Archives de catégorie : peinture

F. Kupka

Kupka, Pionnier de l’abstraction, Grand Palais, Paris jusqu’au 30 juillet 2018

Frantisek Kupka (1871 – 1957) Il y a longtemps que je sais que j’aime bien cet artiste et je retrouve avec plaisir La Gamme jaune de 1907 des collections de Beaubourg, ou ses grandes cathédrales abstraites qui sont envoûtantes. Je savais aussi qu’il avait collaboré avec l’Assiette au beurre, mais sans plus. Les deux premières salles de l’exposition évoquent l’activité d’illustrateur et de graveur de Kupka. L’artiste a rejeté cette première période comme alimentaire, elle révèle pourtant une puissance du dessin, une imagination débridée et une production considérable, plusieurs centaines de feuilles qu’il s’agisse de contributions à des revues ou des illustrations de livres. Dans ses premières peintures Kupka conserve une veine satirique tout en absorbant avec génie les influences les plus diverses de Böcklin, Klimt aux Fauves.

L’exposition est partagée en 5 sections et suit un déroulement chronologique, mais elle intègre les premières préoccupations de l’artiste à son développement futur.

Le fond Kupka du centre Pompidou avait été présenté à la Fondation de L’Hermitage à Lausanne, en 2003, dans le cadre d’une tournée dans diverses villes, en consultant le catalogue, on constate que l’on retrouve une grande partie des oeuvres dans l’exposition actuelle complétée par des prêts de Prague et d’autres collections. L’originalité de l’exposition réside surtout dans les deux premières salles qui soulignent l’importance de l’activité du dessinateur et tressent des liens avec son activité postérieure. Cette rétrospective ira à Prague et à Helsinki.

Camille Corot

Paris, Musée Marmottan: Corot et la figure jusqu’au 8 juillet 2018.

En se concentrant sur  les tableaux consacrés à la figure, l’exposition aborde un thème rarement montré chez Corot, surtout connu pour ses paysages. C’est un jardin secret des amateurs de peinture et l’on est au niveau de Raphaël, Titien ou des hollandais, tous les maîtres qui l’inspiraient et dont il s’est véritablement imprégné pour les rejoindre.   Continuer la lecture

Ulla von Brandenburg

Musée Jenisch Vevey 17 mars 2018 : Ulla von Brandenburg. A Color Notation jusqu’au 21 mai 2018

Depuis 2006, j’ai rencontré à plusieurs reprises les travaux d’Ulla von Brandenburg (née à Karlsruhe en 1974) : à la Kunsthalle de Zurich en 2006, on découvrait deux films et de grandes aquarelles. En 2011, elle frappait les visiteurs de la Biennale de Lyon en installant cinq grands rideaux de couleurs différentes que le spectateur devait traverser avant d’accéder au « théâtre » de l’exposition.

Elle a réalisé une grande peinture multicolore pour la réouverture du palais de Tokyo à Paris en 2012. On a également pu visionner certains de ses films au Mamco à Genève en 2014.

A la Sécesson à Vienne en septembre 2013, l’espace principal était occupé par une grande installation théâtrale d’Ulla von Brandenburg. Elle projetait un film en noir et blanc, intitulé Die Strasse qui montre un personnage traversant une rue imaginaire et rencontrant des gens de tout âge qui se livrent à des activités qu’il ne comprend pas. La bande son est chantée. L’artiste explique qu’elle s’inspire des traditions du carnaval dans la forêt noire. Pour voir ce film on traverse l’arrière d’une scène fermée par un grand rideau rouge, on gravit, puis l’on descend des gradins en bois très raides. Le film et les gradins font penser au théâtre antique.

Ulla von Brandenburg est une artiste qui s’exprime par tous les moyens d’expression le théâtre, le cinéma, l’installation en renouvelant la relation entre eux. Installée à Paris, elle affirme ses origines allemandes de la Forêt noire en montrant un vif intérêt pour les traditions populaires. Le chant, le récit parlé forment un élément essentiel dans ses réalisations filmées, monumentales.

On peut en ce moment la découvrir au musée Jenisch à Vevey. Elle a construit un récit et une vaste scénographie colorée en hommage à la mécène, à laquelle le musée doit son nom. Les murs des salles sont vides, ils sont couverts de grands tissus de six couleurs différentes sur lesquels on devine les traces de tableaux qui auraient été enlevés. Les œuvres sont au sol, de grandes aquarelles posées sur des estrades, on retrouve Fanny Jenisch et divers personnages qui ont marqué sa vie ou d’autres sans aucun rapport. Dans le corridor un film évoque la propriété des Jenisch à Hambourg, alors qu’à l’étage un autre film présente des tissus somptueux, élément récurrent dans les expositions de l’artiste.

 

Georg Baselitz, le 19 janvier 2018

Georg Baselitz

Paris 4 décembre 2021

Le centre Pompidou consacre une rétrospective à Georg Baselitz jusqu’au 7 mars 2022. Elle montre la recherche d’une peinture comme expérience intense, comme coup de poing qui renverse le réel pour concilier la force de l’inspiration du réel et la densité d’une expression matérielle de la peinture. Chez cet artiste la passion d’autres périodes artistiques, en l’occurence le maniérisme et d’autres cultures, à savoir la sculpture africaine ont nourri sa propre démarche créatrice.

Bâle 23 janvier 2018:

Le musée des beaux-arts de Bâle et la Fondation Beyeler s’unissent pour rendre hommage à Georg Baselitz, à l’occasion de ses 80 ans.

Fondation Beyeler: Georg Baselitz 21 janvier – 29 avril, Musée des beaux-arts, travaux sur papier.

Avec 90 peintures et une douzaine de sculptures d’un côté, près de 150 dessins de l’autre, la Fondation Beyeler et le musée des beaux-arts de Bâle rendent un hommage important à Georg Baselitz à l’occasion de son 80ème anniversaire. Il faut relever également que la plupart des dessins exposés au musée proviennent de la propre collection de l’institution. Continuer la lecture

Valérie Favre

Le musée d’art et d’histoire de Neuchâtel donne carte blanche à Valérie Favre (1959) pour une très longue période jusqu’au 12 août 2018.

Une exposition qui occupe la plus grande partie des salles des beaux-arts, seules deux salles sont encore consacrées à la collection. Les toiles présentées ici  renvoient à la peinture, alors que dans l’exposition de 2009 mentionnée plus bas, elle évoquait plutôt le cinéma. La première salle propose un hommage à Pontormo. Dans la deuxième salle, le spectateur, surélevé par un échafaudage Continuer la lecture

Paul Gauguin

8 novembre 2017: Paris Grand Palais. Paul Gauguin l’alchimiste jusqu’au 22 janvier 2018

Le sous-titre de cette vaste rétrospective Gauguin souligne qu’elle se concentre sur le processus créatif suivi par Gauguin. Elle veut montrer comment il s’attaque aux matériaux: la céramique, le bois pour en faire des gravures ou des sculptures et enfin bien sûr les peintures. Le parcours est complété par de petits films qui expliquent les divers aspects du travail de l’artiste.

Suite à la visite de cette rétrospective j’ai lu Le Paradis – un peu loin de Mario Vargas Llosa, une biographie romancée, croisée de Flora Tristan et de Paul Gauguin, elle forme une évocation passionnante Continuer la lecture

NOT VITAL

Coire 13 septembre 2017.

Musée des beaux-arts: NOT VITAL. Univers privat, 9 Septembre – 19 Novembre 2017. Le deuxième sous-sol du nouvel édifice du musée des beaux-arts de Coire présente un regard rétrospectif sur l’oeuvre de Not Vital, né en 1948, qui va de 1964 à aujourd’hui. Les travaux appartiennent à plusieurs périodes, mais leur sélection insiste sur la continuité, la permanence d’une démarche.

Ainsi, c’est une gouttière, peinte en blanc, Chanala da tet, sorte de ready made, réalisé à 16 ans qui a été retenue comme affiche de l’exposition. L’appropriation est assurément l’une des caractéristiques qui revient constamment dans l’oeuvre de Not Vital. C’est aussi l’occasion pour lui d’établir un dialogue avec des savoirs artisanaux. Ici par exemple on retrouve un espace occupé par les 700 boules de neige, réalisées à Murano. D’autres traits de l’artiste ressortent, ainsi, la fascination du blanc et surtout du blanc sur blanc, le refus d’occuper l’espace massivement, la fragilité. Les sculptures sont autant de totems chancelants, comme les Sei sorelle de 1988; la référence aux animaux et au corps humain fragmenté de façon parfois cruelle. On retrouve aussi des travaux dans d’autres salles du musée. Continuer la lecture

Sandrine Pelletier

Sandrine Pelletier, Restes, 2017, céramique, salle baroque du château de Gruyères

Le château de Gruyères et ses expositions artistiques. Sandrine Pelletier: Foreign Accent jusqu’au 22 octobre 2017.

Gruyères est connu comme village historique, touristique, entièrement dédié aux restaurants et au commerce. Mais ce bourg possède aussi un musée et un café Giger, un musée tibétain et bien sûr le château qui a été soigneusement restauré.

Depuis quelques années des artistes contemporains sont invités à dévoiler leurs créations les plus récentes au château. Deux salles du rez-de-chaussée sont dédiées aux expositions temporaires, la terrasse offre un site idéal pour la mise en espace de sculptures. Enfin les créateurs peuvent aussi présenter en contrepoint leurs travaux dans les salles historiques.

Sandrine Pelletier (née en 1976) empoigne les techniques les plus diverses avec ardeur. Lavis, carton, bois brûlé ou peint, céramique et verre lui suggèrent des recherches sur les paroxysmes auxquels il est possible d’exacerber les matières, les limites entre expression et disparition, un peu comme un lavis Continuer la lecture

Andro Wekua

Kunsthalle Zurich: Andro Wekua, All is Fair in Dreams and War 9 juin – 5 août 2018

Des sculptures et surtout des peintures caractérisent l’exposition d’Andro Wekua (né en 1977) à la Kunsthalle de Zurich. A l’étage un film et des sculptures forment une vaste installation. L’ensemble réunit des travaux réalisés de 2009 à aujourd’hui. Les peintures sont mises en scène avec un mannequin installé dans un fauteuil qui les regarde. On apprend dans la feuille d’information qu’il s’agit en fait de sérigraphies rehaussées qui s’inscrivent dans un processus de production complexe. Le visiteur est accueilli par un loup gigantesque qui poursuit ou accompagne un mannequin argenté asexué. A l’étage, on retrouve un mannequin doré debout et deux maquettes de bâtiments traditionnels placées sur des socles, alors que la musique qui accompagne le film visible derrière un grand rideau noir, envahit tout l’espace.

Continuer la lecture

Art en Suisse

Les tentatives de faire le point sur une époque ou une tendance de l’art en Suisse sont assez rares. Je rassemble sur cette page quelques cas, à l’occasion de l’exposition Swiss Pop Art au Kunsthaus d’Aarau.

Aarau 26 juillet 2017

Le Kunsthaus d’Aarau fait le point sur la Suisse et le Pop Art jusqu’au 1er octobre. Une réflexion historique, mais une présentation légère et joyeuse qui a su faire ressortir l’esprit d’artistes jeunes  dont beaucoup sont devenus très connus, (Peter Stämpfli, Urs Lüthi, Markus Raetz, par exemple), en approfondissant certains aspects de leur première expression tonitruante. On sent bien qu’il s’agissait pour tous de casser le cadre, Continuer la lecture