rittener (prix 2010 de la ville du Locle) jusqu’au 18 octobre 2015

Une vingtaine d’artistes dont la moitié sont Suisses, alors que les autres proviennent de pays très divers (Etats-Unis, France, Pologne, Serbie notamment) donnent un excellent aperçu des formes les plus diverses que l’art imprimé prend aujourd’hui. Claudia Comte qui présente la décomposition d’une xylographie en couleurs sur deux parois a obtenu le prix 2015 de la ville du Locle. Certains travaux appartiennent résolument au domaine de l’estampe, alors que d’autres sont souvent très proches du dessin avec l’utilisation d’imprimantes à jets d’encre.

www.mbal.ch (fermé lundi et mardi) Continuer la lecture

Louis Soutter

Paris, Maison de Victor Hugo: Louis Soutter / Victor Hugo. Dessins parallèles jusqu’au 30 août 2015. A la recherche d’artistes qui ont une pratique du dessin comparable à celle de Victor Hugo, le musée dédié à l’écrivain dans la maison qu’il occupait, place des Vosges, réalise une impressionnante exposition qui recherche les parallèles entre l’œuvre de Hugo et celle de Louis Soutter. Les prêts proviennent du musée des beaux-arts de Lausanne et de la Fondation Le Corbusier, mais aussi et surtout de collections privées. Elle offre des cheminements étonnants dans l’œuvre des deux atistes. Extrêmement subtile et raffinée dans la sélection des œuvres, Continuer la lecture

Carol Rama

Lausanne 1er novembre 2020

Musée cantonal des beaux-arts: Kiki Smith, Hearing You with my Eyes jusqu’au 10 janvier 2021

Fille du sculpteur Tony Smith, Kiki Smith (1954) est fascinée par le corps humain et une expression fragile de la plasticité, du volume. Elle met le corps à plat en le fragmentant, montrant l’intérieur: fluide, viscères et l’extérieur, peau, membres. Kiki Smith part de son propre corps en le moulant et multiplie les autoportraits. Par ailleurs, elle introduit une vaine narrative, mythologique avec l’évocation de l’homme-animal, la métamorphose. Elle s’exprime par de grands dessins réalisés sur des feuilles de papier Népal, explore différentes techniques d’estampe, lithographie, taille-douce, gaufrage, pliage. La traduction de cet univers dans des tapisseries monumentales est un autre aspect largement représenté dans l’exposition. Kiki Smith a fait l’objet de deux expositions récentes à Salzburg et à la Monnaie de Paris, ses travaux sont également visibles dans la nouvelle succursale de la Pace Gallery à Genève. En 2013, elle avait été largement représentée dans l’exposition les Papesses, collection Lambert au Palais des Papes à Avignon, aux côtés de quatre artistes femmes du XXe siècle. ( Camille Claudel, Louise Bourgeois, Jana Sterbak et Berlinde de Bruyckere).


La passion selon Carol Rama. Musée d’art moderne de la ville de Paris jusqu’au 12 juillet 2015

La rétrospective Carol Rama (1918- 2015) est une vaste exposition de l’artiste turinoise qui voyage à travers l’Europe, elle a été présentée à Barcelone et des étapes sont prévues à Dublin et à Turin. Carol Rama a commencé à dessiner très jeune et ses premières expositions firent scandales et furent même censurées. Par la suite, elle a développé une œuvre originale certes, mais qui n’est pas totalement à l’écart des grands courants de son temps. Abstraction, nouveau réalisme, arte povera en particulier. Elle a mis l’autobiographie au centre de son inspiration. Issue d’une famille d’industriels actifs dans l’automobile, puis la bicyclette, elle s’inspira des matériaux laissés par son père qui fit faillite et se suicida en 1942 pour créer ses œuvres. Continuer la lecture

Pierre Bonnard / Georges Braque

Georges Braque: Galeries nationales du Grand Palais, Paris.

( L’exposition Georges Braque est présentée au Guggenheim de Bilbao du 13 juin au 21 septembre 2014.)

Georges Braque (1882 – 1963) jusqu’au 6 janvier 2014. Pour marquer le cinquantenaire de la mort de l’artiste, le Grand Palais propose une vaste rétrospective Georges Braque. Organisée de façon rigoureusement chronologique, elle illustre les divers moments de la carrière du peintre avec 250 oeuvres. Le premier choc initiateur pour Braque, c’est le fauvisme dont il va explorer les ressources dans divers paysages de l’Estaque et de la Ciotat en 1906 – 1907. Proche d’Apollinaire, Kahnweiler et Picasso, il évolue vers des oeuvres construites qui abandonnent le foisonnement coloré dès 1908 pour des dégradés de camaïeu. Matisse parlera de petits cubes, c’est le cubisme analytique. Après quoi il expérimente les papiers collés, renonçant à peindre l’illusion et empruntant des papiers qui font penser à du bois. On assiste à la dissociation entre couleur et forme. Dès 1913 on parle de cubisme synthétique. On ressent l’exigence de Braque, l’envergure immense de ses ambitions, il veut refonder toute la problématique de la figuration, de la représentation. On voit qu’il invente, expérimente, mais aussi, il répète beaucoup le même sujet, pratique la série. Dès 1911, il introduit des lettres dans ses compositions. Ses femmes à la guitare sont tout, sauf sensuelles, formées de planches superposées ! contrairement à Picasso, il n’a pas mis en scène sa propre existence, mais développé rigoureusement ses expériences, ses théories. Il est un véritable précurseur de l’art conceptuel et de beaucoup de démarches basées sur l’appropriation. Ses toiles restent à la fois déroutantes et très actuelles. Braque a bénéficié de plusieurs grosses promotions en début de carrière avec le cubisme et après la guerre, à travers la galerie Maeght, ce qui a maintenu la visibilité de son nom. Mais l’oeuvre ne sera jamais populaire, pourtant on voit qu’elle a nourri de nombreux artistes, en fait tous ceux qui se posent la question de la représentation de la réalité ont appris et peuvent encore apprendre de ses recherches. L’influence qu’il a exercée est assurément considérable. En même temps on sent que le voisinage de Matisse et de Picasso provoque sans doute une certaine retenue, Braque veille à ne pas être influencé par eux, à formuler les choses autrement.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 17 décembre 2013


L’exposition Bonnard du musée d’Orsay me permet de reprendre sur cette page des articles antérieurs consacrés à cet artiste.

Musée d’Orsay Paris, Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie jusqu’au 19 juillet 2015.

 Bien qu’elle bénéficie de nombreux prêts extérieurs, l’exposition du Musée d’Orsay se concentre sur la présentation de toiles qui se trouvent dans les collections publiques françaises et en particulier celles du musée d’Orsay. Associant une approche chronologique et thématique, elle met en avant les grands, voire les très grands formats peints par l’artiste. Ce choix favorise une entrée envoûtante dans l’univers de l’artiste. L’une des particularités de cette présentation est de casser les oppositions habituellement mises en évidence dans les différentes périodes créatrices de l’artiste. En effet la première salle est consacrée à la période nabi et l’exposition s’achève sur les grandes décorations réalisées par Bonnard au début de sa carrière. On voit ainsi qu’il a toujours été fasciné par l’idée de plonger le spectateur complètement dans la peinture. Il évoque tout au long de sa vie l’Arcadie. Continuer la lecture