Riehen, Fondation Beyeler: Thomas Schütte. Figures jusqu’au 2 février 2014.
Thomas Schütte est un artiste allemand, né en 1954. Il a beaucoup exposé en Allemagne, mais c’est la première fois que l’on découvre une présentation monographique de son travail en Suisse. Elle met en évidence un seul aspect de ses recherches: la représentation de la figure humaine. L’exposition suit un ordre systématique: têtes de femmes; têtes d’hommes; corps de femmes, 9 sur 18 sculptures de femmes monumentales qui proposent une réflexion sur la présentation de la sculpture et la position des corps avec les déformations causées par certains effets de perspective par exemple; Continuer la lecture →
Félix Vallotton. Le feu sous la glace 2 octobre – 20 janvier 2014.
A l’opposé du parti retenu pour Georges Braque, dont une grande rétrospective est présentée au même moment au Grand Palais, les responsables de l’exposition Félix Vallotton ont choisi une approche entièrement thématique et non chronologique. Un choix audacieux, mais très bienvenu, qui évite de ressasser toujours la même histoire et qui permet de prendre en compte l’ensemble de la production du peintre.
Félix Vallotton a réalisé 1’700 peintures et 200 gravures. En suivant des fils conducteurs à la fois formels et iconographiques, on saisit la permanence des préoccupations de l’artiste, mais aussi leur évolution. Voici les principaux thèmes retenus : Idéalisme et pureté de la ligne. Perspectives aplaties. Refoulement et mensonges ( critique de la vie bourgeoise). Un regard photographique (il dispose d’un appareil Kodak dès 1899). La violence tragique d’une tache noire (gravures sur bois). Le double féminin. Erotisme glacé et opulence de la matière. Mythologies modernes. C’est la guerre ( la guerre de 1914 – 1918, mais aussi la guerre des sexes).
En visitant successivement les expositions Vallotton et Braque, on constate qu’ils sont deux théoriciens de la représentation et de la peinture. Ils rejettent un certain usage de la couleur et privilégient la construction du tableau. Lorsqu’on regarde un paysage de Vallotton comme Souvenir des Andelys, 1916, on constate que l’on n’est finalement pas très loin des paysages cubistes de Braque.
Patrick Schaefer, l’art en jeu 18 décembre 2013
–Alex Katz et Félix Vallotton, Lausanne 23 mars 2013
Fondation de l’Hermitage Lausanne: Van Gogh, Bonnard, Vallotton… La collection Arthur et Hedy Hahnloser jusqu’au 23 octobre 2011. A signaler que les Hahnloser furent parmi les principaux amateurs et amis de Félix Vallotton, la collection présentée en ce moment à la Fondation de l’Hermitage offre un ensemble exceptionnel d’oeuvres de cet artiste.
Le Cabinet d’art graphique du musée d’art et d’histoire de Genève présente
Félix Vallotton de la gravure à la peinture jusqu’au 9 janvier 2011.
L’exposition réunit des estampes réalisées dans diverses techniques: eau-forte, bois zincographie, des dessins préparatoires et quelques peintures. On découvre une suite de vues parisiennes, 1893, les Intérieurs, les instruments de musique, les pages d’un numéro de l’Assiette au beurre, Crimes et Châtiments, 1902, pour citer quelques exemples ou encore celles de l’album C’est la guerre. Elle couvre toutes les périodes d’activité de l’artiste en approfondissant le regard sur quelques productions.
Patrick Schaefer, 28 octobre 2010
Félix Vallotton idylle au bord du gouffre
Le Kunsthaus de Zurich présente 91 toiles de Félix Vallotton (1865 – 1925) sous le titre Félix Vallotton idylle au bord du gouffre jusqu’au 13 janvier 2008. Au cours des 15 dernières années Félix Vallotton a fait l’objet de nombreuses expositions ponctuelles ou rétrospectives ( Yale, Amsterdam et Lausanne en 1992, puis Lyon et Marseille en 2001) qui ont mis en évidence la richesse de sa production et qui ont fait largement progresser les connaissances sur cet artiste. Ces présentations ont été couronnées par la publication du catalogue raisonné mentionné ci-dessous. Idylle au bord du gouffre vient après tous ces travaux et ne cherche visiblement pas à apporter de nouvelles contributions rédactionnelles sur l’artiste. Le catalogue contient une brève introduction et des commentaires en regard de la reproduction des oeuvres accrochées.
L’exposition par contre, dégagée de tout souci historique ou didactique propose une découverte érudite certes, mais libre, aérée et très convaincante du peintre Vallotton (aucune gravures ou dessins dans l’exposition, deux salles de la collection permanente présentent toutefois quelques travaux sur papier). Le peintre devient intemporel entre Courbet et Lucian Freud, il est d’une singulière actualité. Par ailleurs le moteur principal de son inspiration artistique, une réflexion amère sur le conflit entre les sexes est mis en évidence avec force. Une organisation thématique a été privilégiée. Le premier espace commence très fort en confrontant les portraits réalistes de Vallotton à une série de portraits décoratifs, hommage à des écrivains et à Berlioz. La salle suivante est consacrée aux scènes intimes et aux visions d’intérieurs, puis viennent des natures mortes, avant la présentation de la vision du nu féminin chez l’artiste à laquelle une large place est faite. Elle est complétée par l’évocation de scènes mythologiques. L’exposition s’achève sur des paysages avec un espace particulier consacré à l’un des chefs-d’oeuvre de Vallotton, Le Bain un soir d’été, 1892 qui fait partie de la collection du Kunsthaus et qui est placé vers la fin du parcours, hors d’une évolution chronologique. De manière générale l’exposition met l’accent sur le fond du musée puisque une quinzaine d’oeuvres exposées appartiennent à cette institution. Les autres musées suisses ont également des fonds importants qui sont mis à contribution. Plus étonnant deux toile peu connues et très belles proviennent l’une du musée de Bordeaux et l’autre de Strasbourg. Des collections américaines apportent également une contribution importante à l’exposition.
Cette dernière sera visible à la Kunsthalle de Hambourg sous une forme différente du 15 février au 18 mai 2008.
Kunsthaus Zurich jusqu’au 13 janvier 2008.
A signaler que la villa Flora à Winterthour met aussi le maître lausannois à l’honneur en présentant sa propre collection de Vallotton complétée par des prêts jusqu’au 28 septembre 2008.
Patrick Schaefer 6 octobre 2007
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Lausanne Musée cantonal des beaux-arts Vallotton à livre ouvert. Le catalogue raisonné de l’oeuvre peint jusqu’au 27 mars 2005.
La publication du catalogue raisonné de Félix Vallotton couronne plus de 20 ans de travail mené par Marina Ducrey. 1704 peintures sont répertoriées. Le catalogue comprend trois volumes, le premier est une monographie et les deux autres inventorient l’activité de l’artiste. Une sélection, des toiles, dessins et gravures de la collection du musée sont accrochées en parallèle à la présentation des pages du catalogue qui les concerne.
Berne Musée des Beaux-Arts; Fondation Gianadda 18 mars – 12 juin 2005
Félix Vallotton: les couchers de soleil jusqu’au 20 février 2005
L’exposition du musée des beaux-arts de Berne réunit 90 œuvres de Félix Vallotton (1865 -1925), 20 gravures sur bois et 70 peintures, qui illustrent le développement du thème de la fin du jour dans l’œuvre de l’artiste. Il s’agit de paysages décoratifs ou composés et de nus ou encore de paysages de guerre. Le parcours qui est réparti dans six salles propose une approche thématique et chronologique de ce thème chez Vallotton. Les toiles d’un singulier éclat sont parfois de véritables feux d’artifice. Evidemment chez ce caricaturiste impitoyable un thème aussi romantique peut paraître étonnant, mais le propos de l’exposition et du catalogue est d’éviter toute fausse interprétation en montrant que chez Vallotton le paysage est une composition qui vise à obtenir un effet maximal sans tomber dans le sentimentalisme. Les essais du catalogue s’emploient à éclairer objectivement ce thème et ne cherchent pas à lui donner une interprétation trop large, métaphorique. Comme pour d’autres motifs on constate que Vallotton a commencé par aborder le sujet en gravure sur bois avant de le reprendre parfois beaucoup plus tard en peinture. Il existe une proximité troublante avec des artistes contemporains Ferdinand Hodler et Edouard Munch notamment, mais Rudolf Koella, commissaire de l’exposition et auteur de l’essai principal du catalogue, s’efforce de montrer la différence, la spécificité de la démarche de Vallotton dans ses paysages appelés décoratifs vers 1900-1901, puis composés dès 1909. Ce peintre ne se laisse pas envahir par le côté sentimental du sujet et ne s’inscrit pas dans un symbolisme direct. Il conserve une distance, une ironie tout en exaltant la beauté de la réalité par la mémoire et l’assemblage décoratif des formes et des couleurs. Avec ses constructions ses compositions se réfèrant à Poussin, il atteint une intensité incomparable. Depuis 1910 date à laquelle le thème prend son véritable essor 40 paysages avec couchers de soleil sont recensés, ils évoquent souvent la région de Honfleur. La mise en évidence de la distance entre Vallotton et le symbolisme prise en compte, il n’empêche que l’on peut constater que l’obsession de la mort, de la destruction des êtres est l’un des principaux fils conducteurs de l’œuvre de Félix Vallotton. On connaît ses gravures sur bois, théâtre d’ombre qui exalte les êtres comme trace dans lesquelles on trouve la mort dans l’observation des manifestations de rue, dans l’évocation des rites, l’absoute ou encore dans les Intimités qui retracent avant tout l’impossibilité des relations, leur mort annoncée en somme. La Première guerre mondiale lui a inspiré des scènes allégoriques mais aussi des paysages qui évoquent les champs de bataille (Verdun, 1917). C’est une bonne idée de montrer cet aspect de l’œuvre. On peut la mettre en parallèle avec la décision de ne montrer que des paysages de Hodler lors d’une exposition récente à Genève et à Zurich. Est-ce le souci de toucher un public de plus en plus large ou une véritable évolution dans l’appréciation de ces artistes ?
Le musée de l’Elysée à Lausanne nous emmène dans une exposition pétulante et bondissante avec Philippe Halsman. Etonnez-moi jusqu’au 11 mai 2014. Le photographe favori de Dali, en fait un véritable complice, le portraitiste de Marylin Monroe et d’une quantité de personnalités. Enfin l’auteur d’une centaine de couvertures du magazine Life. C’est une exposition joyeuse et qui s’achève en invitant les visiteurs à faire un grand saut!
Musée national d’art moderne, Centre Pompidou
Le surréalisme et l’objet jusqu’au 3 mars 2014
L’exposition objets surréalistes est structurée autour des expositions surréalistes. Des diaporamas évoquant ces expositions sont projetés sur des écrans qui séparent les différents espaces. Une place particulière est accordée aux sculptures surréalistes de Giacometti, aux oeuvres plastiques de Calder et de Max Ernst, alors que la dernière salle est entièrement consacrée aux sculptures colorées de Miro, inspirées de divers objets quotidiens. Continuer la lecture →
Décembre 2013, réflexion sur la reconstitution d’expositions.
La reconstitution des expositions devient une véritable tendance ou un courant. Sans aller jusqu’au travail 1 :1 réalisé à Venise pour When Attitudes Becomes Form Bern 1969/ Venice 2013, la présentation de Beaubourg consacrée à l’objet surréaliste évoque 5 des 8 expositions surréalistes par des projections de diapositives et par la reconstitution partielle de certaines salles ou vitrines.
C’est encore à une réflexion sur les grandes expositions et leur impact que nous invite la cité de l’architecture et du patrimoine avec 1925 quand l’art déco séduit le monde jusqu’au 17 février 2014. Centrée sur l’exposition de 1925 à Paris, elle montre des plans et des photographies des divers pavillons. Elle insiste sur le rôle des grands magasins dans la création d’une production spécifique, plus industrielle qu’artisanale comme c’était le cas avec l’art nouveau. Ce n’est pas le mouvement, le style qui sont montrés, mais vraiment l’exposition de 1925 dans un premier espace. Dans un second espace, on évoque l’impact de l’exposition de 1925 et la diffusion d’un style à travers le monde de Tokyo au Vietnam, à l’Afrique du Nord. On souligne aussi le rôle du paquebot Normandie comme promoteur de ce style.
Au Musée Guimet, l’exposition Angkor est aussi avant tout une histoire de la découverte du site et de sa mise en valeur muséographique à Paris. Angkor : Naissance d’un mythe Louis Delaporte et le Cambodge jusqu’au 27 janvier 2014. En effet, elle raconte comment Louis Delaporte fit des relevés, montre ses splendides aquarelles, et des moulages de certaines parties de sites. Il obtint peu à peu des lieux d’expositions d’abord dans l’indifférence, avant que l’on ne s’intéresse vraiment au site. Ces moulages qui avaient été entreposés dans des caisses commencent à faire l’objet de restaurations et certains sont présentés ici.
On peut encore mentionner Matisse et les Fauves, à l’Albertina à Vienne jusqu’au 12 janvier 2014. Sans être une reconstituton du salon d’automne de 1905, l’exposition s’efforce de réunir avant tout des oeuvres produites entre 1905 et 1908. Elle évoque la plupart des créateurs réunis en 1905.
La Kunsthalle de Berne rend hommage à Harald Szeemann jusqu’au 2 septembre en évoquant par des films et des documents les principales expositions dans lesquels il a été impliqué. Elle permet aussi de cerner une personnalité et son mode de travail. Sous le titre Musée des obsessions. Il avait constitué des archives personnelles considérables et recueilli au début de son activité, la quasi totalité des objets réunis dans l’appartement de son grand-père qui était coiffeur, une présentation séparée de cet ensemble est proposée dans l’ancien appartement de Harald Szeemann.
Milan 20 mai 2018
Fondation Prada: Art Life Politics: Italia 1918 – 1943 jusqu’au 25 juin
Ouverte depuis quelques années dans un vaste site industriel, proche des voies de chemin de fer, près de la station Lodi de la ligne jaune du métro milanais, subtilement transformé en associant des édifices nouveaux et les bâtiments anciens transformés, tout en conservant la sensation d’ampleur du site, la Fondation Prada propose des expositions temporaires et des éléments de sa collection consacrée à des installations d’artistes bien connus de la scène contemporaine ( Louise Bourgeois, Robert Gober, Damien Hirs, Jeff Koons, etc.).
En ce moment, elle produit une gigantesque exposition conçue par Germano Celant (1940 – décédé en 2020 du Coronavirus), consacrée à l’art italien de l’entre-deux-guerres. Loin d’effectuer une sélection entre artistes ayant collaboré avec le régime et ceux qui étaient plus en retrait, elle présente une série de reconstitutions d’expositions d’art italien dans le pays et à l’étranger. Depuis les artistes présentés à la Biennale de Venise, l’exposition des arts décoratifs de 1925 à Paris, les développements de l’architecture, les monuments aux morts, le mobilier, des expositions à Rome, à Pittsburg ou à la Kunsthalle de Berne. L’idée étant de reconstituer certaines cimaises de ces manifestations d’après des photographies d’époque avec les oeuvres originales lorsqu’elles sont disponibles ou des reproductions. L’entreprise est énorme et il faut le dire assez lassante, d’autant plus que les oeuvres sont en général très sombres.
Bâle – Riehen 6 octobre 2015
La Fondation Beyeler a décidé de marquer le centenaire du carré noir de Kasimir Malewitsch par une double exposition. La première au titre énigmatique A la recherche de 0.10, la dernière exposition futuriste de peinture tente de reconstituer le plus précisément possible, la manifestation dans laquelle Malewitsch présenta pour la première fois une œuvre devenue emblématique du 20ème siècle. Continuer la lecture →
Lausanne 16 novembre 2013: Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne
Making Space. 40 ans d’art vidéo 18 octobre – 5 janvier 2014
Le musée des beaux-arts de Lausanne se lance dans une tentative difficile : jeter un regard rétrospectif sur l’art vidéo des 40 dernières années. A travers un thème, l’ouverture vers de nouveaux espaces intérieurs, extérieurs, simultanés. C’est une expérience intéressante pour le spectateur et une réflexion sur notre mémoire visuelle, l’évolution de nos sensations. 23 artistes ont été retenus. D’un côté l’exposition donne l’occasion au public local de découvrir des installations présentées au cours des 15 dernières années dans de grandes expositions internationales, de l’autre elle tente de proposer quelques travaux historiques internationaux ou suisses.
L’expérience sur soi et la perception du monde rendue possible par l’emploi d’une caméra souple ont ouvert de nouveaux champs à l’expression artistique. Continuer la lecture →
Le Palais de Tokyo à Paris consacre à Julio le Parc du 27 février – 13 mai 2013 une vaste rétrospective avec de nombreuses installations monumentales et une salle entière consacrée aux jeux interactifs. Elle semble assez proche de l’exposition proposée à Zurich en 2005, évoquée ci-dessous. En parallèle, le centre Pompidou présente les pièces de Jésus Rafael Soto qui figurent dans ses collections, certaines sont entrées récemment par dation.
Le Parc Lumière Daros-latinamerica jusqu’au 30 octobre 2005
L’événement à Zurich est certainement l’exposition Julio Le Parc: Le Parc Lumière proposée par la collection Daros elle est d’ailleurs prolongée jusqu’au 30 octobre. Continuer la lecture →
Musée du Louvre: Raphaël. Les dernières années 11 octobre 2012 – 14 janvier 2013.
Dans la suite directe de l’exposition présentée ce printemps: La Sainte Anne, l’ultime chef-d’oeuvre de Léonard de Vinci qui montrait comment La dernière toile de Léonard qu’il laissa inachevée fut en fait un thème qu’il poursuivit depuis 1500, le musée du Louvre propose un examen de l’oeuvre de Raphaël. A travers les toiles, les dessins du maître et l’activité de ses principaux assistants. L’exposition souligne l’activité débordante de l’artiste et la difficulté à distinguer la main du maître de celle des ses aides, en particulier Giulio Romano et Gian Francesco Penni. Mort à 37 ans, Raphaël a répondu à un nombre stupéfiant de commandes, l’exposition nous fait entrer dans la fabrique du peintre. Elle commence avec de grands retables commandés pour des églises par de riches mécènes ou par le Pape comme cadeau à François 1er, raison pour laquelle ils figurent aujourd’hui dans les collections du Louvre. Des dessins sont mis en relation avec ces oeuvres. Le dessin élément essentiel, car les idées développées par Raphaël sont souvent réalisées par ses aides. On évoque le chantier des Stanze du Vatican entre 1508 et 1520, les cartons de tapisseries, les innombrables tableaux de dévotion représentant, la Vierge et pour terminer en apothéose on trouve de magnifiques portraits de Raphaël.
Patrick Schaefer, l’art en jeu 30 novembre 2012
Michelangelo Drawings. Closer to the Master Britsh Museum jusqu’au 25 juin 2006
L’exposition Michelange (1475 – 1564) veut montrer que les dessins très connus de l’artiste, en particulier ceux réalisés à la craie rouge, qui figurent dans tous les ouvrages consacrés à cet art ne sont pas des oeuvres autonomes, mais des projets pour la Sixtine ou d’autres travaux. En s’appuyant sur les très vastes collections du British Museum, de l’Ashmolean Museum à Oxford et du Teyler Museum à Haarlem en Hollande, la présentation situe les dessins dans leur contexte en évoquant tout le déroulement de la carrière de Michelange d’une manière didactique.
90 oeuvres originales de Michelange figurent dans l’exposition sur les 600 dessins de l’artiste répertoriés. A noter que les 22 dessins des collections royales qui ont été exposés en 1998 dans l’exposition Michelangelo and his influence. Drawings from Windsor Castle ne figurent pas dans cette exposition.
L’exposition propose un parcours chronologique. Elle évoque La collaboration de Michelange avec Ghirlandajo dont quelques dessins sont montrés, puis la réalisation du David à Florence. L’installation à Rome, une place importante est faite aux dessins préparatoires pour le plafond de la chapelle Sixtine (1508 – 1512), des animations digitales, des photographies et des projections établissent la relation avec les oeuvres achevées. Les travaux d’atelier, la formation des collaborateurs sont montrés, puis l’on passe à la réalisation du Jugement dernier 1534 – 1541. L’exposition s’achève sur des compositions religieuses La Lamentation, 1530-35, La Crucifixion ou encore La Mise au tombeau que l’artiste modifie de façon obsessionnelle alors que les 30 dernières années de sa vie furent consacrées à l’architecture. En plus des dessins de nombreuses lettres de l’artiste sont présentées (1’400 ont été conservées).
British Museum. Michelangelo Drawings 23 mars – 25 juin.
Christoph Ruckhäberle né en 1972 fait partie de ce que l’on appelle l’école de Leipzig où il a étudié. Il vit à Berlin et bénéficie d’une assez grande visibilité depuis 3 ou 4 ans. Il est plongé dans la gravure sur lino et la peinture qu’il traite avec un élan et une vigueur fantastiques à travers une foule de visages et de personnages.
Dans cette exposition Christoph Ruckhäberle propose deux séries d’oeuvres d’une part 102 portraits, pastels à l’huile, et d’autre part des figures en pied qui sont des peintures à l’huile. Il travaille sur la relation fond-figure et pousse au maximum la présence colorée et géométrique des fonds, les figures parviennent pourtant à se détacher. Ainsi par cette tension entre le fond qui pourrait la noyer et la présence plastique de la figure naît une grande intensité. Ces figures évoquent le théâtre, l’exotisme, les masques et des formes de primitivisme. Elles portent des titres qui renvoient à l’histoire de la peinture Grande joueuse de guitare, Fille aux fleurs, Femme lisant, Le Balcon ou à des figures de théâtre oriental ou du théâtre de guignol. Avant de passer au domaine beaux-arts, Christoph Ruckhäberle a étudié le dessin animé en Californie et l’on sent l’effet de cette référence dans les mouvements exagérés de ses figures. Ces dernières évoquent dans un premier temps le construcivisme russe, on pense à Malévitch notamment, mais s’appuient aussi sur beaucoup d’autres références qui vont de Matisse, Picasso à Balthus, ou encore Thomas Huber.