Archives de catégorie : expositions

Francis Picabia

Francis Picabia, « Notre tête est ronde pour que nos pensées puissent changer de direction » jusqu’au 25 septembre 2016

Le Kunsthaus de Zurich présente une vaste rétrospective Francis Picabia dans le cadre des célébrations du centenaire du mouvement dada. L’exposition est réalisée en collaboration avec le Museum of Modern Art de New York et de nombreuses oeuvres proviennent des musées et des collections américaines. Elle présente des oeuvres de premier plan, souvent de grande dimension et permet de découvrir les facettes étonnantes d’un artiste incroyablement versatile comme le souligne l’aphorisme choisit en sous-titre de la rétrospective. Continuer la lecture

Calder et Fischli & Weiss

 Fondation Beyeler, Riehen. Alexander Calder & Fischli /Weiss jusqu’au 4 septembre 2016

La sculpture n’est pas toujours monumentale ! Elle peut être faite de bouts de fils de fer et d’air. C’est la voie qu’explora Alexander Calder (1898 – 1976). En 2004, la Fondation Beyeler avait présenté Calder et Miro en explorant les lien amicaux et historiques établis entre les deux artistes. Cette fois, la fondation a choisi d’associer une vaste présentation d’œuvres de Calder avec un duo d’artistes helvétiques, au nom d’une certaine affinité dans les préoccupations de ces plasticiens avec leur illustre prédécesseur. Celle-ci s’exprime surtout dans le film qui rendit le duo célèbre « le cours des choses », 1986 – 1987, mais il s’avère assez difficile de mettre en relation les deux démarches. Continuer la lecture

Sculpture on the Move, Donald Judd, Dan Flavin, Ellsworth Kelly, arte povera

Sculpture on the Move 1946 – 2016, Musée des beaux-arts de Bâle et musée d’art contemporain jusqu’au 18 septembre 2016.

Le musée des beaux-arts de Bâle veut évoquer 70 ans d’histoire de la sculpture moderne et contemporaine avec 55 artistes.  De Brancusi et Giacometti à Beuys, Serra ou encore Nauman. Les artistes américains sont prédominants dans la collection d’art moderne et contemporain du musée des beaux-arts de Bâle et cette institution leur a consacré plusieurs expositions monographiques ou collectives au cours des dernières années. Il n’est pas étonnant de les retrouver bien représentés dans l’exposition inaugurale de la nouvelle extension du musée consacrée à la sculpture depuis 1946. 

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Charles Gleyre

Charles Gleyre (1806 -1874) le romantique repenti musée d’Orsay jusqu’au 11 septembre 2016

Connu des Suisses romands, mais très peu ailleurs, Charles Gleyre (1806 – 1874) bénéficie d’une première rétrospective à Paris au musée d’Orsay.

Récemment, j’ai lu le roman de Maupassant Fort comme la mort, de 1889. On pourrait établir un parallèle entre ce récit qui raconte la fin de vie d’un artiste qui connut la gloire, mais se voit dépassé et le point de vue proposé ici sur la carrière de Gleyre. Il suffisait d’un seul succès au Salon pour que la réputation d’un artiste fut lancée. Gleyre connut ce succès en 1843 avec Le Soir, (les illusions perdues), mais après quelques commandes prestigieuses, la concurrence et les particularités d’une personnalité difficile, entraînent assez rapidement sa mise à l’écart. L’exposition met bien en évidence Gleyre, face à ses contemporains. Dans un premier temps, l’école lyonnaise, puis Ingres, les orientalistes, les recherches originales de l’artiste, son activité d’enseignant et l’exposition s’achève avec un nu de Renoir qui aurait peut-être trouvé chez son maître l’intérêt qu’il manifesta pour ce thème. Tout en entrant précisément dans la biographie du peintre, l’exposition dresse une vision complète de son activité et la met en perspective dans le contexte très dense et concurrentielle de la vie artistique parisienne. En 9 chapitres dont les titres sont: Du rapin parisien au brigand romain. 2. Survivre à l’Orient. 3. Retour en France: le temps des hésitations. 4. Le Soir : l’aube du succès. 5. L’ambition de l’histoire. 6. Archéologies du paysage. 7. Le Thyrse et la quenouille: le pouvoir au féminin. 8. Vers l’idylle: la chair en lumière. 9. Dans l’atelier: du dessin avant toute chose. Continuer la lecture

Jannis Kounellis

Venise mai 2019

Fondazione Prada Ca’ Corner della Regina

Jannis Kounellis 11 mai – 24 novembre 2019, première rétrospective de l’artiste après son décès en 2017.

L’exposition conçue par Germano Celan débute en douceur avec deux espaces latéraux présentant des affiches et des catalogues anciens. Le palais lui-mêmes, son architecture, les fresques qui l’ornent et l’atmosphère de ce bâtiment voisin du grand Canal sont très bien mis en valeur. Une salle dans l’entresol est consacrée à des films et à des entretiens avec l’artiste.

Enfin sur deux deux étages sont déployées des installations importantes qui déclinent les thèmes et les matériaux utilisés par Kounellis: le charbon, l’acier, la pierre, le verre, le tissu ou des toiles sur lesquelles il a peint des textes et des signes. Il n’y a pas de performance, mais deux installations odorantes, l’une de café et l’autre de grappa. La monumentalité des objets quotidiens et modestes, industriels ou naturels est mise en valeur de façon impressionnante. S’il s’agit de la première rétrospective après le décès de l’artiste, on peut se demander si ce n’est pas aussi la dernière, car qui aurait à l’avenir les moyens de monter une exposition d’une telle ampleur? Ce qui m’a frappé c’est le contraste entre cette esthétique et celle de l’esprit de la biennale, peut-être une dernière chance de découvrir les oeuvres de cet artiste?

Esprit très différent de la biennale.

Monnaie de Paris : Jannis Kounellis Brut. Attention exposition jusqu’au 30 avril 2016.

Représentant éminent de l’arte povera italien Iannis Kounellis est est né en Grèce en 1936 (décédé en février 2017), mais il vit en Italie depuis 1956. Il s’est fait une spécialité dans les interventions dans des bâtiments. On le voit ici dans les somptueux salons de la Monnaie de Paris intervenir avec maestria pour affirmer des contrastes vigoureux et mettre en valeur les matériaux sur lesquels il a bâti son œuvre. Le métal en feuilles, en poutre, la jute, les couvertures de laine, le verre, les bois de chantier, le charbon. Chantier justement, c’est ce que suggère l’affiche de l’exposition dans ce contraste saisissant entre un site raffiné et des matériaux bruts. Continuer la lecture

Clare Goodwin

Centre PasquArt Clare Goodwin. Constructive Nostalgia jusqu’au 10 avril 2016

Clare Goodwin est née en 1973 à Birmingham, elle est installée en Suisse à Zurich depuis de nombreuses années. Elle se consacre avant tout à la peinture, mais place l’espace, la relation entre la tridimensionalité et la surface peinte, au cœur de son travail. Ainsi au centre PasquArt à Bienne, elle ferme l’accès aux galeries par un hexagone monumental qui oblige le visiteur à se plier, se faufiler entre les parois pour accéder aux salles. Elle s’inspire d’éléments du quotidien pour construire des peintures géométriques. Actuellement ses travaux sont basés sur l’évocation de rideaux ou de stores à lamelles verticales, Curtain Paintings, 2015, 2016 ; des éléments qui marquent la séparation entre deux espaces : l’intérieur et l’extérieur. Les groupes de toiles de formats très divers allant du tout petit au monumental sont inscrits dans des environnements qui recréent une forme d’intérieur privé. L’espace au sol n’est pas laissé vide, elle y place des structures qui évoquent de petits portiques postmodernes assez incongrus. Continuer la lecture

Dada

2016 est l’année dada à Zurich, bénéficiant d’une grosse promotion médiatique http://www.dada100zuerich2016.ch/fr/, la date décisive est le 5 février lorsque débuteront les trois expositions consacrées au mouvement dada, au Cabaret Voltaire, au Kunsthaus, Dadaglobe jusqu’au 1er mai qui digitalise une importante collection de documents dada. Dans la petite salle dédiée aux expositions temporaires on découvre une reconstitution de dadaglobe. Un projet de publication qui n’aboutit jamais, mais pour lequel de nombreux artistes envoyèrent des contributions originales. Certains collages par exemple de Max Ernst sont très connus.

Au musée national, Dada universel jusqu’au 28 mars 2016.

Le musée national suisse a lui aussi décidé de célébrer le centenaire du mouvement dada qui pour le coup est proclamé « la principale contribution de la Suisse à l’histoire de l’art mondial ». Sans doute pour écarter la surprise de ceux qui se demanderaient ce que cette exposition fait ici. On retrouve dans les commissaires, de l’exposition Juri Steiner, un ancien responsable d’Expo 02, qui fut aussi directeur du centre Paul Klee pendant quelques années. En 17 vitrines de grand format, sans cartels, remplacés par de petits écrans tactiles qui fonctionnent rarement, on présente quelques pièces, tantôt des originaux, tantôt des fac-similés pour évoquer le mouvement dada, le contexte historique, et une partie de l’héritage. Continuer la lecture

Paul Signac

Signac. Une vie au fil de l’eau. Fondation de l’Hermitage, Lausanne jusqu’au 22 mai 2016. Puis à Lugano du 3 septembre au 8 janvier 2017.

En 2003, la Fondation Gianadda proposait une rétrospective Paul Signac (1863 – 1935). Elle s’appuyait sur les prêts de nombreuses institutions internationales, mais présentait déjà un groupe important d’oeuvres provenant d’une seule collection privée suisse. Aujourd’hui la Fondation de l’Hermitage nous propose de découvrir cette collection consacrée à Signac. L’exposition affiche également des oeuvres de contemporains qui pratiquèrent le pointillisme, Van Rysselberghe, Maximilien Luce, Camille Pissarro, Henri Edmond Cross, notamment. Au rez-de-chaussée on découvre quelques toiles importantes de Signac, précédées de quelques dessins et deux noir de Seurat. Une salle est consacrée à la présentation de divers ouvrages sur l’analyse de la couleur. Au premier, des toiles de contemporains de Signac et quelques oeuvres de l’artiste. Le sous-sol est entièrement consacré à des travaux sur papier. Avant la série consacrée aux ports de France qu’il réalisa à la fin de sa vie, on remarque notamment plusieurs grands lavis d’encre de chine que l’artiste réalisait pour préparer ses toiles.

J’ajoute à  cette page, l’article que j’avais consacré à l’exposition de 2003.

Depuis plusieurs années le néo-impressionnisme suscite un regain d’intérêt. Seurat brille au firmament de ce mouvement, mais d’autres ont suivi. Ce groupe présente la double caractéristique de s’être constituté en mouvement d’avant-garde et d’avoir eu un écho international. Continuer la lecture

Jean Dubuffet / Asger Jorn/ Yuksel Arslan/ Gil Wolman

Lausanne, musée de l’Elysée

Jean Dubuffet, l’outil photographique; jusqu’au 23 septembre 2018

Le musée de l’Elysée propose une exposition intéressante qui montre comment Dubuffet archivait et communiquait autour de ses oeuvres, grâce à la photographie et diverses publications. Quelques exemples autour d’oeuvres originales, peintures, sculptures et travaux monumentaux ont été retenus.

Riehen- Bâle, Fondation Beyeler Jean Dubuffet. Métamorphoses du paysage jusqu’au 8 mai 2016.

De son vivant Jean Dubuffet (1901 – 1985) était l’un des artistes les plus connus et les plus présents sur la scène artistique. Non seulement par des expositions, mais aussi par des publications où l’on retrouvait ses cheminements créatifs et ses théories. De plus il était très présent en Suisse romande depuis qu’il avait légué sa collection de l’art brut à la ville de Lausanne. Cette dernière a d’ailleurs présenté des œuvres de la collection, en relation avec des travaux de Dubuffet, en 2005. Depuis 2001 au moins, date d’une exposition au centre Pompidou, Dubuffet a largement disparu de l’agenda des expositions. Il est intéressant de le retrouver à la Fondation Beyeler dans une exposition consacrée strictement à son œuvre plastique et non à ses activités annexes, collectionneur et écrivain notamment.

La présentation suit les périodes que l’artiste a lui-même définies, en cherchant un point commun à travers son œuvre : la métamorphose du paysage. Mentionnons les tableaux d’assemblage de 1955, les matériologies de 1959 – 1960 et bien sûr le cycle de l’Hourloupe qui débute en 1962 – 1963. Continuer la lecture

Expositions Miro

Kunsthaus Zurich, Joan Miro, Mur, frise, paroi murale, jusqu’au 24 janvier 2016.

En cette saison hivernale où l’on se replie vers l’intérieur, le Kunsthaus de Zurich propose une exposition consacrée à Joan Miro, motivée par une paroi en céramique composée par l’artiste qui scande la petite cafétéria extérieure de l’institution. Composée en 1971-1972, cette paroi porte le titre « oiseaux qui s’envolent ». Miro a réalisé de nombreuses œuvres de ce type, l’une des parois les plus importantes se trouve à la Fondation Maeght à Saint Paul de Vence. Sous le titre Mur, frise, paroi murale, l’exposition du Kunsthaus propose d’explorer la fascination de Miro pour le mur et l’espace extérieur. Continuer la lecture