Archives de catégorie : musées

Claude Monet

Je réunis sur cette page plusieurs compte-rendus d’expositions Monet.

Bâle Riehen 2017

En 2017, la Fondation Beyeler fête ses vingt ans. Elle débute l’année par une exposition Claude Monet. Il faut relever que c’est la troisième fois qu’on retrouve cet artiste dans le titre d’une exposition de la Fondation, mais c’est la première fois qu’il est présenté seul. Une approche très pointue qui se concentre sur les toiles crées entre 1880 et 1905 environ. Il faut dire que la collection Beyeler possède plusieurs toiles majeures de l’époque où Monet n’était plus impressionniste, ce qui lui permet d’avoir un excellent point de départ pour présenter cette période moins connue de l’artiste. Continuer la lecture

Cy Twombly

Paris 7 décembre 2016: Centre Pompidou jusqu’au 30 avril 2017; Cy Twombly (1928 – 2011)

Le centre Pompidou consacre une rétrospective à cet artiste devenu un véritable objet de culte, en présentant, toiles, dessins, sculptures et photographies. La rétrospective Twombly est judicieusement complétée par les photographies de graffiti de Brassai dans la galerie du sous-sol consacrée à la photographie, qui permet de retrouver le contexte d’une sensibilité caractéristique des années 1950. Continuer la lecture

Auguste Rodin

Paris 7 décembre 2016: Musée Rodin: L’enfer selon Rodin jusqu’au 22 janvier 2017.
Le musée Rodin propose une vision très complète de l’oeuvre de l’artiste. Dans la maison principale le parcours de la visite présente aussi bien les sculptures de Rodin que sa collection personnelle, avec des sculptures antiques, mais aussi de nombreuses toiles d’artistes contemporains. Le jardin propose un large ensemble de tirages en bronze des sculptures réalisées à différentes périodes. Enfin à l’entrée,  un espace permet la présentation d’expositions temporaires à un rythme régulier.

En ce moment, c’est la réalisation de l’une des oeuvres majeures de Rodin qui est évoquée: la porte de l’enfer dont il existe un tirage dans le jardin. On apprend d’ailleurs que tous les tirages sont posthumes et que si ce projet habita Rodin pendant de longues années, il ne le réalisa jamais véritablement. L’exposition relate les péripéties de cette commande pour un musée des arts décoratifs qui n’existait pas encore. On découvre des dessins préparatoires, des photographies d’époque et surtout des moulages de fragments ou encore la manière dont certains éléments de la porte sont aussi des sculptures autonomes très connues, comme le Penseur. L’exposition montre aussi comment l’inspiration de Rodin pour ce travail évolua de la Divine comédie de Dante aux Fleurs du Mal de Baudelaire. Continuer la lecture

Maurizio Cattelan

Paris 6 décembre 2016, Monnaie de Paris: Maurizio Cattelan. Not Afraid of Love jusqu’au 8 janvier 2017.

Bien qu’il ait annoncé qu’il voulait abandonner la production artistique, après avoir effectivement fait une pause de cinq ans, Maurizio Cattelan, né en 1960 continue à intervenir de manière très pointue. Ainsi, il a participé à la dernière Manifesta à Zurich. Ici il propose une rétrospective de son travail, en présentant dix-huit pièces réalisées sur trente ans, qui se caractérise par un grand respect des lieux qui sont mis en valeur avec éclat.

En petit pantin, lutin, facétieux Cattelan va placer ses figures dans les endroits les plus incongrus pour nous faire découvrir la beauté du bâtiment. Il associe images coups de poing et clins d’oeil avec beaucoup de virtuosité. Cette forme d’autoportrait débute sur la façade du bâtiment par une série de fanions avec des qualificatifs qui peuvent convenir à la définition de la personnalité de l’artiste: « tendre, irrévérent, insoumis, mélancolique, détesté, passionnel, libre, paradoxal », par exemple. La cage d’escalier monumentale est inclue dans l’exposition et le visiteur découvre un cheval suspendu dans la coupole. L’homme et l’animal sont deux aspects récurrents dans ses travaux; ici on trouve encore des chiens et des pigeons. Pour le reste les figures historiques alternent avec les alter ego de l’artiste qui évoquent un pantin, une sorte de Pinocchio. Il semble jouer avec cette double personnalité à la fois Gepetto et Pinochio, créateur et créature, qui apparaît, disparaît, joue tout en soulevant des questions essentielles. Dans un monde rempli de figurines de toutes sortes comme les warhammer qui ont remplacé les marionnettes et poupées d’autres fois, il trace une présence possible de la sculpture expression artistique éloignée des formes traditionnelles, mais à l’écoute des présences actuelles de la plasticité et dotée d’un pouvoir émotif.
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Tino Seghal

Zurich 16 juillet 2017

A son tour, le Kunsthaus de Zurich tente faire une place à la performance au musée. Sous le titre Action!, jusqu’au 30 juillet, l’exposition retient des réalisations engagées politiquement, mais aussi les exemples actuels tournés vers le dialogue et l’interactivité. A signaler que Rimini Protokoll réalise une visite commentée du Kunsthaus par groupe de 6 sur inscription préalable en ligne. L’exposition s’achève avec une pièce de Tino Seghal. L’oeuvre majeure présentée ici est sans doute celle de Francis Alÿs autour du détroit de Gibraltar, Don’t cross the Bridge before you get to the River, 2005 – 2009, une réflexion sur la migration d’une grande actualité. Dans les oeuvres actuelles on trouve les Guérillas Girls, Nina Baier ou encore Boris Charmatz et Aernout Mic, une vidéo Daytime Mouvements, 2016, sans oublier Tino Seghal.

Paris 6 décembre 2016: Au Palais de Tokyo à Paris, Carte blanche à Tino Seghal jusqu’au 18 décembre 2016.

Il ne reste que quelques jours pour vivre les performances orchestrées par Tino Seghal. Certaines sont nouvelles, d’autres ont déjà été présentées à divers endroits depuis une dizaine d’années. ( Il faut signaler que cette carte blanche a été précédée par la présentation d’une chorégraphie de Tino Seghal à l’opéra Garnier, fin septembre, sans titre, 2016, 15′, complétée 4 performances dans les espaces de circulation de l’opéra, ce qui fait qu’il a monté, si ce n’est une rétrospective complète de son travail, du moins une présentation très approfondie).

En entrant dans le Palais de Tokyo trois acteurs vous accueillent et vous demandent Quelle est l’énigme ? Avant d’esquisser une pirouette. Continuer la lecture

René Magritte

Paris; Centre Pompidou: René Magritte. La trahison des images jusqu’au 23 janvier 2017

Cette exposition n’est pas une nouvelle rétrospective, elle souligne la continuité de l’œuvre comme invention d’images et de textes selon un processus créatif établi, renversant ou faisant glisser des relations sémantiques usuelles, l’œuf et la cage par exemple. Elle renonce à tout parti-pris chronologique, les toiles sont présentées dans quatre grandes salles et rassemblées en fonction des « problèmes » qu’elles abordent.  Sur une grande paroi qui court le long des espaces de présentation quelques toiles anciennes sont accrochées pour rappeler la relation entre la peinture et le texte, la philosophie, dans l’histoire de l’art. On évoque l’Ancien Testament, Pline et Platon. Continuer la lecture

Neo Rauch

 

Kunsthalle Zurich Neo Rauch, Randgebiet jusqu’au 5 août 2001

Après Leipzig et Munich, la Kunsthalle de Zurich présente une rétrospective de l’artiste allemand Neo Rauch né à Leipzig en 1960.

Les peintures de Neo Rauch sont narratives, intrigantes. Elles sont figuratives, réalistes, mais aussi peintes, elles jouent sur les matières et l’espace. L’étrange est provoqué par des contrastes dans les proportions des figures ou par des objets-événements picturaux incongrus. L’iconographie évoque le monde communiste et son réalisme, les livres d’enfants des années 1930-1940, mais elle revisite aussi le Pop art en reprenant des éléments de publicité. Les toiles sont de grande dimension, presque sculpturales, impressionnantes, elles proposent des jeux de couleurs vives. La particularité de Neo Rauch réside dans le fait qu’il adopte une approche critique, réflexive, anti-moderniste de la peinture sans pourtant rejeter les séductions, les effets de matière. Sa peinture n’est pas froide et lisse, elle est vivante, mouvementée tout en renvoyant à d’innombrables références iconographiques.

Neo Rauch est le représentant le plus connu d’un mouvement pictural issu de l’ex Allemagne de l’Est dont Thomas Scheibitz et Lisa Roy 1958 présentent d’autres aspects. On peut aussi le mettre en relation avec Thomas Huber qui en utilisant d’autres moyens, un style différent pose des questions assez semblables.

Patrick Schaefer L’art en jeu 25 juin 2001


Néo Rauch a reçu le prix Van Gogh 2002 décerné par le Bonnefantenmuseum de Maastricht

Bruxelles Palais des Beaux-arts Neo Rauch jusqu’au 19 mai 2013

Neo Rauch fait l’objet d’une exposition simultanée à Leipzig, Museum der bildenden Künste, et à Munich, Pinakothek der Moderne, à l’occasion de son cinquantième anniversaire du 18 avril au 15 août 2010.

Odilon Redon

Fondation Beyeler Odilon Redon 2 février – 18 mai 2014

La Fondation Beyeler choisit de présenter Odilon Redon (1840 – 1916). Elle le montre comme coloriste et veut voir en lui le précurseur d’évolutions du 20e siècle que l’on trouve chez Matisse ou Kandinsky par exemple. Un point de vue original, qui peut se justifier et que l’exposition défend bien. Sur neuf salles, deux sont consacrées aux fusains et à une suite de lithographies, Dans le rêve, 1879. Toutes les autres présentent des pastels ou des toiles en couleur. Continuer la lecture

Manifesta 11 Zurich



Manifesta 11. What People do for Money jusqu’au 18 septembre 2016

Dans la foulée des célébrations du centenaire du  mouvement dada, la ville de Zurich a obtenu l’organisation de la biennale d’art contemporain Manifesta 11. Créée à l’origine pour renforcer les liens entre l’est et l’ouest de l’Europe, après la chute du mur, et qui s’est souvent tenue dans des lieux périphériques. Elle suit un schéma d’organisation qui est fixé et identique à chaque fois, en faisant alterner des lieux institutionnels et d’autres sites inattendus pour permettre un regard plus complet sur la ville hôte. Ce schéma se révèle à nouveau très positif.

Trois institutions ont mis leurs locaux à disposition pour cet événement la Kunsthalle, le Migrosmuseum et le Helmhaus;  un pavillon éphémère à été érigé sur le lac. Le thème de cette biennale dirigé par l’artiste allemand Christian Janowski, What People do for Money, fait que de nombreux travaux sont présentés dans des lieux inattendus, magasin, hôtel, hôpital, banque, université notamment. Pour comprendre la démarche, il faudrait idéalement voir tous les films projetés dans le pavillon du lac qui présentent les collaborations de trente artistes avec des personnes travaillant à Zurich, du pompier au dentiste ou au croque-mort, sans oublier le créateur de montres. Continuer la lecture