Markus Lüperz

Musée d’art moderne de la ville de Paris,

MarkusLüpertz, une rétrospective jusqu’au 19 juillet 2015.

Né en 1941, Markus Lüpertz devint une figure incontournable de la scène picturale allemande, appelée les nouveaux fauves, au début des années 1980. On le retrouve ici faisant le point sur toute sa carrière de peintre, sculpteur, décorateur de théâtre et d’opéra. Professeur à Düsseldorf, habillé avec la plus grande élégance, il joue avec les périodes de l’histoire de l’art, multipliant les référencces stylistiques et iconographiques

Dès le début de sa carrière il a placé son œuvre sous la marque du « dithyrambe, », l’ivresse de la peinture et en le voyant accompagner des amis dans son exposition parisienne ou dans le film qui lui est consacré, on sent que l’ivresse est toujours là.

Si le regard est rétrospectif, l’exposition débute avec des toiles récentes. Réunies sous le titre Arcadies, elles évoquent la peinture allemande du XIXe siècle.

La place de la peinture d’histoire chez les artistes allemands contemporains Anselm Kiefer, Sigmar Polke, Neo Rauch, Markus Lüpertz, Gerhard Richter, Georg Baselitz, on ne pense pas tout de suite à ce thème traditionnel en pensant à l’art contemporain, pourtant force est de constater qu’il est très présent chez les artistes mentionnés. Cela va de la mythologie à l’actualité, la notion d’histoire est étendue. Tous utilisent volontiers de grands formats pour s’exprimer, ils ont une approche multi-référentielle de l’Antiquité à la Renaissance, du maniérisme à Picasso!.

L’estampe en Suisse

Cette page est consacrée à l’estampe en Suisse.

Morges 8 septembre 2019

Pour sa cinquième édition tirage limité, qui suit un rythme triennal,  joue la confluence en occupant la magnifique maison du musée Forel à Morges pendant le week-end du Livre sur les quais. Ainsi les amateurs de livres et de beaux livres à tirage limité ne sont pas écartelés entre Lausanne et Morges.
Tirage limité oui et même tirage unique, car la tendance explorée par certains va de plus en plus vers l’exemplaire unique qui recourt au format du livre, mais plus rarement aux techniques d’impression qui permettent la multiplication.
Les écoles d’art sont aussi présentes avec de nombreux travaux. On découvre également des éditions plus légères, alternatives comme Ripopée.

La Bibliothèque cantonale et universitaire organise un concours auquel 26 artistes ont pris part. Le thème imposé était l’illustration d’un texte de Pierre Frankhauser (1975) évoquant une expérience scout: « la visée »

2018 Musée des beaux-arts, Le Locle: Art imprimé, Triennale 2018 jusqu’au 14 octobre (fermé lundi et mardi).

La Triennale du Locle s’ouvre résolument au monde en présentant trois ateliers, éditeurs internationaux: Borch édition à Copenhague et Berlin; Crown Point Press à San Francisco et STPI, Creative Workshop & Gallery à Singapour. La Suisse est présente avec une invitation à la HEAD de Genève et la présentation d’une sélection d’oeuvres éditées par la Société suisse de gravure qui fête son centenaire.

 2015

Le Locle, Musée des beaux-arts: Art imprimé. Triennale 2015 et Didier Rittener (prix 2010 de la ville du Locle) jusqu’au 18 octobre 2015

Une vingtaine d’artistes dont la moitié sont Suisses, alors que les autres proviennent de pays très divers (Etats-Unis, France, Pologne, Serbie notamment) donnent un excellent aperçu des formes les plus diverses que l’art imprimé prend aujourd’hui. Claudia Comte qui présente la décomposition d’une xylographie en couleurs sur deux parois a obtenu le prix 2015 de la ville du Locle. Certains travaux appartiennent résolument au domaine de l’estampe, alors que d’autres sont souvent très proches du dessin avec l’utilisation d’imprimantes à jets d’encre.

www.mbal.ch (fermé lundi et mardi) Continuer la lecture

« J’aime les panoramas »

Paris 30 septembre 2021: Musée d’Orsay: Enfin le cinéma! Arts, images et spectacles (1833 – 1907) jusqu’au 16 janvier 2022.

Le cinéma avant l’heure : l’idée d’insuffler la vie à une œuvre (le mythe de Pygmalion), puis le souhait de rendre la vitalité de la vie moderne et en parallèle la sensation d’être immergé (les panoramas), emporté par une représentation, ce sont ces chemins divers qui appartiennent autant au champ de foire qu’au Salon de peinture qu’explore l’exposition du musée d’Orsay. Elle présente peintures, sculptures, photos et toutes les techniques d’illusions qui ont précédé l’arrivée du cinéma pour dans une dernière étape un peu iconoclaste montrer la simultanéité existant entre la projection des premiers films et les séries de Monet comme les cathédrales de Rouen.  Le cinéma n’est évoqué que dans ces débuts en montrant notamment que les premiers films reproduisaient souvent les mises en scène de peintures.
On peut interpréter cette exposition comme une sorte de dissertation sur la préparation des recherches, et des aspirations parallèles de Claude Monet et du cinéma!


Genève 22 juin 2015: Le musée Rath à Genève présente en collaboration avec le Mucem de Marseille une exposition intitulée « J’aime les panoramas » s’approprier le monde jusqu’au 27 septembre 2015. Elle rassemble une quantité stupéfiante d’oeuvres et de documents qui vont du XVIIIe siècle à l’art contemporain. Bien que dense et touffue, cette présentation propose des oeuvres de grande qualité. On trouve David Hockney, Tacita Dean, aussi bien qu’une évocation de la restauration du panorama Bourbaki à Lucerne. Continuer la lecture

Louis Soutter

Paris, Maison de Victor Hugo: Louis Soutter / Victor Hugo. Dessins parallèles jusqu’au 30 août 2015. A la recherche d’artistes qui ont une pratique du dessin comparable à celle de Victor Hugo, le musée dédié à l’écrivain dans la maison qu’il occupait, place des Vosges, réalise une impressionnante exposition qui recherche les parallèles entre l’œuvre de Hugo et celle de Louis Soutter. Les prêts proviennent du musée des beaux-arts de Lausanne et de la Fondation Le Corbusier, mais aussi et surtout de collections privées. Elle offre des cheminements étonnants dans l’œuvre des deux atistes. Extrêmement subtile et raffinée dans la sélection des œuvres, Continuer la lecture

Carol Rama

Lausanne 1er novembre 2020

Musée cantonal des beaux-arts: Kiki Smith, Hearing You with my Eyes jusqu’au 10 janvier 2021

Fille du sculpteur Tony Smith, Kiki Smith (1954) est fascinée par le corps humain et une expression fragile de la plasticité, du volume. Elle met le corps à plat en le fragmentant, montrant l’intérieur: fluide, viscères et l’extérieur, peau, membres. Kiki Smith part de son propre corps en le moulant et multiplie les autoportraits. Par ailleurs, elle introduit une vaine narrative, mythologique avec l’évocation de l’homme-animal, la métamorphose. Elle s’exprime par de grands dessins réalisés sur des feuilles de papier Népal, explore différentes techniques d’estampe, lithographie, taille-douce, gaufrage, pliage. La traduction de cet univers dans des tapisseries monumentales est un autre aspect largement représenté dans l’exposition. Kiki Smith a fait l’objet de deux expositions récentes à Salzburg et à la Monnaie de Paris, ses travaux sont également visibles dans la nouvelle succursale de la Pace Gallery à Genève. En 2013, elle avait été largement représentée dans l’exposition les Papesses, collection Lambert au Palais des Papes à Avignon, aux côtés de quatre artistes femmes du XXe siècle. ( Camille Claudel, Louise Bourgeois, Jana Sterbak et Berlinde de Bruyckere).


La passion selon Carol Rama. Musée d’art moderne de la ville de Paris jusqu’au 12 juillet 2015

La rétrospective Carol Rama (1918- 2015) est une vaste exposition de l’artiste turinoise qui voyage à travers l’Europe, elle a été présentée à Barcelone et des étapes sont prévues à Dublin et à Turin. Carol Rama a commencé à dessiner très jeune et ses premières expositions firent scandales et furent même censurées. Par la suite, elle a développé une œuvre originale certes, mais qui n’est pas totalement à l’écart des grands courants de son temps. Abstraction, nouveau réalisme, arte povera en particulier. Elle a mis l’autobiographie au centre de son inspiration. Issue d’une famille d’industriels actifs dans l’automobile, puis la bicyclette, elle s’inspira des matériaux laissés par son père qui fit faillite et se suicida en 1942 pour créer ses œuvres. Continuer la lecture

Pierre Bonnard / Georges Braque

Georges Braque: Galeries nationales du Grand Palais, Paris.

( L’exposition Georges Braque est présentée au Guggenheim de Bilbao du 13 juin au 21 septembre 2014.)

Georges Braque (1882 – 1963) jusqu’au 6 janvier 2014. Pour marquer le cinquantenaire de la mort de l’artiste, le Grand Palais propose une vaste rétrospective Georges Braque. Organisée de façon rigoureusement chronologique, elle illustre les divers moments de la carrière du peintre avec 250 oeuvres. Le premier choc initiateur pour Braque, c’est le fauvisme dont il va explorer les ressources dans divers paysages de l’Estaque et de la Ciotat en 1906 – 1907. Proche d’Apollinaire, Kahnweiler et Picasso, il évolue vers des oeuvres construites qui abandonnent le foisonnement coloré dès 1908 pour des dégradés de camaïeu. Matisse parlera de petits cubes, c’est le cubisme analytique. Après quoi il expérimente les papiers collés, renonçant à peindre l’illusion et empruntant des papiers qui font penser à du bois. On assiste à la dissociation entre couleur et forme. Dès 1913 on parle de cubisme synthétique. On ressent l’exigence de Braque, l’envergure immense de ses ambitions, il veut refonder toute la problématique de la figuration, de la représentation. On voit qu’il invente, expérimente, mais aussi, il répète beaucoup le même sujet, pratique la série. Dès 1911, il introduit des lettres dans ses compositions. Ses femmes à la guitare sont tout, sauf sensuelles, formées de planches superposées ! contrairement à Picasso, il n’a pas mis en scène sa propre existence, mais développé rigoureusement ses expériences, ses théories. Il est un véritable précurseur de l’art conceptuel et de beaucoup de démarches basées sur l’appropriation. Ses toiles restent à la fois déroutantes et très actuelles. Braque a bénéficié de plusieurs grosses promotions en début de carrière avec le cubisme et après la guerre, à travers la galerie Maeght, ce qui a maintenu la visibilité de son nom. Mais l’oeuvre ne sera jamais populaire, pourtant on voit qu’elle a nourri de nombreux artistes, en fait tous ceux qui se posent la question de la représentation de la réalité ont appris et peuvent encore apprendre de ses recherches. L’influence qu’il a exercée est assurément considérable. En même temps on sent que le voisinage de Matisse et de Picasso provoque sans doute une certaine retenue, Braque veille à ne pas être influencé par eux, à formuler les choses autrement.

Patrick Schaefer, l’art en jeu 17 décembre 2013


L’exposition Bonnard du musée d’Orsay me permet de reprendre sur cette page des articles antérieurs consacrés à cet artiste.

Musée d’Orsay Paris, Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie jusqu’au 19 juillet 2015.

 Bien qu’elle bénéficie de nombreux prêts extérieurs, l’exposition du Musée d’Orsay se concentre sur la présentation de toiles qui se trouvent dans les collections publiques françaises et en particulier celles du musée d’Orsay. Associant une approche chronologique et thématique, elle met en avant les grands, voire les très grands formats peints par l’artiste. Ce choix favorise une entrée envoûtante dans l’univers de l’artiste. L’une des particularités de cette présentation est de casser les oppositions habituellement mises en évidence dans les différentes périodes créatrices de l’artiste. En effet la première salle est consacrée à la période nabi et l’exposition s’achève sur les grandes décorations réalisées par Bonnard au début de sa carrière. On voit ainsi qu’il a toujours été fasciné par l’idée de plonger le spectateur complètement dans la peinture. Il évoque tout au long de sa vie l’Arcadie. Continuer la lecture

Sam Taylor (Wood) – Johnson

50 Shades of Grey 2015

Ayant suivi l’actualité artistique sur mon site depuis une quinzaine d’années, il arrive que je retrouve soudain certains artistes au centre de l’actualité. Actualité sulfureuse même, puisque le dernier film de Sam Taylor (Wood) devenue Johnson, 50 Shades of Grey suscite débats et critiques. Je reprends ici les articles que j’ai consacrés à cette artiste-cinéaste depuis 2002. Elle semble d’ailleurs suivre Steve Mac Queen à la trace avec toujours un petit décalage, je pense au film Shame, 2011 de ce dernier dont celui-ci pourrait être le pendant, moins dense. Depuis le début de sa carrière, Sam Taylor Wood a montré des figures belles, lisses apparemment innocentes. Elle exalte en particulier les hommes jeunes, ici l’acteur principal est lumineux. La question que je me pose après avoir vu ce film est: peut-on mettre un film dans une vidéo? Continuer la lecture

Carnaval de Bâle 2015

Quelques impressions photographiques du dimanche au mardi

Matthias Schmied : « Critical Mass of Silence »

Matthias Schmied : « Critical Mass of Silence », musée d’art de Pully jusqu’au 15 mars 2015.

 

Après Sophie Bouvier Ausländer qui avait occupé tout l’espace du musée avec des papiers ciselés, découpés, accrochés, suspendus. Le musée de Pully présente un autre artiste qui travaille le papier en découpage, en guirlandes ou en dentelles, on retrouve un accrochage très fragile qui recourt à d’innombrables épingles, mais dans un esprit très différent.

Matthias Schmied est né en 1976 à Berne, il vit à Paris. Dans cette présentation, intitulée « Critical Mass of Silence », il associe l’écriture et l’image des magazines ou des bandes dessinées pour les transformer en collages-découpages. Il renvoie à la culture populaire aux pin ups, comics et autres superman, spiderman. La démarche de Matthias Schmied est iconoclaste, destructrice et joue avec une série d’interdits, puisqu’il découpe les pages imprimées et ne laisse parfois subsister que quelques lignes de papier avec des traces de couleur. Elle est aussi constructive, virtuose, patiente, décorative et artisanale, car la réalisation de ces travaux suppose une maîtrise étonnante des instruments de découpe. On ressent une forme de jubilation dans cette confrontation entre destruction et construction extrêmement fragile. Continuer la lecture