Archives de catégorie : vidéo

Calder et Fischli & Weiss

 Fondation Beyeler, Riehen. Alexander Calder & Fischli /Weiss jusqu’au 4 septembre 2016

La sculpture n’est pas toujours monumentale ! Elle peut être faite de bouts de fils de fer et d’air. C’est la voie qu’explora Alexander Calder (1898 – 1976). En 2004, la Fondation Beyeler avait présenté Calder et Miro en explorant les lien amicaux et historiques établis entre les deux artistes. Cette fois, la fondation a choisi d’associer une vaste présentation d’œuvres de Calder avec un duo d’artistes helvétiques, au nom d’une certaine affinité dans les préoccupations de ces plasticiens avec leur illustre prédécesseur. Celle-ci s’exprime surtout dans le film qui rendit le duo célèbre « le cours des choses », 1986 – 1987, mais il s’avère assez difficile de mettre en relation les deux démarches. Continuer la lecture

Jannis Kounellis

Venise mai 2019

Fondazione Prada Ca’ Corner della Regina

Jannis Kounellis 11 mai – 24 novembre 2019, première rétrospective de l’artiste après son décès en 2017.

L’exposition conçue par Germano Celan débute en douceur avec deux espaces latéraux présentant des affiches et des catalogues anciens. Le palais lui-mêmes, son architecture, les fresques qui l’ornent et l’atmosphère de ce bâtiment voisin du grand Canal sont très bien mis en valeur. Une salle dans l’entresol est consacrée à des films et à des entretiens avec l’artiste.

Enfin sur deux deux étages sont déployées des installations importantes qui déclinent les thèmes et les matériaux utilisés par Kounellis: le charbon, l’acier, la pierre, le verre, le tissu ou des toiles sur lesquelles il a peint des textes et des signes. Il n’y a pas de performance, mais deux installations odorantes, l’une de café et l’autre de grappa. La monumentalité des objets quotidiens et modestes, industriels ou naturels est mise en valeur de façon impressionnante. S’il s’agit de la première rétrospective après le décès de l’artiste, on peut se demander si ce n’est pas aussi la dernière, car qui aurait à l’avenir les moyens de monter une exposition d’une telle ampleur? Ce qui m’a frappé c’est le contraste entre cette esthétique et celle de l’esprit de la biennale, peut-être une dernière chance de découvrir les oeuvres de cet artiste?

Esprit très différent de la biennale.

Monnaie de Paris : Jannis Kounellis Brut. Attention exposition jusqu’au 30 avril 2016.

Représentant éminent de l’arte povera italien Iannis Kounellis est est né en Grèce en 1936 (décédé en février 2017), mais il vit en Italie depuis 1956. Il s’est fait une spécialité dans les interventions dans des bâtiments. On le voit ici dans les somptueux salons de la Monnaie de Paris intervenir avec maestria pour affirmer des contrastes vigoureux et mettre en valeur les matériaux sur lesquels il a bâti son œuvre. Le métal en feuilles, en poutre, la jute, les couvertures de laine, le verre, les bois de chantier, le charbon. Chantier justement, c’est ce que suggère l’affiche de l’exposition dans ce contraste saisissant entre un site raffiné et des matériaux bruts. Continuer la lecture

Clare Goodwin

Centre PasquArt Clare Goodwin. Constructive Nostalgia jusqu’au 10 avril 2016

Clare Goodwin est née en 1973 à Birmingham, elle est installée en Suisse à Zurich depuis de nombreuses années. Elle se consacre avant tout à la peinture, mais place l’espace, la relation entre la tridimensionalité et la surface peinte, au cœur de son travail. Ainsi au centre PasquArt à Bienne, elle ferme l’accès aux galeries par un hexagone monumental qui oblige le visiteur à se plier, se faufiler entre les parois pour accéder aux salles. Elle s’inspire d’éléments du quotidien pour construire des peintures géométriques. Actuellement ses travaux sont basés sur l’évocation de rideaux ou de stores à lamelles verticales, Curtain Paintings, 2015, 2016 ; des éléments qui marquent la séparation entre deux espaces : l’intérieur et l’extérieur. Les groupes de toiles de formats très divers allant du tout petit au monumental sont inscrits dans des environnements qui recréent une forme d’intérieur privé. L’espace au sol n’est pas laissé vide, elle y place des structures qui évoquent de petits portiques postmodernes assez incongrus. Continuer la lecture

Journées photographiques de Bienne

Bienne mai 2017. Journées photographiques du 5 au 28 mai: Extrême

Bienne 27 août 2015. Journées photographiques de Bienne jusq’au 20 septembre 2015. Le thème de cette année est Adaptation.

Festival de la photographie émergente, les journées photographiques ne sont pas le résultat d’un concours, mais d’un choix curatorial. Elles proposent 22 expositions réparties entre artistes suisses et étrangers à 50% dans divers lieux de la ville. Elles dressent une sorte d’état du monde à travers des situations qui relèvent de l’urbanisme, de la science ou de l’anthropologie. Continuer la lecture

Markus Lüperz

Musée d’art moderne de la ville de Paris,

MarkusLüpertz, une rétrospective jusqu’au 19 juillet 2015.

Né en 1941, Markus Lüpertz devint une figure incontournable de la scène picturale allemande, appelée les nouveaux fauves, au début des années 1980. On le retrouve ici faisant le point sur toute sa carrière de peintre, sculpteur, décorateur de théâtre et d’opéra. Professeur à Düsseldorf, habillé avec la plus grande élégance, il joue avec les périodes de l’histoire de l’art, multipliant les référencces stylistiques et iconographiques

Dès le début de sa carrière il a placé son œuvre sous la marque du « dithyrambe, », l’ivresse de la peinture et en le voyant accompagner des amis dans son exposition parisienne ou dans le film qui lui est consacré, on sent que l’ivresse est toujours là.

Si le regard est rétrospectif, l’exposition débute avec des toiles récentes. Réunies sous le titre Arcadies, elles évoquent la peinture allemande du XIXe siècle.

La place de la peinture d’histoire chez les artistes allemands contemporains Anselm Kiefer, Sigmar Polke, Neo Rauch, Markus Lüpertz, Gerhard Richter, Georg Baselitz, on ne pense pas tout de suite à ce thème traditionnel en pensant à l’art contemporain, pourtant force est de constater qu’il est très présent chez les artistes mentionnés. Cela va de la mythologie à l’actualité, la notion d’histoire est étendue. Tous utilisent volontiers de grands formats pour s’exprimer, ils ont une approche multi-référentielle de l’Antiquité à la Renaissance, du maniérisme à Picasso!.

« J’aime les panoramas »

Paris 30 septembre 2021: Musée d’Orsay: Enfin le cinéma! Arts, images et spectacles (1833 – 1907) jusqu’au 16 janvier 2022.

Le cinéma avant l’heure : l’idée d’insuffler la vie à une œuvre (le mythe de Pygmalion), puis le souhait de rendre la vitalité de la vie moderne et en parallèle la sensation d’être immergé (les panoramas), emporté par une représentation, ce sont ces chemins divers qui appartiennent autant au champ de foire qu’au Salon de peinture qu’explore l’exposition du musée d’Orsay. Elle présente peintures, sculptures, photos et toutes les techniques d’illusions qui ont précédé l’arrivée du cinéma pour dans une dernière étape un peu iconoclaste montrer la simultanéité existant entre la projection des premiers films et les séries de Monet comme les cathédrales de Rouen.  Le cinéma n’est évoqué que dans ces débuts en montrant notamment que les premiers films reproduisaient souvent les mises en scène de peintures.
On peut interpréter cette exposition comme une sorte de dissertation sur la préparation des recherches, et des aspirations parallèles de Claude Monet et du cinéma!


Genève 22 juin 2015: Le musée Rath à Genève présente en collaboration avec le Mucem de Marseille une exposition intitulée « J’aime les panoramas » s’approprier le monde jusqu’au 27 septembre 2015. Elle rassemble une quantité stupéfiante d’oeuvres et de documents qui vont du XVIIIe siècle à l’art contemporain. Bien que dense et touffue, cette présentation propose des oeuvres de grande qualité. On trouve David Hockney, Tacita Dean, aussi bien qu’une évocation de la restauration du panorama Bourbaki à Lucerne. Continuer la lecture

Carol Rama

Lausanne 1er novembre 2020

Musée cantonal des beaux-arts: Kiki Smith, Hearing You with my Eyes jusqu’au 10 janvier 2021

Fille du sculpteur Tony Smith, Kiki Smith (1954) est fascinée par le corps humain et une expression fragile de la plasticité, du volume. Elle met le corps à plat en le fragmentant, montrant l’intérieur: fluide, viscères et l’extérieur, peau, membres. Kiki Smith part de son propre corps en le moulant et multiplie les autoportraits. Par ailleurs, elle introduit une vaine narrative, mythologique avec l’évocation de l’homme-animal, la métamorphose. Elle s’exprime par de grands dessins réalisés sur des feuilles de papier Népal, explore différentes techniques d’estampe, lithographie, taille-douce, gaufrage, pliage. La traduction de cet univers dans des tapisseries monumentales est un autre aspect largement représenté dans l’exposition. Kiki Smith a fait l’objet de deux expositions récentes à Salzburg et à la Monnaie de Paris, ses travaux sont également visibles dans la nouvelle succursale de la Pace Gallery à Genève. En 2013, elle avait été largement représentée dans l’exposition les Papesses, collection Lambert au Palais des Papes à Avignon, aux côtés de quatre artistes femmes du XXe siècle. ( Camille Claudel, Louise Bourgeois, Jana Sterbak et Berlinde de Bruyckere).


La passion selon Carol Rama. Musée d’art moderne de la ville de Paris jusqu’au 12 juillet 2015

La rétrospective Carol Rama (1918- 2015) est une vaste exposition de l’artiste turinoise qui voyage à travers l’Europe, elle a été présentée à Barcelone et des étapes sont prévues à Dublin et à Turin. Carol Rama a commencé à dessiner très jeune et ses premières expositions firent scandales et furent même censurées. Par la suite, elle a développé une œuvre originale certes, mais qui n’est pas totalement à l’écart des grands courants de son temps. Abstraction, nouveau réalisme, arte povera en particulier. Elle a mis l’autobiographie au centre de son inspiration. Issue d’une famille d’industriels actifs dans l’automobile, puis la bicyclette, elle s’inspira des matériaux laissés par son père qui fit faillite et se suicida en 1942 pour créer ses œuvres. Continuer la lecture

Sam Taylor (Wood) – Johnson

50 Shades of Grey 2015

Ayant suivi l’actualité artistique sur mon site depuis une quinzaine d’années, il arrive que je retrouve soudain certains artistes au centre de l’actualité. Actualité sulfureuse même, puisque le dernier film de Sam Taylor (Wood) devenue Johnson, 50 Shades of Grey suscite débats et critiques. Je reprends ici les articles que j’ai consacrés à cette artiste-cinéaste depuis 2002. Elle semble d’ailleurs suivre Steve Mac Queen à la trace avec toujours un petit décalage, je pense au film Shame, 2011 de ce dernier dont celui-ci pourrait être le pendant, moins dense. Depuis le début de sa carrière, Sam Taylor Wood a montré des figures belles, lisses apparemment innocentes. Elle exalte en particulier les hommes jeunes, ici l’acteur principal est lumineux. La question que je me pose après avoir vu ce film est: peut-on mettre un film dans une vidéo? Continuer la lecture

Yves Netzhammer

Yves Netzhammer (2003)

Die überraschende Verschiebung der Solbruchstelle eines in optimalen Verhältnissen aufgewachsenen Astes

Helmhaus Zurich jusqu’au 16 mars 2003

L’exposition d’Yves Netzhammer (né en 1970) au Helmhaus à Zurich est une installation complexe qui propose la projection de 12 films vidéos réalisés sur ordinateur. L’artiste présente un univers fantastique, inquiétant, poétique et plein d’humour qui associe l’homme, l’oiseau, différentes constructions architecturales, des espaces multiples et les arbres et les branches qui sont mentionnés dans l’intrigant sous-titre de l’exposition. Une attention particulière est accordée à l’environnement sonore des installations. Continuer la lecture