Archives de catégorie : photographie

Sandrine Pelletier

Sandrine Pelletier, Restes, 2017, céramique, salle baroque du château de Gruyères

Le château de Gruyères et ses expositions artistiques. Sandrine Pelletier: Foreign Accent jusqu’au 22 octobre 2017.

Gruyères est connu comme village historique, touristique, entièrement dédié aux restaurants et au commerce. Mais ce bourg possède aussi un musée et un café Giger, un musée tibétain et bien sûr le château qui a été soigneusement restauré.

Depuis quelques années des artistes contemporains sont invités à dévoiler leurs créations les plus récentes au château. Deux salles du rez-de-chaussée sont dédiées aux expositions temporaires, la terrasse offre un site idéal pour la mise en espace de sculptures. Enfin les créateurs peuvent aussi présenter en contrepoint leurs travaux dans les salles historiques.

Sandrine Pelletier (née en 1976) empoigne les techniques les plus diverses avec ardeur. Lavis, carton, bois brûlé ou peint, céramique et verre lui suggèrent des recherches sur les paroxysmes auxquels il est possible d’exacerber les matières, les limites entre expression et disparition, un peu comme un lavis Continuer la lecture

Art en Suisse

Les tentatives de faire le point sur une époque ou une tendance de l’art en Suisse sont assez rares. Je rassemble sur cette page quelques cas, à l’occasion de l’exposition Swiss Pop Art au Kunsthaus d’Aarau.

Aarau 26 juillet 2017

Le Kunsthaus d’Aarau fait le point sur la Suisse et le Pop Art jusqu’au 1er octobre. Une réflexion historique, mais une présentation légère et joyeuse qui a su faire ressortir l’esprit d’artistes jeunes  dont beaucoup sont devenus très connus, (Peter Stämpfli, Urs Lüthi, Markus Raetz, par exemple), en approfondissant certains aspects de leur première expression tonitruante. On sent bien qu’il s’agissait pour tous de casser le cadre, Continuer la lecture

David Hockney

David Hockney, Centre Pompidou jusqu’au 23 octobre 2017.

Après Londres et avant  New York, Paris présente la rétrospective des 80 ans de David Hockney. Le centre Pompidou avait proposé de grands paysages récents en 1999. Maintenant, c’est une rétrospective très complète que le visiteur découvre, conçue par un artiste qui insiste sur sa versatilité et qui est parvenu à créer des images qui sont devenues autant de symboles de plusieurs périodes, en particulier les années 1960 et 1970, mais loin de se satisfaire de ses réalisations, Hockney démontre qu’il poursuit ses explorations aujourd’hui à travers les modes d’expression les plus variés.

L’exposition débute avec un autoportrait de 1954, à 17 ans, réalisé par collage de bandes colorées sur du papier journal, tout à fait étonnant. Avec Démonstration de versatilité, 1961, il affirme sa disponibilité dans  quatre toiles, quatre styles.

Tout en invitant à la contemplation, en aspirant en quelque sorte le spectateur dans la toile comme dans A Bigger Splash, 1967, il exprime conscience et distance critique. La fascination pour le bleu va se renouveler dans Papier pool 11, 1978 où six feuilles de papier évoquent une piscine.

Auparavant il a réalisé les Double portrait dès 1968, le plus connu appartient à la Tate Britain 1970-71 Mr and Mrs Clark.

Il utilise le Polaroïd pour structurer des paysages qu’il divise en petits carrés, le panorama en 1990-1993 .

Il choisit des thèmes comme le Grand canyon et le Yorkshire dans une  toile de douze mètres.

En fait, l’exposition se déroule dans une suite de salles qui sont autant d’en apothéoses: les piscines, les doubles portraits, les paysages enveloppant des années 80-90, ou les quatre saisons dans le Yorkshire; puisque cette rétrospective David Hockney s’achève par une projection du même paysage, un chemin dans la forêt filmée aux quatre saisons, sur un écran divisé en 9 rectangles.
La rétrospective suit ainsi les chemins de vie d’un artiste, d’un homme heureux qui peint sur iPad et vit en geek à 80 ans.

Documenta 11, 12, 13,

Le directeur désigné pour la Documenta 14 est Adam Szymczyk, ancien directeur de la Kunsthalle de Bâle, elle se déroulera du 10 juin au 17 septembre 2017.

La Documenta 13 a eu lieu à Kassel du 9 juin au 16 septembre 2012. Le nombre de visiteurs s’est élevé à 860’000 personnes. Le nom de la directrice artistique a été annoncé le 3 décembre 2008 il s’agit de Carolyn Christov-Bakargiev, actuellement responsable du Castello di Rivoli à Turin.

Documenta 13 jusqu’au 16 septembre 2012

Après avoir visité la Documenta pendant un jour et demi, je tente d’en définir les caractéristiques principales. La première chose qui frappe, c’est l’éparpillement des sites d’expositions. J’en ai compté 32 dans la ville, auxquelles il faut ajouter au moins une trentaine de pavillons dans le Karlsauepark. Continuer la lecture

Teresa Hubbard / Alexander Birchler

Le pavillon suisse à la Biennale de Venise 2017, présente des travaux de Teresa Hubbard et Alexander Birchler sur le thème Femmes de Venise. Je transfers un article sur ces artistes sur la nouvelle version du site.

Flora 2017

Dans le pavillon suisse sous le titre Femmes de Venise, on nous raconte aussi une histoire. Partant du constat qu’Alberto Giacometti n’a jamais exposé dans ce bâtiment pourtant construit par son frère Bruno, on découvre une double exposition. Dans la cour les sculptures de Carol Bove, dans la salle un film de Teresa Hubbard et Alexander Birchler,

Le couple joue sur la dramatisation et l’on ne sait ce qui est vrai ou imaginé. L’histoire de Flora Mayo qui aurait été l’amie d’Alberto pendant quelques années est racontée par son fils David. Il n’y a qu’une bande sonore, mais deux films, il faut prévoir une heure pour voir les deux versants. D’un coté, une reconstitution de la vie de Flora par une actrice et de l’autre David faisant son récit aux Etats-Unis, puis en Suisse. Si l’on écoute bien, on déduit qu’il serait le fils d’Alberto ?


Teresa Hubbard / Alexander Birchler No Room to Answer

Le Kunsthaus d’Aarau consacre une rétrospective à Teresa Hubbard (1965) & Alexander Birchler (1962), jusqu’au 8 novembre 2009. Continuer la lecture

Jardins, mythe de la fleur

Collection d’arrosoirs dans l’exposition Jardins, Paris mars 2017

Paris 30 septembre 2021: Musée du Petit Palais: Jean-Michel Othoniel, le théorème de Narcisse  28 septembre – 2 janvier 2022.

Depuis 1997 Jean-Michel Othoniel (1964) travaille le thème du collier réalisant des perles en verre de Murano. Ici on retrouve ces colliers, mais aussi divers assemblages de briques colorées toujours en verre qui investissent les escaliers du Petit Palais, certaines salles et le jardin. L’exposition est divisée en trois parties: la rivière, le jardin et la grotte, 70 sculptures sont ainsi réparties.


Paris Grand Palais Jardins jusqu’au 24 juillet 2017. Sous ce titre, on nous propose une vaste présentation qui associe art contemporain et ancien dans une approche thématique. Tout en affirmant vouloir dresser une histoire du jardin, elle rassemble en effet des pièces rarement vues comme des plans de jardin, l’exposition s’appuie en grande partie sur des oeuvres qui appartiennent à l’histoire de la peinture, notamment l’art contemporain. L’exposition s’ouvre par une confrontation entre Giuseppe Penone et Albrecht Dürer. La seconde pièce sous le titre Humus, montre des toiles de Jean Dubuffet. Avec les espaces suivants intitulés Botanique et Arboretum, on découvre des herbiers, des livres illustrés de gravures, une xylothèque, mais aussi des photos de Jeff Wall, Rodney Graham, ou les travaux de Herman de Vries. Plus loin ce sont des bijoux inspirés par la nature. Dans une section intitulée « Jardiniers », on découvre une vaste collection d’arrosoirs et d’outils. Au rez, dans les sections Allée et Bosquet, on évoque les jardins à la française, leurs plans et de grandes peintures montrant des châteaux, avec bien sûr également le film de Peter Greenaway, Meurtre dans un jardin anglais. Tout d’un coup, on découvre une salle entière consacrée aux photographies de Wolfgang Tillmans. Continuer la lecture

Au-delà des étoiles. Traces du Sacré

Je rassemble sur cette page les compte-rendus d’exposition qui tournent autour du mysticisme dans la peinture.

Paris 8 juillet 2019

Beaubourg, Centre Pompidou, Préhistoire une énigme moderne jusqu’au 16 septembre 2019

Cette exposition brosse une véritable histoire de l’art du XXe siècle et du XXI siècle en France surtout, mais également en Allemagne, aux Etats-Unis et en Angleterre sous l’angle de l’influence de la préhistoire. La sélection des œuvres est excellente et commence de façon étonnante avec trois belles toiles de Cézanne et des dessins et des estampes d’Odilon Redon. Ces deux artistes en effet avaient chacun un ami au courant de l’évolution des études géologiques et étaient conscients d’une nouvelle lecture des masses rocheuses qui s’exprime dans leurs oeuvres. Les pièces de la préhistoire, peu nombreuses, sont intégrées à la présentation d’œuvres qu’elles ont motivées.


Paris: Musée d’Orsay, Au-delà des étoiles, le paysage mystique de Monet à Kandinsky jusqu’au 25 juin 2017. L’exposition commence en fanfare avec 4 cathédrales, 2 meules de foin et 2 peupliers de Monet, ils introduisent une première section intitulée Contemplation. Conçue au Canada, où elle a été montrée auparavant à la Art Gallery of Ontario, l’exposition incarne un point de vue défini par l’étude d’une école de peinture de paysage de ce pays, dit le Groupe des Sept. Après la présentation des artistes français, dans la deuxième et la troisième partie intitulées Bois sacrés et le divin dans la nature avec Gauguin, Maurice Denis, Emile Bernard ou Giovanni Segantini. Continuer la lecture

Cy Twombly

Paris 7 décembre 2016: Centre Pompidou jusqu’au 30 avril 2017; Cy Twombly (1928 – 2011)

Le centre Pompidou consacre une rétrospective à cet artiste devenu un véritable objet de culte, en présentant, toiles, dessins, sculptures et photographies. La rétrospective Twombly est judicieusement complétée par les photographies de graffiti de Brassai dans la galerie du sous-sol consacrée à la photographie, qui permet de retrouver le contexte d’une sensibilité caractéristique des années 1950. Continuer la lecture

Auguste Rodin

Paris 7 décembre 2016: Musée Rodin: L’enfer selon Rodin jusqu’au 22 janvier 2017.
Le musée Rodin propose une vision très complète de l’oeuvre de l’artiste. Dans la maison principale le parcours de la visite présente aussi bien les sculptures de Rodin que sa collection personnelle, avec des sculptures antiques, mais aussi de nombreuses toiles d’artistes contemporains. Le jardin propose un large ensemble de tirages en bronze des sculptures réalisées à différentes périodes. Enfin à l’entrée,  un espace permet la présentation d’expositions temporaires à un rythme régulier.

En ce moment, c’est la réalisation de l’une des oeuvres majeures de Rodin qui est évoquée: la porte de l’enfer dont il existe un tirage dans le jardin. On apprend d’ailleurs que tous les tirages sont posthumes et que si ce projet habita Rodin pendant de longues années, il ne le réalisa jamais véritablement. L’exposition relate les péripéties de cette commande pour un musée des arts décoratifs qui n’existait pas encore. On découvre des dessins préparatoires, des photographies d’époque et surtout des moulages de fragments ou encore la manière dont certains éléments de la porte sont aussi des sculptures autonomes très connues, comme le Penseur. L’exposition montre aussi comment l’inspiration de Rodin pour ce travail évolua de la Divine comédie de Dante aux Fleurs du Mal de Baudelaire. Continuer la lecture

Neo Rauch

 

Kunsthalle Zurich Neo Rauch, Randgebiet jusqu’au 5 août 2001

Après Leipzig et Munich, la Kunsthalle de Zurich présente une rétrospective de l’artiste allemand Neo Rauch né à Leipzig en 1960.

Les peintures de Neo Rauch sont narratives, intrigantes. Elles sont figuratives, réalistes, mais aussi peintes, elles jouent sur les matières et l’espace. L’étrange est provoqué par des contrastes dans les proportions des figures ou par des objets-événements picturaux incongrus. L’iconographie évoque le monde communiste et son réalisme, les livres d’enfants des années 1930-1940, mais elle revisite aussi le Pop art en reprenant des éléments de publicité. Les toiles sont de grande dimension, presque sculpturales, impressionnantes, elles proposent des jeux de couleurs vives. La particularité de Neo Rauch réside dans le fait qu’il adopte une approche critique, réflexive, anti-moderniste de la peinture sans pourtant rejeter les séductions, les effets de matière. Sa peinture n’est pas froide et lisse, elle est vivante, mouvementée tout en renvoyant à d’innombrables références iconographiques.

Neo Rauch est le représentant le plus connu d’un mouvement pictural issu de l’ex Allemagne de l’Est dont Thomas Scheibitz et Lisa Roy 1958 présentent d’autres aspects. On peut aussi le mettre en relation avec Thomas Huber qui en utilisant d’autres moyens, un style différent pose des questions assez semblables.

Patrick Schaefer L’art en jeu 25 juin 2001


Néo Rauch a reçu le prix Van Gogh 2002 décerné par le Bonnefantenmuseum de Maastricht

Bruxelles Palais des Beaux-arts Neo Rauch jusqu’au 19 mai 2013

Neo Rauch fait l’objet d’une exposition simultanée à Leipzig, Museum der bildenden Künste, et à Munich, Pinakothek der Moderne, à l’occasion de son cinquantième anniversaire du 18 avril au 15 août 2010.